Voyage(s) au bout de l'enfer suite...
La grande horizontale de Beaujolais 2009
Je vous jure que je n'en mène pas large...
Car depuis le départ d'Alain, non content de me retrouver dans une solitude absolue à défendre chèrement ma peau de vicieux président du fan club de Philippe le Hardi (y'a débat entre le Gal' et Marc pour savoir qui prend le trône), entre mes vins de scierie et mes immaturités de palais accointées au verjus, je prends cher à chaque sortie !
Mais là, angoisse: j'apprends que le trio d'affreux a convoqué du renfort !
Et pas de la demie molle en plus...
Car Morgon arrive en force avec d'un côté du sandwich, le fringant JMB, le seul type au monde capable de vocaliser à en couper le sifflet au père Herbin, et de l'autre le taiseux DB, le seul type au monde capable de faire passer Pélusse pour une Castafiore...
Va pas falloir que je la ramène trop si je veux pas finir en pâté entre les tranches, moi !
Tout le monde se doutera que pour parfaire ce menu de qualité, mon cornichon d'Enzo traine évidemment pas bien loin...
Ohhhh mais ça sent l'écartèlement en place de Grève ou j'y connais rien en supplices, moi...
Et comme ça suffisait pas, voilà qu'on tape à la porte !
Damned, Dieu sur Terre enrobé dans une jovialité magnifique, Le Robert Michel est là, entouré de ses apôtres cornassiens, Guillaume Gilles et le couple Lionnet !
Nan mais vous m'imaginez, moi et mes fragilités légendaires face à une paire de beaujoleux que rien que quand ils te serrent la main, tu sens qu’ils ont tiré de la vigne depuis l'âge de 5 ans et que tu comptes tes doigts pour vérifier qu'il en manque pas deux...
Et que comme ça suffisait pas, 20 minutes plus tard, deux générations et demi d'institution du Rhône qui mangent du tanin de granit depuis tout petits, débarquent en renfort... ?
Ajoutez le trio de zigomars, excités comme une bande de clebs avant la chasse au renard et aboyant à tout vent et vous comprendrez qu'il y a vraiment des jours où j'me demande ce que je suis venu faire là, moi !
Va quand même falloir un jour que je consulte afin de vérifier avec le docteur Ribouldingue si j'ai pas un p'tit côté maso mal digéré qui traîne dans le subconscient...
Car faut-il que je les aime, cette smala de guignols pour supporter tout ça...
Euh, rassurez-moi, les copains, vous les avez prévenus quand même nos vignerons, que ma seule présence fâcheuse peut faire tourner les vins plus vite que les ailes du Moulin de Romanèche une nuit d'ouragan ?
Parce que ok, le gamay, c'est costaud mais j'ai connu des loups-garous sous la lune moins flippants que moi face au danger...
Vous, normalement, vous savez ?
Mais eux..............
C'est donc en me faisant tout petit (et dieu sait que c'est pas facile) que je prends courageusement la dernière place libre à table...
Ce coup-là, c'est sûr, ils l'ont fait exprès...
Car v'là que je suis placé dans le virage des furieux : Enzo à ma gauche (toujours, c'est par principe il parait), Jean Marc à ma droite. Et Dieu sur Terre en face de moi.........
Euh, Bibiche, t'es sûr, tu veux pas goûter ? J'te laisse ma place si tu veux, je peux aller préparer la tortore et surveiller les gamins...
Nan ?
Bon, ben, y'a plus qu'à, alors !
Siouplait, même si Dieu est à ma table, priez quand même pour moi, quelque chose me dit que je vais en avoir besoin..
En piste !
Ordre aléatoire, semi-aveugle, 17 cuvées 2009
Tous les vins ont été ouverts 6h00.
Clos de La Roilette, Fleurie, La Griffe du Marquis, 2009
Magnum, pas à l'aveugle (c'est mon apport donc marqué d'indignité, je suppose)
Enzo
Nez mûr sur la cerise, ouvert et assez fin dans un ensemble frais très agréable.
La bouche est également fraîche avec un peu de volatile mais salivante et de beau volume. Si la finale est un peu ardente, je ne perçois pas de bois aromatiquement, juste des tannins plus fermes en finale. Bien ++/Très Bien.
Oliv
Robe grenat sombre.
Nez mat et chaud, sur les fruits noirs épicés, une volatile assez présente et une petite pointe phénolée, sur l'encre.
Bouche ferme, à la fois dotée d'une matière assez riche mais un peu cisaillée par une acidité présente accentuée par la volatile, sur une aromatique qui manque de charme.
