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Bio, être ou ne pas être certifié ?

  • Eric Monné
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Bio, être ou ne pas être certifié ? a été créé par Eric Monné

On constate qu’un grand nombre de domaines de renom travaillent en bio ou bioD. Certains depuis de nombreuses années. Plus rares sont ceux qui décident de communiquer publiquement sur cette option. Encore plus rare ceux qui choisissent de faire certifier leur démarche.

J’entends que certains domaines renommés ne désirent pas communiquer sur le sujet de crainte d’être assimilés à une image soixante-huitarde du bio. Bien qu’ils considèrent que le fait de travailler ainsi soit globalement meilleur.

Il me semble qu’au contraire, c’est cette manière d’appréhender le problème qui est devenue dépassée. La société me semble prête pour voir autre chose parmi les vignerons bios qu’une caricature d’idéalistes paresseux. Mais au contraire, des personnes responsables, ne ménageant pas leurs efforts pour produire autrement et surtout en toute transparence grâce à la certification.

Je constate aussi une attitude récente de certains de nos importateurs notamment du Japon ou des Etats-Unis qui reçoivent (et nous transmettent) des demandes de justification de la part leurs clients.

Personnellement je ne vois pas pourquoi le fait d’être certifié devrait être ressenti comme honteux. Au contraire, si l’on est convaincu de la justesse de sa démarche, ne devrait-on pas la mener à son terme ? C'est-à-dire en accepter le contrôle. Et, par soucis de clarté, la publication auprès des consommateurs.
19 Avr 2007 19:23 #1

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Je constate aussi une attitude récente de certains de nos importateurs notamment du Japon ou des Etats-Unis qui reçoivent (et nous transmettent) des demandes de justification de la part leurs clients

C'est ce que m'on dit plusieurs producteurs qui du coup officialisent leur démarche (comme Chantal Lescure, par exemple à la demande d'un importateur allemand).

Eric

Eric
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19 Avr 2007 22:14 #2

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Réponse de 20sang sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

pour moi si on prétend faire du bio il faut demander une certification. Qu'on n'est pas obligé de metre en avant (en Alsace Z.H. ou Schaetzel par exemple ne mettent pas le fameux "vin issu de raisins etc etc"... mais ils ont un agrément).

Sinon on ne prétend pas faire du "bio" ... on peut parler aux gens de passage de sa démarche, mais pas utiliser de référence à la bio sur le moindre document, sinon c'est limite "pub mensongère"

«Un homme se doit de croire en quelque chose... Moi, je crois que je vais boire un autre verre !»
20 Avr 2007 15:32 #3

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Je vais prendre l'exemple de Luc de Conti à Bergerac. Il est en bio (pas dynamique, il n'aime pas beaucoup ça...), j'ai même rarement vu quelqu'un qui menait avec autant de rigueur un véritable travail de reflexion sur sa vigne. Une visite sur place et la comparaison avec une vigne voisine traitée en conventionnel est édifiante. Mais il ne demande pas l'agrément, pour la bonne et simple raison qu'il veut se laisser la possibilité de traiter quand c'est indispensable plutôt que prendre le risque de perdre sa récolte. En pratique, un seul traitement sur une seule parcelle dans les cinq ans qui ont précédé ma dernière visite. Une démarche que je respecte infiniment.

Luc
20 Avr 2007 16:00 #4

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Réponse de ffaure32 sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Luc,

une démarche que je que qualifierais tout simplement de "raisonnée", mot malheureusement considéré comme une insulte par les ayatollah du bio...

Fred
20 Avr 2007 16:58 #5

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Réponse de didier michaud sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Luc Javaux écrivait:

> En pratique, un seul traitement sur une seule
> parcelle dans les cinq ans qui ont précédé ma
> dernière visite. Une démarche que je respecte
> infiniment.

Une démonstration inverse: millésime 2006 avec une très forte pression mildiou par chez nous, un similibio aurait certainement pris peur et versé dans la chimie. Sans aucun effet d'ailleurs, je te l'ai déjà dit, il n'y a pas de produit "chimique" curatif miracle, et les spécialités les moins inefficaces sont bio.

pros.orange.fr/planq...
20 Avr 2007 17:07 #6

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Didier,

Je pense que Luc de Conti est loin d'être un similibio, il est même probablement plus bio (plus réfléchi en tous cas sur sa démarche bio) que la grande majorité des bio certifiés. Je donne ma main au feu qu'il n'a pas traité chimiquement en 2006. Des non-agréés convaincus et honnêtes, cela existe...

Luc
20 Avr 2007 17:19 #7

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Réponse de Eric Monné sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Bonjour Luc et Vincent,

La réalité est moins manichéenne que cela.

