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Douze vins pour neuf amateurs, vendredi 23 mars, Languedoc.

  • DaGau
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Grands soirs, petits matins, lendemains qui chantent, après seulement quelques jours je rassemble notes et souvenirs pour rédiger ce message, compte-rendu du dîner au Bistrot T ayant pour thématique les vins du Languedoc.
En ces temps de zaping médiatique, un clou chassant l'autre entre Coupat et Beltrame; permettez que je salue la mémoire de Marcelin Albert et Ernest Ferroul, et tous les "gueux" rassemblés comme un seul homme pour s'insurger il y a de cela 111 années contre ce mal des temps modernes encore indiscernable, démographie, alphabétisation (ça alors nos ancêtres lisaient la presse) surproduction et revers de croissance.
Et moi donc, vingt ans ou presque sans boire du Languedoc. Pas de retrouvailles avec le muscat de Saint Jean (vignoble d'altitude et A.O.C limitant les rendements à 30hl/ha) et avec les cuvées à prix quasi-coûtant de Pugibet, domaine de la Colombette. Et le domaine Bourdic donc. Bons vins, qui le sont toujours, bons, au jour d'aujourd'hui je suppose. Et demain alors!

La série des vins dégustés et appréciés à l'aveugle :

1 # La robe est jaune claire avec des reflets verts. Le nez est herbacé, floral et légèrement cireux. Le fruit est là, bien au sud. La tension est belle, bonne acidité, surtout fruité et souple. Un participant évoque les blancs du Rhône. Et oui.
'Cuvée secrète' Clairette du Languedoc 2016 Jean Claude Mas.
Bouchon marqué diam 3 "Mas Family". Un apport que je ressens comme plaisant et fort à propos pour apéritifs dinatoires. Vous chipotez? Buvez fraudeurs alors.

2 # La robe est d'un jaune soutenu, or. La bulle est présente et significative. Le nez est brioché et beurré, éphémère. En bouche le fruit se décline en pomme, biscuit, caramel. L'acidité reprend la structure. Certains le trouvent court en bouche, mais c'est peut être pour moi ce qui pose l'équilibre. Surprise à la lecture de l'étiquette.
'Vins Rares" Pinot noir 2006 Jean Claude Denois.
Une rondeur charmante résultante d'un vieillissement harmonieux semble-t-il.

3 # Robe dorée en jeunesse. Le nez est minéral, salin, certains parlent de marqueur soufré, de vin nature. En bouche le fruité est bon, fraîcheur et souplesse.
Avec en entrée un plat d'escargots au beurre aillé, le vin parait plus acide. A moins que la température de service trop fraîche dommage le fruit sur cet accord.
Domaine Mourgues du Grès. Pont du Gard. Terre d'Argence (IGP). (J'ai oublié de noter le millésime, à moins que plusieurs millésimes produisent cette cuvée).

4 # La robe est or claire. Le nez est floral pour un fruit assez chaleureux. En bouche une certaine rondeur agrémentée d'une pointe saline, un peu comme un cailloux gorgé de soleil (bon là je pousse un peu, mais c'est evocatif). A l'aération en l'attendant un peu le vin s'affine sur cet équilibre.
'La Rupture' Sauvignon 2015, Vin de France, Turner Pageot.

5 # Robe or modérément claire. Le nez est chaud et souple avec une pointe de vernis pas désagréable. En bouche de la souplesse mesurée, c'est très gourmand et équilibré.
Mas de Daumas Gassac (blanc) 2015
Le vin est à son meilleur sur les deux premières années après la mise en bouteille pour le fruité, puis après sept ans et plus de garde pour une évolution positive. Des arômes oxydatifs peuvent prendre le pas sur l'ensemble entre trois et six ans de garde. Assemblage de petit manseng, viognier, chenin, chardonnay et divers hybrides. Parallèle avec les vins d'Alain Chabanon.

6 # Robe rouge soutenu. Le nez conjugue fruits rouges et garrigue. En bouche le fruit est là, gourmand.
'L'Or des Schistes' Saint Chinian 2012 Domaine de Clairac.
C'est du rouge (déjà) sérieux. Pas seulement friand mais avant tout un très bon vin.


(Certains semblent encore causer vins blancs et incongrûment vermouth et Ian Fleming. Il est vrai que j'espérais une Blanquette de Limoux qui ne sera pas au rendez vous. Et toujours des pensées champenoises. Passons.)


7 # Robe dense, rouge carmin. Nez fruité et épicé. On goûte. "Un peu d'élevage" dixit le premier à y aller de son commentaire. Pour moi c'est bien affirmé et tout ce qu'il y a de positif. Bois vanillé, bois toast, brûlerie cacao. Un convive ose "carambar". En tout cas du caractère et pas de la caricature. J'apprécie ce vin avec un fruit qui prend plus de mordant servi frais pour donner toute sa vivacité et sa fraîcheur.
Domaine de l'Hortus, Pic Saint Loup, 2012.

