Il est un des meilleurs garagistes du monde, le genre de mécano propriétaire d'une écurie de terroirs exceptionnels enviés de toute la planète et metteur en marché d'une cuvée ultime à faire pâlir les meilleures cylindrées de Bourgogne ou de Bordeaux.
Son histoire enseignée dans les meilleures universités est un parcours obligé dans les humanités : www.lapassionduvin.c...
Il aime à se qualifier de cuiviniste, grand maître queue du jus de raisin fer menteur à qui l'illustre maison Seb réserve ses meilleurs fûts, reconnu par ses pairs comme un gestionnaire pointu de la volatile issue de l'élevage en cocotte.
Amoureux de ses billes de caviar ampélographique dont chaque grain mériterait d'être serti sur une bague en platine, sa rareté fait s'affoler les cartes Gold des milliardaires de la planète qui sont prêts à offrir un Van Gogh ou leur club de foot pour espérer intégrer la liste d'attente des allocataires.
Lorsqu'il s'agit de déflorer un de ces miracles de la nature que seul le génie de l'homme sait transcender, le Vincent compulse alors son agenda en cuir de mammouth pour en tirer quelques heureux élus, des 4x4 de la dégustation tout terrain rodés aux jeux des étiquettes de prestige et donc à même d'apprécier le génie de sa production.
Anne a mis les grands plats dans les énormes afin que la tortore soit au niveau de la production de son homme.
Et c'est peu de dire qu'on a effectivement atteint le splendide, niveau remontage des crans de ceinture comme dans celui du détartrage gratuit du râtelier ce jour-là...
On passe à table ?
Champagne Michel Testulat, brut cuvée Thomas, 2014
Oliv
Robe jaune paille à peine teintée.
Joli nez franc et pur, sur des notes florales et d'amandes précises et gourmandes.
Bouche vivace, sur une acidité guillerette sans morsure bien chatouillée par une bulle délicate et agréable.
Si l'ensemble manque un peu de vinosité pour appeler de plus amples superlatifs, sans franchise et sa précision de goûts le rendent parfaitement agréable à boire en apéritif.
Très bien.
Vougeot
Le champagne n’est pas tout à fait conforme au souvenir que j’en avais lorsque je l’ai acheté. Je pense m’être trompé avec une cuvée pour laquelle j’ai eu un coup de cœur en novembre, un peu plus vineuse, plus oxydative, que la bouteille ouverte ce samedi. Pas grave !
Très délicat, tant dans son expression aromatique que dans sa structure. C’est un joli champagne d’apéritif, bien fait. J’ai aimé sa fine bulle, son fruit mûr et son dosage confortable.
Nous nous sommes d’ailleurs fait la remarque : à force de boire des extra brut ou des non-dosés, notre palais oublie le goût des champagnes dosés. Celui-ci reste néanmoins très équilibré et chacun s’est accordé sur la qualité du jus proposé. Un domaine à suivre.
Champagne Laurent Perrier, Brut LP
Oliv
Robe presque vert de gris et légèrement trouble, à la bulle qui disparait à peine le service effectué.
Nez très évolué (Gildas nous apprendra que la bouteille a au moins 30 ans), sur un compromis un peu poussiéreux (où certains voient du liège mais pas moi), quand se répondent des notes torréfiées et minérales, avec d'étonnantes senteurs mentholées.
La bouche est bien en vie, même si passée une attaque agréable par sa trame acide légère et un dosage qui enrobe bien l'ensemble, force est de constater que le vin ne tient pas la distance et s'évanouit dans une finale inexistence.
Pas si mal une fois qu'on connait son âge mais c'est quand même le premier que j'ai envie de boire.
Vougeot
(semi-aveugle pour moi car je savais que ce serait un champagne) un champagne d’une bonne trentaine d’années qui a divisé la table ; certains lui trouvant une trace de bouchon et d’autres, dont je fais partie, ne la percevant pas. Par contre, en bouche, on avait bien cette note de salpêtre, de cave humide, derrière un fruit patiné et une grosse note de miel. L’effervescence était parfaite.
Terminé le soir, ce vin n’avait pas la moindre trace de bouchon. La note de salpêtre s’est estompée au profit du miel et de la pomme chaude. J’ai bien aimé.
Tartare de poissons sauvages
Domaine Pattes Loup, Chablis 1er cru Butteaux, 2011
Oliv
Robe jaune paille très claire.
