Troisième session de notre petit groupe - qui n'est plus si petit d'ailleurs : 10 participants, et un peu plus de quilles...
Encore heureux que l'ambiance était au rendez-vous, parce que pour ce qui était dans les verres, c'était moins la fête...
On démarre par une bulle, comme il se doit,
Crémant de Bourgogne, Vive la joie 2014, des caves de Bailly-Lapierre : une bulle assez grossière, un peu trop dosée à mon goût, qui finit court. Un vin assez consensuel, facile, passe-partout. Parfait pour des apéros avec des potes qui ne s'intéressent pas trop au vin, parfait pour ne pas se faire mal. Mais dans le cadre d'une dégustation, aussitôt goûté aussitôt oublié.
On passe aux blancs ?
Monthélie, domaine les champs de l'abbaye, les sous roches 2021. Un premier nez assez classe, un boisé peut-être un peu appuyé, mais tout de suite après arrive un citron très intense... Confirmation en bouche, le citrique prend le dessus, et laisse une impression étrange de bouche asséchante. J'ai trouvé le millésime à l'aveugle ! Premier 2021 en bouteille pour ma part, qui ne fait que confirmer ce que j'avais pressenti à l'automne dernier en dégustant sur fûts... Je vais faire l'impasse sur les blancs de la région
Chablis, domaine Barat, premier cru Vaillons 2016. Nez discret, bouche passe-partout, assez fluide, légère sucrosité en finale. Très moyen, vin raté.
Meursault, Fanny Sabre, Limozin 2020. Nez ultra-boisé, acacia ?, en tout cas très écoeurant. Bouche en tension, belle longueur. Reste à espérer que tout ça se fonde parce qu'en l'état c'est assez déséquilibré...
Pouilly-Loché, Clos des Rocs monopole 2018. Assez vif (étonnant vu le millésime !), bouche en longueur, légère salinité. Joli.
Pouilly-Fuissé, Eric Forest, les Crays 2019. Nez très noble, belle longueur. Joli vin mais qui fait tout de même beaucoup plus évolué que son âge... je lui donnais bien une dizaine d'années - plutôt inquiétant du coup !
Rully, Dureuil-Janthial, premier cru Vauvry 2015. trop d'élevage... un nez trop riche, un boisé prégnant, écoeurant, qui a tendance à masquer un peu la qualité du jus... qui reste riche, vu le millésime. L'amertume finale redresse un peu la barre, mais ce n'est pas suffisant pour prendre son pied. Mon apport. J'avais oublié pourquoi j'avais pris très peu de 2015 chez lui, je m'en suis souvenu très rapidement !
Côte de Beaune, domaine de la Vougeraie, les pierre blanches 2001. La claque de la soirée. En tâtonnant un peu, j'ai trouvé le millésime... Mais j'étais très loin de me douter que ce n'était qu'un modeste côte de beaune. J'étais plutôt vers Puligny... Un nez magnifique qui truffe, une très belle évolution... La bouteille venait directement de l'œnothèque du domaine, a expliqué son apporteur.
On passe aux rouges, et démarrage en trombe avec
Bourgogne, Claude Dugat, 2019. Pas trop ma came, ça. Un nez un peu mat, l'élevage est précis mais la matière paraît un peu extraite, surmûre. A voir au vieillissement si ça se fondra parce qu'en l'état c'est un peu trop bodybuildé pour moi...
Mâcon Cruzille, Clos des vignes du Mayne, Manganite 2021. Un pinot ça ??? non, impossible, c'est vert, pas mûr... ça me fait penser à des passetoutgrain à l'ancienne, ce qui une fois l'étiquette découverte n'est pas dénué de sens. Un gamay ! Bien vif et bien déloyal celui-là, et c'est un amoureux du Beaujolais qui vous le dit... et qui y a bu des 2021 bien plus mûrs. Au crachoir !
Meursault, Henri Germain, Clos des mouches 2014. Retour à beaucoup plus de classicisme. Et à une forme d'austérité aussi... effet millésime sans aucun doute. Joli nez de fruits rouges, mais bouche en-dedans. Mon apport. Plaisir limité, et pas sûr que ça s'améliore du tout.
Volnay, Henri et Gilles Buisson, premier cru Chanlin 2010. Difficile de placer ce vin en Bourgogne, tellement il était caricatural.. Un nez de grenache (!!), pruneaux cuits, une bouche asséchante, comme vieillie prématurément... Quoi, ce n'est pas un vieux Chateauneuf des années 80 ?
Gevrey-Chambertin, Louis Boillot, premier cru Champonnet 2010. Un nez un peu poussiéreux (mais pas liégeux), une bouche passée, ne reste plus que la colonne vertébrale acide... bu trop tard. Très étonnants vu le millésime !
Nuits-Saint-Georges, domaine Henri Gouges, Clos des porrets-st-georges 2012. Encore bien dense, plein de sève... mériterait d'être un peu attendu pour se rendre plus aimable. Joli en l'état, sans doute encore mieux dans quelques années...
Vosne-Romanée, Denis Mugneret, 1er cru 1998. Horriblement bouchonné. Dommage d'avoir gardé un vin 25 ans pour ça !
Vous l'aurez compris, le plaisir était en sourdine ce soir-là