Noël Gunthard, soirée Hotte à l'HN !
Champagne Jacquesson, Cuvée 734, Dégorgement tardif
Oliv
Robe jaune paille d'un doré léger.
Nez ouvert, complexe, sur la poire, les fleurs blanches et de nettes senteurs épicées.
Bouche ample, avec beaucoup de fruit, sur un beau volume large bien tenu par une acidité sans fermeté.
Très jolie bulle fine qui donne une touche tonique à ce bel ensemble bien mûr.
Finale agréable mais pas interminable.
Plutôt très bon.
Vougeot
Pour accompagner un lard de colonnata absolument divin, nos amis nous servent une 734 tardivement dégorgée. Autant j’ai été impitoyable avec 738, autant cette bouteille me plaît. J’ai aimé ce champagne très bien constitué, ayant de la classe et ce petit supplément d’âme qui éveille la curiosité et fait que l’on a envie de se resservir. Reste la question du prix. Cela a beau être très bon, je n’en n’achèterai pas.
Nem de langoustine & coquille Saint Jacques
Domaine Albert Boxler, Riesling Grand Cru Brand, 2007
Oliv
Robe jaune paille.
Nez franc et élégant de riesling bien né, parfait compromis de notes minérales et fruitées, quand le pétrole discute légèrement avec les fruits jaunes.
Bouche absolument remarquable de tenue et d'équilibre, sur une matière puissante et impactante parfaitement tranchée par une acidité qui l'est tout autant.
La présence sur le palais est celle des grands vins, alliant vinosité et gourmandise dans un ensemble à la classe évidente, sur des goûts francs et délicats finement exotiques et terpéniques.
Finale généreuse étirée par des amers magnifiques donnant un évident plaisir.
Splendide !
Vougeot
Ah ! Boxler ! Un producteur que l’on retrouve fréquemment sur les tables des membres de LPV ex-Haute-Normandie. Que dire de plus qu’Oliv n’ai pas dit ? Ce vin est magnifique de complexité, de structure et de lisibilité. J’ai adoré les notes terpéniques qu’il a dévoilé et amplifié tout au long de la dégustation. Entre une 734 RD et un Brand de Boxler, mon choix est fait.
Domaine Rapet, Corton Charlemagne, 2008
Oliv
Robe jaune paille.
Nez marqué d'un boisé très puissant, sur le caramel, la crème Nivea et qui écrase toute expression florale ou minérale qu'on peut percevoir derrière.
L'attaque est marquée d'une grande acidité et d'une puissance de constitution certaine mais là encore, l'élevage pèse de manière tellement écœurante qu'il est difficile de se faire plaisir.
Aromatique lourde, sur le caramel au lait et toujours un boisé massif.
Finale puissante d'une totale jeunesse.
A revoir pour savoir si la garde va fondre cet élevage prégnant en l'état.
Vougeot
C’est la première fois que je rencontre ce Grand Cru interprété par Rapet. J’en ai lu beaucoup de choses et, à vrai dire, j’étais impatient de le découvrir. Cette bouteille a souffert de la comparaison avec un monstre qui arrivera plus tard. Effectivement, comme l’a écrit Oliv, les notes d’élevage étaient présentes et masquaient un peu trop le jus. Je n’irai pas jusqu’à dire que cet élevage était écœurant, mais sa présence bien visible a gâché un peu le plaisir. Nous nous sommes tous posés la question de la direction dans laquelle le vin pouvait évoluer et il y a eu débat. Les uns disant que c’était mort, que les notes de caramel à la vanille resteraient, les autres que cela pouvait encore se fondre. Surprise à la découverte de l’étiquette. Cela reste tout de même joli vin en dépit de cet élevage « légèrement » rentre-dedans.
Turbot, choucroute au riesling
Maison Trimbach, Clos Ste Hune, 2002
Oliv
Robe assez claire, à peine dorée.
Un vin qui va s'exprimer en deux temps, gagnant lentement mais sûrement en présence et en expression au fur et à mesure de son aération et de son réchauffement dans le verre.
Premier nez serré, très classique, sur le pétrole, la menthe, de fines notes florales qui se libèrent et se décompriment pour révéler des senteurs plus exotiques d'une grande délicatesse et précision.
