Henri Delagrange - Meursault 2010
Ce Meursault fut servi en accompagnement d'un pavé de saumon à l'unilatérale.
J'ai débouché et épaulé la bouteille une petite heure avant de la servir : le nez est très citronné, on se serait cru à Chablis. A table, le nez s'est complexifié avec des notes florales. En bouche, le vin est sur les agrumes, avec une belle acidité citronnée et toujours une pointe florale. Il se goûte très sec et fait plus penser à l'archétype d'un Puligny qu'à celui d'un Meursault. La finale est légèrement saline.
Un bon Meursault qui ne plaira pas aux amateurs de vins blancs gras.
Domaine Henri Delagrange - Meursault 2010
Six ans que je n'avais pas goûté ce vin et voilà que je retrouve quelques bouteilles que j'avais habilement
cachées oubliées dans la cave au fond à gauche. Trop cool me suis-je dit in petto, j'en ouvre une, ça fait longtemps que je n'ai pas bu de chardonnay oxydé. Parce que bon, treize ans messieurs-dames, on a vu des blancs bourguignons agoniser en moins de temps que ça. Mais en 2017 ce vin tenait une forme d'enfer donc j'avais confiance. Et oui, je suis comme ça, optimiste. A ce sujet, je vous demande un instant, il faut que je refasse le niveau parce que là je suis à marée basse... Voilà, c'est mieux. C'est ça le problème quand on est du genre à voir le verre à moitié plein : on ne peut pas s'empêcher de se reservir.
Bon, mais je sens bien que ceux d'entre vous qui s'intéressent plus au vin qu'à ma petite personne s'impatientent un tantinet. OK, go.
<Prend un ton professionnel> Ce grand vin de Bourgogne (c'est marqué sur l'étiquette) titre 13° d'alcool et est vinifié exclusivement à partir du cépage chardonnay et...
Ah, on me souffle dans l'oreillette que je peux abréger car je m'adresse à des amateurs avertis, des vrais.
Donc : robe très légèrement évoluée. Mais pas beaucoup. Juste un peu, voyez ? Un jaune nankin, une nuance qui outre qu'elle sonne bien a ceci d'amusant que personne ne sait à quoi elle correspond. Pour vous aider, je vous renvoie
à ce nuancier
. Le nez : bof. Du moins le premier jour. Le second, il dérive progressivement vers des notes exotiques qui feraient pâlir de jalousie certains sauvignons ligériens. OK, j'exagère peut-être mais vous voyez l'idée.
La bouche a perdu de la vivacité citronnée qui la caractérisait en 2017. Cela reste droit, traçant, mais le vin prend le temps de musarder quelque peu en route, cueillant quelques fleurs de ci de là et divers fruits comme la pomme. Aucune trace d'élevage et le célèbre gras murisaltien reste aux abonnés absents pour un vin qui a clairement gagné en complexité en six ans. Son principal défaut reste un manque de matière et une longueur pas extraordinaire. Très chouette moment néanmoins, je suis bien content d'avoir retrouvé cette bouteille. Je suis assez tenté d'en refaire le plein hélas, trois fois hélas, les prix ont suivi la courbe ascendante de ces sondes qui vont explorer les confins de notre galaxie.
Tiens, j'ai un p'tit Mâcon qui traîne. Humm. Allez, je l'ouvre et je vous en cause à l'occasion !