LPV Versailles explore la Côte Chalonnaise
Eh oui, LPV Versailles avait choisi un thème en « Co Ch » pour ce mois de mai : Coteaux Champenois ? Corton Charlemagne ? Non, il s’agit bien de la Côte Chalonnaise.
C’est François qui a été nommé chef d’exploration et grâce à lui nous avons bien maillé le terrain : deux couleurs bien sûr, mais aussi trois cépages. Quelques millésimes différents, plutôt jeunes, avec en revanche une concentration sur les stars de la sous-région : donc peu de découvertes mais des confirmations et un niveau moyen très élevé pour ces appellations qui aiment bien le « y final » (Givry, Mercurey, Montagny, Rully), avec une exception pour Bouzeron.
Deux « Before » très différents
Olivier Horiot – Champagne – Blanc de noirs – En Barmont – 2010
Robe dorée.
Nez très expressif, sur un fruité varié avec des fruits jaunes, des fruits secs et une touche de fruits rouges, mais aussi pas mal de grillé et de la brioche.
La bouche est propulsée par une minéralité tranchante (c’est un non dosé) ce qui donne une grande rectitude. La matière n’en est pas moins riche, la bulle abondante et fine, et la finale fait apparaître de beaux amers.
Très Bien +
Steve Bettschen – Vin de Pays Romand – MetaPhusis – 2015
Il s’agit d’un monocépage de chasselas du Valais sur granite.
Robe claire.
Nez puissant aux arômes de fruits blancs et de fleurs lourdes.
La bouche est charpentée est capiteuse, très aromatique. Elle a cependant un important déficit d’acidité et de tension. Certains lui ont également reproché une amertume trop prononcée mais je ne dois pas y être sensible car cela ne m’a pas gêné.
Bien, pour le nez.
Première paire de blancs : deux aligotés de Bouzeron du même grand domaine sur deux millésimes différents
Paul et Marie Jacqueson – Bouzeron – Les Cordères – 2016
Robe entre paille et or.
Le nez est relativement ouvert sans plus et assez monolithique sur les fruits blancs, avec une touche vanillée.
La bouche est équilibrée, assemblant tous les éléments d’un vin bien né : beau fruité, vivacité suffisante, longueur honnête, finale très sapide.
Bien ++
Paul et Marie Jacqueson – Bouzeron – Les Cordères – 2015
Robe entre paille et or.
Le nez est très intense et affiche un fruité profond et bien mûr, agrémenté de notes mentholées.
La bouche impressionne par sa grosse matière. Dotée d’un léger boisé, elle est animée et affinée par une superbe tension, jusqu’à une finale vive et persistante.
Très Bien +
Certainement le meilleur aligoté bu à ce jour pour moi, mais je n’en ai pas une grande expérience. Lui faut-il des millésimes riches pour pouvoir mieux s’exprimer ?
Deuxième paire de blancs : deux Rully 1er cru La Pucelle du millésime 2015
Paul et Marie Jacqueson – Rully 1er cru – La Pucelle – 2015
Robe entre paille et or.
Le nez est ouvert sans plus et très classique par ses arômes de fruits blancs (poire) et de brioche, avec un soupçon de vanille.
La bouche montre une belle rondeur et une aromatique alliant fruité et léger boisé, ainsi qu’une finale honnête.
C’est bien fait, gentil, mais cela ne soulève pas l’enthousiasme.
Bien +
Domaine de Belleville – Rully 1er cru – La Pucelle – 2015
Robe entre paille et or.
Le nez bien intense est sur la même aromatique mais plus prononcée, avec une note mentholée en plus. L’élevage est sensible mais pas gênant.
Confortable par sa matière concentrée, la bouche possède également une belle fraîcheur. C’est dans la finale persistante que l’élevage ressort un peu.
Bien ++ / Très Bien
Triplette de blancs : trois vins du beau millésime 2014 élaborés par deux domaines stars
François Lumpp – Givry – Clos des Vignes rondes – 2014
Robe or clair.
Très intense, le nez est agrémenté d’arômes floraux qui allègent les arômes de fruits blancs.
La bouche est à la fois sapide et vive, d’une belle ampleur et d’une grande finesse. Sa longue persistance s’achève sur une finale ronde, presque sphérique.
Très Bien +(+)
Dureuil-Janthial – Rully 1er cru – Les Margotés – 2014
Robe entre paille et or.
Le nez est bien intense et fait preuve d’élégance, alliant des fruits blancs, un léger grillé et de la brioche.
La bouche est très proche de celle du Givry, avec peut-être un peu plus de richesse de matière, la finesse s’exprimant mieux sur la finale.
Très Bien +(+)
Dureuil-Janthial – Rully 1er cru – Grésigny – Vieilles Vignes – 2014
Robe entre paille et or.
Je n’ai pris que peu de notes sur le nez et la bouche de ce vin, sans doute subjugué par cette alliance formidable entre puissance et finesse qui se ressent depuis le premier nez jusque dans la longue finale.
Très Bien ++ / Excellent
Troisième paire de blancs : deux Rully de deux domaines stars dans des millésimes un peu plus âgés
Dureuil-Janthial – Rully 1er cru – Le Meix Cadot – 2013
Robe dorée.
Très intense, le nez affiche une belle complexité, avec des fruits plus jaunes que blancs, des arômes miellés prégnants et une touche de noix intéressante.
L’équilibre en bouche est superbe : l’attaque est bien ronde, la bouche se développe avec une ampleur doublée d’une richesse venant de raisins surmûris, bien contrebalancées par une acidité qui apporte suffisamment de tension et d’allonge.
Très Bien ++ / Excellent
Paul et Marie Jacqueson – Rully 1er cru – Grésigny – 2010
Robe d’un or assez clair.