Finale sévère, pointue et un peu sèche, avec des tanins présents.
Domaine Louis Claude Desvignes, Morgon, Les Impénitents, 2009
Enzo
Joli nez frais, mentholé, sur les agrumes.
La bouche possède également beaucoup de fraîcheur, elle est salivante mais de densité moyenne, l’ensemble étant assez aérien et glissant. Il me fait plus penser à la structure de certains Fleurie. Ça manque un peu de fond mais ça reste bon. Bien ++.
Oliv
Robe profonde sans évolution
Nez sur une petite réduction qui n'écrase pas le fruit, avec des notes de pneu qui répondent à de jolies senteurs de fruits rouges et une petite note boisée.
Beau volume sur l'attaque avec une texture pleine et tapissante bien portée par une acidité haute mais bien intégrée.
Manque un peu de complexité aromatique en l'état, avec une sensation de fermeture et de refus de se livrer vraiment.
Mais l'équilibre est là et la finale presque capiteuse aux beaux tanins gras laisse serein pour l'avenir.
Bien à très bien.
Mais à attendre.
Clos de Mez, Fleurie, 2009
Enzo
Nez fermé au départ puis développant de jolies senteurs mentholées, de thé noir dans un ensemble mûr.
La bouche est assez dense, plutôt austère de par une grosse acidité et des tannins encore fermes.
C’est marqué vendange entière et encore particulièrement jeune. Besoin de temps.
Bien ++/Très Bien.
Oliv
Robe beaucoup plus claire, moins concentrée.
Nez nettement plus évoluée, avec des notes tertiaires très épicées, sur les fleurs séchées.
Bouche fluide et souple, sur un déroulé fin et agréable, sur un compromis matière acidité agréable.
Finale plus stricte, avec l'apparition de tanins secs et d'une dissociation de l'acidité qui devient un peu mordante et fait perdre beaucoup de charme en cassant l'équilibre.
Un vin qui m'a demi plus.
Pas sûr qu'il s'améliore à la garde.
Château Thivin, Côte de Brouilly, Godefroy, 2009
Enzo
Nez très ouvert sur la menthe fraîche, les fruits noirs, une note de vendange entière dans un ensemble séveux.
La bouche est riche avec un enrobage important et ultra gourmande. Seuls les tannins nombreux et encore jeunes affermissent l’ensemble. Longueur correcte et joli fond de verre.
Très bon. D’autres ont moins aimé.
Très Bien.
Oliv
Robe violacée assez légère.
Nez ouvert, sur le cassis frais, le cacao, le chocolat blanc, une pointe résineuse et une certaine volatile.
Belle bouche juteuse et ample, sur un chouette équilibre entre douceur et acidité dans un ensemble d'une grande franchise, avec tenue et gourmandise.
Le vin s'ouvre sur une finale avec de l'allonge et une fraîcheur portée par une volatile pointue et de beaux tanins bien présents.
Très bien.
Clos de la Roilette, Fleurie, cuvée Tardive, 2009
Enzo
Nez d’agrumes, frais, fin.
La bouche est superbe, gourmande, juteuse, suave et très précise. On salive beaucoup, il y a du vin et c’est très long avec un chouette fond de verre sur les épices douces.
Très Bien +.
Oliv
Robe grenat clair.
Nez désagréable, sur un végétal qui appuie sur un fruit bizarre qui me rappelle le nebbiolo, sur un compromis fruits rouges et presque exotique (fruit de la passion) avec des notes gastriques.
Bouche nerveuse et racée, d'un parfait équilibre entre plénitude de matière, sur un point de maturité avenant et une trame pleine de sève et d'annonce portée par une belle acidité.
Belle finale déliée et précise, efficace et accessible.
Bien+
Château du Moulin à Vent, Moulin à Vent, Champ de Cour, 2009
Enzo
Nez mat, noir, profond, mentholé et épicé.
La bouche est riche avec des tannins encore jeunes qui accrochent, on sent un élevage ambitieux (trop ?). Du coup c’est plutôt austère mais bien constitué avec une finale de bonne longueur. Surement à attendre. Bien ++/très Bien.
Oliv
Robe sur un léger violet.
Nez riche et comprimé, sur des notes balsamiques très présentes, sur le chocolat noir, les épices plus que le fruit.
Bouche brute voir brutale, d'une densité impénétrable au plaisir en l'état par son côté ferme.
Finale tannique et froide.
Je passe.
Euh, je sens mon pdf qui commence à se plaindre...
