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Les ateliers dégustation de Taverny

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Les kits ne sont pas forcément représentatifs de ce qui existe dans le vin ( en qté ).
Et on n'est pas obligé quand ça sent fort de les fourrer dans les narines direct, on peut tâter la bête en commençant de loin.
Ca peut rester utile pour identifier et mémoriser.

Y'a un an j'avais fait goûter un von à 6 fois le seuil en éthyl phénol ( brett ) versus le même aprés traitement ( qui ramenait un peu en dessous du seuil ). En aveugle sans connaitre la thématique.
Le vin traité était amoindri en bouche, c'est la conséquence du traitement. 
Je n'ai pas de stat exacte, mais j'aurai dit grosso merdo que sur 20 personne:
1/3 n'était pas gêné par l'arôme et préférait la version brettée, sans l'identifier.
1/3 n'avait pas d'avis
1/3 préférait le vin après traitement. Probablement chez ceux là, sans forcément identifier l'animal pour tout le monde, le nez était gênant et donc le vin moins préféré.
On était pourtant à une concentration trés élevée, et à ce stade assez rarissime dans une fiole commerciale ( en échantillonnant à un salon nature, on doit cependant pouvoir de quoi péter les plafonds mais en même temps, le natureux n'aime pas les analyses et les pratique peu...)
A cette séance,  en discutant aprés l'aveugle, les gens ont pu mettre un mot sur un truc que toutefois tout le monde avait entendu, mais qui restait un peu le yéti jusqu'alors.


 
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04 Avr 2023 23:03 #61

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Philippe 
Bravo et merci pour ton expérience , cela me rappelle des souvenirs et des sensations que j ai eu au début quand j ai crée l assoce , aujourd hui cela fait 5 ans, , c est beaucoup de boulot , pas toujours récompensé comme il se doit , par contre sur le plan humain on apprend beaucoup de choses , on a des hauts et des bas , par contre la richesse de l assoce c est les gens qui sont dans le bureau ou chacun  apporte une pierre à l édifice , mais le plus dur est de durer dans le temps et c est pas gagné , en tout cas j ai appris qu il y a deux mondes entre celui de LPV et les gens que je rencontre tous les mois , 
Bon courage à toi et garde le moral que tu as , et surtout que la force soit avec toi
Amitié
didier

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05 Avr 2023 06:15 #62

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en tout cas j ai appris qu il y a deux mondes entre celui de LPV et les gens que je rencontre tous les mois , 

Ah ben, LPV, c'est une bande de geeks gravement atteints. Mais c'est le seul endroit où ses membres ont l'impression d'être normaux 

Eric
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05 Avr 2023 06:57 #63

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Eric, ici celui du passionné , pointu voir trés pointu, et l autre celui du consommateur qui ne vient qu aux séances pour chercher une étiquette sans comprendre ce qu il y a dans la bouteille et comment elle à été conçus 
Didier

Mal-voyant depuis 31 ans et passionné de vins comme vous tous
05 Avr 2023 07:49 #64

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Ne me dites pas qu'une passerelle entre les deux mondes est impossible et que dans vos groupes de dégustateurs, il n'y a pas 20% de membres qui sont amenés à devenir des passionnés ?
On a tous commencé débutants un jour, non ?
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05 Avr 2023 08:00 #65

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20 %, ça me parait beaucoup. Je dirais plutôt 5 %

Eric
Mon blog
05 Avr 2023 08:06 #66

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Réponse de PtitPhilou sur le sujet En marge de l'atelier dégustation - atelier/repas amical

Bonjour,
merci pour ton message très encourageant et à la fois très réaliste, Didier.
Je ne sais pas si je continuerai cet atelier dans 5 ans. j'espère que oui. C'est un laboratoire cette année. Je teste, c'est un espace de jeu que je me suis créé, que j'offre à la MLC, j'essaie au possible d'améliorer ce que j'ai fait et présenté. Raison pour laquelle j'ai rédigé mes modestes comptes-rendus (en espérant être le plus fidèle à ce qu'ont vécu les participants, et moi en premier bien sûr). Un témoignage.
D'ailleurs, j'ai demandé finalement peu pour cet atelier, en particulier en termes financiers (investissement matériel, mais ça c'est pérenne, surtout en termes de vins et d'à côtés). Le tarif annuel va augmenter sensiblement pour les huit séances l'année prochaine, pour rendre pérenne les ateliers (et j'en aurai deux par mois !). Je vais changer de salle, pour pouvoir accueillir entre 12 et 14 personnes maximum. J'espère faire le plein l'année prochaine. .
Je souligne aussi l'incompréhension du caviste dans ma rue en septembre, qui avait des velléités de proposer un atelier dégustation et me prenait pour un "concurrent". Je ne pense pas qu'il ait ouvert un tel atelier, je le regrette. Car je ne suis pas en concurrence contrairement à ce qu'il pensait. Cela fait partie aussi de l'aspect humain que tu soulignais, Didier. Je pensais pouvoir créer une sorte de partenariat gagnant-gagnant avec le caviste, mais sa gamme limitée et peu qualitative (à mon goût) et le peu d'affinités (pourtant  je lui ai donné une ou deux pistes pour compléter sa gamme, à sa demande) m'a détourné pour le moment de ce caviste. Je le regrette mais c'est ainsi. Je me fournis ailleurs et je suis transparent sur l'origine des bouteilles avec mes participants, qui peuvent aller en commander le cas échéant (j'ouvre au moins une bouteille de ma cave par séance). Fin de la parenthèse.

Sur la part des possibles futurs passionnés, je n'en sais rien, pas assez d'expérience. Tous ceux qui sont venus cette année ont une vraie envie de découvrir le vin, ce qui a permis de créer un groupe homogène, qui s'entend parfaitement, vraiment. C'est un vrai bonheur. Le couple de jeunes étudiants me semble de bons candidats. Quand ils auront les moyens, je pense qu'ils se constitueront une très jolie cave, ils m'ont fait le plus grand plaisir en me disant qu'ils avaient beaucoup appris avec moi et que la jeune femme qui ne supportait pas les blancs a découvert lors des fêtes plusieurs domaines alsaciens que je leur ai conseillé et elle s'est rendu compte qu'elle aimait et supportait sans problème les bons vins blancs d'Alsace, en particulier chez Hugel. Elle n'a jamais été malade avec les vins blancs que j'ai fait déguster mais elle est vigilante à bien recracher et à boire de l'eau durant la dégustation.
Il s'agit, pour ma part, plus d'éducation et de culture, que de créer une passion. A la rigueur, accompagner, éveiller et montrer quelques bons plans pour avoir un début ou un fonds de cave pour faire plaisir à la famille et aux amis.
Et s'offrir ensemble et par la suite, de jolies tranches de vie avec du bon vin.
C'est un peu tarte ce que j'écris, comme tout ce que je fais je le crains, mais le vin, comme la connaissance, appellent à la modestie, comme le soulignait Christophe alias Agitateur.

Tous vos messages et réflexions me font très plaisir et je vous renouvelle mes remerciements, car vous me faîtes progresser.


 
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05 Avr 2023 09:07 #67

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Philippe 
Trés bon descriptif , je me reconnait dans tes phrases et j adore le mot modeste , pour les cavistes je suis en contacte avec Laurent , Eric , Jean Louis , Yannick , Gérald  , Grégory  on échangent beaucoup et  ils mettent tout leur coeur et leur connaissance  dans la préparation des ateliers  , ils sont trés pro , en tout cas bravo si tu as besoin , n hésite pas à me contacter  mon mail pcvt78@gmail .com 

Oliv , je dirais entre 1et 5 % , oui on a tous débutés un jour , mais aujourd hui , beaucoup de choses on changé , les gens viennent plus pour découvrir des étiquettes  , que d analyser un vin ,et puis le souci c est dans le monde du bénévolat , il y a de moins en moins d actifs et les retraités ne veulent plus s investir ,car les adhérents sont toujours entrain de critiquer donc pas facile de tenir la barre

Trés bonne journée à tous et au plaisir de vous lire 
didier

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05 Avr 2023 11:51 #68

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c est dans le monde du bénévolat , il y a de moins en moins d actifs et les retraités ne veulent plus s investir ,car les adhérents sont toujours entrain de critiquer donc pas facile de tenir la barre

Toute ressemblance avec 20 ans d'LPV............

Mais pour 9 ingrats qu'on oublie, une belle personne motivée suffit à justifier tous les efforts.
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05 Avr 2023 12:07 #69

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c est dans le monde du bénévolat , il y a de moins en moins d actifs et les retraités ne veulent plus s investir ,car les adhérents sont toujours entrain de critiquer donc pas facile de tenir la barre

Toute ressemblance avec 20 ans d'LPV............

Mais pour 9 ingrats qu'on oublie, une belle personne motivée suffit à justifier tous les efforts.



Comme tu écris bien Oliv 

 

Mal-voyant depuis 31 ans et passionné de vins comme vous tous
05 Avr 2023 13:32 #70

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Dernière séance de l'année. Heureusement que l'atelier s'arrête jusqu'à l'été, je commence à tirer la langue, non pas sur les thèmes abordés, mais sur les préparations.
Trouver du temps libre pour m'y consacrer commence à être très difficile et toute la logistique et les bouteilles sont pour ma pomme depuis la dernière dégustation. 
Modèle à revoir et ce laboratoire m'a beaucoup appris, à tous les niveaux. D'ailleurs, je commence par faire un bilan de l'atelier avec les cobayes participants au grand complet. Ils ont tous survécus !
Je comprends notamment de leurs retours :
- moins de théorie pure enchaînée à une partie dégustation seule...
- ... qui a parfois été trop longue.
J'avais l'idée hier d'aller dans ce sens, m'étant fixé le cap de 9 bouteilles max, ce qui s'avère même encore un peu trop long, ainsi que de varier la présentation du vignoble et des cépages entremêlée de dégustation.
Je commence à être rôdé, je ne suis pas fatigué à la fin de la séance, qui s'est terminée avec seulement 30 minutes de "retard" (en théorie, la séance dure 3h, je n'ai jamais réussi à faire moins de 3h30).

Après le bilan de l'année, qui a validé ce que j'ai fait et qui me conforte à encore progresser et à être plus précis dans mes présentations et la façon d'aborder le vin, on entame une revue rapide des différentes régions et cépages abordés cette année, je leur présente rapidement certaines régions que nous aborderons l'année prochaine.
De nouveau le jeu du nez, qui est vraiment attendu et apprécié par les participants, qui trichent, échangent, nous rions ensemble. Vraiment ludique et moment incontournable. 

En préambule, je  sors deux bouteilles d'eau à déguster... dans les deux verres à vin (et non dans le verre à eau qu'ils ont à disposition) : stupeurs et tremblements !?! le Philou est-il devenu fou ?
Que nenni mes amis : une idée m'est venue en septembre à la préparation de mon canevas de l'année, à savoir déguster deux eaux témoignant d'une possible influence de la géologie sur le goût des vins.
EricB avait indiqué avoir déjà procédé à ce type de dégustation en prenant de la Salvétat dégazéifiée et une eau calcaire.
Je tente le coup : Salvétat (en partie) dégazéifiée et même traitement pour de la Quézac. En lisant les caractéristiques de ces eaux, j'ai l'exemple d'eaux provenant du Languedoc (ou proximité) provenant d'un terroir de schistes versus calcaires. Comme ce que l'on trouve sur Saint-Chinian.
Tout le monde s'accorde pour trouver la Salvétat plus "longiligne", "étroite" en bouche, alors que la Quézac est plus "ronde", "en volume", "confortable".
Pour une personne, la Salvétat apparaît plus salée que la Quézac.
Évidemment, je mets plein de bémols sur la portée de nos impressions et sur la traduction directe schistes versus calcaire, mais ce fut concluant dans la visée pédagogique. Et on retrouvera cette dichotomie sur les deux Saint-Chinian que nous goûterons par la suite.
PS : merci Eric pour cette idée que je t'ai empruntée et que j'ai tenté de mettre en pratique de la façon la plus simple. Je la valide pour plus tard.

Prélude :
1/ Crémant de Limoux - Brut Nature - Domaine de Mouscaillo
Assemblage de chardonnay, pinot noir et chenin.
Robe jaune brillante, nez brioché, floral et légèrement fruité.
Jolies bulles fines, belle finesse en bouche, le vin est équilibré, plutôt crémeux et confortable, pas très long, mais à l'aveugle... j'aurais bien été en peine de trouver autre chose qu'un très bon crémant de Bourgogne et très certainement de citer la Champagne.
Ce préambule à la dégustation est très réussi, les participants aiment beaucoup.

On commence la séance par une rapide présentation de la géographie et géologie du Languedoc et de son histoire. Je leur demande ce qu'évoque le Languedoc pour les participants, en particulier les plus âgés. 
L'image de la région reste souvent encore marquée par des vins moyens, produits en masse par des coopératives anonymes. J'ai choisi le Languedoc justement pour montrer qu'elle produit depuis une vingtaine d'années des vins de grande qualité, pour qui sait les chercher. Référence à l'article de la RVF d'avril consacré à la région et qui est bien tombé quand je préparais cette séance et cherchais un dernier thème.
Avant de commencer la dégustation, chacun mange un peu de gressin afin de se préparer la bouche.

Paire de blancs :
2/ IGP Pays d'Hérault Mont Baudile - Les Intillères 2021 du domaine Supply-Royer
Assemblage bourboulenc (maj) et chenin
Robe jaune clair, brillante.
Le nez est sur la cacahouète et le pain grillés, floral, vanille. L'aération lui fait grand bien et le vin s'épure, allant vers plus de fruits blancs et d'agrumes.
Pour moi, j'y trouve l'effet "waouh" tant recherché sur les vins. A l'aveugle, je serai parti sur un joli cru de Bourgogne.
La bouche est bien construite, c'est équilibré, d'un beau volume, encore fermé, on y trouve du citron confit, pomelos et de la peau d'agrumes par une fine amertume finale.
A 22 € caviste, c'est une très belle cuvée, à carafer une heure avant service, qui devrait bien vieillir en cave. Délicieux.