La bouche suit un parcours semblable, très sèche et acérée au service, à la limite de la morsure, elle gagne doucement en ampleur pour révéler alors un ensemble remarquable de droiture et de concision, sans la générosité et l'évidence du Boxler mais dotée d'une profondeur et d'une puissance contenue tout en verticalité qui la rende tout aussi délicieuse.
Finale brillante de fraicheur, d'impact et de persistance.
Superbe vin !
Vougeot
Retour en Alsace dans ce qu’elle peut produire de plus grand avec les 3 bouteilles qui vont suivre et pour lesquelles je n’ai pas pris de notes, préférant jouir de l’instant présent. Sainte Hune, Windsbühl… Windsbühl, Sainte Hune…
Difficile de départager ces deux vins tant ils sont complémentaires et différents, d’une précision à causer le suicide d’un horloger suisse. Nous sommes en face de deux superbes vins, représentant à mon sens l’archétype du grand riesling Alsacien. Nous sommes dans un jardin à la française. Tout est beau, ordonné, précis. Tout est bon. Mais le plus remarquable c’est qu’à côté de ces deux « monstres », Boxler ne démérite pas du tout. Bien au contraire. Ce qui me fait dire que face à 734 RD… Vous connaissez la suite.
Domaine Zind Humbrecht, Riesling Clos Windsbuhl, 2008
Robe sur un doré franc.
Nez riche et puissant, d'une évidente ampleur aromatique, sur le citron confit, le fruit de la passion mâtiné de senteurs minérales d'une grande complexité.
L'attaque en bouche est marquée d'un léger perlant mais surtout d'une grande puissance de constitution, sur une matière concentrée au volume puissant mais parfaitement mobilisée par une très belle acidité.
L'ensemble produit est remarquable de volume et de présence, sur une impression de richesse remarquablement maitrisée, autant sur la structure que sur l'aromatique d'ailleurs.
Finale magnifique de persistance, à la fois impactante et fraiche.
Superbe !
Le trio de rieslings est absolument phénoménal, chacun vin dans son style apportant un énorme plaisir ! (
Je ne peux qu’approuver Oliv sur ce point !
Ris de veau à la forestière
Domaine Coche Dury, Corton Charlemagne, 2004
Oliv
Robe jaune paille.
Nez agréable et délicat, sur une petite réduction grillée enrobée de senteurs florales et mentholées du plus bel effet.
Bouche à l'attaque puissante, d'une grande droiture et qui déroule un volume dense, très vertical toutefois construit autour d'une acidité effilée qui donne beaucoup de rythme au vin.
L'aromatique reste assez serrée, sur des notes florales qui ne se livrent pas totalement ce qui crée un petit effet d'austérité en bridant un peu l'envolée en bouche.
La finale est en revanche très longue, d'une remarquable présence salivante quoique presque brutale.
Très bien.
Vougeot
Eh voilà ! Encore une bouteille qui fait son petit effet. Le premier nez nous fait immédiatement partir en Bourgogne, mais si quelques voix annoncent timidement Coche, d’autres semblent plus circonspects. Est-ce un effet millésime, l’âge de la bouteille ? C’est très, très bon, bien plus lisible, fin que le Corton Charlemagne de Rapet, mais comme l’a écrit Oliv, l’austérité de cette bouteille n’est pas caractéristique du « style » Coche. D’où les hésitations et les discussions autour de la table. Cette bouteille déjà âgée fait néanmoins l’unanimité. Intemporel.
Domaine d'Auvenay, Meursault 1er cru Les Gouttes d'Or, 2004
Oliv
Robe sur un doré clair, plus teintée que le Coche.
Nez assez discret, serré, sur un ensemble finement réducteur qui s'exprime entre le végétal et la noisette grillée, l'aération forte dans le verre ramenant de jolies notes de fleurs blanches et minérales.
Bouche dense, généreuse et racée, sur une matière plus épaisse et confortable que le Charlemagne, au volume moelleux qui se pose bien sur la langue.
L'acidité très bien intégrée participe à donner de l'allonge à cette belle matière dans un effet de profondeur très agréable.
Avec la remontée en température, le vin gagne en précision aromatique, devenant plus floral que minéral.
Très joli finale ample et lisible, avec un peu moins de capacité de relance que le Coche toutefois.
Très bien.