Sur le terrain, l'alternative, traiter chimiquement ou mourir, ne se produit pratiquement jamais. D'abord parce qu'en travaillant en bio, on est plus tenu d'anticiper et d'observer qu'en conventionnel. Parce que la palette de curatifs est infiniment plus réduite et leur rémanence moindre. Le fait d'être plus attentif permet de réagir plus rapidement. Et cette réactivité compense en partie le fait de ne pouvoir utiliser que du soufre et de la bouillie bordelaise.

De plus on peut imaginer que si l'on est complètement dépassé par une catastrophe imprévisible, même les produits chimiques les plus puissants ne sauront sauver complètement la récolte.

Ensuite, l'aspect sanitaire n'est pas le seul paramètre. C'est en gros 1/3 de la problématique. Il y a aussi le désherbage et l'alimentation des sols.

Pour le désherbage, le problème est assez simple parce que visible. Une parcelle désherbée chimiquement se voit facilement et une terre morte aussi. Donc un visiteur avisé ne pourra pas être facilement trompé en parcourant les vignes d'un domaine prétendant ne pas désherber chimiquement.

Pour l'alimentation, ça se complique. Parce que ce n'est pas contrôlable à l'œil nu. Et entre une alimentation organique autorisée en bio et des engrais chimiques il y a une sacré différence de rendement. Dans notre coin, c'est pratiquement du simple au double.

Je ne vois pas comment on peut tenir à long terme un discours "naturel" sur la nécessité de repenser des méthode qui ont prouvé leur nocivité et en même temps ne pas accepter d'être contrôlé. C'est un peu comme si un sportif de haut niveau nous fait une belle rhétorique sur l'alimentation à l'eau claire. Mais à la moindre difficulté, se réserve le droit de recourir aux produits dopant même s'ils sont autorisés.

A quoi bon faire autant d'effort supplémentaires pour ne pas trop salir les environs si à la moindre calamité on régresse à la situation initiale ?

Comme je ne trouvais pas de réponse ni d'explication crédible à fournir à nos clients. Nous avons opté pour la certification.
20 Avr 2007 17:24 #8

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Eric,

"Sur le terrain, l'alternative, traiter chimiquement ou mourir, ne se produit pratiquement jamais."

Je n'ai pas dit le contraire, une seule fois, en cinq ans, sur une seule parcelle... Donc certainement pas à la moindre difficulté.

"Je ne vois pas comment on peut tenir à long terme un discours "naturel" sur la nécessité de repenser des méthode qui ont prouvé leur nocivité et en même temps ne pas accepter d'être contrôlé."

Peut-être parce qu'on observe qu'en pratique, certains contrôles ne sont pas si efficaces que cela, et que certains bios certifiés sont parfois moins bios que d'autres qui ne le sont pas...
Et bien entendu pour garder une liberté de manoeuvre en se laissant la possibilité d'utiliser des produits qui, contraiment à ceux utilisés dans le dopage, ne sont pas interdits, tout en étant conscient que ce n'est qu'un pis-aller.
Je te suggère d'aller discuter avec Luc de Conti, c'est quelqu'un de passionné et de passionnant à écouter, qui a de plus une vraie vocation didactique.

Luc
20 Avr 2007 17:40 #9

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Réponse de Eric Monné sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Luc,

Je n'en doute pas. Parce que tu connais ce vigneron. Et tu me le recommandes comme une maison sérieuse et intéressante. Mais dans la grande majorité des cas les consommateurs n'ont pas ces informations et une certification vaut mieux que rien du tout. Et que dire des étrangers.

Quant au contrôle, nous en avons déjà parlé. Et je peux t'assurer qu'il s'agit d'une procédure très rigoureuse, contraignante et surtout volontaire.

Bien sur il peut toujours y avoir des fraudeurs. Dans mon entourage je n'en connais pas. Mais comme toujours ils doivent représenter une minorité. De fait, pourquoi irait-on frauder un système auquel on a souscrit volontairement. Cher, contraignant et nécessitant une mise à nue de son intimité. Ce n'est ni logique ni simple.

Il me semble qu'à tout prendre et à long terme il est quand même plus fiable d'avoir un contrôle que de tout miser sur la confiance à autrui. De plus la question des engrais chimiques est si facile à camoufler. Au moins un contrôle, même efficace à seulement 90%, permet de justifier des coûts élevés d'un travail dit naturel.
20 Avr 2007 18:12 #10

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Je pense pouvoir dire sans crainte de trop trahir sa pensée que les deux principales motivations de Luc de Conti pour travailler de cette manière (il appelle cela de l'agrobiologie si je me souviens bien) sont :

- Sa vigne est en meilleure santé et donc le vin est meilleur.

- Il prend ainsi beaucoup moins de risques pour sa propre santé et celle de ses employés.

