Chers LPviens,

Sacré dîner hier soir au restaurant l'Episode à Meursault : nous voilà entourés avec l'ami KRABB par 6 convives de passage dans la région, apportant dans leurs besaces bonhomie et une solide expérience bachique.

Repas délicieux et organisé de main de maître par notre cher KONI, dans une ambiance de franche camaraderie comme on les aime. Viva LPV !

8 convives et .... 16 bouteilles....d'où les notes succinctes 


Sur les gougères
Anne Boisson Bourgogne-Aligoté 2016
Un aligoté assez lisible et frais, joli toucher de bouche, sans défaut aucun.
Sympa

Domaine Belluard Altesse Vin de Savoie Grandes Jorasses 2018
Réduction très marquée au nez qui ne s'estompe malheureusement que très peu à l'aération.
Matière en 1/2 corps équilibrée, assez souple et légère.
Trop réduit


Sur la pâté croûte
Krug Champagne Vintage Brut 2002
Premier nez intense sur des notes lactées, puis pomme grany et enfin de superbes et rares notes de zestes d'oranges.
Matière ample et vineuse, fines bulles, grande harmonie, quelques notes boisées, structure assez légère.
Un Krug de grande harmonie, aux très beaux parfums, qui passe plus en finesse qu'en force, plutôt à boire me semble t-il.
Excellent et "classe"
Plutôt à boire

Francis Boulard Champagne Les Rachais Brut Nature 2006
Un champagne assez évolué, de table, marqué par une aromatique intense typée rancio, fruit sec. 
Mais joli fond et suffisamment de race pour faire une bien belle bouteille.
Très beau champagne oxydatif
A boire


Sur les escargots crémés
Weingut Keller Hubacker Riesling Großes Gewächs 2009
Beaucoup de volume, assez souple et fruité, qui en se complexifiant ira encore plus haut dans 10 ans.
Le cépage et l'origine sont assez évidents à ce stade. Mais quel fond !
Grand mais encore jeune
A garder

Wittmann Westhofener Morstein Riesling Großes Gewächs 2009
Nez intense et singulier, complexe, végétal (fenouil) dans un premier temps, puis fumé et enfin écorces d'agrumes.
Matière de grand volume, pleine, légèrement acidulée, légers SR.
Beaucoup de fond et de complexité dans ce grand Riesling qui semble être en début d'apogée.
Grand
A boire / A garder


Sur le risotto coquillage
Domaine Labet Chardonnay Côtes du Jura La Bardette 2018
Un vin de grande jeunesse, bien dans ses marqueurs natures, à l'aromatique végétale, de grande tension, fougueux et sans concessions.
Il faut aimer le style très sec et tendu, au fruit à peine mûr, bourré d'énergie. Cela a été mon cas.
Excellent dans son genre
À garder longtemps

Marc Colin et Fils Chassagne-Montrachet 1er Cru Les Champs-Gain 2012
Un Chassagne au volume très impressionnant  (niveau grand cru), dans un style assez élevé et souple lui procurant notamment un nez remarquable et assez solaire.
On pourrait lui reprocher un (très) léger manque de complexité / fraîcheur.
Un 1er cru qui joue dans la cour des grands.
Plutôt à boire

Domaine Bernard Moreau et Fils Chassagne-Montrachet 1er Cru Les Chenevottes 2012
Un Chassagne au volume très marqué à nouveau, dans un style plus frais et fruité, plus Chassagne quoi.
Le toucher de bouche est un peu durcit par des amers marqués.
Un Chassagne de grand fond qui doit encore se patiner
A garder.


Sur la caille rôtie
Domaine Charvin Châteauneuf-du-Pape 2004
Belle aromatique "Châteauneuvoise", en début de tertiaire.
Matière de grande puissance, mais manquant de confort en bouche, extraction poussée.
Un Châteauneuf un peu "too much"
A voir si les tanins s'affinent avec le temps.
A garder

Domaine Jamet Côte-Rôtie 2006
Aromatique complexe et racée de grande syrah septentrionale, marqueurs "végétal noble" évidents
Matière séveuse et assez sérieuse sans dureté pour autant.
Grande Côte-Rôtie, au niveau attendu.
A boire / A garder

Domaine Dujac Morey Saint Denis 2013
L'aromatique agréable sur la fraise, le léger vernis, puis et la structure très tannique m'emmenait sur un nebbiolo jeune et trop stricte.
Une déception donc pour ce Dujac qui semble avoir mal géré ce millésime ? Tout du moins sur cette cuvée.
Un pinot noir très (trop) tannique.
A attendre


Sur les fromages
Bruno Giacosa Barbaresco Asili 2009
Noble et belle aromatique de Nebbiolo en début de tertiaire, truffe noire, prune, léger vernis.
Matière par contre très sérieuse qui gâche malheureusement le plaisir de dégustation en bouche
Un Nebbiolo de grande origine décevant (encore...)
A attendre 15  ans ?

