La récolte 2013 des olives
Le dîner de gala
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[size=large]Une belle et fraîche journée s'achève alors que le soleil se couche lentement sur le Lubéron.
Les vendangeurs ont, semble-t-il, pas trop mal travaillé cette année, le rendement fixé par la direction a l'air atteint.
Les caisses d'olives sont soigneusement alignées dans le garage en attente d'être apportées au moulin pour y subir leur noble destinée.
Ce soir, on joue à guichets fermés, la Dream Team des Alamis sera sur le parquet !
Sylvie n'a pas raté son train, Monique et Robert sont d'une ponctualité à en obtenir fissa la nationalité suisse sans passer par la case groscompteenbanque, les Hooligans du Virage à Cochophobes ont, parait-il, signé un pacte de non agression, Fio porte avec élégance les stigmates de son cours de karaté avec des biscottes, l'Enzo affiche son plus beau sourire de Bebel avant la première, Monique et Al' turbinent en cuisine comme deux damnés de la poêle...
Du classique, quoi !
Comme toujours en ces lieux, il règne une atmosphère douce et chaleureuse rythmées par les éclats de rire et les accents chantants.
Un cri guttural et qui ne prête à aucune contestation nous parvient de la cuisine :
Chaud devant tout l'monde, à table !
Moi qui avais juste le palais en alerte et l'alarme à l’œil, le timing est parfait...
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Domaine Guffens-Heynen, Mâcon Pierreclos, Tri de Chavigne, 2010
Enzo
Nez élevé de vanille, de tourbe, finement grillé avec des notes d'arachide et un côté anisé à l'aération. Ça reste un nez pesant à ce stade.
La bouche possède une acidité très haute et quand bien même le vin possède un bel enrobage, on a l'impression d'un manque de fond que seul l'élevage soutient cette acidité gênante.
C'est beurré, ça ne manque pas d'ampleur mais la finale est assez courte et vive sur des notes citriques. Très décevant.
Assez Bien +.
Oliv
Robe très claire, sur le jaune paille.
Nez fin, mince, sur des senteurs un peu ternes d'anis et de de citron vert.
Attaque très citrique, tendue comme un arc et qui fait saliver. A ce stade, j'aime son côté énergique.
Mais le vin manque de chair pour éviter le déséquilibre et de complexité aromatique pour proposer un ensemble plus gourmand.
Finale stridente et un peu creuse.
Déception.
Domaine Labet, Côtes du Jura, Les Varrons, 2011
Enzo
Nez de vin "nature" sur la pomme verte, les agrumes, la poire et un côté fermentaire qui devient entêtant pour moi.
La bouche possède une amertume élevée ainsi qu'un degré d'alcool sensible et ça finit court en finale.
Un vin déséquilibré et pas assez protégé pour moi-même s'il n'est pas parti en sucette.
Assez Bien.
Oliv
Robe sur un doré léger.
Nez qui nous rejoue une vieille 5ème de Beethov', le genre pompompom qu'aurait trop traîné dans la corbeille avec des notes de levures qui tuent un ensemble plus floral et agrumes.
Bouche instable oscillant entre la rondeur et l'acidité et qui s'échoue sur un aigre doux pour le moins désagréable.
Les arômes sont mal définis et partent un peu dans tous les sens, jusqu'au côté obscur du pas net.
La finale est déséquilibrée, lourde et un peu âcre.
Je n'ai pas aimé du tout.
Sandre de l'étang, sauce safranée
Ce plat est un classique de la maison !
Quand on voit le niveau des nouveautés, imaginez celui des classiques...
La cuisson du sandre est incroyablement parfaite, la chair du poisson nacrée et douce fond littéralement dans la bouche.
Quant à la sauce, j'vais encore me faire quolibeter par le taulier mais c'est juste, comme d'habitude en ces lieux, un moment de bonheur ab-so-lu !
Domaine Jean François Coche Dury, Corton Charlemagne, 2000
Enzo
Nez très monolithique sur l'élevage réducteur de cacahuète, beurre rance et quelques notes d'agrumes.
Malgré une acidité haute, la bouche possède un bon équilibre sur les agrumes. C'est peu enrobé et salivant sur un volume correct. Bonne longueur sur les agrumes.
Déçu pas la bouche qui manque de puissance et de gras, surtout à la vue de l'étiquette à ce niveau d'appellation. Pas mal sans plus.
Bien +.
Oliv
Robe nettement dorée.