Alors en fait, l'agrément je pense qu'il s'en moque un peu.

Luc
20 Avr 2007 18:34 #11

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Réponse de Eric Monné sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

C'est une démarche tout à fait estimable. Et le fait d'être certifié n'enlèverait rien à son mérite. Le fait qu'il se moque de l'être est aussi un choix personnel respectable. Mais la problématique est autre.

Il s'agit non seulement d'avoir des actes en accord avec son discours. Mais en plus de fournir au consommateur une garantie supplémentaire que le vigneron c'est tenu de manière rigoureuse à ses engagements de mieux respecter la nature et la santé de ses collaborateurs. C'est aussi une marque de respect de ses clients qui n'ont pas les moyens de vérifier la véracité du discours.

Et puis, qu'elle serait l'autre alternative en l'absence de certification ? S'en remettre au discours en espérant qu'il soit honnête. S'est possible mais ce n'est pas une garantie. Si mon message est naturel. Mais que je me réserve la possibilité de faire le contraire si je le juge nécessaire. Que doit penser le consommateur. Ce vin est produit en agriculture biologique ou non. Il y a un risque évident d'arbitraire, de tromperie.

Il n'est en rien incompatible de travailler naturellement et d'accepter le contrôle. C'est un juste un plus. Un engagement vis à vis de soi et d'autrui que quelles que soient les circonstances on est resté fidèle à ses convictions.

Comme tous le monde, je n’aime pas les contrôles. Les tracasseries administratives. Les contraintes. C’est pourtant dans ce cas précis un mal nécessaire. Qui au final débouche sur une plus grande transparence et clarté. Dire ce qu’on fait, faire ce qu’on dit et surtout le prouver.
20 Avr 2007 20:14 #12

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Réponse de didier michaud sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Luc Javaux écrivait:
> Je pense pouvoir dire sans crainte de trop trahir
> sa pensée que les deux principales motivations de
> Luc de Conti pour travailler de cette manière (il
> appelle cela de l'agrobiologie si je me souviens
> bien) sont :
>
> - Sa vigne est en meilleure santé et donc le vin
> est meilleur.
>
> - Il prend ainsi beaucoup moins de risques pour sa
> propre santé et celle de ses employés.
>
> Alors en fait, l'agrément je pense qu'il s'en
> moque un peu.
>
>
> Luc

Agrobiologie = agriculture biologique, à mon sens, ainsi que pour d'autres ;-)
www.dpa.finances.gou...

J'ai exactement les mêmes motivations, je respectais déjà le cahier des charges européen (sauf un régulateur de croissance des insectes que je jugeais "soft") avant ma certification.

J'ai franchi le pas il y a cinq ans devant la recrudescence de margoulins assoiffés de publicité qui mélangeaient joyeusement bidons de roundup et biodynamie. Le terme n'étant pas déposé s'il n'est pas suivi d'une mention privée Biodyvin ou Demeter (qui obligent d'abord leurs adhérents avoir une certification officielle agriculture biologique), les usurpateurs ne craignaient absolument rien.

Et je sais très bien qu'il y a de la fraude malgré la certification, c'est très facile et pratiqué malgré ce que pense Eric.

Mais bon, doit-on rouler sans permis de conduire sous prétexte que l'on est un conducteur prudent, simplement parce que des possesseurs du papier rose roulent comme des abrutis?

Ne se doit-on pas, si l'on estime avoir quelques capacités, quelques résultats un peu probants en terme de qualité de produit, s'engager au sein d'une démarche commune, tenter de la voir s'élever vers le haut, se répandre à un maximum d'exploitations, plutôt que de l'enfoncer?

Didier
20 Avr 2007 20:25 #13

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  • Eric Monné
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Réponse de Eric Monné sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Bonsoir Didier,

Sur quoi porte la fraude et en quoi est-ce facile ?
20 Avr 2007 21:40 #14

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Réponse de didier michaud sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Eric Monné écrivait:
> Bonsoir Didier,
>
> Sur quoi porte la fraude et en quoi est-ce facile
> ?

L'une des plus basiques est d'acheter des raisins non bios pour remplir son chai.
Du temps où les contrôleurs étaient tous de véritables techniciens agricoles spécialisés, la simple consultation de la déclaration de récolte comparée à la vendange sur pied (encore faut-il qu'il y ait un contrôle à la bonne date), permettait de débusquer le tricheur.

J'ai la preuve que ce n'est plus toujours le cas aujourd'hui.

Il n'y a pas de mal non plus à trouver des revendeurs de produits phytosanitaires, qui d'entrée de jeu, les années difficiles, sans qu'on leur demande, propose des produits non agréés avec un arrangement pour la facturation.