3/ VdF Lignières 2020 de Thierry Navarre - Vin du Haut-Languedoc - terroirs de Schistes
Assemblage de Ribeyrenc blanc, clairette et grenache gris
Robe jaune soutenu, nez appétant de pomme, miel, abricot, fruits exotiques.
Bouche déliée, fraîche, équilibrée, finissant sur une finale agrumes frais. Délicieux, dans un autre style que le Supply-Royer. A 12€ à peine, on se fait plaisir !

Au final, deux blancs secs très convaincants, le premier à l'élevage marqué, puissant, qui apporte un surcroît de dynamisme et un profil très gourmand/grillé appétant.
L'autre est plus classique, sur la fraîcheur d'un élevage en cuve je pense. On sait faire de jolis vins blancs dans le Languedoc fut la conclusion de la dégustation des deux paires !

Pause, le temps de manger un peu de pains spéciaux de la boulangerie Bourg (Taverny), présentation des cépages carignan et mourvèdre, tous deux originaires d'Espagne, comme le grenache.
Présentation de Saint-Chinian et on attaque la dégustation d'un première paire de vins rouges de cette appellation bicéphale :
NB : tous les rouges ont été ouverts env. 5h avant la dégustation. Seuls les vins de la dernière paire ont été carafés deux heures puis remis dans leurs bouteilles d'origine. 

4/ Mas au Schiste 2020 du domaine Rimbert
Assemblage : carignan 35% - syrah & grenache : 30% - mourvèdre 5%
Robe violacée, profonde. Nez animal, profond, cassis, fruits noirs, puissant. Bouche finement acidulée, tannins puissants, un beau volume mais l'acidité tend le vin de manière évidente.
5/ Cote d'Arbo 2018 du Mas Champart
Assemblage proche : S : 35% - G: 30% - Carignan et cinsault : 20% - 15% mourvèdre
Robe un peu moins profonde, nez plus marqué par la violette, la rose, les épices. Peu animal, il offre un fruit éclatant. Vin bien équilibré, un poil plus chaleureux et surtout un volume en bouche très différent du précédent. Sensation de remplir la bouche complètement alors que le précédent rappelle la dichotomie schistes versus calcaire.

Évidemment, ce n'est pas le même millésime (pas eu le temps de trouver deux 18 ou deux 19) ce qui a pu accentuer la démonstration. Et les différences d'approches des vignerons évidemment influent.
J'ai bien aimé cette approche (très simplifiée si ce n'est simpliste) des vins par la géologie.
J'apporte les plateaux de charcuterie et fromages de mon boucher Jacques Odillard pour agrémenter la dégustation.

Seconde paire de rouges :
6/ Pic Saint Loup cuvée "Sainte Agnès" de l'Ermitage de Pic Saint-Loup
Assemblage S-G-M (40-40-10) et carmenère
Robe violacée, profonde. Nez fruité, sur le cassis, la mûre, les épices. La bouche est très équilibrée, le vin très appétant et agréable, traçant. Délicieux

7/ Terrasses du Larzac - Elise 2014 du domaine Terrasse d'Elise - X. Braujou
Assemblage GSM
Robe grenat, brique sur les bords du disque. tempus fugit. Nez complexe sur les fruits noirs, épices. Légère volatile, qui gêne un dégustateur au départ. Puis cela s'estompe.
Vin équilibré, long en bouche, affichant une complexité mesurée, tout comme le plaisir que cette bouteille offre. En deçà de celle que j'ai ouverte il y a quelques semaines. Dommage, mais c'est ainsi et le risque que l'on prend sur chaque bouteille.

Dernière paire de rouges, avant de devoir partir :
J'avais envie de montrer deux visages du Languedoc qu'on connaît bien sur LPV, mais qui sont peu connus du grand public. PAr contre, j'ai pris un risque...

8/ Faugères Jadis 2017 du domaine Léon Barral
Assemblage carignan 50% - syrah 40% et grenache 10%
Robe grenat, profonde. Nez complexe,  mais plus animal, cuir, que franchement fruité. Hummm... ça ne plaît pas à certains, le silence se fait et seuls deux se régalent avec moi.
La bouche confirme avec une astringence encore un peu marquée, j'aime son volume, sa longueur, mais la finale nous offre un retour sur l'animal (traces de bretts il me semble) qui masque le fruit et gâche un peu le plaisir. Car c'est puissant et je pense qu'à table avec une belle grillade de bœuf, c'est du bonheur liquide.
Je pensais qu'il se goûterait mieux, mais peut-être aurais-je dû servir un 2018 ou le nouveau 2019 que je viens de recevoir ?

Je tremble un peu de terminer par une dernière cuvée, qui a la réputation d'austérité et de se faire attendre... j'ai croisé la bouteille samedi dernier dans ma cave et me suis dit zou, tentons de montrer qu'un vin de Languedoc bien né vieillit bien comme tout autre cru réputé. Et j'ai laissé tomber le Montcalmès 2019 que j'envisageais initialement, tout comme les deux Mas Laval Carignan et Mourvèdre 2019 ou encore le Carignanissime 2018 du Clos Centeilles.

9/ Mas Jullien 2007 d'Olivier Jullien
Robe rubis, profonde, aux bords à peine marqués. Nez en retrait, il faut aller le chercher, mais j'aime cette finesse et cette réserve toute cistercienne.
La bouche est parfaitement fraîche, tonique, tannins souples, mais ça cause pas beaucoup. Et c'est bien dommage pour terminer cet atelier et toute la saison. C'est bon par contre et encore jeune. Mais ce vin ne sera jamais très causant, à mon humble avis, aussi je ne regrette pas trop d'avoir arrêté d'en mettre en cave. Peut-être qu'une cuvée de Marlène Soria aurait été plus marquante, mais en fait, je pense que j'aurais dû chercher un peu plus dans ma cave, car j'ai 2/3 choses sympas dans la région avec un peu d'âge.
En plus, je n'ai plus le temps d'ouvrir une autre bouteille, nous sommes plusieurs à avoir des contraintes personnelles ce samedi soir.

A l'heure de se quitter, les 9 se partagent les bouteilles (il reste un fond - 1/5ème env dans chaque). je vois que le partage se fait sans difficulté, ce qui traduit les nuances et les différences naturelles entre ce panel de dégustateurs.
Un immense merci à tous les participants pour leur assiduité, leur efficacité dans le rangement, j'ai un groupe qui s'entend parfaitement, ambiance du tonnerre, on se marre beaucoup et ça fait du bien. Faire les choses sérieusement sans trop se prendre au sérieux, ça me plaît.
La suite l'année prochaine avec le même groupe (et quelques nouveaux amateurs, je l'espère), pour un programme que je dois encore construire.
Pour cet atelier, j'aurai un nouveau groupe.
Merci de m'avoir lu. J'espère que ce ne fut pas trop long ni trop rébarbatif (et désolé pour les fautes).
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16 Avr 2023 17:30 #71

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Je remonte le post de Philippe car je pense qu'il est passé inaperçu (je ne l'aurais pas vu si pas croisé sur BDE)...à cause d'un bug à la publication (?).
En tout cas, félicitations pour ton implication dans ce projet !

ArnoulD avec un D comme Dusse
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18 Avr 2023 22:10 #72

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Merci beaucoup, Arnould !
Oui, j'ai validé trop tôt mon message par mégarde. Pas grave mais merci de l'avoir remonté.
J'ai profité pour corriger quelques fautes et ajouter quelques précisions annexes.

Bonne soirée
19 Avr 2023 00:01 #73

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Réponse de PtitPhilou sur le sujet Invitation chez un couple de jeunes passionnés

Mon atelier a connu un joli succès, que je dois en grande partie à l'enthousiasme du panel de participants, tous très agréables et sympathiques.
A commencer par un jeune couple, qui m'a fait l'honneur de m'inviter chez eux en guise de remerciements, avec pour prétexte de me faire goûter une cuvée de Xavier Vignon, dont nous avions parlé lors de la séance consacrée aux Rhône méridionaux.
L., jeune femme d'une gentillesse et d'un savoir-vivre rares, tout comme son compagnon, excellente cuisinière par ailleurs, a invité sa nourrisse et son mari. Ce dernier s'occupe d'un club de dégustation dans le Vexin depuis cinq ans, à la configuration très différente : le club a une cinquantaine de membres, tous des copains et pour 10€ la séance, goûtent environ 5 vins par séance, coachée par un sommelier. Évidemment, nous comparons nos expériences et l'ambiance est de suite très chaleureuse autour du vin, mais pas seulement.

En apéritif, nous ouvrons le vin que j'ai apporté, pour faire un contrepoint à la cuvée de X. Vignon, dont je ne connaissais pas encore le pedigree. ils m'avaient dit de ne rien apporter, mais évidemment, impossible. Le Bordeaux de leur ami est remisé, je n'ai pas osé indiquer mon intérêt pour ce domaine du Médoc que je ne connais pas.

On ouvre sans préparation le Saint-Joseph cuvée du Papy 2020 du domaine Monteillet.
J'avais hésité à l'ouvrir lors de la dégustation de février consacrée aux Rhône nord, mais j'avais choisi la Côte-Rôtie Fortis 2018, qui a évidemment plus de tout.
Cette "Papy" 2020 possède un joli bouchon, une robe violine, concentrée, un nez puissant de cassis et boisé, avec une légère réduction à l'ouverture. L'aération lui apporte de la complexité, du fruit noir mâtiné de violette et de prune, l'élevage en fûts est encore très présent mais de belle qualité. Y'a du monde !
La bouche est soyeuse, équilibrée, longue et ce vin est encore d'une jeunesse vive. A laisser vieillir quelques paires d'années en cave ou à carafer. Bon, c'était pas un vin d'apéritif, mais il a plu.

On passe à table, avec des magrets de canard superbement cuits par V. (coaché avec tendresse par L.) à la pêche.
On déguste le Châteauneuf du Pape cuvée Anonyme 2017 de Xavier Vignon : robe grenat, nez au joli bouquet de myrtille, cassis, prune, épices. M'évoque un combo grenache (en proportion plus importante) avec Syrah et mourvèdre et peut-être d'autres cépages parmi les treize autorisés car la structure du nez m'indiquait une certaine complexité et pas de marqueurs probants (contrairement à la cuvée Arcane XV, dont j'ai reconnu la part important de mourvèdre, bien marquée - c'est en fait un 100% mourvèdre). Les autres penchent pour une cuvée grenache et syrah. La recherche sur internet montre qu'il n'y a pas de syrah mais a priori un assemblage de Grenache, Vaccarèse, Counoise, Mourvèdre, Cinsault, Terret Noir et Muscardin. J'étais pas très très loin.
Bref, le plus important, c'est que ce CNDP 2017 possède de la finesse et une jolie complexité naissante, tant au nez qu'en bouche, aux tannins soyeux, c'est très bien fait. Délicieux même. Mais, car il y en a un, je n'ai pas l'émotion que je peux avoir avec les Cailloux du domaine Brunel, ni évidemment avec ceux d'Emmanuel Reynaud. Ce vin possède une délicatesse et un côté un peu "lisse" et "bien élevé" séduisant, mais qui pourrait me lasser in fine, contrairement à ceux que je viens de citer.
J'ai ouvert hier un CNDP 2016 du domaine St Patrice, je crois 100% grenache, j'avoue que ce vin est d'une autre dimension que le 2017 de Xavier Vignon.
Par contre, il n'est pas impossible que ce 2017 puisse gagner en complexité et en étoffe au vieillissement (d'ailleurs, j'aime les CNDP patinés par le temps) . Car il est très bon et si je fais la fine bouche dans ce compte-rendu, on s'est régalé, notamment sur le plat principal, pièce du boucher accompagnée d'un tian délicieux. Ce vin est en promotion sur Vinatis, le prix me semble juste au regard de la grande qualité du vin. Ensuite, c'est une affaire de goût.
Merci infiniment à L. et V. pour leur générosité et la découverte de cette très belle cuvée.

Passé le dessert, frais, idéal pour terminer nos agapes, nos hôtes nous demandent si nous souhaitons goûter un dernier vin, qu'ils ont particulièrement aimé. On décline poliment mais... comment résister à tant de gentillesse et on voit que le partage d'une dernière bouteille leur fait grand plaisir. D'autant plus, que ce fut leur coup de cœur lors de leur voyage en Alsace en décembre dernier, au cours duquel ils m'avaient sollicité pour leur donner plusieurs adresses de visite. J'avais insisté sur la visite du domaine Hugel, et ce fut un moment inoubliable pour eux, notamment sur cette cuvée !
V. court chercher et ouvrir un Gewurztraminer Vendanges Tardives 2010 du domaine Hugel dans la foulée : jolie robe jaune brillante. Le nez est de suite d'une finesse incomparable, sur le naphte, la rose, le minéral. J'étais parti sur un riesling, je l'avoue humblement au début, mais la rose puis les fines épices (safran) m'ont fait douté. Quand V. nous montre la bouteille, je comprends. La bouche est d'une délicatesse et de toute beauté. Le vin se boit pour lui-même, délicatement parfumé, et long, superbe finale mentholée, très fraîche. Leurs amis ne sont pas trop amateurs de vins "sucrés", mais là, comment ne pas aimer ce vin passionnément ?
Un cadeau magnifique de ce couple de jeunes et belles personnes, à qui je souhaite le plus beau dans cette vie, car ils méritent le meilleur. Et à commencer par le plein succès pour les examens de L. la semaine prochaine.

