Le dîner de Paulée et ses alentours
Champagne Ulysse Colin, Extra brut blanc de Noirs, Les Maillons
Beau nez franc, compromis très agréable de notes fruitées (pomme reinette) et de fleurs blanches.
Très belle bouche à la fois puissante et remarquablement équilibrée, sur une densité impactante parfaitement mobilisée par une acidité franche et une bulle délicate.
Finale longue et qui concilie un caractère désaltérant avec une grande présence.
Vraiment très bon !
Willi Schaefer, Himmelreich Riesling GG, 2018
Robe cristalline.
Nez discret, délicat sans être fluet, sur des petites senteurs exotiques lovées dans une pointe minérale de pierres frottées.
Bouche très jeune, légère par sa structure sans poids qui semble fluette mais s'exprime plus en allonge qu'en largeur.
L'ensemble reste néanmoins assez impénétrable, trop marqué par un perlant fort et ne laissant s'exprimer qu'une aromatique primaire qui demande à se complexifier.
Finale précise et désaltérante.
A attendre.
Weingut Keller, Kirchspiel Riesling Großes Gewächs, 2011
Robe très claire.
Beau nez puissant, sur une puissance terpénique nette, entre la naphte et la craie mouillée, des notes de zestes de citron vert enrobant l'ensemble.
Attaque de bouche puissante, avec de l'ampleur et de l'impact, sur une sensation de densité et de matière bien mûre.
Caractère vineux très prononcé, trop peut-être avec l'apparition d'une amertume forte (pamplemousse) qui bride l'envolée de la finale.
Mais..... changement total en fin de repas où l'on regoûte sur le fromage la bouteille à température de salle. Le vin a pris alors une incroyable harmonie, son amertume s'étant comme fondue dans sa puissance de fond pour livrer un point d'équilibre remarquable de présence et surtout de persistance dans une finale qui devient assez géniale de longueur et de relance.
Je vous avoue ne pas trop quoi savoir faire de cette information mais d'évidence, le vin a besoin d'air et ne doit pas être bridé par le froid.
Domaine Weinbach, Riesling Clos des Capucins Vendanges Tardives, 1985
Robe dorée.
Superbe nez qui concilie une belle évolution épicée, sur le tabac, à des senteurs fraîches, sur l'écorce d'orange séchée, la menthe et un reliquat de fruit léger, entre les fruits jaunes et l'exotisme.
Bouche géniale d'équilibre, sur un équilibre brillant entre une belle matière dense à cœur et une magnifique acidité idéalement intégrée et qui concilie puissance et mobilité.
Finale gourmande et scintillante, sur une expression totalement sèche et une complexité de goûts magnifique.
Grand vin !
Domaine Leflaive, Chevalier-Montrachet, 2003
Magnum
Robe sur un doré net.
Beau nez plein et classique, confortable, sur le maïs soufflé chaud associé à des notes plus fraîches, sur les fleurs des champs, la verveine apportant un côté fin.
Bouche étonnante, sur une attaque riche et grasse, avec une texture d'une certaine viscosité mais qui évite toute mollesse par un support acide d'une grande tension et qui relance l'ensemble.
On perçoit l'évidence du millésime chaud par ce tactile épais et peut être aussi par quelques amers d'alcool sur la finale.
Mais rien à dire, c'est vraiment très bon et d'une classe certaine.
Ravioli d'aubergine à la parmigiana, burrata et basilic
Château Haut-Brion 1966
Magnum
Nez ultra fumé, sur des notes tourbées digne d'un Islay, sur la créosote et presque un côté liégeux.
Bouche difficile à lire car très marquée par cette aromatique marine, trop à mon goût question complexité.
Et la tenue sur le palais me semble un peu douteuse.
Mais difficile de juger un vin sur un verre partagé au milieu de tous ceux qu'on vous tend.
Douteux, le vin ? Le dégustateur ? Ou les deux ?
Domaine de la Bégude, Bandol La Brûlade, 2016
Robe sur un bordeaux bleuté sombre.
Beau nez fougueux, sur la mûre, le poivre noir, des notes de pneu. Aucun doute, c'est du mourvèdre.