Vougeot
J’étais resté sur une histoire d’amour un peu avortée lors de ma dernière rencontre avec l’Auxey-Duresses du Domaine d’Auvenay. Force est de constater que, cette fois-ci, j’ai été déçu que nos amours ne durent pas plus longtemps. Le terroir murisaltien s’exprime par un peu plus de moelleux par rapport au CC de Coche. Il y a également plus de largeur en bouche. C’est très, très bon et il est franchement difficile de départager ces deux bouteilles qui ont un style totalement différent. Mais, de mon côté, ayant une préférence pour les vins un peu cisterciens, je préfère le CC au Meursault.
Taaaaataaaaaaaaa !
Domaine Naudin-Ferrand, Bourgogne Hautes Côtes de Beaune, Orchis Mascula, 2005
Magnum
Oliv
Robe rubis marquée d'une légère évolution tuilée.
Nez assez serré, un peu austère, compromis de notes animales et iodées manquant un peu de fruit.
Changement de registre en bouche avec une structure tonique et fraiche, sans grande matière ni puissance mais d'une très bonne tenue.
L'ensemble est léger mais sans creux, porté par une belle acidité mûre et un volume avec du fond.
Les petits défauts du nez n'apparaissent pas en bouche qui s'expriment sur les fruits rouges mentholées, un petit côté groseille agréable.
La finale n'est pas très longue mais d'une franchise et buvabilité qui appellent à se resservir.
Un joli vin totalement à point.
Vougeot
Devant reprendre assez vite la route, je décidé de ne pas déguster ce vin.
Comm G B Burlotto, Barolo, Monvigliero, 2008
Oliv
Robe sur un pourpre bleuté.
Nez puissant, un peu brouillon, compromis de notes de gelées de fruits noirs et de végétal, entre le poivre vert et la feuille de cassis broyée.
Bouche au beau volume à l'attaque mais qui se resserre très vite autour d'une amertume qui lui font perdre en tenue et en plaisir.
Ensemble brouillon, oscillant entre une matière riche et glycérinée, une acidité haute et des tannins saillants sans parvenir à trouver une vraie cohérence.
Finale manquant de définition, ferme sans devenir sèche pour autant.
A revoir.
Vougeot
Rapidement dégusté, j’ai été surpris par l’énôôôôôôôôôrmité du nez. J’ai bien vite déchanté à la dégustation. Je n’ai pas vraiment aimé ce vin un peu brouillon, parfois too much, assez incompréhensible, finalement. Et puis il y avait surtout cette amertume en bouche qui, chez moi, conduit impitoyablement mon verre vers le crachoir.
Bourguignon de joues de boeuf, purée maison
Z'avez vu la taille du machin au dessus ?! Mais naaaaan, pas l'Séb, la cocotte !
Même vide, le machin pèse déjà un âne mort. Alors, imaginez plein...
Bon remarquez, ça vaut aussi pour certains membres de l'HN.........
A Homme et demi, Gamelle de Géant !
Et tant mieux car c'était bon.... mais booooooooooooon ! (
Mas Saint Louis, Châteauneuf du Pape, Les Arpents des Contrebandiers, 2012
Oliv
Robe grenat sombre, d'une jeunesse évidente.
Superbe nez franc et complexe, sur les fruits noirs frais, la cendre froide, de belles notes épicées (cardamome, poivre léger).
Belle bouche suave, à l'attaque charnue et au volume confortable sans excès de rondeur.
L'ensemble se resserre à compter du milieu de bouche autour de légers amers et d'une présence tannique de jeunesse qui doit encore se polir pour étirer le vin.
Sur le plat, le vin retrouve plus d'équilibre et lance une très jolie finale, au fruit agréable et d'une grande persistance.
De la belle ouvrage.
Et du potentiel !
Vougeot
De ce que je me souviens, j’ai beaucoup aimé ce Châteauneuf.
Château Rayas, Châteauneuf du Pape, 2002
Oliv
Robe très claire, rubis oeil de perdrix.
Nez complexe et fin, à la fois précis et charmeur, sur la confiture de fraise, les épices douces, un côté velouté très élégant.
Bouche d'une grande suavité, au toucher rond à la petite sucrosité gourmande qui le rend très facile.
Aromatique fruitée très agréable qui, ajoutée à une structure souple aux tanins soyeux et à une jolie acidité, créent un plaisir d'une totale évidence.