Cette soirée est un cadeau précieux qui m'a fait plus que du bien et vaut largement tout le prix des efforts et du temps passé à préparer mes ateliers. Il n'y a décidément pas de meilleur vecteur au partage et au bonheur d'être ensemble. L. et V., vous avez ma gratitude et mes remerciements éternels pour ce beau moment de bonheur et de découverte.
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01 Mai 2023 10:41 #74

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Réponse de PtitPhilou sur le sujet Atelier dégustation au boulot

J'avais promis d'organiser un atelier d'apprentissage à la dégustation à certains collègues, dont mon directeur qui part à la retraite à la fin du mois.
Promesse tenue la semaine passée.
Certains sont ébahis par le matériel mis à leur disposition, avec verre Spiiegelau Expert, crachoir, plaquette support, verre à eau, bouteilles d'eau à profusion, fiole... 

Au menu de la séance de trois heures (participation de 20€ par personne, je suis rentré pratiquement dans mes frais, hors la bouteille de ZH qui provient de ma cave) :
Revue des fondamentaux auprès des 21 participants, dans une ambiance décontractée mais pas toujours très attentive, la faute d'avoir mis une fiole du "Nez du Vin" devant chaque participant pour s'entraîner et ne pas perdre trop de temps lors de la révélation des fragrances.
La discussion autour des fioles, le fait de mettre un nom, exercice plus difficile qu'il en a l'air, ont eu beaucoup de succès. Les collègues semblent avoir le nez saturé et la vingtaine de fioles s'avère trop nombreuse. Une sur deux sur des senteurs marquées m'apparaît préférable.

Influence du verre : J'ouvre un Sauvignon 2021 de Jeff Carrel, parfumé, j'en remplis et fais passer quatre verres différents (Zalto, Lehmann, Spiegelau Authentis n°2, Zwiesel Beaujolais) et un verre en carton : preuve de l'influence du verre sur la perception du vin.
Deux verres sur les quatre n'ont pas survécu à la dégustation (plutôt au rangement, c'est le risque quand on les sort du placard)
Je n’insiste pas trop sur la théorie, l'expérience de mon atelier à la MLC m'a montré qu'il ne sert à rien de donner trop de théorie d'un coup et que rien ne vaut la pratique, tout en alternant pratique et explications, nous sommes déjà à un peu plus du tiers de la séance.

J'ai prévu deux bouteilles par cuvée, puisque nous sommes 22 au total. Mais la première cuvée servie me montre que les collègues sont raisonnables dans leur remplissage et une bouteille suffit amplement !? Tous ne recrachant pas, malgré mes invitations fermes, la plupart préfèrent peu se servir (2-3 cL) quitte à y revenir ensuite. Même le magnum à la fin sera vide à moitié seulement.
J'ai été un peu juste sur le pain (délicieux, de la boulangerie Bourg de Taverny), mais les charcuteries (pâtés en croûte, saucissons, rillettes, etc.) de chez Jacques Odillard (Taverny) ont eu le succès mérité, tout comme les fromages.
Avec le dernier blanc, vin de gastronomie, j'ai sorti les charcuteries, et avec le second rouge, les fromages.

La dégustation
Mise en bouche avec un gressin pour activer les papilles.

Bulles
1/ Pétillant Naturel "Triple Zéro" - Montlouis-sur-Loire - domaine de la Taille aux Loups
Robe jaune légèrement doré. Bulles très fines, peu persistantes. Nez délicat, poire, floral, évoluant vers la pomme au four.
Bouche déliée, fraîche, bien mûre, évoquant une pointe de sucrosité, mais c'est mûr en fait et d'un beau volume. Belle découverte de l'avis des collègues, à quelques exceptions près.
Hommage que je souhaitais rendre à Jacky Blot.

2/ Champagne grand cru "Table Ronde" du domaine Lancelot-Pienne
Ce blanc de blancs est une valeur sûre, d'une effervescence contenue, nez d'autolyse prononcé, floral, fruits jaunes. Robe or un peu plus prononcé par rapport au Triple Zéro.
Très agréable en bouche, belle longueur et persistance, c'est un classique qui plaît.

Blancs secs
3/ Chablis premier cru "Vaillons" 2019 du domaine Jean-Paul & Benoît Droin
Jolie robe jaune avec reflets verts.
Nez classique de Chablis, floral, légèrement sous-bois/mousseron naissant, calcaire/coquille d’huitre, complexité naissante.
Vin équilibré, très agréable, frais avec une belle maturité et du volume. Il a conquis tous les participants sans exception. Délicieux.

4/ Riesling "Clos Windsbuhl" 2007 du domaine Zind-Humbrecht
On prend toujours un risque quand on ouvre une bouteille de sa cave, âgé de presque quinze ans.
Robe or marqué, brillante.
Nez sur le naphte, l'abricot, les fleurs blanches. Joli volume en bouche, le vin est long, équilibré, je le trouve délicieux et encore très dynamique et fort jeune. Beaucoup préfèrent le Vaillons 2019, les deux ont des qualités différentes.
Ce Clos Windsbuhl illustre le fait que les vins d'Alsace bien nés peuvent vieillir et gagnent d'ailleurs à être attendus.

Rouges
J'ai longtemps hésité à proposer cette progression, ayant comme impératif pour faire plaisir à plusieurs collègues de sélectionner un Saint-Joseph et un Bordeaux.
La progression a été saluée par tous et j'avoue en être très satisfait.
J'avais ouvert d'avance tous les rouges, mais seule une bouteille de chaque a été dégustée. L'autre fut dégustée quelques jours plus tard (ouverture et dégustation lundi, seconde bouteille bue à la cantine le vendredi)

5/ Givry premier cru "Empreintes" 2020 du domaine Joblot
C'est pas du pinot infusé ça, style moderne, gourmand, couleur noir/violet dans le verre, y'a du monde.
Pas de charge tannique trop forte, mais ça envoie. J'aime bien car le vin reste fruité, gorgé de fruits même, floral, épicé. Certes, il manque de finesse à ce stade, mais c'est du solide et un vrai vin de garde.
Un collègue est choqué de la noirceur, pas de ça en Bourgogne (son grand-père était courtier en vins à Dijon) . 4 jours après, il a reconnu que l'aération lui a fait grand bien et que le Givry comme ça, c'est plutôt pas mal.

6/ Saint-Joseph "Les Mourrays" 2019 du domaine Nicolas Badel
Ce vin met tout le monde d'accord, car solidement construit, d'une grande finesse, par le fruit (cassis, framboise,...); les fleurs (pivoine, violette) et les épices, poivre. Marqueurs de la syrah, dans tous les aspects les plus fins.
Belle concentration et d'une jolie finesse en bouche, ce vin est du taffetas qui séduit et possède de quoi tenir et mûrir en cave sans difficulté.
Mon directeur est aux anges, il n'est pas le seul.
Heureux d'avoir fait découvrir ce vigneron de grand talent.

7/ Castillon 2018 du domaine de l'Aurage (famille Mitjaville) - magnum
Ayant quelques Bordelais dans l'assistance, je ne pouvais faire autrement que d'en servir un et pas n'importe lequel. Difficile de choisir, mais ayant pas mal de vins de la galaxie Mitjaville, il me semble naturel de leur faire découvrir cet univers.
Alors, oui, ce n'est qu'un Castillon, mais il est très beau, encore très jeune, un peu brut de décoffrage. Mais il laisse sur place bon nombre de Saint-Emilion finalement bien moins nés. Ce fut ma seule césure face à la remarque d'une collègue et amie bordelaise. Il y a encore quelques clichés tenaces.
Nez sur le cassis, la mûre (env. 85% merlot et 15% de cabernet franc), les épices vanillées. La bouche est gourmande, bien bâtie sur des tannins solides mais intégrés à une matière très mûre. Joli équilibre. Il fut encore meilleur quatre jours après.

Timing tenu, les collègues sont adorables et en une demie-heure, tout est rangé dans la voiture, nettoyé pour la conférence du lendemain, je rentre à une heure raisonnable, c'est cool. Merci à toutes et tous.

Le bouche à oreille fonctionne à plein depuis lundi. Je pense que je vais devoir proposer courant juillet une seconde séance à tous les absents, en particulier pour celles et ceux qui vont quitter notre direction (mutation, départ à la retraite).
Si un jour, j'en ai marre de mon boulot (ce qui ne risque pas trop d'arriver, en tout cas pour le moment), on me confirme qu'a priori, je devrais pouvoir me reconvertir sans trop de soucis. Mais j'ai encore plein de progrès à accomplir dans cet exercice.
Quel bonheur de partager sa passion avec les collègues, à travers un moment que j'ai le sentiment qu'ils n'oublieront pas de sitôt.

 
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25 Jui 2023 10:11 #75

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Réponse de oliv sur le sujet Atelier dégustation au boulot

Je l'savais que j'aurais dû passer les concours de l'administration !!
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25 Jui 2023 10:15 #76

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La saison 2023-2024 s'ouvre, c'est la rentrée pour les activités des enfants, mais aussi de cet atelier, qui se décline désormais en deux versions : "initiation" et avec le groupe de l'année dernière, à leur demande, je continue en proposant un atelier "avancé" (ouvert à d'autres amateurs connaisseurs, il me reste de la place, avis aux amateurs que la venue à Taverny - 95 n'effraierait pas).
 
Peu de personnes ont répondu présent, ils sont quatre mais désireux et désireuses de découvrir les vins. Je suis content, car sur les 4, il y a 3 femmes.
J'ai eu beau faire de la pub sur les réseaux et participer activement à la fête des vendanges de Taverny et au forum des associations, pas eu beaucoup de retour. Apparemment, c'est une année difficile au niveau de notre association, sur certaines activités. Et aucun caviste n'a accepté de mettre une affiche (qui est magnifique, cf. ci-dessus, faite par Noémie, l'une des permanentes talentueuses de la MLC), je leur ferai de la concurrence... no comment. Et beaucoup de promesses pour dire l'intérêt de pas mal de personnes ne se sont pas concrétisées. Le monde fonctionne ainsi et je garde le cap, il reste encore 7 séances. 200 € par personne pour les 8 séances, moins les frais de la MLC, avec 4 participants seulement, le budget va être plus que serré pour tenir les 8 séances. Mais le hasard fait qu'une amie vient de m'écrire qu'elle va s'inscrire pour les prochaines séances.
Celle-ci est la moins coûteuse car je me suis limité à un seul domaine, celui de Jeff Carrel, qui propose des vins accessibles à prix très raisonnables. Je verrai pour les autres.

J'ai repensé mon premier atelier de septembre 2022 : j'ai simplifié et, je crois, amélioré mon approche qui est à la fois une revue de la base de la dégustation, du vocabulaire (c'est quoi un cépage, un vignoble,... ?) et la découverte de jolis vins accessibles.

Je commence par le vocabulaire, puis l'histoire mondiale de la vigne, les grands principes de la fabrication du vin, le matériel nécessaire, les types de vin, mais je ne m'attarde pas. Ils auront le support qui servira de référence pour l'année.
Quand j'ai débuté la présentation de la façon de déguster, j'ai interverti l'analyse de la robe que j'envisageais en premier avec celui du nez, pour commencer à jouer avec les senteurs des 8 fioles que j'ai sélectionnées. Toujours sympa et je vois bien leurs difficultés à mettre un nom sur les odeurs ressenties. J'ai l'impression de faire œuvre utile.
J’explique pour la robe, qu'on utilise seulement quelques termes la plupart du temps, comme "grenat, violacé, rubis,brun..." pour les rouges et "jaune pâle, paille, or,..." pour les blancs. Et l'origine de ces couleurs, notamment l'influence des cépages, des techniques de macération et de vinification. Sans entrer dans les détails, je reste modeste dans mon savoir.
Pour la bouche, j'ai reproduit les cinq saveurs avec 5 solutions perso, enfin plutôt les quatre - sucré, umami, amer, acide, hors sel qui est proche de l'umami - avec une solution tannique (thé très infusé et poudre de tannins œnologiques).
La solution amère n'est pas assez concentrée, elle manque de "punch" mais pas celle acide (environ 40 g/L d'acide tartrique, c'est un peu trop, pourtant j'avais coupé la solution première).
Les participants testent avec un mélange acide et sucré, les deux se complètent mais l'acidité est un peu forte. 20 g/L d'acide tartrique serait suffisant. Je n'ai pas poursuivi d'autres mélanges car le temps passe.
Les participants ont survécu, ouf, l'exercice étant de comprendre la façon dont nous percevons les 5 saveurs et l'impact des tannins en bouche. Et de comprendre comment l'équilibre se fait dans un vin blanc sec, sucré ou un vin rouge.

Un gressin permet de se remettre la bouche d'équerre et on entame la dégustation qu'ils attendent avec impatience. Le timing est bon (1h30 environ), bien meilleur que l'année passée. 

Les participants ont de l'eau plate et gazeuse à disposition et de quoi grignoter (charcuteries et fromages).
La dégustation est centée sur les vins de Jeff Carrel, commandés récemment sur le site vins-etonnants, au moment de la promo dédiée. Bouchons agglomérés, pour moi, le signe que les vins ne sont pas destinés par une longue garde. Le vin orange est bouché par une capsule.

On commence par un duo de vins blancs secs, dégustés en parallèle : 1/ Vin de France Sur le fil 2021 : riesling, 14%
Robe jaune or, prononcée. Étonnante pour un riesling. Mais on est sur du sable et de l'argile, et je ne suis pas sûr que ce riesling provienne d'Alsace, car a priori, cette maison a des approvisionnements en Bourgogne, Beaujolais et dans le Bordelais.
Le nez est assez riche, fruité, floral et surtout chaleureux.
Bouche également riche, légèrement dissociée entre l'acidité et l'alcool qu'on perçoit en finale. Le vin est servi à 14° environ, un peu trop chaud (je les ai sortis un peu trop tôt du réfrigérateur). On reconnaît par contre des notes "pétrolées" en finale, plus marquées qu'au nez. Le vin est long en bouche, sur le zeste d'agrumes, de pamplemousse en particulier. Finale salivante. Je l'aime bien.
C'est un vin puissant, encore trop jeune.

