Mini-dégustation à la (re)découverte du Cinsault
Cela fait environ 5 ans que je m’intéresse au vin, mais j’ai dans mon entourage deux bons amis qui, eux, s’intéressent au vin depuis bien plus longtemps et qui sont membre de 2 clubs de dégustation. Pour l’un de ces deux clubs, je reçois régulièrement l’invitation aux soirées de dégustation depuis un peu moins d’un an (pour des raisons diverses, je n’y ai finalement participé qu’une fois jusqu’à présent).
Le membre du club qui devait présenter des vins hier s’était désisté il y a déjà quelques jours. Après un petit temps de réflexion, je me suis proposé pour le suppléer.
Bon, entre-temps congé de l’Ascension aidant, les défections furent nombreuses et nous nous sommes finalement retrouvés à cinq (sots) !
Peu importe, mais le format de la dégustation a été revu à la baisse (en termes de nombre de vins proposés).
Pour le thème, j’ai donc jeté mon dévolu sur le Cinsault, me doutant que ce thème n’avait sans doute pas encore été abordé.
Vin n°1
Robe d’un joli rouge cerise.
Nez sur la cerise, le pruneau, un peu de vanille, quelques épices douces
Bouche : attaque sur l’acidulé du fruit (cerise, framboise, raisin), bouche souple. Petite chaleur et finale sur l’amertume (ressentie de façon plus ou moins aiguë par les différents dégustateurs).
Mon appréciation : vin facile, souple, mais sans grande personnalité,
13/20.
Appréciation des autres dégustateurs : tout le monde a mis
12/20.
Il s’agit de :
Le Cinsault 2017, Château Fontvert, Vin de France
Vin n°2
Robe un peu plus sombre que le précédent, aux reflets pourpres
Nez : à fond sur l’orange sanguine, un peu d’olive aussi, fruits noirs, légèrement animal
En
bouche : on retrouve l’orange sanguine, les fruits noirs, de l’encre, la mine de crayon, un peu de réglisse. Les tanins sont souples, voire un peu crémeux. Fine acidité et légère amertume en fin de bouche. J’aime bien.
Ma cote :
15/20.
Cote moyenne des 4 autres dégustateurs :
14/20.
Il s’agit de :
Mas des Chimères, l’Oeillade 2016, IGP Coteaux du Salagou
Vin n°3
Bouchon très friable : j’ai eu énormément de peine à l’extraire et n’ai pas pu éviter que quelques morceaux ne tombent dans le vin.
Robe : grenat sombre.
Nez : cerise à l’eau de vie, un peu de cannelle, sensation de bois aussi
Bouche : assez puissante (peut-être bien la plus puissante de la soirée), amertume assez forte au départ qui s’estompera un peu par la suite. Acidité en finale, qui rafraîchit quelque peu l’ensemble. Bonne matière sur les fruits noirs, avec un côté salin et cacaoté en finale.
Ma cote :
14/20.
Cote moyenne des autres dégustateurs :
14/20.
Il s’agit de :
Les Servières 2014, IGP Pays d’Hérault, par Alain & Laure Robert, vinifié et mis en bouteille par Sylvain Fadat (Domaine d’Aupilhac)
Vin n°4
Robe : couleur cerise noire, assez dense
Nez agréable, assez franc, sur les fruits noirs avec quelques notes lactées.
Bouche : fruitée (fruits noirs), épices (plus ou moins douces), une légère amertume. Le vin est dynamisé par une certaine tension, allant de pair avec une belle souplesse. Mais une petite chaleur en finale.
Ma cote :
14,5/20.
Cote moyenne des autres dégustateurs :
14/20.
Il s’agit de :
Domaine De Mena, Wabi-Sabi 2016, Vin de France
Vin n°5
Robe : plus claire que les autres, couleur rouge framboise.
Nez fin et frais de Pinot Noir.
Bouche : plus fraîche que les vins précédents, style beaucoup plus fin, presque évanescent. Sur les fruits rouges frais (cerise, framboise), joli acidulé.
Un joli vin fin et frais, légèrement évolué.
Ma cote :
15/20.
Cote moyenne des autres dégustateurs :
14,5/20.
Il s’agit de :
La Traversée, Cinsault 2014, Vin de France
Vin n°6
Robe : à nouveau une robe de Pinot Noir, assez translucide, mais dans des tons grenats et faisant peut-être plus évolué que le vin précédent.
Nez : très charmeur sur la fraise écrasée, la framboise, un peu aux allures de grenadine, avec toutefois aussi une touche d’encaustique.
Bouche : on retrouve la finesse de la cuvée, ce côté bourguignon mais avec en toile de fond une petite chaleur qui rappelle qu’on est dans le sud ; cerise, rose fanée, réglisse, cuir, cacao. Un de mes acolytes du soir (dont je me fie au jugement) lui trouve déjà quelques arômes tertiaires et semble penser que la cuvée est à boire sans trop tarder.
Ma cote :
15,5/20.
Cote des autres dégustateurs : schisme évident entre les 2 dégustatrices (chacune ayant un coup de cœur pour la cuvée avec un 16/20) et les 2 dégustateurs (tous les deux lui donnent un impitoyable 13,5/20 !).
Il s'agit de :
La Terrasse d'Elise, Pradel 2013, Vin de Pays de l'Hérault
Conclusion : finalement, le cépage n’aura été trouvé qu’à la toute fin (Il avait été précisé dès le 1er vin qu’il fallait essayer de reconnaître LE cépage). Jusqu’au 4ème vin inclus, c’étaient plutôt le Mourvèdre et le Grenache qui tenaient la corde (avec le Pinot Noir en embuscade). Bravo à Michel et à Sam d’avoir rectifié le tir sur la fin.
Puisque je suis dans une phase de retour à premières amours (œnologiques, s’entend) languedociennes, j’avais envie de mettre à l’honneur ce cépage ... même s'il y a un rhodanien dans le tas !
Fred