Nez qui semble plus ouvert et riche, sur le citron confit et le fruit de la passion, avec un végétal qui sauvignonne.
Bouche plus épaisse que Côte de Jouan, sur une construction différente mais pas forcément plus plaisante pour autant, sur des goûts d'encens et une acidité renfrognée qui se dissocie du vin et pèse sur la finale par une pointe de sécheresse.
Un peu plus confortable mais pas beaucoup de plaisir non plus.
Vougeot
Passage chez PICO. 2011 : pierre et feuille, mais pas ciseau.
Pas à l’aveugle, pour moi.
Sur le papier, cela s’annonçait alléchant. Dans le verre, par contre, ce Butteaux et cette Côte de Jouan n’ont pas franchement brillé. La faute, probablement, au millésime.
Le Butteaux offre un premier nez végétal. En bouche, la note de pois est présente et le vin apparaît un peu dissocié, avec une structure acide/aqueuse perturbante. Une sensation d’astringence ne le sert pas. Sur ce chablis, on est plus feuille que pierre.
Domaine Pattes Loup, Chablis 1er cru Côte de Jouan, 2011
Oliv
Robe assez nettement dorée.
Nez marqué par un végétal qui m'oriente de suite sur le millésime par cette verdeur gentiane qui s'enroule dans quelque chose de plus avenant, entre le citron et le cassis.
Bouche citrique, à la limite de la verdeur mais qui passerait encore si n'était une finale redoutablement amère qui confine à l'âcreté.
Pas fan.
Vougeot
La Côte de Jouan s’en sort un peu mieux, avec une note de silex frotté plus appétissante et une bouche un peu mieux équilibrée. Loin d’être charnu, sans grande tension non plus, il joue dans une partition plus conforme à l’idée qu’on se fait d’un chablis, mais sans emporter les suffrages. Tout juste le préférons-nous au premier.
Le lendemain midi, avec l’aération, les deux bouteilles ont accentué défauts et qualités. C’était mon seul 1er cru de PICO. Il me reste deux ou trois chablis 14 que je n’avais pas franchement bien goûté lors de l’ouverture de la première bouteille. Très honnêtement, les 1er crus de GAUTHERON, bien moins chers, n’ont pas à rougir…
Foie gras mi-cuit maison
Un vrai délice !
Clou Thou, Jurançon sec, cuvée Guilhouret, 2016
Oliv
Robe sur un léger doré.
Aaaaah mais là, ça renifle top !
Le nez propose un ensemble précis et remarquablement tourné entre senteurs finement exotiques (mangue, fruit de la passion) et un petit côté praliné qui apporte de la chaleur et de la complexité. Ca renifle furieusement le jurançon, cette affaire.
La bouche est délicieusement facile, sur une acidité motrice qui claque sur le palais et propulse une jolie matière franche. L'ensemble est précis et gourmand de goûts et concilie à la fois fraîcheur et volume.
La finale possède ce petit goût de reviens-y qui font les vins qui désoiffent.
Très bon !
Vougeot
Brillance et netteté !
Les deux vins ne sont pas bus à l’aveugle, pour moi.
Un vin, très pur, très lisible, absolument imparable. Toujours cette belle saveur exotique, une acidité confortable. Il s’est néanmoins fait un peu éteindre par le foie gras mi-cuit – il manquait un peu de sucre pour que l’accord fonctionne - et, surtout, par la bouteille que j’ai mise en face qui a cristallisé la discussion.
Domaine Beck-Hartweg, Vin d'Alsace Lieu-dit Bungertal, 2017
Oliv
Robe trouble et sur un côté anthracite douteux ! C'est suspect...
Ouch, bordel, au nez aussi, c'est suce pet ! Imaginez une vieille huître vaseuse qu'on aurait oubliée dans un jus de litchi... Comme dit Fred, ça sent le désodorisant pour les toilettes... mais après la grosse commission !
Pas besoin de vous dire qu'après une pareille entrée en matière, on y trempe les lèvres avec une certaine inquiétude.
Qui se justifie immédiate par un affreux jus déséquilibré entre sucrailleux et amertume.
On arrête les frais, c'est trop affreux pour s'acharner.
ED
Vougeot
L’idée était de proposer deux vins issus de régions productrices de foie gras. Mais l’alsace lieu-dit Bungertal de Florian BECK HARTWEG a cristallisé sur lui toute la discussion.