La bouche est trop jeune pour être appréciée autrement que comme projet d'avenir, par sa richesse et sa densité de tanins qui dénotent face à la diversité d'âges et de région des vins qui défilent.
Mais la matière première m'a semblé de belle qualité, ce que confirmeront les vins du domaine croisés sur l'évènement.
A suivre.
Chevreuil, chou rouge, gnocchetti aux herbes amers, mousse de genièvre et baies d'Aronia
Martin Wassmer, Ehrenstetter Ölberg Cabernet Franc Trocken, 2013
Robe sur un grenat clair.
Nez absolument délicieux de générosité et de gourmandise, sur les fruits rouges au sucre, des notes finement poivrées mentholées, avec un croquant de fruit qui me fait hésiter entre pinot noir et grenache.
Le Thomas Mauss se gondole de l'autre côté de la table, je comprendrai vite pourquoi !
Moi qui suis affreusement rétif aux cabernets, le fourbe en tête, je n'en croirai pas mes oreilles ni mon palais quand il m'annoncera franc !
La bouche est moins harmonieuse que le nez car, malgré une belle attaque juteuse, le vin s'abime assez rapidement dans une forme d'amertume et de raideur qui lui font perdre le côté gourmand et croquant qu'on attendait des promesses du nez
Ça n'en reste pas moins bon. Et cette bouteille devrait permettre de faire tomber quelques falzars en dégustations LPViennes.
Comm. G.B. Burlotto, Barolo Acclivi, 2008
Robe grenat bordeaux sans évolution.
Beau nez franc, sur la prune, la myrtille, la grenade et de jolies notes florales, sur un léger lila.
Bouche juteuse, déliée et franche, sur une matière parfaitement positionnée et portée par une acidité et des tanins croquants qui créent une mobilité remarquable sur le palais.
L'ensemble concilie les qualités d'ampleur et de volume d'un vin sudiste avec la précision et la tension d'un vin du nord.
Finale ample et savoureuse, très agréable de buvabilité.
Très bien.
Gaja, Barolo Sperss, 1990
Magnum
Pas de notes précises car ce vin m'a déplu par son déséquilibre entre une matière trop extraite, un côté chaleureux cisaillant sur la volatile et des tanins vraiment trop fermes pour mon palais de fillette.
Même les goûts sont assez ternes, totalement sur les épices mais sans fruit sous-jacent pour les rafraîchir.
Aucun plaisir pour moi.
Giacomo Conterno, Barolo Monfortino Riserva, 1998
Ouvert sans préparation.
Robe tuilée rouille très claire.
Nez bien présent même si l'on sent qu'il a besoin d'air, sur les fleurs séchées, l'orange sanguine, la confiture de cynorrhodon, de belles notes de tabac brun et de boîte à épices. Une certaine réserve s'exprime.
Même phénomène en bouche où une très belle matière mobile mériterait beaucoup d'air pour gagner en ampleur et en profondeur, se présentant d'une matière un peu comprimée dont on perçoit qu'elle a plus à dire.
C'est l'aromatique du vin qui offre le plus de plaisir, sur ce beau compromis de fleurs séchées et d'épices, avec un côté pot pourri résineux d'une grande précision.
Finale délicate, un peu serrée.
Encore un vin que j'aurais bien voulu voir longuement évoluer car son équilibre était réussi, ne semblait lui manquer que du volume qu'il aurait pu gagner en se détendant si on avait pu lui en laisser le temps.
Très bien.
Château l’Évangile, Pomerol, 1998
Robe encore jeune, avec de la profondeur et une toute petite évolution.
Nez plein et élégant, sur un vrai bouquet franc, très bordelais d'expression, avec un côté classe et frais, sur les fruits noirs, le piment, le santal.
Bouche encore jeune mais accessible, sur ce même compromis fraîcheur et noblesse d'expression aromatique qui crée un point d'équilibre avenant, sur des goûts de tabac brun et encore du fruit.
Finale avec encore de la puissance résiduelle et du potentiel d'amélioration.
Très bien.