Et puis bon, par ici, le contrôleur te demande uniquement les factures phytos et vérifie le stock. Tu lui donnes ce que tu veux comme paperasse, il n'épluche pas toute la compta, et tes bidons à tête de mort tu peux les planquer où tu veux ;-)

Les véritables contrôles, c'est à dire pour moi analyse par chromatographie sur raisin ou sur vin, imparable et précise dans les résultats, ne sont pratiqués qu'épisodiquement sur des cas où il y a suspicion de fraude, de pollution par dérives, ou une possibilité de mélange (négoce, transport).

En cinq ans je n'en ai eu aucun, je dois avoir une bonne gueule ;-).

Cas isolés vas-tu me dire, certes, mais ils existent, hélas.

Didier
20 Avr 2007 22:16 #15

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Réponse de Luc-CH sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

didier michaud écrivait:
> Une démonstration inverse: millésime 2006 avec une très forte pression mildiou par chez nous, un similibio aurait certainement pris peur et versé dans la chimie. Sans aucun effet d'ailleurs, je te l'ai déjà dit, il n'y a pas de produit "chimique" curatif miracle, et les spécialités les moins inefficaces sont bio.
>
> pros.orange.fr/planq...

Simplement pas de cet avis...
Un préambule: Je respecte mes collègues vignerons, d'ou qu'il viennent et quels que soient leurs idéaux, du moment qu'ils travaillent de façon professionnelle. Je respecte, il m'arrive de les admirer, les producteurs bio pouvant se sortir d'affaire millésime après millésime.
La lutte chimique "raisonnée" (ou "intégrée" par chez nous) permet l'utilisation de produits de synthèse, c'est vrai. Peu d'entres eux sont curatifs, c'est vrai aussi. La majorité sont préventifs et doivent être appliqués au bon moment pour être utile. Ce bon moment se décide par une excellente compréhension et une "lecture" (ou feeling) de son vignoble. Cela rejoint en partie l'approche des bio.
Quels sont ces produits de synthèse ("chimique") si décriés? Essentiellement (dans mon cas, exclusivement) des fongicides, lesquels vont combattre des champignons (mildiou, oidium, botrytis, excoriose, rougeot, ...) Si j'utilise ces produits de synthèse pour protéger mon vignoble c'est toujours après réflexions sur l'intensité du risque, la météo et le stade phénologique du vignoble. La totalité de ces produits sont efficaces SI les conditions d'application sont parfaitement remplies. De ce point, le vignoble sur les photos se trouvant dans le lien cité par D. Michaud est plus l'oeuvre d'un "jemenfoutiste" que d'une mauvaise efficacité de produits phyto.
Les techniques actuelles nous permettent de ne plus utiliser d'insecticides, par exemple grâce aux diffuseurs de phéromones pour lutter contre les vers de la grappe. Je note au passage que ces phéromones sont d'origine synthétique, et pourtant utilisées en bio...
Dernier point: Sur notre vignoble "mal" situé, arrosé de 1200mm d'eau/année, paramètre rêvé pour le développement des maladies fongiques, conduit en production intégrée, j'utilise moins de 2kg/an de Cu métal. La certification bio helvète permet jusqu'à 5 kg/an. Quand aux insecticides "bio", il vaut la peine de savoir qu'il s'agit essentiellement de Roténone, de Pyréthrine ou encore d'extraits de tabac, tous des produits organiques, j'en conviens, tous autant toxiques que les produits chimiques, et malheureusement non-sélectifs. Ceci signifie que toute la faune est atteinte. Les nouveaux produits bio-techniques (donc chimique) sont au contraire parfaitement sélectif. Par exemple, c'est ainsi que les populations de typhlodrome, ennemi naturel de l'acarien rouge, ne sont pas atteintes par nos traitements.
Pour terminer, je crois que chacun doit se faire plaisir dans sa vision de la viticulture. Cette vision doit permettre l'ouverture d'esprit nécessaire pour comprendre ce que fait le voisin. Je l'ai dit, je regarde, j'apprends et je respecte les vignerons bio. J'en espère autant de leur part.
Luc

Luc Dubouloz - Vigneron-encaveur GE, Suisse
Domaine du Château du Crest
20 Avr 2007 22:43 #16

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Réponse de Bebert sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Luc-CH, merci pour cet exposé très clair qui rappelle que les "Bio" sont loin d'avoir le monopole du respect de la nature.
Cela n'enlève rien à la qualité de leur démarche et philosophie, mais tu es heureusement loin d'être le seul à pratiquer une lutte chimie raisonnée et intelligente.

Ce qui compte, plus que les étiquettes, ce sont les hommes.

