Mon petit périple grec...
Notre séjour débute par l'île de Santorin, l'occasion de constater ce que tout le monde nous en a dit; c'est magnifique !
Mais aussi l'occasion de découvrir les vins de cette île volcanique à la reconnaissance internationale. Plusieurs boutiques de Fira proposent un choix plus ou moins large de vins de l'île ma sélection se porte sur :
Gavalas Winery, Santorini, 2017
100% Assyrtiko
21,50 € caviste
Robe légèrement paille
Le nez est grillé, senteurs de basse mer (réduction?), note minérale et une légère pointe citronnée. C'est moyennement intense
La bouche possède une attaque fraîche, une vive amertume débarque pour porter ce vin vers une finale saline minérale et persistantes sur les amers. En milieu de bouche, on croit que ça va chauffer mais non, la tension est là pour l'éviter. Cependant les amers sont quand même trop prononcés pour moi. Difficile à boire pour lui-même il faut manger avec. Accord intéressant avec des Kalamata, feta et huile d'olive.
Estate Argyros, Santorini, 2016
100% Assyrtiko
21,70 € caviste
La robe est très pâle
Le nez est discret, frais, minéral.
La bouche est traçante et droite, elle donne une impression crayeuse, la finale est saline et minérale, aux amers fins portants. L'ensemble est équilibré et me séduit notamment par sa structure, j'aurais aimé une aromatique un peu plus ouverte.
Le vin n'a pas bougé sur 3 jours.
Domaine Sigalas Santorini, Barrel (2017?)
100% Assyrtiko
bu au restaurant, servi très frais au verre
La robe est paille,
Le nez est agréable, citronné associé à des notes fumées discrètes.
La bouche est tonique, tendue par une acidité citrique présente de bout en bout, la finale se fait crayeuse.
Le réchauffement l'équilibre, les notes fumées augmentent et m'évoquent le whisky, l'acidité se fait moins agressive et la finale est fumée. C'est élevé certes, mais c'est joliment fait
Nous avons eu l'occasion de réaliser une dégustation au Domaine Hatzidakis, profitant d'une après midi maussade/pluvieuse pour réaliser une activité en intérieur. En réalité ce fut moins simple, les bus locaux ne déposent pas à proximité du domaine; il faut donc marcher.
Pour l'anecdote souvenir ; un aiguillage érroné au terminal nous a fait prendre le mauvais bus. Débarqué au milieu de nulle part ou presque, un grec très sympathique s'est gentiment proposé de nous conduire en 4x4 jusqu'au domaine.Adorable !
Arrivée au caveau, on nous propose une dégustation payante
compter 14 € par personne. Les personnes qui nous accueillent sont agréables et distraient même les minus pour que les grands puissent déguster. Les explications sont succinctes.
Hatzidakis Winery
Aidani, IGP Cyclades, 2017
100% Aidani
La robe est pâle
Le nez est moyennement intense sur les fruits blancs et jaunes comme la pêche et l'abricot.
La bouche est vive, amère, alcooleuse et peu aromatique.
Pas emballé
Familia, Santorini, 2018
100% Assyrtiko
Robe pâle
Le nez offre des fruits blancs et une note florale
Bouche ronde en attaque, plus ample, amertume civilisée et finale fruitée
C'est mieux mais pas fou
Skilali Santorini, 2017
100% Assyrtiko, 12 mois sur lies
La robe est pâle
Le nez est plus mûr sur les fruits jaunes, plus « gras » aussi
La bouche est grasse en attaque plus de volume que les vins précédents l'acidité un peu marquée, la finale est tendue minérale mais on déplore une quasi-absence d'aromatique
Nykteri Santorini, 2017
100% Assyrtiko
12 mois de barriques de différentes tailles
La robe est ici plus soutenue
Le nez et élégant au boisé léger, des fruits jaunes mûrs et des notes anisées fugaces.
La bouche est plus vive de l'attaque à la finale le volume m'apparaît insuffisant pour la compenser, la finale et de longueur moyenne sur des notes élevage léger. Dommage le nez était prometteur mais la bouche déçoit.
Mavrotragano, IGP Cyclades, 2016
100% Mavrotragano
La robe est rubis
Le nez est boisé grillée masquant un fruit rouge typé cerise.
La bouche est marquée par l'amertume, l'aromatiques est ramassée, sensation de rafle (aucune vendange entière pourtant)
La finale est portée par l'élevage et des notes végétales.
Je n'ai pas aimé
Vinsanto 2004
100% Assyrtiko
Vielli 14 ans en barriques, mis en bouteille en 2018
La robe est acajou
Le nez est miellé, auquel s'ajoutent des notes de fruits confiturés rappelant la prune
La bouche et très sirupeuse, elle possède toutefois une acidité bienvenue et offre une finale fruitée moyennement persistante.
Pas sûr que je puisse boire plus d'un verre de ce vin.
J'attendais beaucoup de ma rencontre avec mon premier Vinsanto ; je suis un peu déçu, j'imaginais quelque chose de plus complexe.