2/ Vin de France Morillon blanc 2022 - chardonnay, 14%
Robe jaune or pâle. Joli contraste avec le riesling.
Le nez est équilibré, plus doux que le précédent, fruité, légèrement vanillé/beurré, sympa.
La bouche est plus harmonieuse que le riesling, on ne sent pas l'alcool. Très bon exemple de deux vins à 14° mais avec des équilibres différents.
Servi un peu trop chaud aussi, mais cela se sent moins. Par contre, la longueur est lilliputienne et le vin tombe vite. Dommage !

Avec ce vin parfumé, j'en profite pour leur faire sentir ce vin dans 5 verres différents, dont 3 adaptés au vin : à leur visage étonné, ils prennent conscience de l'influence du verre et de l'intérêt de choisir un verre adapté.

Je leur fais découvrir aussi un troisième vin , intermédiaire :
3/ Vin de France Orange 2022 - Villa des Anges - 85% pinot gris et 15% muscat. 12%
Robe un peu plus marquée, d'un or légèrement cuivré, pas tout-à-fait orange.
Nez légèrement fruité, cause pas beaucoup.
La bouche est un plus structurée que les deux précédents, mais si l'équilibre est bon, le vin est mince, la longueur est à peu près nulle et la finale anecdotique. Bon, c'est bien fait mais ce vin orange ne présente aucun intérêt particulier hormis de leur faire découvrir la notion de macération pour les vins blancs.

Petite pause pour qu'ils mangent un peu. Je remets le dernier vin au frais. Et on attaque le vin rouge - l'autre rouge prévu ne sera pas ouvert, car c'était pas un Jeff Carrel et le temps est passé vite, on a atteint la limite des 3h, même si tout le monde est ok pour continuer.

4/ Vin de France Cabernet Sauvignon 2022, 14%
Robe grenat violacée, profonde.
Le nez est très fruitée, sur la cerise noire, le cassis, touche épicée et légèrement vanillée.
La bouche est gourmande, équilibrée, structurée par des tannins doux, le jus est de belle qualité et la longueur est très correcte, finale sur les fruits noires.
Si ce n’est pas hyper complexe, à ce jour, je ne connais pas de meilleur rapport qualité/prix/plaisir que ce vin qu'on peut trouver en promo pour moins de 5 € ! A l'heure où tout augmente affreusement, réussir à produire un vin aussi bon à prix aussi modeste,
Le vin de copain par excellence. Franchement, chapeau et aussi bon que le 2020 ouvert l'année passée.

On finit la séance par une douceur :
5/ IGP Côtes Catalanes Ultime Récolte 2022 - 95% muscat d'Alexandrie et 5% muscat à petit grain, 11,5%
Robe jaune pâle, la plus légère de la séance.
Le nez est muscaté, sur la pêche, la rose, l'acacia.
La bouche est un délice, le sucre est parfaitement intégré et l'ensemble est frais, autour d'une jolie acidité et d'un moelleux parfaitement dosé. Aucun creux ni lourdeur, jolie finale fruitée, sur l'abricot et les fleurs.
Ce vin réjouit les participants, moi également. Un vrai bonheur, à moins de 10 € la bouteille, qui fait mieux ?
Super en apéritif, mais aussi sur un dessert peu sucré et certainement sur une volaille rôtie ou un fromage du type tome de Savoie ou Cantal.

J'ai offert à Noémie et à une administratrice de la MLC, en guise de remerciement et d'amitié, un verre de ce moelleux et quelques agapes lors du vernissage d'une exposition de peintures animalières de Dominique Legros.(très jolies peintures, expressives et d'une belle qualité). Elles ont bien apprécié
 


L'idée de retrouver les participants de l'année passée au (quasi ?) grand complet me réjouit d'avance. Thème consacré à la Corse. Spécialités commandées pour le solide, le liquide devrait être pas mal. Le support est en cours. Rdv samedi prochain.
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24 Sep 2023 22:14 #77
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Les participants de la saison passée sont presque tous là, une seule malheureusement n'a pas pu se réinscrire pour des raisons professionnelles.
Je n'ai pas (encore) réussi à attirer 2/3 autres amatrices-amateurs, malgré l'intérêt que portent pas mal de personne dans ma ville, voire au-delà. Impossible de faire de la pub pour mes petits ateliers bénévoles chez les cavistes ou chaînes de caviste de la ville, concurrence oblige car tout le monde y va de son propre atelier de dégustation. Le prix et la prestation ne sont pas les mêmes pourtant.
Ici, package de 6 séances de 3h (minimum 4h en fait) pour 200 € (il faut ajouter l'adhésion à la MLC). Évidemment, tout va dans les bouteilles de vin et dans le solide, j'apporte au moins une bouteille de ma cave. Et je ne vends rien, je ne propose que du partage et j'espère du plaisir, mais heureusement ça, c'est gratuit.

Cette année, avec leur accord, chaque participant peut apporter une bouteille pour partager avec les membres de l'atelier. Chose faite avec l'apport de V., natif de l'Ile de Beauté, une jolie Faustine 2020, ça tombe bien, j'ai prévu d'ouvrir la cadette, 2021. Je regrette de ne pas avoir apporté la 2022 (ouverte hier,, top !)

J'ai commandé chez mon fromager au marché de Taverny, David&Julie, un joli plateau de spécialités corses pour agrémenter l'atelier : du lonzu de cochon noir corse (dommage, il n'a pas reçu le saucisson); du maquis et de la tomette de brebis.

Après avoir retravaillé la perception des saveurs acide, amère et sucrée, leur complémentarité, nous révisons les senteurs, toujours avec le Nez du Vin. Grand plaisir de retrouver cette fine équipe.

Au menu de la dégustation :Blanc sec :
Je n'avais pas reçu une commande à temps et pas retrouvé de blanc corse chez moi. J'improvise le matin et me souviens que j'avais pris cet été une cuvée estivale de rolle/vermentino chez Bruno, à Ermont. Elle fera l'entrée en matière, sans prétention, la dégustation étant finalement quasiment tournée vers les rouges.
Dommage, car j'avais commandé 2 blancs sympas que je n'ai pas pu ouvrir. Une prochaine fois.

1/ Jeu de Rolle 2022 du domaine Simian
Jaune pâle, nez fruité,marqué par les agrumes frais, agréable en bouche, frais, acidulé et équilibré, mais fini court. Finalement, on y trouve les marqueurs du vermentinu. Au prix caviste de 8€ environ, c'est correct.

 Rouges :

2/ Rosumarinu 2022 du domaine Sant'Amettu - Sartègne: 100% sciaccarellu
Jolie robe rubis, brillante. Nez sur la framboise, les herbes du maquis, poivre. Joli nez, et bouche agréable, finement acidulée. Mais fini court et plutôt décevant sur cet aspect. J'avais un meilleur souvenir des 2018 et 2019, même si le vin est bon.
Mais le plus gros handicap de cette cuvée, c'est de devoir prononcé son nom sans fourcher, comme pour le cépage. Ouch !

3/ Faustine 2021 du domaine Abbatucci (vin de France) - Sartègne : Sciaccarellu 70 %, niellucciu 30 %
Mini verticale de la célèbre cuvée Faustine. Je n'ai pas pris de 2022 dans ma besace car les 2022 sont restés dans la cave et je n'ai pas eu le temps d'y retourner.
Robe plus foncée, rubis tirant grenat. Nez joliment fruité, ouvert, la bouche est de demi-corps, acidulée. Pas très confortable et la comparaison avec le vin suivant le met à mal...

4/  Faustine 2020 du domaine Abbatucci (vin de France) - Sartègne
La robe est étonnamment plus légère, rubis, sans trace d'évolution. Nez réduit, renfrogné à l'ouverture, il mettra un peu de temps à gagner en fruité et en harmonie.
En le dégustant en parallèle avec le vin suivant, il a développé de superbes notes de fruits rouges et de menthe poivrée. A ouvrir en avance actuellement.
La bouche possède une matière et une longueur que le 2021 ne possède pas. Très agréable et l'une des meilleures bouteilles de la séance.

Pour info,j'ai dégusté le 2022 hier soir, et je me suis resservi tant il se goûte bien, une petite merveille de finesse fruitée et de plaisir, tout en harmonie.
On attaque le plateau de spécialités corses, après avoir commencé par grignoter quelques morceaux de pains spéciaux provenant de la boulangerie Bourg.

5/ Clos Canarelli 2020 du domaine éponyme - Figari : niellucciu (80%), sciaccarellu,cargagholu, neru et syrah.
La robe devient grenat, on change de registre, et de cépage majoritaire. Nez plus rustique, fruits noirs, épices.
Bouche d'un joli volume, tannins qui se font légèrement sentir, belle longueur. Le vin le plus complet et prometteur pour ma part. Encore quelques années de cave ne lui feront pas de mal.


On déguste enfin 2 vins rouges de 2018.

6/ Torraccia 2018 du domaine Torraccia - Porto-Vecchio : assemblage niellucciu-sciaccarellu-grenache-syrah
Robe grenat, nez élégant, fruité, jolie bouche équilibrée, longueur moyenne, très correcte et finale fruitée et rappelant le maquis pour certains. Aux environs de 20€ (caviste), c'est un bon prix pour se faire plaisir.

7/ Pumante 2018 du domaine 'Alzipratu - Calvi : Sciacarellu, Niellucciu et Aleatico
Robe intermédiaire, légèrement évoluée. Le nez est délicat, un peu en dedans, la bouche est aussi plus acidulée et en retrait pas rapport au précédent, dégusté en parallèle. Bon, mais je l'avais mieux dégusté le mois dernier.

Liquoreux :

Difficile de ne pas placer des vins du domaine Antoine-Marie Arena, car c'était le domaine phare de la Corse, notamment à Patrimonio, il y a une vingtaine d'années, avec Yves Leccia (regrets encore de ne pas avoir récupéré ma commande à temps, mais... on est déjà à 9 vins dégustés et la dégustation a duré 4h).

J'ai choisi deux muscats, le premier non muté, original et un second muté, classique des muscats du Cap-Corse. Les deux titrent à 15%, intéressant de les déguster en parallèle et de déceler d'éventuelles différences d'équilibre.

8/ Muscat non muté Morta Maio 2019 du domaine Antoine-Marie Arena
Robe jaune cuivrée, nez exotique, muscaté et sur les fruits rôtis. J'aime beaucoup, mais paraît assez évolué. La bouche est d'un équilibre haut en volume et en sucre, vin plus sucré a priori que son cadet d'un an.
J'aime beaucoup, mais c'est un vin pour les becs sucrés, à table sur un dessert un peu riche, ça passera encore mieux.

9/ Muscat (muté) Morta Maio 2020 du domaine Antoine-Marie Arena.
Robe plus claire, jaune doré, brillante. Le nez est plus frais, sur les agrumes et fruits exotiques, le muscat est bien présent.
La bouche n'est nullement marquée par la mutation et le sucre est parfaitement intégré. L'équilibre est excellent et beaucoup le préfèrent à son aîné non muté. Je ne l'aurais pas parié !?
Je suis impressionné par la fraîcheur et l'équilibre de ce Morta Maio 2020, très agréable, qu'on pourrait servir par exemple sur une tarte (mirabelles, fruits jaunes ?) peu sucrée.

Malgré ma déception de ne pas avoir pu placer certains vins, restés dans ma cave à cause d'une livraison tardive, le niveau était sympa, tout comme l'ambiance. Une jolie respiration, que je vais retrouver dans 2 semaines, pour la découverte des vins d'Alsace. Le niveau devrait être pas mal...
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08 Oct 2023 09:22 #78

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O Lacryma Christi ! — C’est du vin de la Devinière, c’est du pineau ! — Ah, le gentil vin blanc ! Sur mon âme, c'est du taffetas !
Rabelais

L'atelier est désormais à 7 (dont 6 femmes), soit un nombre de participants correct. J'espère pouvoir compléter d'une ou deux personnes, mais c'est déjà la deuxième séance et il n'y en aura plus que 6.
Avant la présentation du thème du jour, je fais réviser les commensaux à partir d'un quiz sur les notions vues en septembre.Petite introduction à la viticulture, avec les principales définitions, les travaux principaux et leur impact sur la qualité du raison obtenu.

Puis présentation de la région, des cépages chenin & cabernet franc ; puis, le jeu des odeurs, toujours ludique.

Et je renfile ma blouse de pseudo chimiste fou, ayant préparé trois solutions dédiées aux saveurs acide (acide tartrique), sucrée et amère (solution de quinine, teinture mère). Cette fois, on travaille les limites de perception. Chacun réalise, à partir d'une goutte versée dans chacun des trois petits verres que nos seuils sont personnels et chacun réagit plus ou moins différemment.

Ensuite, on travaille sur l'assemblage acide + sucrée, puis ajout de quelques gouttes de solution amère : on se rend compte que le sucre s'estompe avec l'acidité, que cette dernière porte le vin, mais que l'amertume équilibre aussi tout cela et devient même agréable à dose modérée, impactant notamment la finale. Très instructif et je pense tenir désormais un bon modus operandi.