« Assemblage issu de sol gréso-volcanique, sec, style baroque, très complexe et riche en arômes, non filtré » nous indique la fiche technique. Mouais…
Cette bouteille, achetée au SVI, n’a convaincu personne. Nous lui avons tous trouvé des défauts ; surtout sur sa couleur très trouble, avec des levures ? des lies ? en suspension, une bouche « nature » franchement pas nette. Seul point positif, en ce qui me concerne, un nez litchi-rose-citron-poivre assez surprenant. Le vin « nature » dans ce qu’il a de plus incompréhensible. Les verres ont vite rejoint les crachoirs…
Il a la folie des génies dans le regard, vous trouvez pas ?
La Pialade, Côtes du Rhône, 2006
Oliv
Robe très claire et d'une évolution tuilée certaine.
Nez très discret, sur des notes qui m'évoquent furieusement la vendange entière, avec un végétal net qu'un certain manque de fruit ne compense pas. Je lui trouve également une petite pointe d'oxydation, sur la noix. Mais je suis pas à l'aveugle donc je trouve peut-être ce que je cherche de ce vin dont je ne savais pas trop quoi attendre après.
La bouche est plus agréable que le nez, malgré toujours ce fort marqueur de vendange entière (y'en a-t-il d'ailleurs ?), des notes de pamplemousse rose, sur un volume agréable et plein bien soutenu par une sympathique acidité.
Mais il lui manque de l'ampleur aromatique pour apporter plus de gourmandise.
La finale est correcte mais reste un peu austère.
Bien.
Mais j'aurais sûrement dû l'ouvrir plus tôt vu ce que m'a confié Vincent vis à vis du fond de bouteille qui s'exprimait mieux.
Vougeot
Je bois la Pialade à l’aveugle ; sachant néanmoins que c’est un 2006. Je me fais avoir par l’aromatique, la couleur et la structure. Le vin est fin, délicat, aérien. J’aime beaucoup. Face à mon vin, il ne démérite pas, loin de là. Je pense qu’on est en Bourgogne et Oliv répond négativement.
Demie-surprise à la levée de la chaussette.
Le lendemain midi, l’effet REYNAUD a joué à plein : le vin offre un nez complexe de thym, laurier, épices, fraise des bois, orange délicate. La bouche est du même acabit, toute en finesse et en suggestion. TOP, TOP, TOP.
Domaine Trapet, Chambertin, 2006
Oliv
Robe grenat clair sur une évolution saumonnée.
Beau nez très classique d'un pinot avec un peu d'âge, droit, assez froid, sur des notes de poivre blanc et un fruit encore présent qui commence à tirer sur les fleurs séchées et le pot pourri.
La bouche est honnête mais manque de chair et de jus, sur un côté un peu maigre qui peine à relancer une acidité agréable.
L'ensemble est léger et ne crée pas d'émotion particulière.
La finale est simplette et d'une certaine fluidité.
Quand j'annonce Gevrey village, je vois comme une larme qui pointe dans l'oeil du Vinvin !
La chaussette tombe et je comprends sa douleur...
Vougeot
Chez TRAPET, on rigole moins. De l’avis général, le vin est bon. Rien à dire. Il accompagne correctement le chevreuil, mais, en ce qui me concerne, il passe mal. C’est fin. Très fin. Trop fin.
En demi-corps, ce vin n’offre ni la puissance, ni le volume, ni la complexité qu’on attend d’un Chambertin. Ma femme l’apprécie. En ce qui me concerne, je suis déçu. Du Grand Cru, il n’en n’a ni l’étoffe, ni la classe.
Pierre, qui possède également cette bouteille, ne lui prédit pas un grand avenir dans sa cave…
Peut-être arriverait-il à s’imposer en face d’un tofu ?
AZ. Agricola I Paglieri di Alfredo E Luca Roagna, Barolo, Vigna Rionda, 2004
Oliv
Robe assez profonde mais marquée d'une évolution orangée certaine.
Beau nez sérieux et franc, au bouquet plein, sur des notes de cacao, d'épices douces, de laurier, de tabac. L'ensemble est masculin et d'une belle élégance.
Bouche racée d'un volume plein et dense porté par une belle acidité. L'ensemble est riche comme un vin du sud mais sans aucune lourdeur, avec à la fois de la mâche, une grande complexité aromatique et une structure qui s'étire et s'épand en bouche.
Finale puissante mais pas tabassée d'alcool ni de tannins et d'une belle persistance.
Très bien !