Domaine de la Grand’Cour, Fleurie, Clos de la Grand Cour, 2009
Enzo
Nez explosif de vendange entière, sur le pot pourri, les agrumes, complexe, façon Reynaud. Un des plus beaux nez de la série.
Malheureusement la bouche n’est pas au niveau même si le vin régale quand même. C’est glissant, assez léger et surtout trop évolué bien que très gourmand. Ne pas tarder à boire c’est à son optimum.
Très Bien.
Oliv
Robe tuilée très claire.
Nez évolué mais très élégant, sur les fruits rouges, le poivre, le bouton de rose.
L'attaque de bouche est assez stricte, sur une acidité haute qui prend un peu le pas sur une matière de demi corps.
Le très joli croquant de fruit, sur le pot pourri, le jus de canneberge et les épices apporte en revanche une grande précision gourmande.
Le vin manque un peu de puissance et de fond pour être grand, notamment sur la finale mais son élégance me convient parfaitement.
Très bien.
Domaine Diochon, Moulin à Vent, Vieilles Vignes, 2009
Enzo
Nez noir, profond, mentholé et très frais, jeune.
La bouche est juteuse avec une légère perception boisée tannique mais un très bel équilibre, de la salivation et une finale longue et fraîche pour ce vin encore bien jeune (trop).
Très Bien (+).
Oliv
Robe grenat violacée
Nez sur le caramel au lait qui pèse sur le fruit, avec une volatile assez présente.
Bouche pleine, sur une grosse structure riche, tant en matière qu'en acidité, laissant une sensation de densité sur le palais.
Cette forme de fermeté semble toutefois être de la vinosité pour un vin qui semble entre deux âges mais néanmoins équilibré, avec de la concentration et de l'ampleur.
Une bouteille parée pour la longue garde.
Ça commence à crisser dans les virages...
Domaine Pascal Granger, Juliénas, Cuvée Spéciale, 2009
Enzo
Nez assez surmûr, pas très précis avec des notes de tapenade, de tomate séchée, comme fatigué.
La bouche est amère, sur la cerise amère, assez glissante, en limite d’oxydation avec un coté confit marqué, bref tout ce qui me fait penser à une bouteille ED. Confirmation à la levée de la chaussette, connaissant bien la cuvée. Dommage.
Oliv
Robe à l'évolution tuilée sur l'extérieur du disque.
Nez un peu usée, sur la figue, le pruneau, l'ovomaltine.
Bouche avec du jus mais sur une aromatique fatiguée, sur le viandox avec un côté à la fois fuyant et asséchant sur la finale.
Aucun plaisir possible.
Z'êtes sûrs qu'il y a pas des patates à peler ou un minot à changer ?
Non parce que si vous avez besoin d'un coup de main, je suis là, hein...
Domaine Jean-Marc Burgaud, Morgon, Les Charmes, 2009
Enzo
Nez évolué, délicat, très fin sur le pot pourri. Superbe.
La bouche est pleine, juteuse aux tannins fondus dans un ensemble qui fait diablement saliver. L’équilibre est diabolique, la gourmandise à son paroxysme et c’est très long. Des Morgon de ce niveau j’en reveux. Délicieux. J’aurais juré un grand Fleurie.
Très Bien +/Excellent.
Oliv
Robe grenat marquée d'une légère évolution brique.
Nez sur une petite réduction (pneu) et de jolies senteurs de coulis de fruits noirs.
Bouche élancée, à la fois juteuse et droite, d'un très bon volume et trame qui concilie avec talent une densité fraîche très agréable et une vraie présence sans excès d'extraction.
Finale longue, sur des tanins marqués.
Très bien.
Domaine Janin, Moulin à Vent, Clos du Tremblay, 2009
Enzo
Nez précis et délicat sur des arômes floraux, d’orange sanguine, d’encens dans un ensemble très complexe. Magnifique nez.
La bouche est dense dense encore, presque massive et riche. Un très bel équilibre la porte mais le vin est encore clairement à attendre. Évolution très favorable à l’aération. Avenir radieux.
Très Bien +.
Oliv
Un vin que j'ai goûté en deux temps.
Très mal sur la première passe où sa puissance m'a écrasé le palais.
Nettement mieux une fois le vin réchauffé dans le verre où il prend alors de l'enrobage et du confort de bouche, révélant un enrobage plus agréable.
En l'état, c'est du brut de décoffrage mais la matière première reste équilibrée et laisse de l'espoir pour l'avenir.
A revoir à la longue garde.
J'ose plus sourire, j'ai les dents qui saignent et un renard qui me pousse dans le dos...
Domaine Daniel Bouland, Chiroubles, 2009
Enzo
Nez très parfumé duquel je ne perçois pas de déviance contrairement à certains autres dégustateurs.