Même pas besoin de remuer mon verre plus de deux secondes que je me frotte déjà les mains !
Ces notes puissantes de sésame grillé, d'arachide, de pain grillé beurré, une pointe métallique ? Aucun doute, je vais pouvoir siffler les verres des cocophobes qui ne manqueront pas d'assumer leur bon dégoût avec la cohérence jamais démentie qu'on leur connait sur le sujet.
Bon, faut reconnaître que sur ce vin, le style réducteur de la maison ne fait pas dans la demie mesure, Jean François Coche est assis dans le verre et vous fait presque un coucou esquimau. Si on aime pas les belles réductions grillées, c'est sûr que ça risque de coincer. Ranafout', moi, j'adore !
La bouche est traçante, d'une grande délicatesse, sans grosse matière mais parfaitement tramée par une acidité d'école. Le vin est tonique, déroulant un joli corps délié jusque dans une finale salivante d'une parfaite fraicheur.
Un vin très facile, fin, énergique et droit.
Très bon !
Domaine Bonneau du Martray, Corton Charlemagne, 1991
Enzo
Le nez est bloqué au départ, terne sur des notes légumineuses, iodées. C'est seulement sur les fins de verres qu'il livrera une partition plus plaisante sur l'ananas, l'anis, la poire. C'est jeune.
La bouche possède du gras, de la rondeur et une tension qui arrivera seulement après une longue aération. C'est gourmand, anisé mais pas très long au départ. On sent un vin jeune et fermé. A la levée de la chaussette, on a failli tomber de notre chaise, le vin fait 15 ans de moins et surtout aurait à coup sur mérité 1 heure de carafe tant le verre que m'a donnée ma voisine s'était transfiguré. Je suis vraiment passé à côté à cause d'un manque d'aération mais j'avoue que pour avoir déjà bu ce vin, jamais je ne l'aurais carafé. Un vin au potentiel de garde énorme sur cette bouteille.
Bien ++ au départ, Très Bien + sur le verre de ma voisine J.
Oliv
Robe grisée claire, presque cristalline.
Nez terne, bloqué ou décédé, sur le citron vert et la pierre humide.
Bouche douce, au volume glycériné certain mais muette et totalement statique.
A ce stade, le Coche lui met la fessée et je commence à penser que ce vin est malheureusement en fin de vie.
Mais, car il y a un énorme mais, le retour sur le verre plusieurs dizaines de minutes plus tard révèle une belle endormie sortant de sa torpeur !
Incroyable comment le nez se désincarcère lentement mais sûrement, révélant du fruit là où il n'y avait que de l'eau, des senteurs anisées et florales délicates là où on ne sentait que de la pierre.
La bouche se détend et gagne encore plus que le nez en épaisseur et surtout en profondeur, offrant un volume à la fois concentré, large et puissant, avec une sucrosité légère mais qui s'avère tranchée par une acidité que je n'avais pas perçue du tout au début du repas.
La finale est pleine de matière, sur un impact indéniable qui tapisse tout le palais, bien moins salivant que le Coche mais plus en profondeur et en puissance, sur des goûts miellés et de praliné aux accents chablisiens.
Et je pense que nous n'avons qu'entre-aperçu le niveau de cette bouteille qui aurait sûrement mérité un après midi de carafe pour se détendre totalement.
Alors que
le 91 bu l'an dernier
était parfaitement à point et n'avait nécessité aucune préparation pour être apprécié !
Toujours rester modeste face au vin, toujours...
Grand (
quart de moment de) vin !
Tourte à la volaille et aux cèpes
Succulente tourte, aux goûts très fins, parfait compagnon de table pour les vins !
Domaine Jean Marc Burgaud, Morgon, Côte du Py, 2003
[size=x-small]Magnum[/size]
Enzo
Nez superbe sur le tabac, la pêche rôtie, les fruits exotiques, le jasmin, très floral, fumé aussi. Un nez explosif et baroque. Superbe.
La bouche est riche, salivante, de grand équilibre et possède une grosse matière. Il y a encore un peu de rugosité mais les notes de tabac et l'énorme fraîcheur rendent ce vin irrésistible jusque dans la longue finale salivante sur les agrumes. Toujours une tuerie ce vin. Surement l'un des tout grand 03 de la région.
Très Bien +/Excellent.
Oliv
Robe sombre avec un début d'évolution.
