Quand Eric B conclut son Tour de Belgique par un Tour de France … en bouteilles
Les lecteurs/lectrices assidus du forum savent sans doute qu’Eric B a pris l’habitude ces dernières années de passer ses vacances d’été dans notre plat pays.
Tous les 2 ou 3 ans, Eric fait ainsi escale chez moi à Bruxelles avant de remettre le cap vers la France. C’était à nouveau le cas ce lundi 15 août, après des passages par Liège, Louvain, Malines et Malmédy notamment.
Pour l’occasion, mon ami Samuel (ancien LPVien) nous a rejoints, comme les fois précédentes.
J’imagine qu’Eric postera prochainement sur le site des CR des divins repas qu’il a préparés lui-même ou de ceux qu’il a pu déguster dans certains restos au cours de son séjour.
Pour cette dernière étape belge, le programme gastronomique fut beaucoup plus simple (ratatouille sudiste avec un joli jeu sur les textures / mini-plateau de fromages / sorbets) … en revanche, nous n’avons pas lésiné sur les vins.
Voici le détail :
Un rosé pour commencer :
Domaine Giacometti, Rosé Cru des Agriate 2021, Patrimonio
75% Niellucciu, 25% Sciacarellu / alc. : 12,5%
Un vin que j’avais découvert sur le millésime 2018.
Nez sur les fruits rouges, les agrumes (pamplemousse), les épices (mais moins expressif que celui du 2018).
En
bouche : bon équilibre en bouche entre fruits, épices et acidité. Finale plus saline.
Les 3 convives du soir s’accordent pour dire que, pour un rosé, c’est plutôt bon et le rapport Q/P est très favorable.
Bien.
On enchaîne avec une bulle :
Hugues Godmé, Champagne 1er Cru Extra-Brut
33% Chardonnay, 33% Pinot Meunier, 33% Pinot Noir / 50% vin de réserve, 30% Fût de chêne, dégorgement 06/2021 / alc. : 12%
Première fois que je goûte un vin de ce producteur.
Belle
robe légèrement dorée, bulle fine.
Nez sur les agrumes confits, la noisette, le chèvrefeuille.
Bouche racée, légèrement briochée, toujours sur les agrumes, la noisette, le chèvrefeuille. Mon ami Sam perçoit des notes fumées.
Un beau Champagne qui tient bien son rang de 1er Cru et qui met tout le monde d’accord. Le rapport Q/P (35 euros) pour la région et le niveau de gamme est très correct.
Très bien.
On poursuit avec un vin alsacien :
Domaine Bruno Hertz, Riesling Grand Cru Rangen de Thann 2017
100% riesling / alc. : 13%
Bouteille amenée par Eric et achetée suite à un CR de Gaija, je pense. Rangen de Thann … un nom mythique … je n’ai jamais eu l’occasion de goûter celui de Zind … et ce n’est peut-être pas plus mal pour celui de Bruno Hertz !
Robe : relativement dorée déjà.
Nez : assez riche sur les fruits jaunes, les agrumes confits, le miel.
Bouche : le vin étant initialement servi trop chaud, il apparaît ample et riche, mais aussi fort mou. Le refroidissement le requinquera un peu mais c’est un vin qui, pour moi, manque clairement de tension.
Il y a de la matière, du terroir, de la puissance rentrée … mais ça ne suffit pas à me convaincre.
Bien mais sans plus … surtout au regard du nom légendaire.
Nous passons ensuite à une paire de rouges pour accompagner le plat :
Château d’Arlay, Pinot Noir 2012, Côtes du Jura
100% Pinot Noir / Vieilles vignes plantées sur un terroir marneux / alc. : 12,5%
Second apport d’Eric.
Jolie robe grenat.
Je dois bien l’avouer, je suis passé à côté de ce vin lundi soir. Le nez était un peu animal, il y avait du gaz, c’était un peu dur à déguster. De plus, l’accord avec le plat n’était pas top.
Regoûté calmement deux jours plus tard, le vin était beaucoup plus en place et m’a bien plu par sa finesse (bouche soyeuse et bien fondue) et sa fraîcheur.
Note d’ensemble :
Bien++
Domaine Les Vignes Oubliées, Terrasses du Larzac 2013
Grenache, Carignan, Syrah / Terroir de grès, schiste et argilo-calcaire / alc. : 14%
Voilà un vin qui s’est révélé être davantage en adéquation avec le plat.
Nez sur les épices, les herbes aromatiques et quelques fruits rouges et noirs mûrs.
Bouche : plus charpentée que le vin précédent, épicée aussi. Acidité en finale qui permet d’éviter que cela chauffe trop.
Bon vin mais il me semble un peu moins fin/frais que des vins tels que ceux du Clos Maïa, du Clos de la Barthassade ou de La Traversée pour citer quelques domaines du coin.
Bien.
On termine avec le plateau de fromages et les deux apports de Samuel, qui nous fait déguster les vins à l’aveugle :
Vin n°1
Robe : moyennement dorée et moyennement limpide.
Nez : difficile à lire de prime abord … agrumes, fruits blancs (type pomme), un côté légèrement fumé et un peu d’amertume au nez … je pars sur un Chenin … raté !
Avec un peu d’aération et quelques indices délivrés par Sam, nous nous dirigeons vers le Jura :
Domaine Labet, Bajocien 2016, Côtes du Jura
100% Chardonnay / Vignes plantées entre 1949 et 1979 / alc. : 12,8%
Les notes beurrées, tourbées, de noix apparaissent alors comme une évidence … le vin fait aussi preuve d’une belle présence en bouche et d’une grande longueur.
C’était mon premier Labet …
très bon !
Vin n°2
Robe plus évoluée, presque orangée.
Au
nez, ça sent d’ailleurs la fleur d’oranger « à donf », l’abricot mûr.
En
bouche, c’est un peu le même topo. Agrumes confits, abricot, fleur d’oranger, un petit côté truffe aussi … mais également du sucre. Eric est sûr de son coup : c’est un riesling, à n’en pas douter. Moi, je ne joue pas … j’ai entre-aperçu l’étiquette !!
Et ben, non. Il s’agit de :
Domaine Huet, Clos du Bourg demi-sec 2010, Vouvray
100% Chenin / Sucres résiduels : 26,5 gr/l / alc. : 13,05%
C’est bon, complexe, mais ça reste sur un équilibre trop sucré pour moi (je ne suis vraiment pas une bouche à sucre).
Bien sans plus pour moi mais cela plaira certainement aux amateurs.
Au final, une bonne petite soirée avec quand même pas mal de bonnes quilles. Je retiendrai principalement le
Champagne de H. Godmé, le Pinot Noir du Château de l’Arlay et le Labet évidemment.
Merci de m’avoir lu.
Fred