Le temps passe à trop grande vitesse et je n'ai toujours pas pris le temps de relater ce très beau moment chez Luc.
Les contraintes de mon métier m'empêchent de vivre plus de moments comme celui ci.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je n'ai encore rencontré que très peu de participants de ce forum.
Je commence donc par remercier chaleureusement Luc et son épouse pour leur accueil.
Le repas était succulent et j'avoue être moins à cheval sur les accords que Luc car je n'ai pas trouvé de dissonance gustative.
Comme il a contribué sur la durée à enrichir le forum de ses dégustations, je supposais qu'il n'avait jamais croisé de champagne de chez Egly-Ouriet.
Egly-Ouriet Brut Grand Cru
Une cuvée qui reste une référence avec une régularité exemplaire.
Un champagne parfaitement équilibré avec un dosage imperceptible.
Aucune perception de sucrosité ni d'amertume trop prononcée.
Une légère sensation crémeuse avec une acidité millimétrée qui apporte ce qu'il faut de relance.
La finale est longue et savoureuse.
Vu les hausses tarifaires annuelles qui n'ont rien à envier aux bourguignons, je vais désormais me contenter de terminer mon maigre stock lors de belles occasions.
Louis Sipp Kirchberg de Ribeauvillé riesling 1991
Un vin blanc qui allait très bien dans le prolongement du champagne.
On retrouve un très bel équilibre, c'est harmonieux.
Il n'a pas le coté strident de certains Riesling et ne présente pas d'arômes trop évolués qui pourraient indiquer une apogée dépassée.
Il est d'ailleurs intéressant de voir comment les notes pétrolées sont présentes en filigrane, détectables mais jamais envahissantes.
Est-ce là une caractéristique des Riesling qui ont bien vieillis ?
Il y a de la complexité au nez et j'avoue que j'aurais été bien incapable de situer son millésime.
Je suppose que c'était une année de belle maturité en Alsace puisque les notes fruitées évoquent des fruits bien mûrs.
1991 fut une année assez pourrie ailleurs mais le climat est rarement homogène sur tout le pays.
Pour l'anecdote, 1992 fut une année avec plein de fruits en Lorraine et lorsque j'ai commencé à m'intéresser plus sérieusement au vin, je fus surpris de découvrir que c'était plutôt un mauvais millésime dans l'hexagone. Quoique les chardonnays de Bourgogne ... mais je m'égare.
Toujours est-il que nous avons bien apprécié ce vin blanc et on se sent un peu privilégié de goûter une bouteille qui devient rare.
Hatzidakis Mavrotragano 2016
Des notes fumées relativement dominantes qui viennent probablement de la chauffe des fûts.
Un vin charpenté avec de la structure et des petits amers qui m'orienteraient vers un vin italien.
Sachant que Luc est bien fourni en vin italien, il n'est pas illogique d'avoir ça en première idée.
C'est frais et il n'y a aucune lourdeur alcoolique, ça se boit assez facilement.
Je gardais un souvenir plus mitigé des rouges de Santorin.
Disznókő, Tokaji 6 pt 2002
Sur ce vin, je suis étonné de ne pas être étonné !
En fait j'imaginais que ce genre de vin aurait un équilibre improbable pour qui ne connait pratiquement que des vins français.
Je supposais des amers plus marqués, un vin moins facile d'approche or il n'en est rien.
La couleur évoque le fameux Vinsanto pour rester à Santorin.
Les arômes sont d'une grande complexité mais il y a tout ce qu'on peut trouver dans un Sauternes et dans un Vinsanto.
A croire qu'ils ont tout simplement mélangé deux demi bouteilles de chaque pour faire cette cuvée.
En bouche il y a de la puissance mais aucune lourdeur, la sucrosité ne sature pas le palais.
Je trouve que le vin est bien tonique avec de la relance et pour sur que si Luc habitait dans mon village et que l'on soit resté une heure de plus, il en aurait eu moins à gouter les jours suivants
Une très belle découverte qui me fait me demander à chaque fois pourquoi je ne bois pas plus de vins de dessert alors que j'aime vraiment ça !
Il est temps de se quitter et de constater sur la route que les différences climatiques entre le Luxembourg/ nord mosellan et Metz ne sont pas une légende.
Il faudra qu'on remette ça à l'occasion car nous n'avons pas saoulé nos femmes avec les discussions sur le vin.
Je ne crois pas que ça les dérangera de se revoir.
Le fait d'avoir des enfants dans des tranches d'âges identiques facilite également les choses.
Une fois de plus LPV aura été un catalyseur de rencontres.