C'est également l'impression générale que j'ai à l'issue de cette dégustation. J'attendais beaucoup de la découverte de ce domaine qui a bonne presse. J'ai trouvé le niveau général plutôt moyen, et notamment au regard du prix.
Les tarifs au domaine sont pour ces 6 cuvées dans l'ordre de dégustation de 25 - 28 – 30 - 35 - 35 - 30 €.
Nous repartons donc à pied, sous le vent et la pluie vers Pyrgos et ça monte, c'est alors qu'un autre sympathique grec s'arrête et nous fais monter dans sa camionnette. Trop sympa!
Pour ceux qui, comme nous, n'ont pas de véhicule et qui fonctionnent avec les bus locaux, le domaine Argyros, qui est l'autre winery que j'aurais souhaité découvrir, est beaucoup plus facile d'accès.
Dernier jour sur Santorin je souhaite regoûter un Vinsanto avant de repartir, mon choix s'est donc porté sur
Vinsanto Nomikos estate 16 years old
100% Assyrtiko, sur un principe de solera je crois
dégusté au verre, croisé à 28 € en boutique
La robe est acajou/café
Le nez est joli et agréable sur des notes torréfiées, de raisins frais et de fruits secs. Bouche à l'acidité juste et présente de l'attaque à la finale pour équilibrer la sucrosité fruitée (sur le raisin notamment). Ce n'est pas très long mais c'est bon.
Mes découvertes oenologiques se poursuivent dans le Péloponèse et commencent moyen bof avec un vin acheté au pif en grande surface en arrivant à Nauplie.
Estate Papaioannou, Nemea, 2014
100% Agiorgitiko
9 € 90 grande surface
La robe est rubis
Le nez n'est pas super-classe, fruits rouges et note toasté, pneu brûlé ?
La bouche propose une matière maigrelette, à l'acidité appuyée et à la finale inexistante
Bof bof
Toujours dans Nauplie, où l'on ressent de suite une ressemblance italienne dans l'architecture, je me suis rendu au Mediterraneo wine & deli; un bar à vin/caviste au look branché. Je me suis laissé guidé par le personnel. Ma demande ; découvrir des vins rouges du coin. 2 vins m'ont été proposés.
Winery Bairaktaris, Monolithos, Nemea, 2017
100% Agiorgitiko
15 € pour repartir avec une bouteille
La robe est sombre aux reflets violine, le nez offre des fruits noirs et des herbes aromatiques subtiles c'est assez frais, il s'ouvre rapidement
L'attaque est suave, en bouche le vin est glissant mais il ya une petite note chaleureuse en finale renforcée par des amers persistants un peu appuyés.
L'aromatique n'est pas aussi ouvert qu'au nez, les fruits arrivent gentiment en finale à l'aération mais c'est relativement court.
Cofas Constantin Winery, Roméo et Juliette, IGP Péloponèse, 2013
Cabernet Sauvignon - Agiorgitiko
24 mois de barriques
25 € pour repartir avec une bouteille
La robe est très sombre aux reflets grenats
Le nez est très élégant, hyper fruité noir, l'élevage est joliment souligné, pointe de zan épices, tabac, poivre ?
Attaque très douce en bouche, une belle densité s'en dégage le toucher est agréable légère astringence finale avec très fine amertume que j'attribue au bois qui est plus ressentie en bouche qu'au nez. Le vin est très long mais plutôt sur des notes boisées; après la dernière gorgée, le temps de payer l'addition et de marcher quelques minutes pour retrouver la voiture je l'avais encore.
Un vin qui ne m'a clairement pas laissé indifférent mais que j'aimerais recroiser avec un peu de vieillissement en bouteille.
Direction ensuite la Laconie, nous logeons à Sparte et rayonnons autour sur plusieurs jours. Je déniche un caviste et demande a découvrir un blanc et un rouge de la région, il m'est proposé les deux vins suivants :
Monemvasia winery, IGP Laconia, Kydonitsa 2017
100% Kydonitsa
10,70 € caviste
La robe est claire aux reflets fluos
Le nez est peu expressif un peu de fruits blancs
Bouche à l'attaque perlante , matière légère, finale courte marquée par l'amertume absence d'aromatique. Bof bof.
Le lendemain (comme le surlendemain) le perlant a disparu, mais c'est toujours aussi inexpressif la bouteille ne sera pas bue.
Monemvasia winery, IGP Laconia, « 300 » 2007
70% Agiorgitiko, 30 % Mavroudi
24 mois de fûts neufs
17 € caviste
La robe et grenat légèrement évolué le nez discret fruits rouges, cerise et fraise, vanille la bouche et facile, légère, fruité, final porté par des amers pas rédhibitoire mais je suis limite effet élevage ? Aucune sensation tannique ni astringence ça glisse mais ça n'a pas la classe de Roméo.
À J1, le nez se complexifie, il offre en plus des épices et même des notes tertiaires, la bouche est fidèle, on retrouve un côté terciaire en finale mais élégant.