8 # Encore une robe rouge sombre. Au nez un joli fruit, sur le cassis. En bouche pas de vivacité annoncée, c'est confituré, avec une touche d'amertume. Je cherche à définir mieux l'impression ressentie. On parle de bouquet de pruneau, de cerise. Du corps et de la richesse assurément. Bel assemblage de syrah et grenache avec un peu de cabernet.
Les Creisses, Vin de Pays d'Oc (IGP) 2012 Philippe Chesnelong (Valbos_ Herault).

9 # Robe rouge purpurine bien colorée, une certaine transparence. Le nez est peu expressif. En bouche c'est autre chose, un fruit fin et complexe qui séduit, aérien comme un bon pinot noir. Si qualitatif qu'il peut se passer du qualificatif 'sur la fraîcheur'.
"Galibaou du Russe" Terrasses du Larzac, 2012 Vaïsse.
Aéré épaulé, mais peut être insuffisamment selon le convive qui l'apporte. Un vin présent comme référence et valeur sûre de la région dans la sélection de quelques (bons) cavistes parisiens. Eh bien oui.

10 # Robe rouge très dense. Nez fruits rouges. En bouche c'est gourmand de bons fruits avec la touche de caractère donnée par une pointe terreuse, sous bois. "Y a un peu d'alcool" déclare l'un des convives. Sûr qu'il y a du vrai dans cette assertion rapport à la persistance qualitative du Vaïsse. Mais c'est le sud aussi le Languedoc. Pour moi fruit et longueur sont bien là. La critique peut appuyer sur la touche d'amertume, la rafle perceptible, une forme d'austérité. Néanmoins (très) loin pour moi de prendre le pas sur le plaisir du fruit (en force et en chaleur, mais cela surtout en contraste par rapport au précédant vin). Assemblage syrah, et cinquièmes de mourvèdre, grenache (et non c'est du carignan!).
"Antonin et Louis" Terrasses du Larzac 2013 Mas de la Seranne.

11 # Robe rouge ambrée (et pas maronée). Nez de fruits rouges, trait lacté et agrumes, orangé. Le vin doux naturel, le muté s'annonce. En bouche le corps ne fait pas défaut même si plus léger que ce que le nez évoque. Joli fruité de gelée de fruits rouges (mûre, framboise). Magnifique texture, c'est onctueux, comme un miel d'une très belle finesse pour une douceur nectar.
La Grange de Quatre Sous Vin de France Bu N'Daw. Assignan (34360).
Et ce vin a pour seul cépage la petite arvine, qu'on se le dise!

12 # Robe rouge tuilée. Le nez est sur la cerise, kirsch, alcool muté. En bouche on y est bien pour le coup. Rancio mais sauvegardé par de la fraîcheur. Cuir, oxydé sans excès. Un fruit bien accordé au cuir. Un vin qui sollicite fromages et desserts en force et en variété. Ma meringue au coulis de cassis manque de poids (et littéralement de volume) mais j'apprécie autant que faire se peut.
Riveyrac Rivesaltes 1975.
On sort un peu du thème là mais il s'agit d'un plan B, pour l'anecdote la bouteille (languedocienne, elle) initialement prévue a connu le fatal accident : laissée libre de bouchon pour aération un fumeur mégot à la main passait par là en quête d'un cendrier improvisé... et c'est le drame (façon Clare Quilty Peter Sellers dans le prologue de l'adaptation de Nabokov Lolita par Kubrick).
Parait il que 47, 66 et 82 c'est pas mal non plus. Pour moi, encore un beau vin (du niveau d'un Porto de légende) mais qui lui encore pâlit des qualités du précédant servi contrasté et comparé. Je crois bien que c'est le tout premier vin du Roussillon que je bois et j'apprécie bien.


Excellente série de très bons vins. Je m'étais toujours refusé à acheter un Larzac en parisien. Maintenant plus d'excuse pour ignorer de bons vins. Entre autres. N'hesitez pas à causer ou imager, ne serait-ce que pour ce terre d'Argence dont le millésime m'échappe. Et tout ce que vous appréciez du Languedoc sans y avoir trouvé place pour la série partagée ce soir là.
26 Mar 2018 22:22 #1

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Il y a aussi le millésime de Bu N'daw qui t'échappe. Je suppose que c'est un 2006, seule année "récente" où un liquoreux de Petite Arvine a été commercialisé. Ce n'est ni un muté ni un vin doux naturel, mais un vin naturellement doux. Je suis un peu étonné de la couleur rouge mentionnée. Par contre, ambrée, oui.

Eric
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27 Mar 2018 06:39 #2

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Eric a raison la robe était ambrée, pas rouge, enfin du peu que je me souvienne :D
Et il s'agit bien d'un 2006. C'était très bon ! Pour le coup le Riveyrac était vraiment rouge, d'une jeunesse insolente...

Terre d'Argence c'était en 15. Pas été emballé pour ma part, j'avais largement préféré leurs rouges l'année dernière (sur 14).
Je ne commenterai pas l'anecdote du plan B, qui m'a forcé à sortir du thème précipitamment et sans même m'en rendre compte...

Une bien belle soirée en tout cas. RDV à la prochaine en Roussillon :)
27 Mar 2018 22:23 #3

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