Château Cheval Blanc 1978
Robe brique assez claire.
Nez fantastique de précision, sur un bouquet complexe où s'exprime le tabac et des petites touches fruits rouges/fleurs séchées géniales d'élégance. Aucun excès ne transparait et exhalent du verre des senteurs douces incroyables de délicatesse et pourtant de générosité !
Et la bouche... assume et reprend exactement le même équilibre, offrant un mano à mano exceptionnel entre finesse et allonge, avec cette forme de puissance contenue tout en fraîcheur comme les grands bordeaux à point savent les proposer, sur des goûts au tertiaire épicé réconfortant.
La finale glorieuse est extraordinaire d'équilibre et de persistance.
Exceptionnel !
Château l’Évangile, Pomerol, 1978
Difficile de parler de ce vin après le choc gustatif de Cheval Blanc.
Ouvert minute, j'aurais aimé passé la soirée avec car je pense qu'il avait tellement plus de choses à dire en le laissant s'aérer et se réchauffer doucement dans le verre.
On retrouve le côté suave et la délicatesse épicée du Saint Emilion mais avec bien moins d'évidence et d'ampleur immédiate.
Je suis convaincu que l'aération aurait changé la donne.
Des dommages des excès de générosité, quand le temps manque parfois...
Très bien quand même. Car passer après un vin génial en aurait abimé autrement plus d'un.
Domaine Jean-Michel Guillon, Morey-Saint-Denis 1er cru La Riotte, 2012
Magnum
Robe grenat bleutée.
Nez sexy et croquant, un peu lascif par un boisé épicé bien présent et des notes de fruits noirs compotés.
Bouche moins agréable, un peu pesante notamment par une petite sécheresse que j'attribuerais bien au bois, avec un côté tanins sucrés secs qui portent sur le naturel d'expression.
Sur le plat de chevreuil, la réponse est agréable, le vin gagnant en facilité.
Bien.
Domaine Bruno Clavelier, Vosne-Romanée La Combe Brûlée Vieilles Vignes, 2015
Robe grenat clair.
Nez difficile d'accès, assez réducteur et qui laisse peu le fruit s'exprimer.
Très joli bouche en revanche, sur un équilibre séduisant entre une belle matière juteuse et veloutée et une bonne acidité, avec de la souplesse et une certaine densité.
Finale sur les fruits noirs, un léger grillé et qui apporte un vrai plaisir.
Très bien.
Weingut Bernhard Huber, Bombacher Sommerhalde Spatburgunder GG, 2010
Robe grenat clair.
Très beau nez complexe et élégant, sur des notes pures de fruits noirs (myrtille) avec un début d'évolution sur le thé noir et les fleurs séchées très agréable.
Bouche d'une impeccable construction, à la fois déliée et fraîche par une acidité pointue mais sans aucun creux, portée par une belle matière franche. Le déroulé sur le palais est à la fois ferme et facile, avec un côté classique tout en maîtrise et en confort qui s'accorde génialement avec la chair du chevreuil.
La finale n'est pas gigantesque de puissance mais sa précision de goûts me convient tout à fait.
Très bien.
Domaine Laurent Roumier, Clos-Vougeot, 2016
Robe sombre et bleutée.
Nez comprimé, mat, sur la gelée de fruits noirs, un côté brut.
Bouche massive, carrée, d'une matière concentrée qui doit impérativement être attendue pour se détendre et voir si l'ensemble pourra se déplier et s'harmoniser.
Finale puissante, sur des goûts de fruits noirs mais trop brute pour apporter du plaisir.
A revoir.
Domaine Armand Rousseau, Chambertin, 2006
Robe profonde avec un peu d'évolution brique.
Nez posé et d'une grande complexité, sur les petits fruits rouges bien mûrs, une note épicée chaude très agréable car sans une once d'excès ni de vulgarité.
Bouche puissante et qui sait concilier un déroulé suave à la matière souple et soyeuse à une grande intensité apportée par une acidité haute.
Finale aux tanins présents qui doit encore pouvoir gagner en fondu et en harmonie même si c'est déjà très bon.
