Merci Fred pour ce premier compte rendu de cette belle soirée.
Merci aussi au Bistrot de Benoit pour son accueil, sa cuisine toujours aussi plaisante, et sa contribution exceptionnelle à cette soirée avec l'apport du plus vieux vin de la série, et quel vin...
J'ajoute mes quelques notes de dégustation, et quelques informations sur les flacons déviants ou déficients de la soirée.
Weingut Jos Christoffel JR. - Wehlener Sonnenuhr - Riesling Auslese 1995
Pétrolant d'emblée, avec des notes de citron, de coing, de silex et de truffe blanche.
La bouche est tendre et saline, raisonnablement sucrée, et avec une magnifique acidité dynamisant le vin, rappelant effectivement des bonbons au miel et citron. Ce vin frais délicat se boit avec une redoutable facilité... Belle finale, plutôt longue.
J'aime beaucoup, je pourrai tellement facilement en enchainer les verres...
Maison Bollinger - Champagne brut Grande Année 2000
Nez très expressif sur la frangipane, les fruits secs, la pomme cuite, avec ce trait pré-oxydatif qui caractérise pour moi certains grands Champagnes.
L'attaque en bouche est nette, ferme, avec de beaux amers et beaucoup de vinosité. C'est ample, classieux, généreux, parfaitement équilibré. Très belle finale sur des notes de craie mouillée.
Excellent.
Domaine Buisson-Battault - Meursault 1er cru Goutte d'Or 1985
À l'ouverture, (c'était un de mes apports), je ne donnais pas cher de ce vin. 5 ou 6 cm sous le bouchon, bouchon qui n'a pas résisté à la plus minime pression et est directement tombé dans le vin. À ce moment là le vin me semble parfaitement imbuvable, oxydé et dissocié. Je le proposerai quand même à la dégustation, sait-on jamais…
Une demi-heure plus tard, le vin a déjà changé.
La robe est d'un jaune tirant vers le orange. Le nez se présente sur des notes très marquées de champignons, d'infusions, de foin. C'est curieux, mais pas désagréable du tout...
La bouche se présente mieux que précédemment, comme si elle s'était "rassemblée". C'est assez ample, avec pas mal de chair, une certaine minéralité, présentant en finale des notes agréables de pommes et de champignons.
De beaux moments autour de ce flacon, certes très âgé, trop au goût de certains, et très particulier, mais qui m'a également beaucoup touché. Le vin a continué d'évoluer de manière assez spectaculaire durant la suite de la soirée.
Domaine Gigou - Jasnières Clos St Jacques 2003
Gros TCA hélas. Plongeant quand même mes lèvres dans le verre, je rencontre un jus demi-sec, salin, avec une acidité dissociée. Pas d'intérêt d'aller plus loin, c'est vraiment mort… Dommage, j'avais déjà bu ce vin avec plus de bonheur.
Domaine aux Moines - Savennières Roche aux Moines 1999
Nez assez marqué sur l'encaustique et les fruits secs, un trait de pomme (un peu blette), de coing et de cédrat confit.
Le vin est très sec en bouche alors que le nez faisait attendre plus de tendreté. Cela manque un peu de gourmandise, souffrant sans doute de passer après le Meursault. La finale est un peu végétale, poivrée et citronnée.
À revoir. Pas beaucoup de plaisir sur ce flacon que j'ai trouvé très austère. (Personnellement c'est une AOC dont j'aime assez souvent les vins).
Domaine Peyre Rose - Coteaux du Languedoc Clos des Cistes 2004.
Vin très dense, en couleur comme au nez. Un peu de sueur animale au départ qui s'estompe rapidement pour laisser place à de l'olive noire, de la garrigue, des fraises écrasées, des fruits noirs, des notes de réglisse… Tout cela est riche et très attrayant.