Un petit gressin en guise de "refait la bouche" et on attaque la dégustation proprement dite, avec un choix de pains complets et spéciaux de la boulangerie Bourg, de charcuterie de la boucherie Odillard, mes fidèles fournisseurs de la rue de Paris à Taverny.Tous les participants ont un crachoir, un verre à eau et deux verres Spiegelau Expert.
1/ Triple Zéro (pétillant naturel non dosé) – Montlouis s/Loire - domaine de la Taille aux Loups (Jacky & Jean-Philippe Blot) 
Or pâle, bulles très fines. Nez fruits et fleurs blanches. Bouche légèrement dissociée, attaque douce, mais l’acidité est en retrait en finale, quand des amers salivants prennent le dessus. Longueur courte et ça s’est plutôt décevant. J’ai acheté la bouteille l’année passée sur le site des Belles Caves. Le vin paraît encore jeune, phase de fermeture ? 

Blancs secs 

2/ Coteaux du Vendômois « Pierre à feu » 2022 – domaine Patrice Colin
Robe or pâle, proche du Triple Zéro. Nez légèrement végétal, fruité et floral. Pas complexe mais agréable. Bouche dans la douceur, vin bien sec, longueur courte. Devrait s’améliorer en cave, car le vin fait encore très jeune. Cuvée qui a divisé, certains le trouvant trop simple, les autres le trouvant agréable. Je suis neutre sur le coup.

3/ Saumur « Entre deux Voyes » 2021 – le P’tit Domaine (Richard Desouche)

Robe or jaune, le nez est réduit, sur le pétard, rappelant certains Meursault très jeunes.La bouche présente plutôt une jolie matière, l’acidité est plus haute que sur les millésimes précédents. Je venais d’expliquer qu’il fallait faire attention avec les 2021, du fait du gel très marqué et des soucis par la suite en France (grêle, pluie…). Ce vin a illustré malheureusement mon propos, restant cadenassé même plus d’une demie-heure après ouverture. Le lendemain, on reste sur le pétard… Je suis déçu par le vin, mais il a des vertus pédagogiques. Un 2020 de ce P'tit domaine, ou un Folie Lucé de Loïc Terquem comme l'année passée, aurait très certainement bien plus séduit. Tant pas, pas grave au final.

 4/ Vouvray sec 2008 – domaine Foreau
On change de registre. Toujours une petite crainte quand j’ouvre une bouteille de ce domaine, sur les bouchons.Robe dorée, brillante. Le nez est superbe, complexe, sur le tilleul, le chèvrefeuille, la pomme au four, la poire, jolies notes de champignon tirant vers la truffe blanche, de cave et sous-bois. Parfait vin d’automne.La bouche est en harmonie, l’acidité de haut niveau est équilibrée par une matière riche, le vin est parfaitement sec et c’est un superbe 2008, à pleine maturité, que j’ai le plaisir de partager avec les participants.Après les trois premiers vins un peu en deçà de ce que j’espérais, là, l’atmosphère se détend, je ne rame plus pour expliquer les différences de ressenti ou les défauts perçus par certains, ce Vouvray 2008 est évident de par sa classe. Incrachable pour la plupart. Merci à la famille Foreau. Faudra que j’y retourne.


 Rouges

5/ Touraine « Æternam » 2020 (assemblage cabernet franc & cot) – domaine Michaud

J’ai reçu ma commande il y a trois semaines, mais je n’ai pas eu le temps de tout goûter. Je souhaite leur faire découvrir ce domaine aux prix angéliques.Entorse à mon programme : ce n’est pas un 100 % CF, puisque complété à égalité de cot (la cuvée « cot cot cot » 2022 est d’ailleurs délicieuse et je voulais leur faire goûter, mais cela faisait trop, j’ai finalement fait l’impasse.Robe grenat, nez épicée, joliment fruitée, la bouche est agréablement acidulée, tannins fondus. Longueur moyenne. Environ 8,50 € au domaine, bah pas besoin de mettre des prix fous pour boire un joli cabernet bien élevé. 

6/ Chinon Vieilles Vignes 2019 – domaine Philippe Alliet

J’ai carafé le vin le matin durant 2h puis remis le vin (carafage « bordelais »).Robe grenat aux bords violacés, plus foncée que le Touraine.Certains (3 personnes) notent un nez désagréable, animal voire lourd. D’autres, dont moi, n’en perçoivent pas. C’est certes un peu réduit, en dedans, moins fruité que la même cuvée dégustée l’année passée avec mon premier groupe, mais pas de défaut pour autant.La bouche par contre met tout le monde d’accord : c’est puissant, riche, les tannins sont doux mais on sent la structure de ce vin qui mérite clairement de mûrir en cave désormais. J’aurais dû prendre le 2020 peut-être, mais là aussi, c’est instructif. 

7/ Bourgueil « les Marsaules » 2017 du domaine Bel Air (famille Gauthier)

Robe grenat aussi, brillante. Le nez est plus fruité, sur la framboise, le poivron rouge. Bouche déliée, de demi-corps, c’est bon mais la longueur est moyenne. J’en attendais mieux et plus. Pas mal et certains ont beaucoup aimé. 

8/ Saumur-Champigny « Les Bois Blancs » 2015 – le P’tit Domaine (Richard Desouche)

Robe grenat aux bords légèrement évolués. On change de registre : le nez est pleinement épanoui, archétype d’une jolie complexité d’un vin à maturité. Le cassis prédomine d’abord, avec les épices, le poivre, puis la pivoine, le sureau, poivron bien mûr…La bouche est en parfaite harmonie, tout n’est que douceur et le vin est long en bouche, finale complexe, le Saumur-Champigny que j’aime. Délicieux et je ne vois plus personne recracher le vin… tout le monde note le nom de Richard Desouche, cela les rassure sur ce que je leur disais de (très) bien sur ce domaine, par contraste avec le 2021 qui était une énigme. 

« Quoi, on continue ? Mais j’ai pas recraché certains vins… !? ». Et oui, même si j’ai largement dépassé les 3 heures « légaux », j’ai les clés de la MLC, donc on peut continuer sur les moelleux. Ce serait dommage de faire l’impasse, même si je n’ouvre que la moitié de ce que j’ai prévu (un demi-sec 2015 de F. Pinon, un Foreau 2017, ce sera pour une autre occasion). 


Moelleux 

9/ Vin de France moelleux 2016 – domaine François Chidaine

Robe or jaune, brillante, nez magnifique sur la rhubarbe, la poire, les fleurs blanche. Là aussi, une idée de la complexité d’un superbe chenin parfaitement récolté et vinifié.La bouche marque les esprits : une belle densité, des sucres fondus, légers, des saveurs à l’unisson de la gourmandise annoncée au nez. C’est du bonheur liquide et ce vin pourra tenir encore des années en cave, s’étoffera probablement encore. Grand est François Chidaine ! Merci, grosse émotion pour tous les participants, et j’avoue qu’après un début de dégustation pas au niveau de ce que j’escomptais, là, j’ai mis dans le mille ! 

10/ Vouvray moelleux 1997 – domaine François Pinon

Et on continue et j’achève la dégustation avec ce moelleux du regretté François Pinon. Je me souviens quand cette cuvée est sortie, en 2000 de mémoire, je revois encore François, sorte d’ours des caves mais d’une gentillesse et simplicité immenses. Gloups ! J’ai l’émotion qui me remonte quand j’évoque tous ces noms, ces rencontres passées auprès de ces personnes que j’ai perdu de vue par le temps qui passe et qui ne sont plus là…Heureusement, vins-etonnants propose encore de cuvées vénérables de ce domaine. Merci à Eric B d’avoir envoyé ma commande à temps et pour son coup de fil et son message si sympa. Reçue le matin, bouteille servie en fin d’après-midi. Ouf !Robe or légèrement cuivrée, le nez est épanoui, à la fois sur les fruits secs, les fruits rôtis (il doit y avoir un peu de botrytis, de mémoire), notes mellifères et florales.La bouche est très belle, le sucre bien intégré, laissant la bouche fraîche, comme le 2016 de Chidaine. C’est la marque des meilleurs moelleux et liquoreux. 

Chacun choisit et repart avec une bouteille. L’ambiance est au top, je crois avoir conquis mon auditoire et les retours aujourd’hui sont très sympas, tout le monde a donné un coup de main pour descendre et nettoyer le matériel. C’est ça le vin, le bonheur de partager, s’offrir une tranche de vie et une respiration de plaisir dans ce monde de plus en plus violent et incertain.

Prochaine séance en novembre : la Champagne et le Beaujolais (mais pas nouveau).

Merci de m’avoir lu.
 
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15 Oct 2023 16:44 #79
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Quelle splendide sélection !
On finira un jour par venir de France et d’ailleurs habiter à Taverny, moi je vous le dis. 
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15 Oct 2023 20:41 #80

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Bravo Philippe , je suis admirateur de ce que tu fais , volonté, patience , courage , passion, bénévole ,   le chemin est trés long , mais ta passion  transpire depuis des années , tu l a transmettra à certains , le bouche à oreille  sera ton meilleur allié ,  au plaisir de te lire et bon courage pour la suite
didier

Mal-voyant depuis 31 ans et passionné de vins comme vous tous
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16 Oct 2023 07:12 #81

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« Un petit verre de vin d'Alsace, c'est comme une robe légère, une fleur de printemps, c'est le rayon de soleil qui vient égayer la vie. » C. Dior 
J’avais en tête ce thème depuis le début de mes ateliers, mais j’attendais de mûrir mon « concept », de gagner en expérience pour organiser la découverte de cépages très différents et de sélectionner quelques cuves que j’apprécie.J’étais très en retard pour préparer la séance, ayant terminé mon support seulement une heure avant le début de la séance.
Je décide à la dernière minute de présenter plus de cuvées que d’habitude, de construire la dégustation en trois temps.

 Les travaux dans le centre de Taverny n’entraînent qu’un léger retard de certains participants, nous commençons presqu’à l’heure. Le programme est chargé, 15 vins à déguster, en trois séquences. 
Après un quizz d’échauffement et de révision sur la Corse et la notion d’évolution et d’équilibre des vins, présentation de la région alsacienne, de sa diversité de sols et sous-sols, de sa situation géographique et climatique, de son histoire. Je ne rentre pas dans le détail des 51 grands crus, mais j’en présente quelques uns célèbres : Rosacker, Rangen de Thann, Brand, Schoenenbourg, Vorbourg… Le site vins-alsace est très bien fait. 
Dans ma présentation des vins alsaciens, j’insiste sur la grande richesse des cuvées produites, du crémant aux plus grandes cuvées en sec, VT et SGN. Région passionnante, mais qu’on retrouve rarement sur les cartes des vins. Difficile de service un vin dont on ne connaît pas toujours l’équilibre et le niveau de sucrosité… sauf grâce aux efforts de beaucoup de vignerons à la suite d’Olivier Humbrecht notamment, pour indiquer sur leurs étiquettes ce niveau. Donc, j’insiste auprès des participants pour qu’ils regardent attentivement les étiquettes des vins d’Alsace à l’avenir, en espérant de tout cœur que cette séance leur donne envie de découvrir cette région viticole passionnante, riche de son patrimoine et d’une grande beauté. 

Toujours le jeu des odeurs, en lien avec ce que nous allons déguster : agrumes, litchi, poire, abricot, miel, rose, cerise, etc. 
En même temps que je présente les cépages blancs alsaciens - pour le rouge, c’est facile, ils connaissent déjà le pinot noir -, la première séquence de dégustation commence : horizontale de cinq cuvées d’entrée de gamme du domaine Vincent Stoeffler (à Barr, Bas-Rhin) sur le millésime 2021.
L’objectif de cette première partie est de comprendre et de mémoriser certaines « signatures » des différents cépages dégustés.
J’ai pris le parti de ne pas faire déguster de muscat (je pensais à Ernest Brun), pinot blanc, Auxerrois (j’ai hésité à servir un Rolly-Gassman…), Mais j’ai fait une exception car un participant me parle depuis l’année passée de klevener du côté de Barr… à ne pas confondre avec le pinot blanc appelé parfois « klevener ». 

Tous les vins sont servis et dégustés par paire.Gressin neutre servi comme « fait-la-bouche » et on attaque la première série : 

1/ Sylvaner 2021 du domaine Vincent Stoeffler : vin sec (12,5%)

Robe jaune pâle, brillante,Nez discret, sur le végétal, les agrumes.La bouche est citronnée, légère, équilibrée mais d’une longueur courte.
NB : On trouve les marqueurs d’un sylvaner frais, sans complexité, agréable, sur une choucroute par exemple, mais on ne peut lui demander plus. 

2/ Riesling 2021 du domaine Vincent Stoeffler : vin sec (13%)

Robe jaune un peu plus prononcé, sans reflets verts.Le nez est plus fruité (poire), plus intéressant.
La bouche présente plus de matière, une longueur moyenne, de jolies notes d’abricot et florales en finale. Le vin est sec, mûr, équilibré. Sympa et plaisant.
NB : On ne trouve pas de note « variétale » du type « pétrole » ou plus noble de « naphte », c’est presque le seul défaut que je lui trouve (sourire) 

3/ Pinot gris 2021 du domaine Vincent Stoeffler : vin demi-sec (13,5%)

La robe s’avère un peu plus légère que le riesling.Nez sur le miel, plus réservé que le vin précédent, fin.Bouche équilibrée, légère sensation de gras mais l’équilibre est aussi le maître mot de ce vin.
La sucrosité est contrebalancée par une jolie acidité. C’est un demi-sec léger et le vin est bien agréable, sur une finale miellée et épicée.
NB ; le caractère plus discret au nez mais aussi plus miellé ainsi que la légère perception de gras en milieu de bouche m’apparaissent comme pouvant aiguiller les dégustateurs vers ce cépage. 