C’est en bouche qu’une très légère pointe liégeuse s’aperçoit malheureusement. Malheureusement car la bouche semble super bien équilibrée et juteuse, à revoir donc. ED
Oliv
Robe grenat claire.
Nez agréable, avec une petite réduction, des fruits noirs frais et une pointe de cacao.
Bouche douce à la petite suavité délicieusement agréable et réconfortante après cette série d'upercut dans mes gencives de fillette, sur une matière délicate au petit confit charnu et aux jolis goûts croquants.
Finale juteuse, pleine de fraîcheur, sur de jolis goûts de cerises.
Très bien !
Et là, c'est le drame !
Pourquoi faut toujours qu'il y ait une tronche en biais hypersensible au goût de bouchon qui doive hululer au TCA à l'autre bout de la table, envoyant comme un vent mauvais au milieu d'une traversée qui s'annonçait pourtant bien sympathique !
Alors que tout le monde cherche et trouve un défaut, je fais mon possible pour me faire petit... Tout tout petit...
Mais comme la nature a décidé que c'était plus dur pour moi que pour le quidam lambda, l'interrogation ne manque pas de fuser "Oliv, on t'entend pas ?"
"Euh, les copains, c'est normal que jusqu'ici, ce soit le vin (supposé) bouchonné que j'préfère ?"
Grand éclat de rire autour de la table ! Et bonjour le moment de solitude.......
Mais euuuuuuuuuuh !
Alain, reviens !
Domaine Georges Viornery, Côte de Brouilly, Vieilles Vignes, 2009
Enzo
Nez très mûr, exubérant, ouvert, sur de jolies notes de fraise.
La bouche est suave, dense sur des tannins magnifiques enrobés de parfum de cerise. On perçoit curieusement une note d’élevage aussi mais le jus est énorme et long sur la cerise mûre. Délicieuse et à l’aube de sa maturité.
Très Bien +/Excellent.
Oliv
Robe violacée bleutée.
Nez riche et ouvert, sur des notes fumées et de belles senteurs nettes de fruits des bois.
Bouche énorme, sur un volume impactant et une densité évidente mais sans brutalité pour autant. Le vin affiche une concentration naturelle certaine et une évidente jeunesse, déroulant une texture riche et des tanins encore très présents.
Là, rien à dire, celle-là, je réserve ma place pour la recroiser dans 10 ans et peut-être encore plus dans 20 !
Très bien pour quand j'serai grand.
Domaine Chignard, Fleurie, Les Moriers, 2009
Enzo
Nez sur le cacao, le menthol avec une légère évolution très parfumée.
La bouche est pleine, très parfumée, juteuse et d’un grand équilibre. La suavité est énorme et la finale très longue pour ce vin grandiose. Finale sur l’encens. Énorme surprise que de voir ce vin à ce niveau.
Excellent.
Oliv
Robe bleutée violacée.
Nez mat, sur les fruits noirs avec une petite pointe d'acétate.
Bouche sur un beau jus franc portée par une acidité haute dans un équilibre réussi d'une grande évidence et fraîcheur.
Finale toute en trame et en allonge, sur des petits tanins encore présents.
Plutôt très bien même si j'aurais aimé le voir plus ouvert aromatiquement.
Domaine Jean-Marc Burgaud, Morgon, James, 2009
Enzo
Nez évolué de kirsch, cacao et agrumes.La bouche est volumineuse avec une certaine vivacité et beaucoup de vin. C’est droit, propre, assez gourmand mais encore très jeune. On devine un potentiel plaisir bien plus important à l’avenir.
Très Bien.
Oliv
Robe grenat.
Nez terne, au fruit éteint, comme un peu fatigué.
Bouche rude et raide, ferme, à la fois saillante par son acidité et sèche par ses tanins.
Aïe !
Nos amis de Cornas en face de moi me voient récupérer mes dents sur la table pendant que les z'affreux habitués à mes grimaces d'enfer sont pétés de rire !
Méfiez-vous de vos amis, je l'ai toujours dit...
Domaine Jules Desjourneys, Fleurie, 2009
Enzo
Joli nez évolué sur des notes de grenadine dans un ensemble peu ouvert.La bouche possède une forte volatile limite acétique qui gâche un peu le plaisir d’une belle matière salivante. Too much sur cette bouteille. Décevant.
Bien.
Oliv
Robe grenat bleuté.
Nez discret, un peu muet, sur de petites notes de fruits rouges mais marqué par le vernis à ongle.
Bouche stridente de volatile, cisaillante et ardente en finale.