L'épouvantable suffisant. (c) PatrickEssa
20 Avr 2007 23:15 #17

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Réponse de didier michaud sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

> La lutte chimique "raisonnée" (ou "intégrée" par
> chez nous) permet l'utilisation de produits de
> synthèse, c'est vrai. Peu d'entres eux sont
> curatifs, c'est vrai aussi. La majorité sont
> préventifs et doivent être appliqués au bon moment
> pour être utile.

C'est ce qui me fait dire que le passage de la bio à la chimie ponctuellement pour sauver une récolte est pour le moins difficile

>Ce bon moment se décide par une
> excellente compréhension et une "lecture" (ou
> feeling) de son vignoble. Cela rejoint en partie
> l'approche des bio.

Il n'y a pas de différence, un bon vigneron l'est en bio ou en chimie.
J'ai un long passé "en chimie" en tant qu'employé d'un domaine aussi, l'évolution des techniques et du vrai raisonné m'a toujours intéressé.

> Quels sont ces produits de synthèse ("chimique")
> si décriés? Essentiellement (dans mon cas,
> exclusivement) des fongicides, lesquels vont
> combattre des champignons (mildiou, oidium,
> botrytis, excoriose, rougeot, ...) Si j'utilise
> ces produits de synthèse pour protéger mon
> vignoble c'est toujours après réflexions sur
> l'intensité du risque, la météo et le stade
> phénologique du vignoble. La totalité de ces
> produits sont efficaces SI les conditions
> d'application sont parfaitement remplies.

>De ce
> point, le vignoble sur les photos se trouvant dans
> le lien cité par D. Michaud est plus l'oeuvre d'un
> "jemenfoutiste" que d'une mauvaise efficacité de
> produits phyto.

Phénomène de développement de souches résistantes aux strobilurines, certes appliquées de manière inconsidérés, mais hélas les cas sont fréquents.
Cela a même poussé un groupement de viticulteurs à se retourner contre le fabriquant, dès la première année de sortie d'un de ces produits en utilisation viticole.
Il y en a qui persistent, poussés par les "techniciens" des marchands de produits phytos, qui font souvent la pluie et le beau temps et proposent des plans de traitement avant même le début de la saison... Ca existe aussi, il serait difficile de le nier, sur les photos l'on voit trois exploitations différentes en chimie dans un rayon de 1 km.

> Les techniques actuelles nous permettent de ne
> plus utiliser d'insecticides, par exemple grâce
> aux diffuseurs de phéromones pour lutter contre
> les vers de la grappe. Je note au passage que ces
> phéromones sont d'origine synthétique, et pourtant
> utilisées en bio...

Tout à fait, c'est pourquoi j'ai une grande méfiance envers ces capsules de phéromones, fabriquées par BASF, et que l'on doit disposer à hauteur des raisins pour une meilleure efficacité.
J'utilise ponctuellement du bacillus thuringiensis en fonction du suivi des vols et des pontes, uniquement sur les parcelles ayant une grosse pression.

Ne serait-il pas bon de se poser la question de ces invasions de tordeuses?
Pourquoi dans des temps pas si reculés que cela ces phénomènes étaient-ils moins marqués voir inexistants? Ne pourrait-on pas imaginer une similitude avec les problèmes d'araignées rouges, où l'on a découvert bien tardivement qu'elles avaient un prédateur naturel sensible à pas mal de traitements? Est-ce la solution d'aller en chercher un de l'autre côté de l'Atlantique comme cela a été évoqué parfois?

> Dernier point: Sur notre vignoble "mal" situé,
> arrosé de 1200mm d'eau/année, paramètre rêvé pour
> le développement des maladies fongiques, conduit
> en production intégrée, j'utilise moins de 2kg/an
> de Cu métal. La certification bio helvète permet
> jusqu'à 5 kg/an. Quand aux insecticides "bio", il
> vaut la peine de savoir qu'il s'agit
> essentiellement de Roténone, de Pyréthrine ou
> encore d'extraits de tabac, tous des produits
> organiques, j'en conviens, tous autant toxiques
> que les produits chimiques, et malheureusement
> non-sélectifs.

Tout à fait, et personnellement je m'en interdis l'utilisation.

Ceci signifie que toute la faune
> est atteinte. Les nouveaux produits bio-techniques
> (donc chimique) sont au contraire parfaitement
> sélectif. Par exemple, c'est ainsi que les
> populations de typhlodrome, ennemi naturel de
> l'acarien rouge, ne sont pas atteintes par nos
> traitements.

Pas besoin de traiter l'araignée rouge par ici, les typhlodromes sont bien portants, sauf pour ceux qui utilisent des produits insecticides.
A noter d'ailleurs que s'il y a des typhlodromes en excès c'est qu'il y a un problème, leur population baisse et retombe quand l'équilibre se rétablit.