 4/ Gewurztraminer 2021 du domaine Vincent Stoeffler : vin moelleux (13,5%)

Robe jaune brillante, similaire au pinot gris.Le nez est classique, sur le litchi, la rose, l’ananas… au charme indéniable.
La bouche est fraîche, plus sucrée que les vins précédents, mais à peine. Aucune lourdeur, finale fruitée et légèrement épicée, fraîche.
NB : on y retrouve les marqueurs classique du gewurztraminer par le litchi, l’aromatique charmeuse et la sucrosité un peu plus marquée (mais ce cépage peut aussi être vinifié en sec).
Le côté « gewürz », à savoir épicé, on peut l’avoir au vieillissement, mais ici on l’a plus rencontré sur les deux vins qui entourent cette cuvée. 

5/ Klevener de Heiligenstein 2021 du domaine Vincent Stoeffler : vin demi-sec (13,5%)

Il s’agit de savagnin rose, comme le gewurztraminer, mutation du savagnin blanc jurassien. dont les baies sont rosées aussi. Je n’en ai pas bu beaucoup, c’est l’occasion idéale. Robe identique, Le nez offre une sorte de synthèse entre le pinot gris et le gewurztraminer ; plus discret que le dernier, mais plus épicé et moins floral.Jolie bouche, bien construite, sucres discrets, longueur moyenne, plus grasse que le précédent, sur le miel et la poire. Retour épicé en finale. C’est bon.Très intéressant de déguster à la suite ce savagnin rose à côté de son « frère ». 
 

 Ce domaine de 16 ha, converti en bio, propose une jolie et large gamme, convaincante sur cette horizontale, vins tarifés correctement entre 9,5 et 14 € (source vins-etonnants et alsace-vintage, merci à eux pour leurs efforts pour que les bouteilles me parviennent à temps).

Il y a tant de domaines en Alsace qu’il était illusoire d’essayer de proposer un début d’exhaustivité, si ce n’est de consacrer toute l’année à cette région. Ce domaine est qualitatif et ces cuvées ont bien plu à l’ensemble des participants.
J’avais d’autres cuvées de ce domaine que j’aurais pu ouvrir, notamment sur des grands crus, car il possède une parcelle sur le Schoenenbourg par exemple, mais on part ensuite sur d’autres domaines classiques. 


Après une légère pose au cours de laquelle je termine la présentation des cépages et mets à disposition les pains de la boulangerie Bourg ainsi qu’un assortiment de charcuteries de chez Odillatd et de fromages issus d’Alsace (munster assez doux, tomme et chèvre aux fleurs d’un producteur local), nous dégustons une deuxième série de vins, à savoir deux vins rouges, suivant ainsi l’adage bien connu des Bourguignons : « blanc sur rouge, rien ne bouge » :


 6/ Alsace pinot noir Strangenberg 2020 d’Agathe Bursin

Robe grenat, violine.Le nez peine à sortir d’une gangue boisée, à peine fruité et épicé.La bouche se révèle puissante, dotée d’une belle matière, mais encore cadenassée par son élevage. Forte amertume finale. Décevant en l’état, peut-être qu’un carafage bordelais lui aurait fait du bien. A revoir. 

7/ Alsace Bollenberg Harmonie pinot noir 2015 du domaine Valentin Zusslin

On change complètement de registre : robe grenat aux bords rubis, montrant des signes d’évolution.
Le nez est une corbeille de fruits rouges et de fruits compotés, cassis, framboise, cerise, épices… c’est un joli pinot noir d’Alsace qui n’a rien à envier à certains crus bourguignons.
La bouche est portée par une jolie matière, certes sur une trame acidulée et fraîche, qui manque un peu de chair pour certains, mais l’équilibre me plaît beaucoup, notes de framboise et mentholée délicieuses en finale, qui est longue et persistante. Très joli représentant alsacien, qui me rappelle, mutatis mutandis, de jolis crus volnaysiens par son raffinement.
 

La suite est consacrée à une sélection de huit vins, servis en deux séries – j’ai 4 chaussettes - , quatre paires, issus pour la plupart de grandes maisons alsaciennes. Je n’ai pas cherché l’originalité, mais la découverte de belles maisons, grands classiques, que j’aime particulièrement, qui existent depuis près de 400 ans pour la plupart, familles et maisons créées à la suite de la guerre de Trente Ans (1618-1648). Un patrimoine et une longévité uniques en France. 

La dégustation se poursuit en aveugle, j’utilise enfin les chaussettes prévues à cet effet, j’ai eu l’idée le matin, me disant que ce serait plus sympa et plus ludique de procéder ainsi, après avoir dégusté quatre cépages en horizontale du domaine Vincent Stoeffler. 

Première paire à l’aveugle  

8/ Robe jaune pâle, brillante.Nez évoquant les pommes au four, le miel et les épices.La bouche est douce, sans sucrosité marquée, belle fraîcheur, jolies notes de tilleul, citronnées et miellées. Jolie longueur, c’est délicieux.
Beaucoup partent sur un riesling, certains sur le pinot gris car le vin possède un peu de gras et de matière, ainsi qu’un charme discret, un nez très élégant.
Une participante part plutôt sur le sylvaner, trouve le vin vraiment bon alors qu’elle aime essentiellement les vins du sud, charpentés et voluptueux. Elle avait apprécié celui de Vincent Stoeffler et là, c’est une confirmation éclatante.
Il s’agissait de l’Alsace Les Vieilles Vignes de Sylvaner 2018 du domaine Ostertag.
Elle repartira avec la bouteille car elle a parfaitement analysé le vin et déduit le cépage idoine. Belle découverte pour elle. 


9/ En parallèle, l’autre vin présente une robe à peine plus parquée, aux reflets verts marqués.Le nez est classique, sur le naphte, le citron, les agrumes et l’ananas.
Bouche équilibrée, fruitée avec une pointe de « pétrole » qui pour ma part ne fait aucun doute sur le cépage… et pourtant, mes commensaux ont tourné autour, évoquant les trois autres. Je les guide et mets l’accent sur le naphte/pétrole (léger) ressenti.
Et oui, c’est bien un riesling, à savoir l’Alsace Clos Saint Landelin 2019 de Véronique et Thomas Muré (Vorboug, sol marno-calcaire, caillouteux), un grand classique, très jeune en l’état, prometteur.
 
Deuxième paire à l’aveugle 


10/ Le premier vin présente une robe jaune or, un nez sur le citron, le naphte. Discret. La bouche est à l’unisson, sur une acidité citrique marquée, un tranchant que j’aime mais qui déstabilise les participants. Finale sur les amers de la peau de pamplemousse, longueur courte à moyenne. Un bébé fermé à double tour. A revoir.Ils ont hésité entre le sylvaner et le riesling, mais ce dernier est retenu au final.
Il s’agissait bien d’un riesling, que j’avais envie de tester, à savoir l’Alsace cuvée Frédéric Emile 2016 du domaine Trimbach (Geisberg et Osterberg, sols marno-calcaro-gréseux et calcaire coquillé-Muschelkalk).
A oublier en cave, mais pas aussi éblouissant que d’autres millésimes plus antérieurs (2001, 2005, 2007 bus au même stade, sans parler des 90 et 83 évidemment). A noter qu'il est plus intéressant le lendemain midi.


11
/ Robe jaune à peine marquée, fait presque plus jeune que le précédent.
Nez très élégant, gourmand, modèle de naphte rehaussé de silex frotté, de fruits type mirabelle, agrumes.
La bouche est harmonieuse, tout n’est qu’élégance, vin facile tout en étant complexe et frais, finale minérale, naphtée et fruitée.
Certains partent sur un gewurztraminer, car le nez est expressif, d’autres hésitent avec le pinot gris, la bouche étant confortable, mais sans lourdeur.Il s’agit encore d’un riesling, à savoir l’Alsace Grossi Laüe 2012 du domaine Hugel (Schoenenbourg. marne et argile sur sous sol de gypse) 
Trois expressions différentes de riesling secs sur des grands crus renommés. On continue par la seconde et dernière série de 4 vins servis en deux paires. On quitte le domaine des vins secs pour aller vers l’univers des vendanges tardives (VT) et des sélections de grains nobles (SGN).
Je sors un assortiment de Stollen, de pain d’épices, ainsi que de meringues de ma boulangerie, en guise d’accompagnement.

Ayant un doute sur l’équilibre du troisième vin, compte tenu de son âge, je préfère l’ouvrir d’avance et je le place finalement dans la première paire. L’épouse d’un des participants arrive à la MLC pour venir chercher son mari. Finalement, elle va rester, je l’invite évidemment, je lui donne tout le matériel, c’est parti. 

Troisième paire à l’aveugle 

12/ Robe jaune dorée, le nez est porté par le caramel blond, l’ananas rôti, et pour moi, une jolie note truffée. L’évolution est présente, mais j’aime son épanouissement.
La bouche est portée par une très fine acidité et surtout par des amers nobles, jolie longueur. J’aime beaucoup ce vin, je sens que l’assistance est plus circonspecte car pas habituée par ce type d’équilibre et à déguster des vins âgés. Le sucre se fait à peine sentir, le vin est demi-sec à l’origine.
Beaucoup citent le riesling, mais il s’agit d’un pinot gris, à savoir l’Alsace Pinot gris Jubilée 1996 du domaine Hugel (Sporen et Pflostig)  

13/ Robe jaune, à peine dorée.Le nez est fruité, gourmand, élégant. La bouche est cohérente, la sucrosité est plus marquée, on entre de plein pied dans le domaine des vendanges tardives, avec un moelleux léger et frais, équilibré par une acidité mûre.
Finale souple et gourmande.Beaucoup proposent gewurztraminer, car le vin est fruité, rappelle le litchi pour certains.
Le couple de jeunes amoureux trouvent aisément la cuvée, qu’ils aiment particulièrement depuis leur visite de la boutique Hugel lors des fêtes de Noël passées, je leur avais vivement conseillé d’y aller et ils avaient été charmés par l’accueil superbe qui leur a été réservé, alors que leurs moyens sont limités. Ils ont pu goûter à une sélection des meilleures cuvées alors qu’ils n’ont pas encore les moyens de s’en offrir. Bravo à la maison Hugel, car ces jeunes amateurs seront des clients fidèles.Lorsqu'ils m’avaient invité chez eux, ils avaient partagé un magnifique 2010, il s’agit cette fois de l’Alsace riesling Vendanges Tardives 2012 du domaine Hugel.
Je voulais leur faire ce cadeau, ils sont tellement touchants par leur gentillesse et leur amour si lumineux, ils sont évidemment repartis avec la bouteille. 

Dernière paire à l’aveugle  

14/ La robe est d’un jaune or prononcé, brillante, qui signe une évolution mais limitée.
Le nez est magnifique, complexe sur la mirabelle, le safran, litchi, les fruits exotiques.
Bouche gourmande, acidulée, équilibrée avec une sucrosité présente, vin riche et frais à la fois, notes de thé vert et mentholée rafraîchissantes, finale sur les épices et les fruits exotiques. Très beau vin et tout le monde pense au gewurztraminer.
C’est le bon cépage, il s’agissait de l’Alsace Gewurztraminer Vendanges Tardives 2001 du domaine Marcel Deiss

15/ Ce vin provient de ma cave. Le bouchon s’extrait sans difficulté et est encore souple, mais a blanchi avec le temps.
La robe ne peut cacher l’évolution et la richesse du vin : jaune cuivré, mais d’un bel éclat, brillante.
Le nez est complexe, sur la mangue, les fruits exotiques, les épices douces, ressemble à la VT 2001 de Deiss mais avec tout en plus en termes de complexité, même si l’intensité du nez est moins forte.
La bouche est évidemment beaucoup plus marquée par le sucre que le Deiss, quelle ampleur ! Aucune lourdeur. Longueur superlative, on retrouve la mangue et les fruits exotiques, il se boit pour lui-même. Un vin de méditation.
On est bien encore sur un gewurztraminer, et sur une quatrième cuvée du domaine Hugel, avec cette Sélection de Grains Nobles Gewurztraminer 1989 du domaine Hugel.
Carton plein pour ce domaine, grand classique, qui ne déçoit que très rarement à ma connaissance, que ce soit de son gentil aux cuvées les plus riches.
 

Plus de 4 heures de dégustation, gros stress initial de n’avoir pas eu le temps de préparer mon support ni les détails au réveil le matin même, trop pris par le boulot et les affres que la vie nous réserve.
Et pourtant, ce n’est au final que du bonheur, je suis pour une fois plutôt satisfait de ma séance (contrairement à la séance consacrée à la Corse). La dégustation à l’aveugle, à partir de la première série horizontale, a beaucoup plu.
Le fait de voir partir tout le monde avec un grand sourire, d’avoir – je crois - réussi à prouver la beauté et l’intérêt des vins alsaciens, bien que je n’aie soulevé qu’une infime partie du voile, me donne le « smile » en rentrant chez moi ! 

Merci de m’avoir lu.
Märci vil mol und schön Wuche-end. Bis dänn! Danke vielmol und schönes Wucheend. Bis bald!
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22 Oct 2023 17:45 #82

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Réponse de Vaudésir sur le sujet Atelier dégustation - 1ère et 2ème séance

Merci pour ses commentaires 
La maison Hugel reste toujours égale à elle-même, j'avais pu demander et gouter les Schoelhammer 2007 et 2008 sans réticences, ouvert ce week un Riesling SGN 2000 qui malheureusement avait coulé au niveau du bouchon d'où une évolution bien trop élevée à mon gout, le 98 n'avait pas eu ce problème. 
Stéphane 
 
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22 Oct 2023 18:27 #83

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Réponse de PtitPhilou sur le sujet Atelier dégustation - 1ère et 2ème séance

Merci Stéphane.
La cuvée Schoelhammer, issue du coeur du Schoenenbourg (63 ares) est effectivement magnifique sur 2007 et 2008. Je laisse mes rares bouteilles mûrir en cave. 
Le 2012 vient de sortir, mais le prix est dissuasif, 140 € au domaine, ouch !