Vougeot
Bu à l’aveugle (je connais néanmoins le millésime), le Barolo offre un nez inconnu, à la fois fruité, floral et animal en dépit de plusieurs heures de carafe destinées à lui redonner de l’air. La bouche est soyeuse, équilibrée, mais sacrément puissante. En dépit de ce que je pense être une réduction tenace, c’est un très beau et très bon vin.
Castello di Velona, Brunello di Montalcino, 2004
Oliv
Robe très sombre, sur un bordeaux, avec du dépôt.
Nez très richement élevé, sur des notes coco banania qui pèsent sur les fruits noirs pourtant bien présents et m’écœurent un peu.
Bouche très bien construite et d'une grande jeunesse, sur une attaque crémeuse et douce qui virerait dans la lourdeur si n'était la présence d'une superbe acidité. L'aromatique toujours un peu Foire du Trône limite pour moi le plaisir produit mais force est de constater que dans un registre moderne, le vin est très bien fait, encore plus si l'on prend en compte qu'il a déjà 15 ans.
Finale généreuse et roborative, sur des tanins crémeux et d'une grande persistance.
A voir si la garde lui affine la taille. Car en l'état, le décolleté vous met les oreilles au chaud l'hiver !
Vougeot
En face, le Brunello tient son rang, mais ne fait pas dans la dentelle. Pour certains, il a conservé les stigmates de son élevage ; élevage que je ne perçois pas. L’aromatique et la bouche offrent une belle complexité, mais pas forcément la délicatesse habituellement rencontrée dans ces vins.
J’aime beaucoup.
Château de la Tour, Clos-Vougeot, 1971
Oliv
Robe sur un marron ancestral très clair et trouble, un peu inquiétant sur l'état du vin qui nous est servi.
Le nez est évolué mais encore vivant, sur une finesse un peu coupable mais pas morte pour autant, sur le thé, une pointe iodée et de café froid, un peu d'oxydation (bouillon de boeuf aussi).
La bouche propose en revanche un très joli jus d'une suavité délicate bien portée par une acidité agréable. L'ensemble est soyeux et doté d'une vraie structure, fragile mais pas faible pour autant, avec des goûts de tabac très agréables.
La finale est d'ailleurs tout sauf sénile et pour peu qu'on cherche à profiter de ce vin sans trop en exiger de fougue, force est de constater qu'il apporte plus de plaisir que le Chambertin de Trapet qui parait bien maigrelet à côté.
Bien+.
Vougeot
Le temps passe, la mémoire reste.
Un vin acheté 45 € en novembre 2012 à un particulier, que l’ami Vetshow avait eu la gentillesse de me ramener de Dijon. Je m’étais promis de le boire avec lui pour le remercier.
Bouteille décantée 24 heures avant ouverture. Niveau à 6 cm. Ouverture le samedi à 8 heures, petit pschitt de dépression à l’ouverture, bouchon totalement imbibé, cassé en plusieurs morceaux en dépit des précautions prises. La bouteille, très nette, est rebouchée jusqu’à son service, vers 13 h 30.
La couleur fraise à l’eau de la bouteille s’est vite oxydée, tirant vers le rouge brique/brun lors du service. Erreur de ma part. Voulant sentir si elle était ou non touchée par le TCA, je n’aurais pas dû l’ouvrir si tôt et, par là-même, lui redonner autant d’air…
Le premier nez, sur le pruneau, va vite s’élargir pour retrouver des notes de fruit un peu plus frais (cerise, groseille) et, surtout, de tabac blond, de foin sec. Un peu comprimée au départ, la bouche va prendre du volume tout au long de la dégustation jusqu’à retrouver un caractère très soyeux lorsque les verres seront quasiment vides. L’idée d’un grand cru ancien s’impose à chacun. Pierre me regarde en se marrant : il trouve très vite le cru, le millésime et la provenance.
Un très beau vin, émouvant, qui aura néanmoins été desservi par sa préparation.
Dimanche soir, le bouchon embaumait encore… A 45 € : super affaire. A 389, sur Idealwine, beaucoup moins.
Domaine Pierre Ménard, Anjou, Le Quart des Noëls, 2013
Oliv
Robe jaune paille.
Nez tout jeune et encore un peu foufou, avec un élevage intelligent qui s'exprime sur l'huile d'arachide et qui demande à s'intégrer dans un bel ensemble généreux et pur, sur l'aubépine et des notes exotiques (ananas). Pour résumer, ça cause !