Le nez intense est sur les fruits jaunes et des notes minérales caillouteuses.
A l’inverse du Dureuil-Janthial, l’attaque est énergique et traçante puis la bouche s’élargit. Mais elle reste relativement austère par son aromatique minérale, surtout en comparaison de la richesse du Dureuil-Janthial. Cela lui confère également une très belle allonge.
Très Bien +
En ayant terminé avec les blancs, un des convives résume bien le sentiment général : « A ce stade, c’est pas gagné pour les rouges » !
Triplette de rouges : trois appellations, deux producteurs, un seul millésime, le très beau 2015 pour les rouges
Domaine Besson – Givry 1er cru – Les Grands Prétans – 2015
Robe assez sombre et vraiment jeune par ses reflets violacés prononcés.
Le nez intense est axé sur la cerise, complété par d’autres fruits noirs.
En bouche également la cerise est omniprésente : elle apporte sa saveur à une chair bien ronde mais pas très dense où l’acidité joue bien son rôle de support et où les tanins sont à peine perceptibles. On peut cependant lui reprocher un manque de présence et de tenue.
Bien +(+)
Paul et Marie Jacqueson – Mercurey – Les Vaux – 2015
Robe bien claire, ni jeune ni évoluée.
Le nez intense est également sur la cerise, une cerise bien noire telle que la griotte, agrémentée de notes florales.
Très élégante, la bouche est dotée d’une matière charnue, fine et fruitée. Une belle vivacité lui apporte énergie et longueur, la finale se révélant bien gourmande.
Très Bien +
Paul et Marie Jacqueson – Rully 1er cru– Les Cloux – 2015
Robe très claire et bien jeune.
Le nez est très intense et donne une impression d’être « pointu » (pointe de volatile ?). La cerise est toujours présente mais quelques notes de goudron viennent troubler l’ensemble.
La bouche est bien concentrée et dense, avec là encore un bémol pour une aromatique pas aussi avenante que celle du Mercurey. La belle finale salivante, effilée et épurée permet de rester sur une note plus attrayante.
Bien +(+)
Intéressant de voir que le meilleur des trois (jugé comme tel par l’énorme majorité des dégustateurs) n’est pas un premier cru !
Première paire de rouges : deux Givry 1er cru d’un domaine star sur le même millésime 2016
Domaine Joblot – Givry 1er cru – Clos Cellier aux Moines – 2016
Robe moyennement sombre et assez jeune.
Le nez intense offre une corbeille de fruits noirs, composée de prunes noires, de cassis et de cerises.
La bouche est pleine et confortable, à la belle chair fruitée, équilibrée par suffisamment d’acidité. Les tanins sont étonnamment fins et soyeux pour la jeunesse du vin, surtout en comparaison de son petit frère qui va suivre… La finale conserve une bonne sapidité.
Très Bien +
Domaine Joblot – Givry 1er cru – Servoisine – 2016
Ce n’est pas sur la robe que l’on distinguera ces deux crus : moyennement sombre et assez jeune.
Bien ouvert après un peu d’aération, le nez se compose de fruits très noirs, de notes réglissées et d’une touche animale.
La bouche marque par sa puissance mais un manteau de tanins masque sa matière qu’il est difficile d’évaluer : insuffisante ou présente en arrière-plan ? Seul l’avenir le dira car ce vin est manifestement trop jeune pour pouvoir être bien apprécié actuellement. Une superbe canette en accompagnement permet de l’assagir un peu…
Bien (+) en l’état.
Deuxième paire de rouges : deux vins un peu plus âgés
Dureuil-Janthial – Rully – Maizières – 2012
Robe plutôt claire, assez évoluée.
Le nez intense est très épanoui, avec un fruité aux caractéristiques déjà secondaires (compotés), de jolies notes florales et de sous-bois, ainsi qu’une petite touche animale (cuir).
La bouche est toute en harmonie, fondue et aboutie : délicatesse du fruit, trame déliée sans manquer de chair et tanins fins fusionnent dans un bel ensemble qui se prolonge dans une finale élancée et salivante.
Très Bien ++
Domaine Ragot – Givry 1er cru – Clos Jus – 2013
Robe Claire aux beaux reflets tuilés.
Le nez assez intense mais réduit, la bouche austère où matière et acidité sont bien présentes mais dissociées ainsi qu’une aromatique peu plaisantes, tout cela interroge sur une bouteille à défaut ou sur un raté de production.
J’opterai pour la première solution et ne noterai pas.
Deux « After » sucrés ayant en point commun la région et le cépage.
Domaine du Bas Rocher – Vouvray doux – Vieilles Vignes – 2003
Robe d’un or bien clair.
Le nez moyennement ouvert n’est pas très avenant par ses arômes de colle, complétés par de la pomme et du citron.
La bouche offre une certaine liqueur mais à l’aromatique assez terne. La longueur est de bonne facture même si cela manque un peu d’acidité.
Assez Bien + / Bien
Domaine Vincent Ogereau – Coteaux du Layon – Saint Lambert Clos des Bonnes Blanches – 2007
Robe très ambrée et dense.
Le nez, d’une très belle intensité, affiche une aromatique opulente par un botrytis marqué et des notes de coing et de raisins secs.
La bouche est très liquoreuse et dotée d’une aromatique aussi puissante qu’au nez. Elle manque un peu de peps même si l’acidité est forcément sous-jacente. Sa persistance est plus portée, au moins en termes de ressenti, par la sapidité que par la tension.
Très Bien
Bravo et merci à François pour cette belle organisation ! Je retiendrai la domination du domaine Dureuil-Janthial, ce qui est une confirmation, avec Jacqueson, François Lumpp et Joblot bien placés.
Jean-Loup