Bonjour,
Je reviens de quinze jours en Autriche et j’ai notamment passé une semaine en Wachau.
Cette région qui se trouve au bord du Danube, en amont de Vienne, ressemble, quant au paysage à la Moselle allemande. Elle est cependant moins étendue en longueur, une vingtaine de kilomètres et moins tape-à-l’œil, car si la vigne est visible sur les coteaux – souvent en terrasses - (principalement de la rive gauche) coteaux orienté au et sud-ouest, les vignerons et leurs caves (Weingut) sont plus discrets. Dans les parties basses, la grande culture est celle de …l’abricotier (appelé ici Marille). Cette région est très agréable, sans pression touristique importante, les Autrichiens étant en général calmes et sympathiques. Le dimanche, on peut acheter son journal, en le prenant accroché à des endroits spécifiques dans les villages et en en mettant le prix dans une petite boîte. La confiance règne !!
N’étant pas venu pour faire de l’œnotourisme, les quelques réflexions qui suivent prétendent pas épuiser le sujet !!
Je ne suis toutefois pas parti sans « biscuits », emportant avec moi la copie des messages sur les vins autrichiens laissés sur LPV, l’Atlas mondial de Johnson, un petit article d’une ancienne RVF et quelques numéros du Wine Advocate portant sur la région (rédigé par David Schildknecht ou Rovani).
J’ai (nous puisque ma femme était présente) principalement goûté des vins blancs puisque la Wachau en est le « paradis ». Quelques rouges achetés au hasard m’ont fait découvrir un cépage intéressant le blaufränkrisch, venant du Burgenland.
Pour aborder la Wachau, il faut aimer les vins secs, et tranchants, sans sucre résiduel. Ça tombe bien puisque ce sont ceux qui me procurent le plus de sensations !! Certains viticulteurs font des vins doux (de auslese au trockenbeerenauslese), mais je n’en ai pas goûté.
Pour faire un peu court :
-Excellents blancs issus du riesling et du grüner veltliner, et ce, chez de nombreux producteurs (même peu connus) et même à la coopérative sise à Dürnstein. Ce qui frappe c'est la grande homogénéité de la production. Aucune fausse note quel que soit le vin dégusté, et quel que soit le producteur. Les vins de la coopérative de Dürnstein que l’on trouve dans les grandes surfaces de la région (Spar ou Billa valent moins de 10 euros) et ne posent aucun problème qualitatif. Les vins sont dominés par des senteurs citronnées et d'agrumes, et enbouche l'acidité (qui personnellement me gêne peu) soutient le vin.
Pas de faux goûts, pas d'oxydation prématurée. Au restaurant, un 1981 de Knoll (facturé 33 euros en aurait remontré à bien des rieslings français). Belle couleur dorée, et un nez de cire, encore citronnée, bouche tendue, vive et ronde. Il aurait d’ailleurs dû être carafé, car en fin de repas, il se montrait éblouissant de complexité.
Par ailleurs la typologie, le classement plutôt, des vins en trois catégories est vraiment respectée et le haut de gamme le "smaragd" bénéficie grâce à sa plus grande maturité (son degré d'alcool est supérieur aux deux autres) d'un réel supplément de complexité. Les vins de Pichler, Knoll, Alzinger, Hirtzberger etc. valent dans cette gamme entre 25 et 40 euros pour le somptueux millésime 2005. Les « steinfeder » (début de gamme) sont fermés avec un bouchon à vis. Les deux autres, « federspiel » et donc les « smaragd », en bouchons de liège.
Pour ceux qui voudraient se rendre dans la région, et comme je ne voulais pas faire de visites de caves (qui plus est l’allemand n’est pas ma langue maternelle), je conseille de se rendre à Krems et de visiter le caviste de la Wein.Handlung Noitz (
www.wein-handlung.at). Il parle anglais, il est jeune, passionné, et possède tous les vins des grands producteurs. Je voulais acheter du 2005 (Knoll ne les a pas encore mis en bouteilles) et donc j’ai choisi des vins de chez F.X Pichler (écrit Pilcher par Johnson…), sur un lieu-dit Kellerberg, au-dessus de Dürntein. J’ai pris le terroir décliné en riesling et en grüner pour pouvoir comparer. (autour de 40 euros la bouteille).
J’en ai profité pour acquérir quelques vins de chez Krächer car nous ne sommes pas allés dans le Burgenland, la seconde semaine étant dévolue à Salzbourg.
Les grands cuvées de Krächer étaient disponibles chez le caviste de Krems entre 29 euros pour le N°5 (cépage scheurebe) 31 euros pour le 7 (Grande cuvée Nouvelle Vague ce qui signifie qu’il a connu le chêne neuf) et 48 euros pour le Noble Wine N°12 (si on peut appeler cela du vin puisqu’il ne fait que 4° d’alcool !!) dans le très grand millésime 2002, en demi-bouteilles.
Cordialement.
Hervé