> Pour terminer, je crois que chacun doit se faire
> plaisir dans sa vision de la viticulture. Cette
> vision doit permettre l'ouverture d'esprit
> nécessaire pour comprendre ce que fait le voisin.
> Je l'ai dit, je regarde, j'apprends et je respecte
> les vignerons bio. J'en espère autant de leur
> part.

Il fallait voir un peu d'humour dans le lien que j'ai posté, aussi ;-)

Didier
20 Avr 2007 23:46 #18

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  • Eric Monné
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Réponse de Eric Monné sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Bonsoir Luc-CH

Je respecte tout à fait ta démarche et je comprends ton choix. Mais le débat ne portait pas sur les avantages et les inconvénients du Bio vs raisonné qui à déjà été maintes fois débatu sur LPV. S'il existait une démarche universelle et valable pour les vignerons du monde entier on l'aurait déjà sélectionné, au moins en débat sur LPV. Le sujet mérite débat et je te rejoins sur la nécessité de comprendre le voisin plutôt que de le juger.

Le débat portait sur l'inconséquence qui consiste à se réclamer d'une démarche bio tout en rejetant le contrôle. Là aussi les expériences et les situations sont multiples et je suis contant que pour une fois quelques vignerons ou expériences de vignerons (merci luc) soient intervenues.

Pour Didier

Je ne connaissais pas ces types de fraudes. Et c'est décevant d'apprendre que ça puisse exister. Ceci dit, on ne connait pas l'importance de ces comportements par rapport au total des certifiés. Et je ne vois pas pourquoi il y aurait plus de fraudeurs parmis les bio que parmis le reste des vignerons. Du reste cela ne remet pas en cause le choix d'être certifié si la démarche est sincère. Et je reste convaincu qu' à partir du moment où l'on suit une démarche naturelle il y a plus d'avantage que d'inconvénients à être certifié et à le faire savoir. En tous cas plus de transparence et de cohérence vis à vis du consommateur.
21 Avr 2007 00:05 #19

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Réponse de LaurentM sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Sans hésiter, je préfère la certification,
c'est d'ailleurs souvent un sujet de discussion avec mes vignerons préférés, et parfois houleux avec ceux qui ne le sont pas... encore;)

J'ai fait un rapide calcul, environ 80% de mes vignerons sont certifiés, c'est bien; dans les 20 % il y en a qui sont dans la démarche et qui le seront d'ici quelques années, j'en suis sûr (J'ai débuté avec Lescure, larmandier alors qu'il ne l'étaient pas encore). D'autres trainent un peu plus la patte et puis quelques irréductibles ne veulent toujours pas en entendre parler alors que dans les faits il le sont (Alors Bruno, tu te décides;). J'ai même mon antibiotique de service au cas ou une piqûre de rappel serait nécessaire si je m'endors sur mes convictions (hein Robert;). J'aime encore bien cette diversité, ce bouillon d'agriculture, mais elle n'aurait plus de sens si je tombais sous les 80 % de certifiés, alor ce serait du n'importe quoi!

Mais je ne suis pas le taliban de la chose, justement pour ouvrir la discussion et permettre la démarche dans ce bon sens. Et d'ailleurs, cette démarche ne doit pas se limiter à l'obtention de la certification, après il faut éviter les phéromones et les insecticides (la plupart des vignerons bios que je connais bien sont contre), diminuer les doses de cuivre, etc etc, bref être en mouvement et reflexion perpétuels. Les apports de Didier, LucC et Eric le montrent bien.

Mais la certification c'est une balise importante, elle permet d'éviter de dire n'importe quoi, apporte un plus de transparence (et me facilite donc un peu le boulot;). Bien sûr elle a ses limites, mais si je prends l'équation "certification-bon vin-discussion ouverte avec le vigneron et visite des vignes", je limite quand même pas mal les dégâts non?

Alors les tricheurs, il y en a sans doute, mais je ne crois pas que les biopportunistes le reste très longtemps.

On pourrait avoir la même discussion pour les vins dits "naturels", leur association refuse toute charte ou certification, juste un parrainage. Je comprends que l'on veuille éviter les paperasses, mais le minimum serait quand même d'exiger la certification bio. Quand aux divers salons du même nom, on est souvent à la limite du n'importe quoi, même si le niveau qualitatif est plus élevé qu'ailleurs.

En résumé, une certification, même imparfaite permet quand même de dégrossir les charlatans et mon équation d'éviter pas mal d'erreurs.

Luc, j'ai toujours dans mes plans d'aller rendre visite à Luc de Conti, mais il faudrait quand même une fois pour toute apprendre que bio n'est pas égal à perte de récolte;)

bonne journée

Laurent

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21 Avr 2007 06:57 #20

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Un viticulteur bordelais bio me disait l'autre jour qu'il essayait de convaincre Alain Vauthier - apparemment en bio non officielle - de se faire certifier. Vauthier refusait parce qu'il ne voyait pas ce que ça lui apportait. C'est vrai qu'Ausone n'a pas vraiment besoin de cet argument, mais il pourrait servir d'exemples à d'autres.