Très jolie finale au charme sudiste bien tempérée par une fraîcheur certaine.
Très bon !
Vougeot
C’est le 3e Rayas 2002 que je bois et je dois avouer que c’est la 3e fois que je prends mon pied avec ce millésime. Néanmoins, je lui trouve un peu moins de flamboyance que sur les deux bouteilles bues précédemment. Ceci dit, cela reste absolument magnifique de charme et d’équilibre. Oliv a parlé d’une petite sensation sucrée qui le rend « très facile » ; je ne peux qu’acquiescer. Vraiment très bon.
Domaine Pascal Cotat, Sancerre, La Grande Côte, 2007
Oliv
Robe jaune paille.
Curieux nez, très riche et opulent, sur des notes exotiques et pourtant végétales avec un côté savon un peu écœurant.
Bouche très compliquée à lire, oscillant entre une acidité très forte et une richesse de corps et de volume certaine.
Les goûts sont en revanche plus apaisés, sur la coquille d'huitre, la craie mêlée de notes miellées.
Finale puissante, d'une grande présence mais manquant de confort et de cohérence.
Peu de plaisir en l'état mais ce vin ne manquant de rien, je pense que l'âge lui rendra raison.
A revoir.
Vougeot
Pas de notes non plus pour ce vin que j’ai eu du mal à placer à Sancerre. Dans mon souvenir, il me semble que je n’ai pas été emballé.
Mon Compte-rendu s’arrête ici puisque, l’heure tournant, je n’ai pas dégusté les dernières bouteilles.
Au niveau vins, je garde de cette soirée la magnificence des trois riesling, l’austérité toute cistercienne du CC de Coche et le charme trop facile de Rayas.
Quant à ce que nous avons mangé, ce fut également extraordinaire. Les filets de turbots étaient divins. Avec la choucroute et les rieslings, le temps s’est suspendu.
Je souhaite à tous les LPViens de pouvoir goûter, un jour, au bourguignon de joue de bœuf patiemment mijoté par Pierre. Plus qu’un chef-d’œuvre en péril, c’est – n’ayons pas peur des mots - un monument caché de la gastronomie française.
Domaine Jean Bourdy, Côtes du Jura, Vin Jaune, 1990
Robe vieil or.
Nez classique mais un peu fatigué, sur les feuilles mortes, le curry, la cire avec un côté poussiéreux.
Bouche faible, à l'attaque lente et qui ne tient pas longtemps sur le palais, s'effondrant très rapidement pour ne présenter alors que des goûts d'oxydation.
Finale creuse, sans longueur.
Une bouteille en fin de vie.
Domaine Jean Macle, Château Chalon, 1995
Robe sur un doré franc.
Joli nez frais et élégant, compromis de notes classiques d'oxydation légères (fruits secs, curry) et de senteurs fruitées (pomme reinette) qui lui donne de la fraicheur.
Bouche aux antipodes du Bourdy, tonique, vivante, d'une grande générosité par son corps ample et ce beau rythme désaltérant apportée par une acidité structurelle remarquablement intégrée.
Les goûts sont nets et complexes et lancent une finale d'une grande persistance mais surtout à la capacité de reviens-y assez délectable.
Très bon !
Domaine Huet, Vouvray moelleux, Clos du Bourg 1ère Trie, 2002
Robe sur un doré franc aux légers reflets verts fluo.
Beau nez floral et gourmand, sur la pâte de coing, l'aubépine, la compote de boskoop.
Bouche remarquablement équilibrée entre une belle matière à la sucrosité sans lourdeur et une splendide acidité qui tranche parfaitement l'ensemble pour produire un vin frais, aérien et d'une grande complexité aromatique.
La finale est absolument délicieuse, d'une puissance modérée qui rend le vin profond et long, sans aucun point de saturation.
Superbe !
Domaine François Mossu, Côtes du Jura, Vin de Paille, 2009
Robe ambrée très teintée.
Nez puissant, riche, sur le miel, de complexes notes épicées et oxydatives qui enrobent les fruits blancs confits (abricot, melon).
Bouche à l'attaque immédiatement sirupeuse, d'une grande puissance de constitution à laquelle une acidité dantesque apporte trame et allonge.
L'ensemble est puissant, d'une richesse bien maitrisée qui lance une finale longue et très épicée.
Très joli vin, d'un grand classicisme.