Bouche pleine de charme, sur un équilibre gourmand et réussi entre une belle matière pleine d'une vraie densité et une superbe acidité bien mûre qui relance cette jolie vinosité.
La complexité et la pureté des goûts ajoutent encore du plaisir à cet ensemble remarquablement bien né et structuré.
Finale au déroulé plein et long, sur de fins amers très agréables.
Une superbe découverte !
Vougeot
Les vins ne sont pas bus à l’aveugle en ce qui me concerne.
L’anjou offre un nez et une bouche d’ananas fraichement pressé, avec un petit perlant qui le rend très séduisant. Un joli jus, très buvable. C’est très bon.
Domaine Bart, Bonnes-Mares, 2005
Oliv
Jolie robe grenat pas trop foncée avec un tout petit début d'évolution.
Nez assez serré, classique, sur les petits fruits rouges, le poivre blanc, un côté entre deux âges un peu comprimé.
Bouche remarquable de classe, sur une construction d'un impeccable équilibre entre matière suave et acidité structurelle. La qualité des tannins va de soie et participe au magnifique toucher de bouche de cette bouteille.
Ne lui manque qu'un peu de folie aromatique pour devenir redoutable.
Au vu de la qualité remarquable de la matière première vraiment digne du grand cru qu'il est, aucun doute que le meilleur est à venir.
Très bien.
Vougeot
Le Bonnes-Mares impose une puissance contenue. Beau nez de pinot, bouche volumineuse et soyeuse, il tient son rang. Sur l’époisse, c’est un vrai délice.
Bien qu’ouvert et déjà agréable à boire, chacun s’accorde sur le fait qu’il atteindra probablement sa maturité d’ici 6 à 10 ans. Du beau travail.
Domaine de la Pinte, Arbois Vin Jaune, 1986
Oliv
Robe dorée.
Nez assez puissant, sur une oxydation nette, sur la noix, des notes pâtissières chaudes de tarte à la noix de pécan, de financier avec également un côté vieux tiroir à épices.
Bouche riche et épaisse, sur une texture glycériné qu'une acidité en retrait peine à relancer, en tout cas à mon goût.
L'ensemble déroule une aromatique classique un peu monolithique et manque d'allant pour accélérer.
Finale lente, un peu pesante.
Bien.
Vincent me rappelle que j'ai déjà bu ce vin (que j'avais étrillé, il parait).
Merci pour avoir partagé ce moment précieux de ta vie d'amateur avec nous, Vincent !
Vougeot
Un vin qu’
Oliv avait mal goûté
lors de sa première et unique rencontre. D’où mon idée – sadique – de le remettre sur table.
C’est un honnête vin jaune, sans grande race en dépit de son âge avancé. Les saveurs sont nettes, la structure est bonne, mais il manque un peu de magie. Pas mal, sans plus. Un bon vin qui, sur le papier, devait faire des étincelles avec un comté 45 mois finalement plutôt décevant.
Ile flottante, caramel beurre salé
Clos Uroulat, Jurançon, 2011
Oliv
Robe vieil or.
Nez ouvert et franc, qui ne laisse pas de doute sur sa provenance, sur de belles notes exotiques, sur la mangue, les agrumes confits, le praliné. Ca vous hurle, bois-moi cette affaire là !
Bouche délicieusement facile, sur une acidité fraîche assez pointue et qui porte une liqueur légère, à la limite d'un équilibre demi sec.
Le vin goûte l'exotisme dans un ensemble gourmand pétri de buvabilité grâce à sa superbe acidité salivante.
Finale légère et sans grande tenue mais délicieusement facile.
Pas un grand vin mais un vin délicieux !
Vougeot
Les vins ne sont pas bus à l’aveugle en ce qui me concerne.
Le Clos Uroulat 2011 offre un fruit pétillant, joyeux, franc et net. C’est l’archétype du jurançon de bonne - très bonne ! - facture, sans l’acidité mordante qui caractérise parfois cette appellation. Superbe équilibre, fruit exotique pur et net : que demander de plus ? Vraiment très bon.
Camin Larredya, Jurançon, Au Capçéu, 2009
Oliv
Robe ambrée presque saumonée.
Nez plus riche que l'Uroulat même si une certaine filiation existe d'évidence, sur l'ananas confit, des notes de miel, de sucre cuit.
Bouche effectivement plus riche, avec une liqueur plus importante et un volume qui tapisse le palais.
L'acidité sauve l'ensemble de toute lourdeur mais rien à dire, c'est un autre style, plus en épaisse et en richesse.
