Pour la définition de PDF, quelque chose me dit que si oliv nous donne la sienne, il y aura une majorité pour l’adopter officiellement dans le petit dictionnaire de LPV. La perche est tendue, la balle est lancée….

Quand j’ai parlé de goût "bonbon", je visais tous les vins dont la structure tannique ne « ressort » pas, même au bout d’une longue conservation en bouche. Donc seulement les vins rouges.
Parmi ces vins, il y en a de grands et il y en a de plus simples. Je ne qualifierais pas les « grands » de « faciles » comme j’ai pu lire, mais c’est juste une question de vocabulaire parce qu’ils sont faciles à boire... j’espère que je suis clair…

Dans le post initial j’ai parlé de « mode », mais il faut probablement distinguer « mode » (passagère, superficielle) et « tendance » (plus en profondeur). Le goût "bonbon" pour les vins rouges, ou autre terme qu’on voudra lui donner, est plus une tendance qu’une mode. Je ne crois pas qu’elle soit près de se retourner.

Pour l’acidité haute revendiquée par beaucoup d’amateurs pour les blancs, en revanche, ça pourrait évoluer. Je crois plus à une mode. Perso je ne comprends pas les posts du genre «les blancs du sud, c’est pas mon truc » qu’on lit souvent sur LPV. Pas de jugement de valeur, une fois encore, chacun son truc, mais perso j’adore les vins blancs tranchants et je trouve aussi, et de plus en plus, de superbes blancs au sud……pourquoi choisir ? Quand vous allez au restau et que la table est bonne, tous les plats peuvent faire plaisir, non ?

Et pour finir, je pense que même si nos goûts sont façonnés en profondeur par les tendances culturelles de la société dans laquelle on vit, il y a aussi un rôle de l’éducation. A mon avis, il y a des gens qui sortent des clubs qui initient à la dégustation, sans savoir remettre en perspective « dégustation club » versus « dégustation à table ». D’où le fait qu’il m’arrive, vous l’avez compris, de croiser, même si ce n’est pas très fréquent, des gens qui me disent « il faut l’attendre encore » quand, à mon goût, l’attendre c’est juste une des 2 possibilités, l’autre étant de le boire tout de suite avec le plat qui va bien.

Thierry

Ce qui est certain, c’est que si on se replonge dans les entrailles de LPV, pour revenir à sa source, on se rend compte que les messages décrivant des Madiran ou des Cahors glorieux étaient beaucoup plus nombreux.
D’ailleurs a-t-on vu émerger au sein de ces appellations ayant le tannin comme trait identitaire, des crus qui par de savants process ont gommé ce particularisme.
Je rejoins donc en partie Oncle Charly, mais il n’y pas de raison que ce ne soit pas une mode non plus à l’instar de ce qui se produit avec les blancs sur un phénomène décrit plus haut.

Perso je ne comprends pas les posts du genre «les blancs du sud, c’est pas mon truc » qu’on lit souvent sur LPV.

je pense que c'est toujours une reflexion globale et généralisante bien sûr. je pourrais faire partie de ceux qui disent que les blancs du sud ne sont pas mon truc mais pour autant, certains m'ont bien sûr beaucoup plu, mais proportionnelllement avec ceux du nord, leurs équilibres correspondent moins à mon goût sans que je fasse de l'acidité (et de sa forme de mode actuelle) un vecteur essentiel de cette préférence.

pour les blancs du sud, ce n'est pas tant un manque d'acidité qui dérange souvent, mais plutôt cette question de l'amer.
Personnellement, ces notes de bière sur les blancs du Rhône ne sont pas ce que je préfère.

C'est vrai et l'un va souvent avec l'autre. Plus les acidités sont basses et plus les amers font l'equilibre perçu, ce que je n'aime pas trop non plus. Les amers sur des vins plus tendus sont moins dérangeants à mon goût.

Pour la définition de PDF, quelque chose me dit que si oliv nous donne la sienne, il y aura une majorité pour l’adopter officiellement dans le petit dictionnaire de LPV. La perche est tendue, la balle est lancée….

Je vais surtout vous raconter l'historique de cet acronyme en passe de gagner une étonnante postérité LPVienne et vous en ferez ce que vous voudrez sauf un fan club.