Nez superbe, baroque, sur des senteurs de sucre cuit, de mangue rôtie, de coulis de mûre, d'épices. C'est superbement évident, à la fois très mûr et pourtant frais et attirant. Je connais ce nez ?! A peine le temps que mon cerveau se connecte à la verticale chez Jean Marc que l'Enzo, dans une forme olympique ce week end, nous débaroule le pédigree du vin ! Malgré les dénégations des spécialistes autour de la table, il aura jusqu'au bout raison !
La bouche est charnue, pleine de jus, là encore réussissant l'exploit de la gourmandise due à une maturité géniale qui sait éviter la lourdeur du confit et à une grande acidité vivifiante.
La finale puissante et délicieuse est étirée par des tanins encore puissants qui me laissent à penser que ce vin à l'avenir devant lui.
Un vrai bonheur !
Domaine Dugat Py, Gevrey Chambertin, Coeur de Roy, 2001
Enzo
Nez animal, de musc, fourrure, d'épices, de cassis, c'est frais aussi.
La bouche est riche, très dense, brute à l'acidité haute, c'est presque violent.
C'est puissant aux tannins fermes et qui apporte peu de gourmandise à ce stade. Longueur finale correcte.
J'étais parti sur Bandol rustique, d'autres sur un Médoc, celui qui me trouve un pinot là-dessus, chapeau. Pas trop mon truc.
Bien +.
Oliv
Robe sur un bordeaux sombre.
Nez viril, sévère et mat, sur des notes de fruits noirs, de fourrure, une pointe de cuir frais et de viande.
La bouche est dure, d'une grande concentration et sur une acidité haute mais qui manque considérablement de finesse.
Les tanins un peu raides participent au côté strict et masculin.
La finale est littéralement rébarbative et n'apporte aucun plaisir.
Vin illisible pour moi.
Domaine Armand Rousseau, Gevrey Chambertin 1er Cru Clos St Jacques, 2004
Enzo
Nez très végétal (j'ai cru à une VE), floral, de menthe, assez monolithique sur le végétal.
La bouche est fraiche, juteuse, toujours végétale mais la douceur tactile, la rondeur et l'équilibre ne rendent pas le manque de maturité désagréable. Évidemment ça n'est pas très dense mais la finale est de longueur correcte et le vin se boit avec un vrai plaisir. Bien bon.
Bien ++/Très Bien.
Oliv
Robe claire, sur le rubis.
Nez très marqué par le végétal, sur le poivre vert, le lierre, de belles notes de framboises, de ronce. L'aération et le réchauffement révèle vite un petit côté terreux qui fait très 2004 alors qu'à l'ouverture, la complexité produite pouvait laisser penser à un vin non égrappé.
La bouche est en revanche très agréable, à la fois délicate par une jolie matière légère et douce et bien tenue par une acidité haute mais bien intégrée qui lui donne beaucoup d'énergie.
Les goûts sont purs, évidents, sur un ensemble marqué par le végétal mais dont le joli fruit épicé sait créer une aromatique avenante.
Finale gourmande et fraîche, assez fragile toutefois.
Un joli vin, parfait pour satisfaire un pdf après le Dugat Py.
Boeuf bourguignon, purée de courge au gingembre
A grands vins, plats simples sans froufrous superflus, voilà la clé fondamentale des accords réussis !
La pointe de gingembre vivifie d'une manière brillante la douceur de la courge.
Domaine Jean Jacques Confuron, Romanée Saint Vivant, 2001
Enzo
Ouahhh là y a de la finesse du pinot, car bien que le nez soit peu ouvert, on perçoit des jolies notes de cerise, de tabac, d'encens, de pot pourri, de ronce. Avec l'aération le nez devient superbe.
La bouche possède du gras, un volume important et beaucoup de suavité tactile. L'équilibre est idéal, c'est très élégant sur la rose avec une sensation de fraîcheur importante qui rend le vin aérien malgré sa structure encore certaine.
Très longue finale épicée. Magnifique vin encore jeune qui ira loin.
Très Bien +/Excellent.
Oliv
Robe grenat plutôt clair.
Nez fermé, sur de fines notes de fruits noirs et de tabac mais qui refusera d'en dire vraiment plus, même au réchauffement.
L'attaque en bouche signe immédiatement le grand vin. Le volume est absolument remarquable de tenue et de soyeux, le vin possède chair et profondeur sans jamais une seconde verser dans l'excès d'extraction ni de concentration.
Les tanins sont d'une qualité superlative et donnent à l'ensemble une très grande classe.
