En ce dimanche midi de novembre, nous sommes de retour chez Michel, en petit comité, pour une copieuse dégustation (et un copieux déjeuner), sans thème particulier (quoique, finalement, pour les rouges…). Douze bouteilles à quatre, il y a du travail et nous attaquons donc à midi pétante.
- Les blancs, sur l’apéro et des Saint Jacques snackées :
Vin n° 1 :
Nez discret, qui se développe au réchauffement, avec des agrumes, un peu d’anis, quelques épices et une petite note fumée. Il y a un beau volume en bouche, c’est bien équilibré, salivant, avec une toute petite sensation de SR en finale. Regoûté sur les fromages, un vin qui bien s’est amélioré avec l’aération.
Vin de France, Clos Baudoin, François Chidaine, 2014
Vin n° 2 :
Nez sur le citron confit et des notes exotiques très marquées (mangue, passion, ananas). La bouche est très vive, avec une forte acidité (notes de citron vert) et un côté végétal type feuille de cassis ; volume limité et finale courte.
Egiategia, Dena Dela (Emannuel Poirmeur), non millésimé ; 50 % Ugni blanc / 50 % Colombard ; raisins sélectionnés sur 3 départements : Gers, Landes et Pyrénées-Atlantiques ; passage en cuves immergées 2 mois dans la baie de Saint-Jean de Luz à 15 m de profondeur.
Vin n° 3 :
De la réduction au nez, cacahuète, note beurrée, très peu de fruit. En bouche aussi l’élevage est sensible, on retrouve les notes beurrées : c’est un peu lourd. Un vin qui fait très travaillé et procure peu d’émotion. J’ai avancé un côte de Beaune très élevé : c’est effectivement du chardonnay, mais assez éloigné de la Bourgogne…
Weingut Knipser, Chardonnay - trocken 2012
Vin n° 4 :
Nez assez évolué, légèrement oxydatif (pour moi), avec des fruits jaunes, de la pomme cuite, un peu de miel, des herbes et des épices. La bouche est sur le même registre, avec un vin qui fait très mûr, mais aussi très sec. C’est assez puissant, mais aussi assez « dur », avec une finale qui chauffe un peu. Cela se tient encore bien pour un vin de plus de 20 ans, mais c’est un poil « violent » pour mon palais délicat…
Château Carbonnieux, Pessac-Léognan, 1997
- Les rouges, sur un superbe pot-au-feu maison (paleron, plat-de-côtes, queue, os à moelle) :
Vin n° 5 (pas à l’aveugle) :
Nez fin et complexe sur la cerise noire bien mûre, la griotte et quelques notes type pot-pourri. On retrouve beaucoup de fruits en bouche, avec une matière dense, enrobée et soyeuse ; l’équilibre maturité / fraicheur est superbe. C’est vraiment très très bon.
Vosne-Romanée 1er cru, La Croix Rameau, Domaine Cacheux, 2013
Tout petit premier cru (en surface : 0,60 ha) enclavé dans le bas de la Romanée Saint-Vivant.
Vin n° 6 (pas à l’aveugle) :
Nez sur les petits fruits rouges acidulés, la ronce et une petite note végétale. La bouche est fraîche, avec une acidité assez élevée ; il y a un beau volume, avec cependant un peu d’accroche dans les joues et une petite note verte en finale. Il n’y avait pas ce côté « enrobé » que l’on retrouve habituellement sur les vins de Guillaume Tardy. J’ai préféré le Vosne, assez nettement, même si dans les deux cas il s’agissait de pinots bien « nets » et « précis », sans notes d’élevage, avec un fruit pur et de la fraîcheur.
Nuits-Saint-Georges 1er cru, Les Argilats, Domaine Tardy, 2013
Vin n° 7 :
Nez fin, avec de jolies notes florales, bonbons acidulés aux fruits rouges et une petite touche d’évolution. La bouche est un peu en retrait, avec un manque de chair et de pulpe. C’est un peu maigrelet, avec une acidité élevée. Un vin un peu « sur le fil » mais qui s’en sort bien compte tenu du millésime.
Nuits-Saint-Georges, Les Plantes au Baron, Domaine Chicotot, 2008.
Vin n° 8 :
Nez un peu évolué, avec un fruit en retrait, sur des notes de ronce et un peu de sous-bois. On retrouve l’évolution en bouche (sous-bois), avec quelques petites notes de fruits rouges. Le vin est assez austère jusqu’à une finale un peu dure et rêche, marquée par une légère amertume végétale. Relativement peu de plaisir sur cette bouteille : effet millésime ?
Aloxe-Corton 1er cru, La Coutière, Domaine Chicotot, 2008.
Vin n° 9 :
Robe très claire, translucide. Joli nez sur les petits fruits rouges (framboise, griotte) légèrement sucrés et épicés, avec, il me semble, une pointe de volatile. La bouche est ronde, avec de petits tanins fins ; on retrouve les fruits rouges, les épices et une petite sensation sucrée, mais aussi « fumée » ; il y a également une note « animale » (pour moi c’est un peu à la limite…). Le Jura est évoqué rapidement, mais pas le pinot.
Côtes du Jura, Pinot noir, Domaine des Ronces, 2017.
Vin n° 10 :
Nez très puissant sur les fruits noirs confiturés, avec une sensation de surmaturité et une forte réduction. La bouche est marquée par un énorme perlant qui rend la dégustation difficile. Personne ne trouve la région et le cépage, mais tout les monde annonce « vin nature »….
Chenas, cuvée Chenapan, Guillaume Bouchacourt, 2018
- Les sucres avec les desserts (tartelettes : coco, mangue, pistache), faisant suite aux fromages (époisses, vieux salers, saint-nectaire, livarot) :
Vin n° 11 :
Robe or clair. Nez très frais et parfumé, avec beaucoup de mandarine, un peu de pamplemousse et d’abricot et quelques notes exotiques (ananas, mangue). La bouche est superbe, aérienne, très fruitée, avec une très belle acidité. La finale n’est pas immense, mais j’ai beaucoup aimé l’équilibre de ce vin (qui m’a fait penser aux vins du millésime 1988), frais et digeste.
Sauternes, Château de Fargues, 1999.
Vin n° 12 :
Robe bien ambrée. Nez beaucoup plus lourd et chaud que le de Fargues, avec des notes de pomme cuite, de confiture d’abricot, de caramel et des épices. En bouche, c’est assez pâteux et visqueux, le vin reste collé en bas de la bouche ; j’ai eu un peu la sensation de boire de la crème caramel… ; finale un peu chaude avec des notes de beurre et de cire. Bof, surtout compte tenu du millésime.
Sauternes, 1er cru classé, Château Sigalas Rabaud, 2001.
Un grand merci à Michel pour son accueil et la qualité de sa cuisine.
Paul