À J2, le vin est en revanche un peu fatigué
Nous passerons une journée sur la presqu'île de Monemvasia; une cité époustouflante construite sur un gros caillou; l'un de mes coups de cœur du voyage.
L'occasion de poursuivre la découverte des vins du coin. À noter que le vignoble ne se trouve pas sur le rocher de Monemvasia.
Proposée par la restauratrice;
Monemvasia winery, IGP Péloponèse, Anthosmias 2017
Agiorgitiko, Moschofilero, Malagouzia
3,50 € la bouteille de 187 ml
La robe est saumonée grenadine
Le nez est ouvert et fruité sur la pêche et les agrumes pomélo
La bouche est douce, le sucre est très léger, joliment équilibré par une acidité fine. C'est plutôt court une gorgée appelle la suivante.
Un vin facile qui donne le sourire ; c'est les vacances quoi ! Aurait mérité un petit rafraîchissement mais le plaisir est là.
Au moment de quitter la cité, nous avons racheté une petite fiole pour l'apéro du soir.
Après avoir crapahuté sur l'ensemble du rocher, il est temps de découvrir cette fameuse Malvasia !
Monemvasia, Malvasia, 2012
cépages Kydonitsa, Asyrtiko, Monemvasia, Asproudi
dégusté au verre, 35 € dans les boutiques
Robe de thé earl grey légèrement infusé
Le nez est beau, il offre une aromatique rôtie, de raisin de Corinthe, de fruits à coques, de zeste d'orange confit ; c'est frais.
Le vin séduit par un très bel équilibre en bouche entre le sucre et l'acidité
La finale propose quelques notes oxidative (est-ce du au fait que je sois sur la fin de bouteille ?) et s'éteint doucement sur des arômes d'orange et de raisins secs. Il se dégage une jolie énergie de ce vin et on aimerait que la persistance aromatique soit plus longue pour prolonger ce bon moment de méditation (théorique car en pratique il faut se lever toutes les 10 secondes pour rattraper minus numéro 2 qui se fait la malle!
)
Très belle découverte en tout cas
La dernière découverte bacchique du séjour se fera après avoir arpenté les routes sinueuses et peu fréquentées de l'extraordinaire Magne Laconien; probablement la partie la plus sauvage du Péloponnèse (et la moins touristique).
Une halte au restaurant O Takis à Limeni était prévu. Poisson grillé les pieds dans l'eau, ça nous va bien...
Nous commandons les plats puis je consulte la carte des vins; je me dis qu'on va fonctionner au pif, quand j'aperçois un nom qui me fait tilt, je sors mes petites notes de prépa du voyage, et voilà que je me retrouve avec la possibilité de goûter un vin commenté par Pierre/Peterka qui semble l'avoir enthousiasmé! Vamos!
Le vin est proposé en demi bouteille, top!!
Estate Theodorakakos, IGP Laconia, Kydonitsa 2018
100% Kydonitsa
8 € les 37,5 cl
La robe est claire,
Le nez est d'emblée séduisant sur d'intenses notes florales qui m'évoquent le jasmin
La bouche propose un volume confortable, le vin réussit le pari de donner une impression de soleil et de fraîcheur à la fois, notamment par son côté floral. Finale à la longueur moyenne portée par une douce amertume.
Très bon compagnon du poulpe et daurade rose grillés.
Nous sommes sous le charme, le meilleur blanc du séjour.
Merci Pierre et merci LPV !
Nous quittons la Grèce avec une envie, y revenir prochainement pour poursuivre la découverte de ce vaste et magnifique pays.
Avril est une bonne option, les températures sont clémentes, la saison démarre tout juste, l'affluence touristique est modérée (je n'ose imaginer les ruelles d'Oia l'été), les grecs sont très sympas, peut être plus détendus qu'en fin de saison.
Pas de fausses notes concernant les repas; comme cela m'avait été indiqué avant le départ, on mange bien partout. Quelques adresses en vrac:
A Fira, d'excellents Baklavas au Theoni's café, autre adresse à Sparte pour un énooooorme Baklava ; la boulangerie/pâtisserie/salon de thé Nikiteas
A proximité de Mystra; le restaurant Pikoulianika. Super accueil aux grands comme aux petits, je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà mangé un ragoût de lapin aussi tendre.
Petite claque côté crème glacée, le dernier soir à Corinthe, nous rejoignons le logement après dîner et au hasard des rues, nous entrons dans une pâtisserie alléchante. Avec un coin glace... Je me laisse tenter par la pistache; et paf! Une fricassée de phalanges de plaisir dans la trogne! Cela faisait bien longtemps que je n'en avais pas croisé une aussi bonne (et j'en teste!) Cette boule a sans difficultés surpassé celle de Berthillon mangé deux jours après. A 1euro la boule artisanale, c'est magnifique! A dévorer à la pâtisserie Entelvais.
Merci de m'avoir lu.