Je n'ai rien vu du millésime 2006 sur cette bouteille que j'ai placé plus jeune, sur le beau millésime 2010.
Mais à côté de moi, Axel avait repéré le Chambertin de Rousseau au premier quart de coup de langue ! Respect !
Excellent.
Domaine de la Romanée Conti, Corton Prince Florent de Mérode, 2009
Robe grenat profond à coeur, assez claire sur l'extérieur du disque.
Beau nez classe et assez causant, compromis de notes finement poivrées et de fleurs, sur la pivoine.
Attaque bien positionnée, sur une matière d'une certaine suavité au beau déroulé classe, avec une acidité bien intégrée et des tanins encore assez présents.
Finale longue et assez primaire de goûts, avec un retour de boisé épicé un peu pesant peut-être.
Très bien.
Caciotta e pepato di Capra “Casale Roccolo”, sureau confit
E. Guigal, Côte Rôtie La Mouline, 1991
Robe bordeaux sombre avec une nette évolution marron.
Nez fantastique de puissance et d'ampleur, sur un fumé lardé génial car sans une once de vulgarité, ballet d'épices poivrées avec encore du fruit.
Bouche somptueuse d'équilibre et de présence, sur une chair magnifique d'ampleur, avec une puissance encore importante et qui propulse une finale énorme de persistance, sur des goûts magnifiques de fruits noirs épicés.
Grand vin, d'une incroyable jeunesse !
Penfolds, Grange, 1998
Robe sombre et violacée.
Nez riche et ample, classe sans tomber dans le capiteux, sur le cacao, les fruits noirs frais, un très beau côté mentholé.
Bouche à l'attaque velouté, sur un crémeux de texture remarquable, avec un côté riche sans sucrosité renforcé par les goûts de chocolat noir épicé, sur l'After Eight. Qualité de tanins gras qui participent à la sensation veloutée.
Finale un peu chaleureuse à mon goût mais d'une grande persistance.
Très bien.
Tenuta San Guido, Sassicaia, 2004
Belle robe bordeaux bleutée.
Très beau nez puissant, ample et complexe, sur les fruits noirs, un début d'évolution épicée, avec un côté classe au capiteux parfaitement contrôlée.
Bouche magnifique de plénitude, sur un jus à la fois riche par sa suavité mais plein et droit, sans aucune lourdeur sucrailleuse ni charge alcoolique, d'un déroulé jouissif de fruits noirs épicés à la fois généreux et classe.
La finale est remarquable d'équilibre et de présence, nerveuse et dense, avec des tanins magnifiques.
Superbe !
Domaine de la Bongran, Viré-Clessé, Botrytis, ?
Robe sur un doré cuivré assez sombre.
Beau nez riche, sur le miel, d'évidentes notes de botrytis, sur ce minéral entre le safran et le sparadrap si difficile à décrire et de jolies senteurs de poire tapée.
Jolie bouche avec de la richesse, une bonne sucrosité franche bien portée par une acidité agréable.
Finale souple et généreuse, avec une liqueur bien présente.
Très bien.
Egon Müller, Scharzhofberger Riesling Eiswein, 1983
Robe vieil or acajou d'une importante viscosité qui colle au verre.
Nez complexe, sur le miel, la mangue rôtie, le sucre cuit, un net côté épicé, entre la cannelle pour sa douceur et la cardamome pour le poivré citronné.
Bouche gigantesque par sa liqueur sans poids, cette sucrosité aérienne portée par une acidité dantesque.
Finale incroyable de tension et de persistance.
Énorme !
Niepoort, Porto Colheita, 1997
Robe acajou.
Très beau nez capiteux et franc, sur des notes chaudes de chocolat au lait, de figue sèche, de datte, avec beaucoup d'épices et une pointe d'alcool.
Belle bouche d'une grande complexité aromatique, épicée et très agréable de structure, avec des petits tanins salivants qui rafraichissent sa sucrosité finalement assez modérée.
Finale avec un peu d'alcool qui s'accorde parfaitement avec le dessert au chocolat.
Très bien.
Bar de gianduja, crème brulée à la pistache et sa glace