Giuseppe Quintarelli Valpolicella Classico Superiore 2007
Très beau et intense nez, singulier, notes de chicorée, guimauve.
Matière ample et souple, puis finale plus acidulée.
Un très beau vin de nez, marquant.
A boire / A garder

en pré-dessert 
Jacques Selosse Champagne Grand Cru Lieux-dits Extra Brut Ay La Côte Faron
Base 2007 / Dgt 2013 
Effet de séquence pas évident pour lui, mais tout de même un sacré caractère comme attendu pour ce Selosse.
Nez intense et avenant, pomme cuite, tatin, frangipane, puis plus oxydatif.
Beaucoup de volume, finale plus fraîche.
Un champagne de grande personnalité, évolué, de méditation.
A boire


Sur la tartelette poire amande
Château Climens 1997
Je n'avais pas pris autant de plaisir avec un Sauternes depuis....Yquem 1997.
Grande précision, équilibre parfait, et complexité aromatique superbe dépassant aisément les marqueurs habituels de l'appellation.
Grand liquoreux et grand millésime
A boire / A garder


 

 

 

Par respect pour cette soirée monumentale, je me dois de partager quelques impressions, même si sur ce coup, je me suis un peu laissé aller au plaisir de la rencontre.
Car Mike (Winemike), ça faisait des années qu'on se lisait sur LPV.
Et des années qu'on se ratait lors de nos passages en Bourgogne.
Donc quand les planètes décident enfin de s'aligner et que la générosité de notre Niko fait se rencontrer 4 mabouls absolus de vin avec les beaunois et mon desalteregoGui, pas besoin de vous dire que l'ambiance fut aussi dantesque que le niveau des vins servis remarquables.

Coup de coeur pour Krug 2002, glorieux d'équilibre, avec un confort de bouche exceptionnel et une présence et persistance remarquable.

Une paire de riesling allemands exceptionnelle, avec une petite préférence en l'état pour le Morstein de Wittmann Westhofener qui m'a semblé plus évolué donc à point face au Keller, encore tout jeune d'expression. Deux vins remarquables de trame et de qualités tactiles, conciliant puissance et caractère aérien.

Passionnante paire de Chassagne avec une préférence pour le Champs Gain de Marc Colin, cueilli parfaitement à point et qui déroule le classicisme de la grande Bourgogne, avec une bouche à la fois voluptueuse et racée pleîe de plaisir. Le Chevenottes de Bernard Moreau semblait plus droit, un peu plus serré, avec une expression de millésime plus froid et une perception de jeunesse encore. Deux superbes vins.

Toujours pas convaincu par le Châteauneuf de Charvin avec un marqueur vert et une raideur amère rédhibitoires pour moi.
La Côte Rôtie 2006 de Jamet déroulait un grand classicisme, sur une aromatique d'olive noir et une bouche juteuse, avec un petit côté sérieux encore à fondre.

Deux grands noms décevants entre le Morey 2013 de Dujac, creux et rustique et l'Asili 2009 de Giacosa qui m'a semblé fatigué, sur une trame sans énergie qui ne laissait plus s'exprimer que la raideur tannique.

Très belle bouteille que le Valpolicella 2007 de Quintarelli, vin séveux, avec une qualité de chair et de tannins remarquables, sur une belle aromatique de fruits noirs épicés. Un vin voluptueux très bien équilibré.

Splendide Climens 1997, à la texture aérienne, sur une liqueur fraîche et de délicieux goûts de marmelade d'orange amère, d'abricots, avec une persistance et une envie de se resservir remarquables après un si long repas.

Un tout grand merci à Niko et Ben pour leur accueil et à tous les copains pour ce superbe moment entre passionnés !

Comme Oliv, je vais relater sommairement cette soirée qui figurera dans mon panthéon pour le bon esprit et la qualité des vins dégustés.
J'ajouterai même avoir assisté pantois à des analyses de vins à l'aveugle d'une qualité disons hallucinante

Big up spécial à Nico qui est le chef d'orchestre incontesté de ces soirées et à Benjamin pour son talent aux fourneaux.

Concernant les vins,  comme Oliv un coup de coeur pour Krug 2002, d'une perfection assez rare en bouche et au nez, avec une longueur et persistance remarquable. Comme aurait pu le dire un dégustateur jadis présent sur ce forum c'était un Krug très Krug. Un Rachais avec un nez étrange mais quelle tension en bouche.

Deux paires de blancs remarquables, avec un Morstein de Wittmann Westhofener d'une précision et d'une tension superbe. J'ai découvert le domaine Keller, avec ce Hubacker avec un vin plus en rondeur et en opulence mais d'une classe aristocratique assez dingue. Je rejoins là encore Oliv, deux vins remarquables de trame et de qualités tactiles, conciliant puissance et caractère aérien.

La paire de Chassagne m'a fait dire que la Bourgogne devrait être toujours ainsi dans nos verres, avec des vins élégants, fins et classieux. Un Colin plus prêt à boire et rond que son partenaire du soir, mais quel plaisir dans le verre. Le Chenevottes de Moreau en a encore sous la pédale, de quoi être très serein pour qui en a en cave.

Je n'ai pas du tout aimé la doublette Charvin / Jamet avec des vins que j'ai trouvés durs, acide pour le Chateauneuf et d'une austérité rebutante pour le Jamet.

Je n'ai pas aimé le Morey 2013 de Dujac, ni le Belluard (qui avait tous les signes d'un vin nature mal fait) ni le Labet (qui avait lui les signes du vin nature clean, mais bon ça reste un vin qu'on identifie nature avant même de penser au reste ce que personnellement je déplore).  Je n'ai pas trouvé l'Asili 2009 de Giacosa fatigué, mais simplement insipide, sans qualité pour un vin de ce pedigree.
Je commence à avoir ma claque des piémontais hors de prix à la qualité plus que décevante...

Jolie bouteille de Valpolicella 2007 de Quintarelli, en plein plateau de maturité, de beaux tannins, une aromatique sur le tabac, les fruits noirs. Un vin équilibré et plaisant.

Je ne suis pas sucre mais Climens 1997 était très plaisant tout comme le Selosse qui était même plus que plaisant malgré son passage en fin de repas, un vin avec une aromatique sur la tarte tatin puis finement oxydative, zest d'agrumes et surtout un lift redoutable et une fine effevescence qui m'a relancé le palais en fin de repas malgré la fatigue. Un vin d'une grande classe je pense.

Un grand merci à tous pour cette belle soirée, qui, je l'espère, aura l'occasion de se reproduire dans les années à venir.