Mon caviste est devenu un ami.
La dégustation était prévue dans sa cave, mais le temps nous ramène dans son établissement. Nous sommes en petit comité avec des membres de sa famille proche.
Tous les vins sont servis à l’aveugle. Il n’était pas possible de cracher.
Mes notes sont succinctes car je souhaitais me concentrer sur le moment de partage avec lui et J’avoue avoir beaucoup de difficultés à faire les trois choses à la fois ( photos , notes et discussions).
Je sais que beaucoup d’entre-vous y parviennent
Nous commencerons par deux bulles.
Le premier vin est agréable même si il est déjà un peu évolué à mon goût.
Le nez est sur l’abricot légèrement grillé, minéral.
En bouche, le côté légèrement oxydatif ne me déplaît pas. La bulle est encore vive.
C’est un
Champagne Jacquard - Cuvéé Spéciale avec principalement du 1996 (80% de chardonnay et 20% de pinot noir).
Il ne plait pas à l’un des convives... Moi j’ai apprécié sa fraîcheur.
Mon ami ouvre un second champagne :
La bulle est fine et la couleur de la robe jeune.
Le nez est discret mais d’une grande élégance sur les fruits blancs , un côté pâtissier.
La bouche est pleine d’une grande jeunesse pour un vin de 2002.
C’est un
Champagne Billecart Salmon 2002.
On attaque la série de blancs
Le premier vin blanc révèle des notes puissantes sur le citron (cédrat pour un autre convive), agrumes, miel.
En bouche le vin est malheureusement un peu fatigué, mais d’une grande longueur sur le miel. Je pense à un vieux chenin. On sent un grand vin sur la pente descendante.
Un autre dégustateur (JP qui m’épatera toute la soirée), annonce plutôt un chardonnay fatigué.
En effet, c’est un
Raveneau - Chablis Grand Cru Valmur 1993.
Il a une dizaine d’années en trop.
Le blanc suivant est typique pour moi. J’annonce immédiatement roussanne, marsanne.
Le nez et la bouche sont très marqués sur l’abricot confit avec un léger côté oxydatif. Beaucoup de présence et de puissance, mais le côté confit pourrait déplaire.
J’aime beaucoup et je pense à un Hermitage blanc 2004 de chez Chave que j’ai bu il y a quelques temps.
C’est un
Beaucastel Vieilles Vignes 1998.
Un vin qui divisera les dégustateurs.
La couleur ambrée du blanc suivant me surprend.
Le nez m’emmène en Loire mais les arômes oxydatifs sont puissants. Le vin a clairement passé un cap, mais je le trouve encore bien vivant en bouche. Je voudrais le tester avec un morceau de comté. Je le situe dans les années 80.
Quelle surprise de découvrir ce
Jasnières 1921 !
Un vrai témoignage du passé.
Dans cette dégustation éclectique à l'aveugle on attaque la série de rouges
Le premier vin a une robe marron claire.
Le nez nous emmène tous sur la Bourgogne avec du cuir, cerise, framboise et des notes fumées.
La bouche est très agréable. Fin de bouche sur le cassis. (je note 1978) pour le millésime. Le spécialiste de la Bourgogne (JP) annonce un très beau terroir.
Surprise énorme :
Domaine de Cézin - Coteaux du Loir 1959 .
Mon caviste m’explique qu’il y a 10 ans, John Winroth avait pris ce vin pour un Gevrey-Chambertin.
La robe du vin suivant est foncée, mais transparente.
Le nez amène des notes d’élevage et minérales.
La bouche est puissante sur le côté minéral et avec une forte acidité. J’aime beaucoup ce joli Bourgogne, mais j’ai vraiment du mal à le situer. JP évoque le côté janséniste de cette bouteille et annonce Echézeaux... On tente encore un millésime dans les années 70 ?
Collas - Echézeaux 1936, un négociant inconnu pour moi.
Incroyable de longévité. Et j’avoue avoir été bluffé par JP.
Je commence à fatiguer au vin suivant, mais sa qualité va relancer les conversations et me convaincre de continuer à me concentrer sur ce moment exceptionnel pour moi.
Le nez est clairement sur le cassis, fumé, cuir passé.
La bouche est d’une grande jeunesse sur le cassis et la cerise. La longueur est impressionnante. Grand vin.
Je ne me risque plus à évoquer un millésime...
Clair Daü - Musigny 1961.
Je ne connais pas du tout, mais c’est le vin de la soirée en termes de plaisir à la dégustation.
Je sens mon ami caviste assez tendu sur la dégustation du vin suivant.
En effet, il évoque un grand terroir alors que nous n’avons pas encore exprimé de ressentis. Les notes fumées et puissantes du nez m’amène sur un vin racé.
Par contre je lui trouve une absence de fruit, qui lui confère un côté très viril.
La bouche est massive et je me dirige encore sur un Bourgogne des années 70 ... Encore raté
Romanée Conti - Richebourg 1938 ... Merci Philippe
J’ai beaucoup apprécié les vins suivants avec un très joli
Marlène Soria 1991 et des liquoreux de grande qualité, mais mes notes et souvenirs ne me permettent pas de réaliser un CR très fiable.
PS : désolé l’ordre des photos est à l’image du CR ...décousu