J'en peux plus.....
Oui ben arrêtez de ricaner, bande de tortionnaires !
C'est facile de s'moquer des faibles...
Domaine La Gran’Cour, Fleurie, Vieilles Vignes, 2009
Enzo
Nez ouvert sur le pot pourri mais également une note peu propre de pomme blette.La bouche est glissante, très glouglou, facile mais sans grand intérêt. Finale rétro sur la pomme blette pas agréable.
Assez Bien.
Oliv
Robe grenat clair, presque rubis.
Nez étonnante, totalement différente de tous les autres vins, avec un petit côté Reynaud, sur les fruits rouges poivrés, la menthe, des notes un peu moins avenantes, entre la grenade blette et le vomito.
Bouche souple, facile, sans beaucoup de volume mais sur une forme de déroulé franc et simple qui me réconforte après le tabassage des deux Tyson précédents.
Finale en revanche trop creuse et fuyante pour mériter plus de superlatifs.
Bien.
Domaine Daniel Bouland, Morgon, Vieilles Vignes, 2009
Enzo
Nez bien mûr, frais, sur les agrumes, précis.Très belle bouche juteuse, assez fondue et particulièrement gourmande dans un gros volume d’ensemble. Équilibre idéal avec beaucoup de persistance finale. Gros vin et gros plaisir. Ça ira loin.
Très Bien +/Excellent.
Oliv
Robe grenat foncé sans évolution.
Nez droit et concentré, sur les fruits noirs (myrtille) et les épices légères. L'ensemble semble tout jeune.
Bouche à la construction impeccable entre une matière puissance toute en plénitude et offrant un déroulé franc grâce à une belle acidité mûre parfaitement intégrée.
Les tanins encore bien présents sont de grande qualité et participent à lui donner du rythme et de l'allonge.
Finale enrobée, juteuse et sur une richesse qui semble parfaitement maitrisée, avec un grand potentiel.
Très bien.
Debriefing avec Jean-Marc Burgaud et Daniel Bouland
Enzo
Difficile de ressortir un top 3 dans un niveau d’ensemble que j’ai trouvé très élevé, avec juste 3 ou 4 bouteilles qui furent décevantes (hors ED).
1. Fleurie Chignard Les Moriers
2. Morgon Burgaud Les Charmes, Côtes de Brouilly Viornery VV et Morgon Bouland VV ex aequo
Oliv
Je ne sais pas si c'est la présence de Robert car c'était pas gagné. Mais miracle, j'ai survécu !
Et en toute franchise, même si j'ai frôlé la sortie de route et failli appeler le SAMU deux ou trois fois sous l'hilarité générale, je craignais de morfler plus que ça !
Allez savoir si le gamay, c’est pas comme le piment.
Les premières fois, on veut mourir car on croit qu’on avalé Satan.
Pis un jour, sans qu’on s’en rende compte, on ne peut plus s’en passer.
Donc premier bilan: zénitude absolue pour les possesseurs de 2009.
Globalement, ces vins m'ont tous semblé très jeunes, avec un considérable potentiel d'amélioration, que ce soit aromatiquement avec pas mal de vins discrets ou plus encore au niveau détente de texture où la majorité d'entre méritaient encore de polir et harmoniser leur puissance de constitution
Second bilan: c'est quand même sacrément passionnant d'écouter les discussions entre les ressentis des vignerons (dont carrément les créateurs de certains vins ) et les impressions de ceux qui les adorent (les vins ?) depuis des années.
Derrière le ton blagueur des réflexes entre bande d'apaches et les caisses rajoutées ici, j'espère très sincèrement qu'aucun des vignerons présents autour de la table n'aura pris pour un manque de respect ce qui s'avère souvent être une réalité de palais étayée par des dizaines de dégustation à l'aveugle entre nous.
On ne changera peut-être pas le sens des rayures sur le zèbre de nos goûts respectifs.
Mais on ne pourra pas m'accuser en tout cas de ne pas faire l’efforts d’essayer.
Et même si ça ne devait jamais arriver totalement, l'assurance que me restera toujours le plaisir de vivre entouré de cette bande d'amis géniaux capables de réunir autour de leur smala et d'une belle table garnie de nouveaux amis aussi géniaux qu'eux, sincèrement, ça n'a pas de prix !
C'est bon, Oliv, tu peux poser le flingue !
Mouais, ben le danger avec Dieu, des vignerons et des fanatiques, c'est que quand y'en a plus, y'en a encore...
Manquerait plus qu’Enzo marche sur l’eau, tiens !
On y retourne !
Oliv