Lors des premières soirées du Gunthard Club, en bon capitaine de soirée, je tentais naïvement d'obtenir de mes ouailles la liste de leur(s) apport(s) afin de bidouiller un ordre de sévice que j'espérais à même de mettre en valeur les vins proposés par les copains.
Mais c'était sans compter sur la générosité pléonasmiquement excessive de cette bande de ravagés, en particulier celle du duo formé par Gilles (gti) et notre bon Président Galinsky qui se pointaient régulièrement avec un nombre de bouteilles à même à eux seuls de combler toutes les attentes de la soirée.
Donc j'ai dû sévir en appelant chacun à la raison au mollo, ce qui m'a valu d'être qualifié... de "fillette" par notre grand Gilles !

Les soirées passant et la connaissance des goûts de chacun s'affinant, les copains ont rapidement pu se rendre compte de mes faiblesses de constitution de palais par beaucoup jugées coupables.
Et de fillette pour ma volonté de brider leur générosité, je me suis vu un jour qualifier d'un définitif "palais de fillette" par le Président Galinsky !

Pour raccrocher aux échanges de ce post et puisqu'on m'y convie en tant qu'incarnation du dit pdf, le palais de fillette, c'est celle d'un amateur qui s'accroche à son slip lors d'une verticale de Châteauneuf 90 en pestant contre son incapacité à s'accrocher au lustre comme tous les copains présents ce soir là avaient l'air de le faire !

Pour ceux qui connaissent les deux, si vous voulez une idée très précise de la chose, vous mettez à table le pdf en chef avec son d'Aviolo en face.
Au moment où je serais en train de m'hyper-ventiler car j'aurais mes vapeurs en affichant une grimace de douleur et la mâchoire qui file porter plainte au commissariat, notre Enzo va commencer à faire du poïe poïe poïe de la main, les yeux plissés de jouissance et lâchant un petit bruit du bec qui n'appartient qu'à lui et qui se termine généralement par un scientifique "y'a d'la mâche" et un cri du cœur balancé à la face du monde façon "bord.l, c'que c'est bon les vins du sud !".
La version opposée, souvent rencontrée lors de la consommation de blancs d'un petit domaine de Meursault où "l'verrrrrt dans les raisins" compte, c'est le pdf qui affiche un air heureux avec un son de la langue qui claque comme un coup de fouet pendant que le d'Aviolo (et pire ses accolytes) tirera des larmes en hurlant au verjus.

Pour résumer, la plus grande crainte du pdf, bien plus que les tanins, c'est la mollesse et les excès de chaleurs.
En gros, tout ce qui empêche de saliver et qui n'appelle pas la soif !

Il est donc évident qu'on en rencontre par atavisme plus facilement les constats dans les vignobles méridionaux que septentrionaux mais je tiens néanmoins à rappeler qu'il n'y a AUCUNE barrière géographique a priori posée et que tout vin réussi est toujours question d'équilibre !
De l'alcool et du flasque, j'en ai trouvé en Alsace,en Loire ou Chablis et du tendu qui rayait le casque à en mouiller la visière, j'en ai souffert même dans le sud.

Voilà, vous l'avez voulu.
Z'êtes plus avancés maintenant ?

Plus sérieusement, je pense que s'il y a toujours des effets de mode et donc des recadrages qui s'opèrent avec le temps, la faveur donnée à certains équilibres est une chose très personnelle qui n'a pas à être remis en cause.
Encore faut-il que l'amateur évite les jugements de valeur dans son retranscrit du moment sur des vins dont les équilibres ne sont peut être pas ceux qui lui plaisent mais qui n'enlèvent pourtant absolument rien à leurs mérites intrinsèques qui seront alors peut être reconnus et appréciés par d'autres amateurs.
C'est tout le sens des comptes rendus à poster honnêtement sur LPV, arriver petit à petit à retrouver au travers des mots des autres une lecture des vins et des équilibres que l'ont sait être ceux que l'on aime.
Oliv

Pour résumer, la plus grande crainte du pdf, bien plus que les tanins, c'est la mollesse et les excès de chaleurs.
En gros, tout ce qui empêche de saliver et qui n'appelle pas la soif !

Ce qu'on appelle la lourdeur, quoi, le truc qui empâte, colle aux joues, bouche le siphon, plombe les amygdales, coule la langue dans le béton. Un peu de finesse dans un monde de brutes, delbor de demer !

Chez moi, ce ne sont pas les tannins qui me flinguent le palais (aucun souci avec les vins tanniques) mais l'excès d'acidité, notamment dans beaucoup de Bordeaux 2010.
Quand mes convives traitent un vieux de "trop jeune, faut attendre", c'est généralement qu'ils sont gênés par cette acidité (et non la puissance des tannins).

Je ne savais pas que j'étais un pdf

comme quoi on en apprend tous les jours

merci les gars

Roland