PS : pour Oliv, je me chargerai de mettre les CR dans chaque rubrique, promis !
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22 Oct 2023 18:31 #84

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Réponse de Lame11 sur le sujet Atelier dégustation - 1ère et 2ème séance

Bravo pour ce retour très détaillé sur une magnifique région (d'adoption pour moi maintenant) d'une variété quasi-infinie de terroirs qui regorgent de trésors.
Vos élèves sont gâtés, ils ont eu droit à de très beaux crus!

Amicalement
 
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29 Oct 2023 19:01 #85

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Ateliers dégustation saison 2023-2024 - 3ème séance "initiation" : Champagne & Beaujolais
Redite de l'année passée ? Pas tout à fait, avec bien plus de crus du Beaujolais.
Deux nouveaux inscrits : un amateur pointu et un étudiant, qui a travaillé dans un restaurant et qui a envie d'en apprendre plus sur le vin. Tellement, qu'ils me posent nombre de questions très intéressantes, mais qui me font oublier le jeu du nez. Tant pis, le plus important, c'est le plaisir d'échanger et d'expliquer.
On attaque la partie Champagne par :
 
Champagne Blanc de blancs de Paul Sugot (100% chardonnay, brut, dosé à environ 6g/L)
Bouteille acquise l'année passée.
Robe jaune pâle. Bulles très fines, cordon très régulier. Nez floral, élégant. Bouche vive, bulles fines. Un peu strict le jour J et devenu vraiment meilleur le lendemain.


Champagne Terroirs (base 2013) du domaine Follet-Ramillon (assemblage pinot meunier, pinot noir, chardonnay ; brut à 6g/L ; dégorgé le 19/9/2019)
Robe jaune dorée, peu de bulles, nez légèrement brioché, plus évolué. Joli champagne, complexe, fine amertume en finale. Mais il a perdu une partie de son éclat le lendemain.


Champagne Blanc de blancs grand cru vieilles vignes du domaine Paul Sugot
Robe jaune dorée, bulles fines, nez évolué, complexe, légèrement brioché, fruits secs.
Bouche bien construite, finement acidulée et amère, beau volume. Champagne de gastronomie.


Champagne Blanc de blancs Table Ronde du domaine Lancelot-Pienne (extra-but, dosage 3.5 g/L, dégorgé en 09/21, vendange de base 2017, complété par un vin de réserve constitué en soléra depuis 2000)

Ce champagne est à la fois plus consensuel, plus "typique" mais aussi d'une très belle qualité. Bulles nombreuses, fines, nez pâtissier et floral, complexe, bouche crémeuse et jolie longueur. 
C'est le champagne universel qui plaît aux néophytes et aux amateurs plus pointus. A ce niveau de prix (environ 35€), difficile de trouver mieux, en particulier pour faire découvrir la Champagne.


Nous avons déjà entamé les pains de la boulangerie Bourg, mais sur les crus du Beaujolais, j'ai la chance que cette boulangerie propose le w.e. du Beaujolais nouveau, des pains au Beaujolais, noisette et rosette. Délicieux et parfait pour cette séance.

Tous les vins rouges ont été ouverts avant le début de séance, au moins 2 heures avant service.
 
PS : le Marrans 2020 a été ouvert lors d'une autre occasion : délicieux !

Beaujolais Lantignié 2021 de Jean-Marc Burgaud
J'avais un peu peur de l'austérité possible, en particulier sur 2021. Je suis rassuré dès l'ouverture. Et même plus.

Robe grenat violacée. Nez sur les fruits rouges, frais et légèrement épicé. Bouche délicate, dans le bon sens du terme. L'acidité est intégrée et le vin s'avère gourmand, charnu et fruité, de longueur moyenne. Vraiment très réussi et les jours suivants, je me suis régalé. Chapeau Jean-Marc Burgaud, vraiment.

J'ai construit la suite de la dégustation en deux mini horizontales : une sur 2022 et l'autre de 2015 avec une cuvée charnière :


Fleurie "Poncié" 2022 de PM Chermette
Robe violacée, profonde. Nez sur le cassis, gourmand, fruits rouges, myrtille.
Les tannins sont doux, bouche très gourmande. Je retrouve la "chermette's touch", par la gourmandise du vin, le côté très fruité. Mais je sais aussi que ce type de vin ne vieillit pas forcément au mieux. Cueillons la rose tant qu'il en est encore temps...


Morgon Corcelette 2022 de Daniel Bouland
Robe violacée, brillante, plus profonde mais un peu moins concentrée.
Nez plus complexe, on est en face d'un vin encore très jeune, à la fois gourmand, frais, appétant et d'une jolie longueur naissante.

Côte de Brouilly "Les sept vignes" 2022 de Château Thivin
Robe un peu plus légère, nez fruité, épicé. La bouche est plus acidulée, plus légère également mais possède suffisamment de chair pour éviter toute maigreur. Mais peine un peu après Chermette et Bouland.

On bascule sur 2015, mais avec la même cuvée pivot :
 
Côte de Brouilly “Les sept vignes” 2015 de Château Thivin
Robe plus évoluée, légèrement trouble. Nez épanoui, sur les fruits rouges, le sous-bois, les épices.
Bouche acidulée, le vin paraît à l'apogée de ce qu'il peut donner, mais je ne pense pas qu'il puisse gagner à vieillir. A boire.


Fleurie "cuvée tardive" du Clos de la Roilette (Alain Coudert)
On change de registre, robe plus profonde, grenat légèrement rubis. Nez épanoui, floral et fruité, pointe de poivre. La bouche possède une acidité typée, mais aussi des tannins charnus et une jolie matière, finale réglissée. Très bon.


Morgon Delys Vieilles Vignes 2015 de Daniel Bouland.On monte en puissance, avec une robe plus concentrée, tous les curseurs de la richesse et de la complexité ont augmenté.
Le nez est fruité, épicé, notes poivrées et de réglisse, cerise, mûre. .
La bouche est charnue, riche, gourmande comme le sont les meilleurs crus du Beaujolais. Très jolie longueur et le vin est encore jeune. Vraiment un très beau Morgon, délicieux et prometteur. Chapeau !

Les participants semblent avoir été conquis par les vins, en particulier le Lancelot-Pienne et par les Beaujolais, Chermette et Bouland en tête. Je suis content de mes choix de cuvées.
 
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25 Nov 2023 00:26 #86
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Atelier dégustation saison 2023-2024 - 3ème séance "Avancés" : Sancerre & surprises

3ème séance avec mon groupe des « avancés ». C’est la première fois que j’anime avec eux une séance mono-appellation.
Comme cela risque d’être un peu monotone, qu’ils ont beaucoup apprécié la dégustation sur l’Alsace dont la seconde partie était à l’aveugle, mais aussi que je suis joueur et que j’ai envie de prendre le maximum de plaisir avec ce groupe très sympathique, j’ai entrecoupé la séance de surprises...

Après un quiz de révision, puis une présentation du mille-feuille géologique du Sancerrois, de son histoire, et d’une révision autour des deux cépages de l’appellation, nous étudions avec toujours les sempiternelles fioles du Nez du …. Quand ils voient les n° des fioles - qu’ils commencent à connaître par cœur pour certaines...- mais qu’ils ne les reconnaissent pas, ils sont d’abord étonnés et un peu perdus.Je leur avais dit qu’il y aurait des surprises. Voilà la première : je venais de recevoir le matin même le coffret « Le Nez du Whisky » ! Certaines fioles ne se trouvent pas dans le NdV donc j’ai sélectionné celles qui étaient intéressantes, par exemple la menthe. Très sympa. 
Puis nous avons débuté la dégustation avec une première paire de vins. 
Comment ça, y’a des bulles à Sancerre ? Surprise ! première paire à l’aveugle, au total j’ai prévu trois paires à l’aveugle le long de la dégustation ! 

Première paire (à l’aveugle)

Les deux vins présentent des robes similaires, jaune léger avec reflets verts. 

1/ Les bulles sont fines, moins persistantes que sur le second vin.Nez floral, légèrement brioché et jolies notes de noisette fraîche et de fruits jaunes.Bouche fraîche, cohérente, agréable et de longueur moyenne.Consensus pour un champagne. Mais certains évoquent un blanc de blancs par les notes de noisette (que j’ai expliquées) et d’autres sur un 100 % pinot noir par son volume…C’est le Champagne blanc de meunier Exclusiv’T extra-brut d’Eric Taillet (dégorgement en février 2022 à 1 g/L, ). 

2/ Bulles aussi fines, mais plus diffuses et nombreuses, en particulier plus marquées en bouche, mais tout en étant agréables.
Nez sur le citron vert, les agrumes et les fleurs blanches. Très appétant et très agréable en bouche. Plus long que le précédent...
Tous les participants préfèrent le second vin, plus long, plus frais, malgré les qualités du premier.Il s’agit du délicieux Montlouis-sur-Loire Méthode traditionnelle Brut Nature 2020 de François Chidaine (dégorgement en novembre 2022), deux fois moins cher que l’Exclusiv’T ! Au final, tout le monde a préféré le Montlouis qui est pourtant deux fois moins cher !

    


 On enchaîne par 5 Sancerre blancs : paire de 2022, paire de 2021 et un dernier 2020.

    


Les 2022

3/ Robe jaune pâle, nez sur le pamplemousse, agréable, fruité, peu variétal.Bouche acidulée, fraîche, amers agréables en finale, longueur moyenne.
C’est un bon Sancerre 2022 du domaine du Pré Semelé (Julien et Clément Raimbault). 

4/ Teinte un peu plus marquée, nez plus complexe, note soufrée (proche de celle du jeu des senteurs), on trouve les fruits exotiques et le bourgeon de cassis, le miel apparaît à l’aération.
Plus concentré que celui du Pré Semelé, le Sancerre 2022 de Gérard Boulay possède plus de matière et de longueur, il ira plus loin et demandera un peu plus de temps pour être à point. 


Les 2021

La paire de 2021 présente des teintes jaunes, proches.

5/ Nez très variétal mais sans sombrer dans l’obscure miction féline : archétype du buis, feuille et bourgeon de cassis - d’ailleurs, je leur ai demandé de me croire mais heureusement que je m’étais aidé de la fiole dédiée -, le vin possède une matière très correcte, en particulier pour le millésime, avec une amertume présente mais pas désagréable..
Ce Sancerre 2021 du domaine Delaporte est correct, mais là, ce fut une belle expérience pour les participants : j’ai sorti une sélection de crottins de Chavignol.

Or, personne ne connaissait cet accord qui est pourtant un grand classique. D’un coup, tout le monde a ressenti cet accord comme permettant d’améliorer les qualités du vin. Belle expérience d’accord mets-vin local, je ne pensais pas qu’ils auraient un tel choc, mais il est vrai que ce Delaporte 2021 a grandement bénéficié du crottin, son côté variétal relativement prononcé se mariant particulièrement bien au fameux fromage de chèvre de Chavignol. 

6/ le second 2021 se marie bien également, mais il est un peu moins variétal, présentant de fines notes de bourgeon de cassis, surtout des notes de foin et d’abricot à l’ouverture, qui s’estompent ensuite pour être plus mentholées, évoluant sur une note mellifère.
Bouche bien construite, sans creux et d’une bonne longueur. Vin plaisant. Ce Sancerre Tournebride 2021 du domaine Vincent Gaudry provient de l’assemblage des trois types de sols de l’appellation, sorte de synthèse des qualités des trois. Nous terminons par un blanc de 2020 (je n’ai pas eu le temps de prendre un Sancerre plus âgé dans ma cave, malheureusement) 

7/ Robe jaune qui commence à dorer. Le nez est très différent des précédents, n’évoque pas Sancerre ni le sauvignon dans un premier temps : fleurs blanches, fruits, poire et pomme. Nez presque « sucré » car riche.
La bouche n’est pas en harmonie et on sent que la finale termine de façon un peu confuse voire abrupte à l’ouverture. Humm… vin probablement fermé car il y a de la matière.
D’ailleurs, la complexité du nez et la puissance contenue en bouche me montrent qu’il faudrait mieux oublier ce vin quelques temps en cave désormais.
A l’aération, le vin ouvre un demi – œil, avec une jolie note sur la fleur de sureau.Il s’agit du Sancerre Constellation du Scorpion 2020 du domaine Vincent Gaudry, cuvée 100 % argile à silex, issue du lieu-dit « les Bouloises » à côté de Saint-Satur.
Instructif de voir des résultants très différents de cuvées et millésimes différents mais proches sur un même domaine. 

Surprise de nouveau : avant de déguster des Sancerre rouges, je sors une paire de vins blancs à l’aveugle.

La forme des bouteilles est reconnaissable de suie, il s’agit d’une révision par rapport à la séance précédente, l’objectif étant de trouver si les vins sont jeunes ou moins et en particulier les cépages : 
On retrouve sur les deux vins une même couleur jaune pâle, mais avec un peu plus de reflets verts sur le second. 

8/ Nez sur le litchi, les fleurs blanches. Bouche élégante, juste marquée par une trace de sucres résiduels (demi-sec léger). C’est très bien fait, équilibré et agréable, mais la longueur est un peu courte. Vin un peu fermé ?
Tout le monde pense à un gewurztraminer, plutôt 2019/2020 : le cépage ne fait pas de doute, c’est le Gewurztraminer Bio’s 2016 du domaine Louis Sipp, payé un très bon prix grâce à une promo en début d’année sur un site bien connu des LPViens, qui a malheureusement fermé (mais l'histoire continue sous un nouveau format)

9/ Nez plus minéral, note florale, pointe de rose, la bouche est acidulée, perlante encore, fait très jeune et pas encore en place. On me cite sylvaner car la matière est en retrait.
Mais la jeune dégustatrice qui a beaucoup apprécié les deux sylvaners la fois précédente, en particulier le VV 2018 d’Ostertag, m’affirme que ce vin n’en est pas un, elle penche pour le riesling.
Elle a raison, chapeau, car il s’agit du Riesling cuvée Classic 2022 du domaine Hugel.