Malheureusement, l'aromatique reste très fermée en l'état, se refusant obstinément à offrir autre chose qu'un début de notes de roses et d'épices.
La finale est diabolique de précision et ne fait qu'accentuer ma frustration face à ce grand vin d'avenir.
Ce vin a tout pour être grandiose un jour !
A attendre encore.
Domaine Confuron Cotetidot, Clos de Vougeot, 1990
Enzo
Nez intense et fabuleux de ronce, de fumé, de boite à cigare, de rose ancienne, d'épices douces. Ça évolue beaucoup dans le verre ce qui rend le vin particulièrement complexe et envoûtant sur le thé, le jasmin, le lilas et un trait de vert qui rehausse l'ensemble. Génial.
La bouche est à la hauteur, on sent le vin à pleine maturité qui apporte toute son excellence. Le tactile est sublime, le vin est explosif et gras dans un gros volume d'ensemble. Plus fondu que le précédent, il parait moins dense mais son harmonie est parfaite.
La fraîcheur, l'élégance et un côté aérien procurent un plaisir intense. Très grande persistance finale sur les épices douces, le tabac. Grand vin à point.
Excellent.
Oliv
Robe d'un âge visiblement respectable, tuilée et translucide à l'extérieur du disque.
Nez brillant de complexité, génial de pureté, envoutant de précision !! Ah de djiou de nom de djiou, y'a que le vin pour sortir un truc pareil, compromis incroyable de parfums délicats, de notes de fruits frais et de senteurs plus évoluées, sur les épices, le tabac, la menthe séchée. Extraordinaire !
Le poids des ans pèsent plus sur la bouche que sur le nez. La matière délicate est d'une jolie douceur mais manque un peu de fond pour se relancer.
Sa texture de soie n'est pas exempte d'un tout petit creux, évident lorsque l'on regoûte la Saint Vivant.
Les goûts sont purs et très agréables, sur la framboise, le foin, le tabac.
Finale suave et fraîche, assez fragile toutefois.
Très beau vin.
Stilton, Mont d'Or, Ocelli chataigne, Testun dans le foin, Comtés 24 et 36 mois, Tomme du Montagnon
Heureusement que les autres n'avaient plus complètement faim !
De djiou, le pieeeeeeeeeeeed !
Stéphane Tissot, Arbois, Vin Jaune, 1999
[size=x-small]Marrant comme il a le stylo qui s'oxyde toujours à ce moment du repas, l'Enzo... [/size]
Oliv
Robe dorée.
Nez puissant, brutal et caricatural, sur la noix, le curry, de puissantes notes de cuir. En l'état, ça manque de pureté tellement c'est costaud.
Heureusement, la bouche est beaucoup plus cohérente, construite autour d'un équilibre remarquable entre une très belle matière douce aux beaux goûts épicés et surtout, une brillante acidité vertébrale qui rafraichit l'ensemble et lui donne tenue comme tonus.
La finale est énergique et d'une très grande persistance.
Un vin à attendre ou à préparer longuement pour détendre le nez.
Omelette norvégienne
Le classique de la maison où l'on aime les classiques !
Moulin Touchais, Côteaux du Layon, 1985
Enzo
Très joli nez de marmelade d'orange, de thé, de miel, d'abricot et de pain d'épice.
La bouche est douce, soutenue par une belle acidité, ça se goute tel un petit moelleux avec beaucoup de finesse et d'énergie en même temps. On garde la bouche fraiche car c'est long sur les agrumes et appelle à se resservir même en fin de repas. Très beau.
Très Bien +.
Oliv
Robe dorée.
Très beau nez, précis et fin, ouvert, sur des jolies senteurs d'abricot, d'agrumes confits, de thé. L'ensemble est complexe et très frais.
Grande attaque énergique grâce à une acidité remarquable qui lance la bouche, sur une liqueur légère et bien intégrée avec beaucoup de tonus.
L'aromatique est agréable, sur l'orange, l'abricot frais.
Finale d'une grande netteté, avec du fruit et étirée par de fins amers.
Un très beau vin !
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Quel repas fantastique !
Être invité chez Monique & Alain, c'est vivre la grandeur du classique, un concert symphonique avec le bonheur d'en apprécier chaque note.
L'exigence du chef d'orchestre et son impressionnante expérience du grand Art s'incarnent dans une cuisine toujours d'une grande justesse pour mettre les vins en valeur.
Allez au lit !
Je sens que certains vont dormir sur le dos ce soir...
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Oliv[/size]