Compte rendu de la dégustation de quelques cuvées de la Winerie Parisienne qui nous a été présentée par son responsable « export ».
La Winerie parisienne a planté des vignes dans les Yvelines en 2017, comme expliqué par Didier plus haut.
En plus de cette activité de producteur en devenir, la Winerie parisienne a également une activité de négoce, en vinifiant du raisin acheté des viticulteurs partenaires (14 partenaires dans toute la France, majoritairement en Bordeaux, Rhône Sud et Minervois). Certains raisins sont vinifiés directement chez les vignerons partenaires, d’autres sont amenés par camion frigorifique au chai de Montreuil pour y être vinifiés.
Les cuvées sont des « assemblages créatifs » et sont toutes en Vin de France.
80 000 cols ont été produits l’an dernier.
VDF Blanc de blanc Brut Don Paris
19,50 euros caviste. 100% rolle (= vermentino).
Robe jaune légèrement rosée.
Nez ouvert, floral et sur la pêche.
Très mousseux à l’attaque. Densité moyenne, avec une bonne acidité et une petite sucrosité. Retro sur la pêche, les fleurs blanches et un fond de banane. Une amertume assez prégnante apparait en finale.
Correct à bon.
Note : 2,5/5
VDF Grisant blanc 2017
12,90 euros caviste. 80% sauvignon blanc, 10% sauvignon gris, 10% rolle.
Robe jaune grisâtre.
Nez thiolé et citronné, trahissant le cépage dominant.
Attaque souple et fruitée. Matière moyennement dense, ronde (légère sucrosité ressentie), avec un bon équilibre. Retro citron, jasmin, chèvrefeuille. Finale longue.
Pas mal, dans un style fruité sur des arômes typiques de sauvignon.
Note : 3/5
VDF Grisant rouge 2016
12,90 euros caviste. 80% merlot, 20% syrah.
Robe bordeaux violacée.
Nez assez ouvert, sur des fruits noirs frais, un léger fumé, un peu de graphite et de végétal séché.
Attaque souple et ronde. Matière moyennement dense, bien équilibrée, assez suave avec des tanins fins. Aromatiquement c’est croquant sur les fruits noirs avec un léger poivre. La finale est fruitée mais un peu courte.
C’est bon, fin, bien fait.
Note : 3,5-/5
VDF Rosé XP n°4 2016
Cuvée qui n’a été vendue qu’en Australie pour le moment (environ 20 dollars australiens prix consommateur). Assemblage Cabernet sauvignon, syrah et rolle.
Robe rose saumonée.
Nez ouvert, fruité sur la framboise avec une toute petite note de vernis.
Attaque souple et fraiche. Matière moyennement dense, bien équilibrée, assez suave avec des tanins fins. Bouche ample, tapissante, très saline et donc salivante, avec une amertume dosée. C’est vineuxet ambitieux, mais pas hyper expressif aromatiquement, malgré un beau mélange amande/framboise/citron.
Finale très longue avec une petite amertume
C’est bon, très salin mais pas très gourmand.
Note : 3/5
VDF Rouge XP n°3 2017
25 euros caviste. Assemblage gamay et grenache.
Robe bordeaux violacée.
Nez ouvert dominé par la réduction qui donne un côté animal.
Attaque acidulée, limite perlante. Bouche aérienne, fraiche, avec un petit fond de pomme qui se fait ressentir (façon cidre brut) et trame l’ensemble. Le reste des aromes est très expressif : pivoine, mûre, groseille. Finale fruitée et fraiche, assez courte.
Un joli vin, aérien, fruité, surprenant.
Note : 3+/5
VDF Rouge XP n°6 2016
25 euros caviste. Assemblage merlot, tannat, syrah et grenache.
Robe bordeaux.
Nez ouvert, d’abord sur le boisé (champignon, coco, vanille), puis sur les fruits macérés après aération.
Attaque ample et ronde. C’est puissant, bien équilibré, avec ces tanins qui doivent encore se fondre. C’est très aromatique, sur les fruits cuits, la vanille, la coco, la mûre et un peu de chocolat. C’est gourmand jusque dans la longue finale.
Un vin gourmand, aromatique, que j’aurais bien vu en Lirac.
Note : 3,5+/5
VDF Jugement de paris 2016
Nouvelle cuvée ambitieuse, destinée à ancrer la Winerie sur un créneau "luxe", et destinée à être vendue autour de 50 euros caviste. Assemblage merlot, tannat, syrah et grenache mais dans des proportions différentes du XP n°6 (qui était merlot dominant alors que là c’est grenache dominant si j’ai bien suivi).
Robe bordeaux, profonde.
Nez ouvert, floral et fuité avec un enrobage boisé.
Attaque souple et suave. La bouche est soyeuse, avec des tanins très fins. C’est presque crémeux. La retro est dominée par un mélange de fruits rouges et noirs compotés. Le boisé fait son apparition sur la finale (chocolat) en même temps qu’une petite chaleur qui trahit les 15° de cette cuvée. Finale longue.
C’est très bon, avec peut-être un léger manque de fraicheur à mon goût.
Note : 4-/5
Je retiens de cette dégustation des essais originaux sur les cépages utilisés (un mousseux de rolle) et certains assemblages (gamay grenache). Ce sont des vins qui se cherchent une identité non liée au terroir. Et les vins sont plutôt réussis, en particulier les rouges. Mais malgré cette qualité, les prix sont élevés.
Les ventes doivent être bonnes sur le marché parisien avec le coup de marketing que je trouve génial sur le « made in Paris », mais la conquête de la province sera probablement plus compliquée. Les prix élevés associés à la simple mention VDF risquent de freiner les consommateurs… en dehors de certains wine geeks ou bobos.
Enfin, pour les cuvées plus ambitieuses vouées à la garde il va falloir penser à prendre des bouteilles facilement empilables, ce qui n’était pas le cas lors de cette dégustation.
Bibi