Eric

Eric
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21 Avr 2007 07:40 #21

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Réponse de Eric Monné sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

D'accord avec Laurent. Avoir un discours Naturel c'est bien. Se soumettre volontairement à un contrôle, c'est mieux. C'est un plus. Malgré ses imperfections le système à pour mérite d'exister et de définir précisément un cadre de travail.

Eric, il est possible qu' A. Vauthier refuse parce qu'il n'a pas poussé la réflexion suffisamment loin.

Quand tu travailles en Bio de manière sincère, c'est à dire sans désherbant, sans produits systémiques ni engrais chimiques. Que tu communiques sur le sujet. Que, précisément parce que ta démarche est le fruit d'une conviction, tu n'as pas d'avantages commerciaux directs à en retirer. Il vient un moment où tu te poses la question. Puisque je fais tous ces efforts. Puisque cette manière de travailler me semble globalement meilleure. Pourquoi ne pas la faire valider par une entité indépendante. Pourquoi prêterais je le flanc à des soupçons de distorsion entre le discours et la pratique qui tôt ou tard ne manqueront pas de se faire jour. Pourquoi ne pas simplifier mon discours. Le rendre compréhensible à un plus grand nombre avec moins de mots. Et puis tu te mets à la place de l’amateur de tes vins. Je lui présente un monde plus propre. Et à la moindre difficulté je reviens au monde d’avant. Il y a quelque chose qui sonne faux. Tu te sens assis entre deux chaises. Alors tu te dis, pourquoi pas ?

Parmi mes collègues bio du Fenouillèdes. C'est-à-dire des vignerons travaillant sur un terroir à haut potentiel qualitatif. Certainement le plus qualitatif du Roussillon. Des petites unités. Des garagistes si on veut. Mais attention pas du speedy. De l’artisanat, du concret, des personnalités. Ni réchauffé, ni stérile. Du schiste, du granit, du minéral. Je n’en connais pas qui sont en Bio par opportunisme. Par intérêt commercial direct. Tout simplement parce qu’ils n’en avaient pas besoin au départ. Leurs produits étaient déjà qualitativement au dessus de la moyenne. C’est justement dans de ce contexte de désintéressement que la démarche de certification prend tout son sens.
21 Avr 2007 11:08 #22

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Réponse de Hervé Bizeul sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Je ne vois pas pourquoi je m'imposerais de suivre une règlementation aveugle, faites par des fonctionnaires obtus, qui autorisent tel produit de traitement "bio" en Suisse ou en Allemagne et l'interdise en France. Même pour les capsules de phéromones, le problème existe : une marque est autorisée en Espagne, à 70 km de chez moi, mais pas en France...

Je suis assez grand et assez libre pour fixer moi même les règles que je m'impose, et n'ai pas besoin de voir un contrôleur une fois par an (je rigole...) pour savoir que je vais dans la bonne direction, pour le petit bout de terre dont je me sens responsable, pour la santé des buveurs de mon vin, pour celle de mes collaborateurs. Cette main mise de l'état souverain et maintenant des ingénieurs/technocrates européens est la négation même de toute liberté individuelle et incite les gens à suivre "des cahiers des charges" plutôt que leur intelligence et leur bon sens. Et à acheter un label plutôt qu'un produit. Pourquoi se fatiguer à réfléchir...

Dire qu'une molécule est "forcément mauvaise" parce qu'elle est de synthèse et "forcément bonne" parce qu'elle est naturelle me semble d'ailleurs d'une grande bêtise. Il y a des poisons dans chaque paroisse et les "bio" ne se privent pas de stériliser le sol avec le cuivre depuis des années. De plus, au niveau pollution, passer dix fois dans les vignes avec un tracteur 80 chevaux pour enlever l'herbe et tasser les sols, je ne vois pas bien ce que ce fait gagner pour la santé de la planète. En tout cas moins que de faire les deux premiers traitements à la machine à dos, mais ca, c'est fatigant et couteux.

De toute façon, un vigneron en Roussillon comme je le suis, n'a aucune légitimité pour parler du bio. Le "bio", chez nous, c'est tellement naturel et facile dans certains coins que l'on a ni mérite, ni risque à le pratiquer. Quatre souffre, un cuivre, une confusion sexuelle ou un bacillium, deux labour d'automne et d'hiver et un de printemps et c'est plié, sans risque. Surtout, cher Eric, sur des arênes granitiques ou, en plus,il n'y a pas de cailloux et où l'herbe s'arrache à la main sans le moindre effort... Ailleurs, en Suisse, à Bordeaux, à Sancerre ou en Champagne, c'est une autre paire de manche et il faut être à mon avis sévèrement "burné" pour s'y engager, quand de plus on "vie" de son travail. Et je parle même pas des vignes non mécanisables ou des coteaux.