La bouche est ample et puissante, très charnue, avec un parfait équilibre apporté par une fraîcheur croquante de fruits. Les tanins sont bien présents et encadrent l'ensemble
brillamment. Cela semble encore bien, jeune mais se boit avec grand plaisir tant ce vin présente de classe, d'élégance, de suavité. Magnifique finale très longue sur des notes de chocolat en poudre type "Van Houten".
Excellent, un tout grand du Languedoc.
(Certes, on est un peu limite pour ce qui est de la thématique de la soirée…)
Château Fombrauge - St Émilion GC 2005
Nez très élégant, fruits noirs (cassis spécialement), épices douces, tout cela joliment emballé dans un bel élevage qui me semble classique du bordelais.
Bouche puissante et plutôt tannique, bien charnue, présentant une certaine gourmandise. Belle finale longue où l'on recroise du poivre, du chocolat et des notes de cassis.
Très bien, un peu jeune néanmoins à mon goût.
Château le Prieuré - Pomerol 2001
Nez qui semble plus âgé, un peu terreux et caillouteux, assez marqué de poivron, avec quelques notes d'élevage en tout arrière plan.
La bouche est fruitée et saline, salivante et fraîche, aux tanins bien fondus. C'est élégant et assez délicat, avec des notes fumées et un peu végétales en finale.
Un bon vin à bonne maturité.
André et Mireille Tissot - Arbois Poulsard 1986
Léger TCA. Des notes d'infusion de menthe. Le vin semble usé, il est visiblement trop tard…
Château Cabrières - Châteauneuf du Pape 1981
Certains ressentent un léger TCA sur ce flacon, dont moi même, impression qui n'est pas partagée par tous. Je note une touche poussiéreuse, des pruneaux à l'eau de vie. La bouche est charnue, mais un peu dissociée, avec une finale entre chocolat et eau de vie.
Ce vin me semble avoir du plomb dans l'aile.
Bernard Gripa - St Joseph 1979
Une heure avant le service, son contributeur me l'avait fait goûter rapidement. J'avais alors eu l'impression d'une jolie arômatique, mais avec beaucoup d'acidité en bouche. Une heure plus tard, il ne restait plus que les notes acétiques…
Aucun doute, le vin est mort et partira dès ce soir au vinaigre…
Château La Reyne - Cahors 1976
Contribution exceptionnelle du patron du restaurant qui nous l'a sorti de la cave en apprenant notre thématique de soirée.
Joli nez assez complexe entre fruits rouges (framboise), fleurs séchées, fourrure, fumée, épices douces. La bouche est croquante, fraîche et acidulée, une impression de jus de fruits rouges, complètement fondue et intégrée. C'est vraiment agréable à boire, appétissant. Le vin semble en pleine forme, on ne lui donnerait pas son âge. Belle finale de longueur moyenne sur des notes de fleurs séchées, de framboises.
Un très bon moment sur ce flacon. Ah cette capacité de vieillissement du malbec !
Domaine Chalandard - Chäteau-Chalon 1996
Pour ceux qui connaissent la Vulnéraire, petit millepertuis que l'on ramasse en Chartreuse utilisé en infusion ou dans l'alcool, ce nez en est une copie presque conforme. Entre curry, réglisse et noix, avec un trait végétal. J'adore, je pourrai rester là à humer ce verre...
La bouche est saline et minérale, caillouteuse, avec une fine acidité. C'est très sapide, se glisse partout sans envahir, sans lourdeur, tout en délicatesse. Finale très longue, relevée de touches de poivre blanc.
J'aime beaucoup, c'est effectivement un Jaune de grande finesse.
Clos Haut Peyraguey - Sauternes 2005
Nez pâtissier, brioche grillée, avec de belles notes de rancio et de fruits secs. Fred évoque le safran, je suis d'accord.
La bouche est bien charnue, on croque dans les fruits exotiques, de la mangue. Pas d'impression d'excès de sucres, avec un équilibre reposant plus sur de jolis amers que sur l'acidité peu présente dans ce vin. C'est velouté, très tactile, très long en bouche.
Excellent.
Merci à tous pour cette belle soirée.