La finale est agréable, sans ardeur de sucre et répond parfaitement à la délicieuse île flottante et notamment, la petite rapée de zeste de citron vert qui titille son aromatique.
Bien à très bien.
Vougeot
Au Capçeu 2009 est dans la même veine, mais avec un fruit plus patiné. Il diffère de son cadet par une note truffée commençant à s’imposer gentiment. L’équilibre est bon, la richesse un peu plus imposante, mais raisonnable.
C’est également très bon.
Quinta do Noval, Porto Tawny over 40 years
Oliv
Robe tuilée cuivrée très claire.
Nez complexe et puissant, sur le caramel au lait, la datte, la figue sèche, beaucoup de senteurs épicées mais aussi pas mal d'alcool.
Attaque à la puissance de feu digne d'un croiseur et ses flingues de concours ! Ouch, j'ai le pdf en surchauffe mais une fois passée la mandale anti fragile, force est de reconnaitre que sa sucrosité bien fondue mais surtout son énorme complexité aromatique apporte beaucoup de plaisir.
L'accord avec les orangettes maison d'Anne est littéralement fusionnel et le vin en sort apaisé, offrant une finale d'une persistance aromatique exceptionnelle
A siroter tranquillement au coin du feu avec du temps devant soi.
Plutôt très bien, pour une boisson d'hommes !
Vougeot
Le Quinta do Noval 40 ans est malheureusement servi un poil trop chaud. En dépit des délicates mignardises destinées à le sublimer, les 21,5° se font sentir. Il faut reconnaître que cela chauffe un peu. Je le trouve un peu moins classe, un peu moins brillant, que dans les versions précédentes. La structure est moins équilibrée et l’expression aromatique moins complexe. Même s’il reste très bon et que beaucoup d’entre-nous s’en contenteraient avec plaisir, je suis un poil déçu.
La couleur rouge à reflets acajou est hyper séduisante. Le nez offre une belle palette de fruits rouges compotés, pruneau, réglisse, café léger, chocolat, avec un trait oxydatif présent sans être marqué. C'est classe, mais... Toujours ce foutu alcool qui piquotte le blase...
L'attaque se fait sur le sucre, puis l'alcool arrive. La première saveur identifiable est l'amande amère. Vient ensuite le pruneau, puis le chocolat, les fruits secs grillés. Une fois ingéré, reste en bouche une formidable saveur de marmelade d'orange et, toujours, le chocolat, le pruneau, l'amande... Il y aurait 2 degrés de moins, ce vin serait im-pa-ra-ble. C'est très, très bon, mais moins bien que ce que j'ai bu il y a 10 ans.
Terminée une semaine plus tard, la bouteille n’avait pas bougé dans sa structure, mais s’est complexifiée en retrouvant un fruit un peu plus primaire se singularisant par de la cerise amarena.
En 2005, cette cuvée titrait 19,5°. En 2015, on avait 20,5°. En 2018 : 21,5°… A la vitesse à laquelle vont les choses, on boira bientôt nos portos dans des verres à cognac… Je me demande comment les Portugais vont pouvoir stabiliser cette augmentation des degrés...
Clos Rougeot 2015
Parce que les mots sont d'une abyssale pauvreté et que même Hugo ou Verlaine ne pourraient en rien espérer atteindre l'émotion de l'instant vécu ce jour là, je laisse la parole au propriétaire...
Admirez à la seconde 6 toute la typicité décapante qui fait la grandeur unique du terroir rougeotien
Les amis, quel pied !
Non seulement et comme de bien entendu en terre Haute Normande LPVienne, les énormes poilades, les bons mots brillants comme les saillies drolatiques ont irradié l'après-midi.
Mais aussi et peut-être surtout par le repas magnifique qui nous a été proposé par Anne et Vincent, d'un délice immédiat et sans affect depuis le premier amuse bouche jusqu'à la dernière mignardise.
Les bouteilles offertes par Vincent avaient pour la plupart et jusqu'à sa mémorable production personnelle chacune une histoire, une attente, une vie, de ces pépites d'amateurs qu'on regarde à chaque descente en cave et qu'on attend des années avant de décider un jour de les partager avec ceux qu'on aime.
La passion du vin dans ce qu'elle a de plus beau pour celui qui la reçoit, qu'importe l'étiquette.
Anne, Vinvin, les copains, un tout grand merci pour ce moment génial.
Vivement le suivant !
Oliv