Vu d'ici, le bio, c'est facile. Mais ailleurs, ca l'est moins...
22 Avr 2007 10:01 #23

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Réponse de didier michaud sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Hervé Bizeul écrivait:
> De plus, au niveau pollution, passer dix
> fois dans les vignes avec un tracteur 80 chevaux
> pour enlever l'herbe et tasser les sols, je ne
> vois pas bien ce que ce fait gagner pour la santé
> de la planète.

Hervé,

Penses-tu que je sois passé 10 fois à enlever l'herbe dans cette parcelle, avec mon modeste 36,5 chevaux?

pros.orange.fr/planq...

J'avoue un coup de girobroyeur avant vendange, dont on voit la trace, pour que l'on ne se pique pas trop les fesses :-)

Et vu le paysage nous ne sommes pas en dessous des vingt marches...

Et le cuivre c'est 3,5 kg/ha sur une année comme celle-ci que je juge difficile.

Il est possible que mes sols soient stériles, si tu passes par ici merci de venir me le confirmer, je n'ai sûrement pas grande compétence pour pouvoir juger.

Que l'on dénonce les excès et le manque de bon sens, de la bio ou de la chimie, soit, que tu tapes systématiquement sur un label, sans discernement, j'ai un peu de mal à comprendre...

Personnellement je n'y vois qu'un garde-fou, dans le même genre que celui de mon AOC et des règlements qui m'empêchent de planter de la syrah, théoriquement de ne pas chaptaliser au dela d'un certain seuil, de ne pas acidifier, etc... rien de plus.

Est-ce que j'ai besoin d'un fonctionnaire européen ou d'un ministre français pour savoir ce qui est bon pour mon vin? Non, et pourtant je revendique l'AOC et reste dans les limites de règlements que je trouve assez bizarres parfois, comme la récente autorisation de la taille en cordeau, la chaptalisation sur des années où c'est inconcevable pour quelqu'un de sensé :-), etc..

Toi aussi, je suppose?

Si je ne devais plus revendiquer l'un de ces labels, ça serait certainement celui de l'AOC avant l'AB, par honnêteté, vis à vis du consommateur...

Zut, c'est embêtant, je n'ai pas marqué bio sur l'étiquette, et je fais déjà des vins de table, où avais-je la tête ;-)

Didier
22 Avr 2007 11:15 #24

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Réponse de Hervé Bizeul sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Si tu es heureux d'avoir tant de "garde-fou" que tu t'en imposes encore d'autres volontairement, tant mieux pour toi, mon ami.

Pour ma part, c'est de liberté, dont je manque, "asphyxié" que je suis par les obligations, les normes, les papiers, les déclarations, les labels, la tracabilité, la compta, tout ce fatras qui me bouffe tant de temps que parfois je m'épuise. Et la nouvelle organisation de l'AOC, puis la nouvelle PAC, puis... On est des esclaves, mon ami, des esclaves de la bureaucratie et pour ma part, ne compte pas sur moi pour courir après un label qui se targue de "pureté" à la vigne et ne regarde pas ce qui se passe dans la cave

Maintenant, si ca te permets de te sentir mieux ou à Éric de mieux vendre son vin, libre à vous de suivre la "bible" de votre choix. Je préfère écrire la mienne.
22 Avr 2007 12:43 #25

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Réponse de LaurentM sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

ne compte pas sur moi pour courir après un label qui se targue de "pureté" à la vigne et ne regarde pas ce qui se passe dans la cave

vraiment ypique de l'argument minimal que j'ai du mal à comprendre...

bon après midi

Laurent

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22 Avr 2007 14:00 #26

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Ah bon ? Pourtant moi je le comprends très bien... ;)

Luc
22 Avr 2007 14:22 #27

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Réponse de LaurentM sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Tu m'étonnes John;),

Laurent

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22 Avr 2007 14:37 #28

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Réponse de Bertrand Le Guern sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Pour le reste tes arguments de nébuleuse bobo sont toujours aussi pauvres

vraiment ypique de l'argument minimal que j'ai du mal à comprendre...


argument pauvre, argument minimal ... même combat contre l'obscurantisme?

blg
22 Avr 2007 14:46 #29

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Bio, être ou ne pas être certifié ?

Bertrand,

Laurent possède une formation scientifique de haut niveau, on peut le qualitfier de tout mais certainement pas d'obscurantiste.

Luc
22 Avr 2007 14:54 #30

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