 

 On passe ensuite aux rouges, après plus de trois heures de séance. Aucune fatigue et au contraire, l’ambiance incite à rester bien plus longtemps. Dont acte.

 

 Une première paire de Sancerre rouges 2020

10/ Robe pourpre, grenat profond. Le nez est sur les fruits noirs, le cassis, la prune. La cerise apparaît à l’aération, mais le boisé vanillé est encore marqué.
Vin plutôt bien fait, flatteur, encore jeune, Ce Sancerre 2020 du domaine Delaporte possède des accents bourguignons revendiqués. Pour moi, effet millésime peut-être, ou recherche de s’approcher des cousins bourguignons ?
Belle matière et beau travail en cave, mais je préférerai le laisser mûrir en cave pour le moment. 

11/ Changement de registre : robe grenat tirant sur le rouge.Le nez est moins fruité, tirant sur les fruits rouges, mais surtout belle note de cuir et on sent une belle complexité au nez.
Difficile à saisir, ce vin appartient à la mouvance des vins « nature », il est clivant.
La bouche est dotée d’un beau volume, mais d’un perlant qui gêne certains dégustateurs.Les deux jeunes femmes adorent sa complexité et son côté un peu brut, puissant, quand les hommes plus âgés préfèrent le classicisme et le confort du précédent.
J’aime les deux, mais il est vrai que ce Sancerre « Vincengétorix » 2020 de Vincent Gaudry est atypique et n’est pas sans me rappeler les meilleures Jadis de Didier Barral, toutes choses égales par ailleurs.


La seconde paire nous amène sur des Sancerre plus évolués et plus classiques : Les robes sont carmin, rubis, nettement plus légères que les précédentes. A l’image que je me fais de beaux pinots noirs de Sancerre ou de la côte de Beaune. 

12/ Le nez est discret, peu disert (éteint?) et m’évoque en filigrane la rose fanée, les champignons et les fruits rouges acidulés, la groseille.
Bouche courte, peu intéressante. Je ne sais pas dire si ce Sancerre Oriane 2017 de Gérard Boulay a un problème, il ne semble pas avoir de défaut, mais il est plat et peu intéressant. J’aurais peut-être dû prendre le 2016 à la place. Dommage. 

13/ Le premier nez me marque par une jolie note de réglisse qui s’estompe ensuite. Jolies notes de cerise, légèrement kirschée, pointe de menthe.
La bouche est tout en finesse, clairement un vin de PdF, c’est délicat, on peut passer à côté si on n’y prend garde. J’aime beaucoup la finesse et la délicatesse du Sancerre 2015 du domaine Vacheron, jolie longueur sur la cerise, fraîcheur mentholée, avec de la réglisse et, comme évoqué par le jeune homme du groupe, de la canneberge. Archétype du joli Sancerre, qui ne ressemble rien d’autre qu’à un joli pinot noir du Sancerrois.

Nous finissons la séance par une dernière paire de vins rouges à l’aveugle

14/ La robe est rubis légèrement plus concentrée que le Vacheron. Fait aussi un peu plus jeune car un peu moins marquée par la brique sur les bords.
Nez de cerise griotte, note de fraîcheur légèrement mentholée, fruits rouges, groseille. Appétant.
La bouche est acidulée mais équilibrée par une jolie matière, on retrouve la cerise et une note mentholée tout en délicatesse. De la belle ouvrage et beaucoup sont convaincu de déguster un beau pinot noir de Bourgogne… Mais, s’il s’agit effectivement d’un pinot noir, j’avais pris soin de transvaser le vin dans une bouteille de Morgon de Daniel Bouland, rincée et séchée au préalable, pour éviter qu’ils ne partent directement sur l’Alsace ! (comme ce fut le cas pour la paire de blancs ci-avant)
Ah le p’tit filou lance un dégustateur ! Eh oui, il s’agit d’un délicieux Alsace Pinot noir Réserve 2015 du domaine Trimbach.
J’avais justement choisi ce vin pour à la fois réviser les rouges d’Alsace mais aussi continuer sur le même millésime que le Vacheron. Ce Trimbach montre qu’il ne faut pas négliger le travail de cette maison sur les rouges. 

15/ Robe grenat léger aux bords violacés. Ça pète de fruits rouges, rehaussé de poivre et d’herbes aromatiques.
La bouche est d’une folle gourmandise, je ne recrache plus, je m’assoie et je profite avec le groupe, c’est un pur délice.
Oui mais d’où vient ce vin ?
Après avoir proposé un pinot noir encore, puis la Loire, puis être passé par le Rhône sud, le Roussillon, finalement, il s’agit d’un vin corse, élaboré avec le cépage qui m'évoque une sorte de « pinot noir » corse, à savoir le sciaccarellu.
Nous avions dégusté les 2021 (décevant) et 2020 lors de la première séance fin septembre. Je voulais terminer en leur faisant découvrir la superbe Faustine 2022 du domaine Abbatucci.

  

 Mission accomplie !  


Références
- Page très complète sur l’histoire et la géologie de Chavignol : blog.vignartea.fr/te...
- Très beau livre, passionnant sur le Sancerrois, écrit par le fils de Gérard Boulay : Les terroirs du Sancerrois de Thibaut Boulay, aux Nouvelles Editions Loubatières. 
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03 Déc 2023 20:28 #87

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4ème séance – Bourgogne - atelier initiation 
L’une ses séances les plus compliquées à préparer, au-delà de la simplicité des deux cépages rois : la complexité des appellations, des prix désormais déraisonnables de la plupart des appellations renommées de la Bourgogne…
Budget limité, car l’adhésion est très accessible - mais c’est quand même une somme que sortir 200 € pour une chose aussi futile que le vin… et pourtant si essentiel en ces temps incertains et anxiogènes.
J’ai donc fait le choix d’une certaine modestie dans ma sélection, 10 cuvées entre 15 et 30 € max et 2 vins de ma cave, en dénichant de jolies cuvées accessibles, de domaines classiques.

Je n’ai pas reçu une dernière commande comportant un joli Crémant de Bourgogne et deux aligotés, alors j’ai recentré mon sujet à des cuvées jeunes et n’ai pas repris les mêmes que celles de l’année passée, quoique j’aurais pu le faire, mais ma curiosité l’a emporté. 
Finalement, j’ai proposé la sélection suivante : 


3 paires de vins blancs, qui vont du nord au sud de la Bourgogne 
 

 
1/ Chablis Vieilles Vignes 2019 - domaine Gilbert Picq

Robe jaune pâle, nez épanoui, citronné, floral, sur la verveine, le chèvrefeuille, légère note de menthe rafraîchissante.
La bouche est acidulée, d’une longueur moyenne, agréable, le vin paraît plus discret en bouche qu’au nez. Petite touche de mousseron naissante au fil des minutes en finale, ce vin est encore trop jeune et me semble commencer à se fermer. 

2/ Chablis 2022 - domaine Droin

Robe jaune, légèrement plus teintée que le Picq.
Le nez est légèrement boisé, nez floral, moins fruité.
Bouche acidulée, possède un joli volume mais une longueur courte.Les participants apprécient la qualité du jus, mais restent à côté de cette cuvée très jeune.Le vin est meilleur et plus en place le lendemain. 

 
3/ Mâcon-Vergisson Sur la Roche 2022 – Domaine Saumaize-Michelin

Robe jaune, brillante.Le nez est discret, plus difficile à cerner par rapport aux Chablis.
Bouche délicate, tout en finesse, longueur courte.

 4/ Rully 2022 - domaine P&M Jacqueson

Robe jaune pâle, la plus claire des 6 blancs.Le nez est sur le pain grillé. D’ailleurs, ma fiole « pain grillé » était trop discrète et difficile à trouver hier, mais ce vin nous a donné le change.
L’aération permet aux agrumes de se développer.
Du classique appétant.Ma bouche possède un léger perlant et une jolie acidité, avec du gras et du volume. L’aération apporte de la complexité et une harmonie naissante.
Comme l’année passée, avec le 2020, le Rully 2022 de Jacqueson montre la Bourgogne à son meilleur. 
 

5/ Viré-Clessé Quintaine 2020 – domaine Emilian Gillet (Gautier Thévenet)

Robe jaune. Le nez est très fruité, très appétant et séducteur dans le bon sens du terme, gourmand même.
La bouche a surpris car son volume et une petite touche sucrée, mais je pense due à du glycérol plus que du sucre résiduel (à tout casser à 2-4 g/L).
Le vin possède du volume et une jolie longueur.
Pour moi, le meilleur vin blanc de la soirée, comme je m’y attends souvent avec les vins de ce domaine.Belle découverte pour tous. 

6/ Pouilly-Fuissé Climat « En Carémentrant » 2019 – Bret Brothers

J’avais envie de déguster de nouveau un vin des sympathiques frères Bret.
Robe jaune doré.Nez floral, mellifère, plus austère. S’améliore à l’aération en gagnant des notes d’agrumes.
Bouche puissante, austère, le vin semble verrouillé. 

J’ai prévu deux fromages de Bourgogne acheté au fromager du marché de Taverny, pour agrémenter la dégustation : un Délice de Bourgogne, crémeux à souhait, goûteux. Et un Epoisses au lait cru de Gaugry, crémeux également, parfumé, un pur délice… ces deux fromages n’ont pas fait long feu. Je suis de suite allé chercher le plateau de charcuterie agrémenté notamment de jambon persillé de la boucherie Odillard.
L’époisse est un peu trop puissant pour la plupart des blancs à mon goût, mais c’est top avec les rouges. L’inverse du Délice à mon goût (même si ce dernier s’accommode des deux couleurs). 


3 paires de vins rouges, qui partent du Sud vers le Nord 
 
 
7/ Mercurey Vieilles Vignes 2022 – domaine Raquillet

Robe grenat, profondeur moyenne.
Joli nez sur la cerise, fruits rouges.Bouche souple, acidulée, fraîche, aux tannins souples. Longueur moyenne. 

8/ Givry Préface 2022 – domaine Joblot

Robe grenat plus profonde et violacée.
Le nez apparaît plus complexe, je perçois une étonnante note de noisette fraîche, ce qui rend perplexe les participants. Mais je confirme pourtant. L’aération apporte le fruité, cassis, kirsch.
Ce côté cerise à l’eau de vie se retrouve en bouche. Tannins puissants, extraction plus poussée que le Mercurey mais il conserve de l’élégance et les tannins ne sont pas secs. 
 
9/ Ladoix 2020 – domaine Chicotot

Robe violacée, le nez est dominé par la figue, fruits secs, semble fermé.La bouche est acidulée, légère en terme de matière mais heureusement gagne en velouté et en charmes au fil des minutes.
Je vais oublier mes autres bouteilles durant quelques années. 


10/ Beaune premier cru « Les Cent Vignes’ 2018 – domaine Rapet

Robe rubis profond.Nez fruité, parfumé, gourmand, sur la griotte et le cassis, on est dans le registre classique du beau pinot noir sur un joli finage bourguignon.
La bouche est à l’unisson, sur la griotte, délicieuse, jolie longueur. Évidemment, on n’est pas sur un grand pinot noir, mais sur un cru honorable et à maturité. 
 

11/ Côte de Nuits Villages 2020 – David Duband

Robe grenat, nez légèrement réduit et boisé, avec une note de pivoine, qui s’affine à l’aération sur le cassis.Tannins puissants, matière imposante mais manquant de finesse.
Le vin a divisé, deux participants aimant beaucoup sa force, les autres étant gênés par la sécheresse des tannins. L’aération lui fait du bien.
Je retrouve le style Duband, extrait et boisé mais ce vin n’est pas caricatural et le fruité et la matière mûre le sauve. Un vin encore très jeune, au style « moderne ». 

12/ Marsannay Saint-Jacques 2018 – domaine Bart

Nous terminons par un vin grenat, légèrement évolué, au nez complexe, sur le cuir, les fruits compotés, un peu passés, mais à la jolie note de framboise.
La bouche possède un beau volume, encore légèrement boisé, note fumée, fruitée, longueur moyenne, agréable. 


Au final, les styles des vins ont été variés et aucun n’a déplu à l’ensemble des participants, c’est ensuite une affaire de goût. Il me semble que le Droin et le Saumaize-Michelin ont été moins appréciés, encore bien jeunes.
Dans les rouges, le Beaune de Rapet a beaucoup plu, mais les autres finages ont eu leur défenseur. Intéressant de découvrir des styles différents et pour moi, de voir les réactions de chaque participant. 
Je vois les sourires en fin de séance, qui s’est un peu éternisée, la séance de 3h a finalement duré 4h30, une atmosphère complice s’est créée entre les 8 participants, du jeune étudiant à une dame âgée accompagnée de sa fille de mon âge. Je revis le même plaisir que l’année passée avec le groupe de mes « avancés ».
Çà, c’est mon cadeau de Noël !  

PS: correction de quelques bourdes/coquilles... merci aux lecteurs LPViens attentifs. Désolé pour les fautes.
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17 Déc 2023 23:37 #88

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Réponse de Vaudésir sur le sujet Atelier dégustation - 1ère et 2ème séance

Hello Philou;
je vois que le Picq VV semble bien au dessus du simple village.
Et pas de bois sur les Chablis de Droin, une sensation donc.
Merci
Stephane 
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18 Déc 2023 00:45 #89

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Réponse de tht sur le sujet Atelier dégustation - 1ère et 2ème séance

Merci Philou !
Ca fait très longtemps que je n’ai plus rentré de Thevenet, mais à chaque fois que j’ai ouvert une bouteille, elle s’est superbement comportée …

Des bises

Thien
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18 Déc 2023 03:00 #90

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