Voilà à nouveau notre joyeuse bande LpvVauclusienne réuni pour une soirée « vide caveS ». Oui, avec un « S », car il s’agissait bien de faire un peu de place dans l’immmeeeeense cave de David et dans ma modeste cavounette. Me prénommant Vincent, le thème était tout trouvé !
"les extraterrestres vident la cave de David Vincent"
- Date : lors "d'une nuit sombre".
- Lieu : chez David, accès par "une route solitaire de campagne" (certains ont cherché un raccourci, ils ne l’ont jamais trouvé...)
- Le principe est de vider quelques OBNI issus des caves de David et de Vincent. OBNI comme "Objet Buvable Non Identifié". Donc, vous l'avez compris, dégustation à l'aveugle.
Pas de thème particulier, mais le souhait de David et de moi-même de proposer des vins de régions et de millésimes très hétéroclites, soit :
- 5 blancs (de secs à liquoreux)
- 5 rouges (dont 1 « pirate » apporté en douce par Mathieu)
Avec un petit jeu à la clé : chaque participant avait les infos sur les millésimes et les Régions par couleur, à eux de remettre tout ça dans l’ordre. A ce petit jeu, notre sommelier en chef a fait très fort !
Au repas, nous avions :
- Huîtres chaudes « deux façons »
- Soupe chaude de potimarron, kumbawa, gingembre, lait de coco, piment
- Volaille rôtie (chapon)
- Plateau de fromage
- Carpaccio d’ananas aux épices et rhum, glace vanille
Les blancs :
Vin N°1 : on débute avec un vin à la robe dorée et brillante engageante. Le nez de moyenne intensité est « pâtissier », cire, verveine, fruits exotiques pour certains. On est plus dans la « subtilité olfactive » que dans la démonstration, mais ce n’est pas déplaisant. En bouche, ce sont plutôt les agrumes qui dominent (citron, zeste d’orange), avec une pointe épicée. Là aussi, c’est un peu court arômatiquement, mais de beaux amères portent relativement bien le vin.
Riesling Fronholz 2013 – Domaine Ostertag
Noté 14,33/20 (note perso : 14)
Vin N°2 : la robe est plus soutenue que celle du vin précédent, plutôt « or vert de gris ». Au nez, certains évoquent le beurre aux algues (lacté et iodé ?), le foin, du fumé, des épices.
La bouche en surprend plus d’un, avec un côté « tourbé », et de liqueur de mirabelle. L’amertume en finale et le gras du vin apportent de jolies touches. Beaucoup ont jugé le vin très harmonieux. Personnellement, j’ai été plutôt gêné par le manque de fruits, mais ce n’est pas étonnant compte tenu de l’appellation et de son âge. Je l’ai plus apprécié au repas.
Hermitage blanc 1998 – Jean-Louis Chave
Noté 15.67/20 (note perso : 14)
Vin N°3 : on a là une robe dorée très soutenue. Le premier nez n’est pas engageant (poussiéreux), mais cela s’estompe au fur et à mesure de la soirée. Au nez, c’est plus « toasté-grillé » que « beurré-brioché », avec des notes de truffes. La bouche est déstabilisante, on sent le beau terroir, mais avec un peu de dénivelé (le vin est clairement en pente descendante)., l’oxydation est bien là mais heureusement soutenue par une acidité encore présente qui le tient encore en vie.
Bâtard Montrachet Grand cru 1997 – Domaine Henri Clerc
Noté 12,67/20 (note perso : 12)
Le vin est bien meilleur le lendemain, plus typique d’un beau chardonnay évolué, notamment avec de beaux amères en final (note perso : 14)
Vin N°4 : la robe orangée très étonnante laisse perplexes les dégustateurs… Les arômes sont séducteurs, sur la mangue, l’abricot, la cerise, le thé… La bouche est tout aussi déroutante, c’est tranchant, acidulé à l’image d’une bonne clémentine corse. C’est très bon, mais ça manque d’alcool (un propos que l’on tient rarement dans le groupe !) et de texture, l’attaque étant jugée légère et souple.
Riesling Auslese 1988 Mosel-Saar-Ruwer (Allemagne) – Domaine Willemshof
Noté 15,33/20 (perso : 17 : il faut dire que je suis fan des vieux Riesling allemands !).
Vin N°5 : robe dorée intense, le nez est tout autant (intense), épicé, fumé, ananas. En bouche, c’est la crème caramel qui domine, c’est grillé, rôti (ananas rôti), clou de girofle, un peu trop sirupeux à mon goût. Du coup, la finale est un peu pataude, on perd sa fraicheur pourtant présente en attaque. Un vin qui propose beaucoup de choses, mais qui manque d’harmonie.
Sylvaner Johannisberg 1990 (vin liquoreux) - Domaine du Mont d’Or (Suisse).
Noté 14.33/20 (perso : 14).
Les rouges :
Vin N°6 : robe clair claire, légèrement trouble. Des arômes de zan. Le vin a une belle mâche, de la fraicheur, du fruit (petit et rouge), peu d’astringence mais un petit côté végétal. Bref, un joli jus bien équilibré, qui reste cependant sans haute prétention.
Moulin-à-vent « Clos de Rochegrès » 2011. Château des Jacques
Noté 14.67/20 (perso : 14)
Vin N°7 : robe rouge carmin de bel éclat. Au nez, c’est d’une grande finesse, de l’élégance même, « féminin » diraient certains, avec ces arômes de fleurs séchées (potpourri) et de petits fruits rouges.
La bouche est fidèle au nez. Le vin bénéficie d’une belle longueur (on sent toutefois des petits tanins secs en fin de bouche). Si c’est peu exubérant, on sent toutefois la grande classe « en toute discrétion ». Le vin est en place.
Chambolle-Musigny premier cru 1990 – Joseph Drouhin
Noté 15.83/20 (perso : 15,5)
Vin N°8 : robe très foncée, encre violine. Au nez, pas de doute sur le cépage ! Violette, cassis/mûres, mais aussi « viandé ». En bouche, c’est très puissant, structuré, un peu de folie se dégage de ce vin ! Les tannins encore bien présents sont toutefois « assumés » (bonne mâche), même s’ils restent un poil asséchants en final.
Cornas la Sabarotte 2009 – Domaine Courbis
Noté 14.83/20 (perso : 15)
Vin N°9 : robe grenat au reflet brun. Au nez, on sent une pointe oxydative, rancio, cerises à l’eau de vie. En bouche, c’est chocolaté, le zan aussi, la tapenade, l’humus… L’attaque est souple, puis une belle amplitude.
Chateauneuf-du-Pape Vieilles vignes 1999 – Domaine de la Janasse.
Noté 16.67/20 (perso : 14. J’ai vraiment du mal avec l’oxydation des vieux grenaches !)
Vin N°10 : robe brune cuivrée, nez un poil poussiéreux (qui nous a fait hésiter un temps sur son état…). Les quelques heures en carafe ont permis d’estomper ce défaut, et en fin de repas, le vin proposait une bouche fondue, harmonieuse, des notes de tabac, d’orange sanguine. Ça reste toutefois un peu court, malgré un reste de fraicheur qui tient le vin en vie.
Saint Julien 1982 – Château Beychevelle
Noté 14,17/20 (perso : 16. Un peu « à contre-courant » avec mes collègues sur ces deux derniers vins !)
Merci à David de nous avoir de nouveau ouvert ses portes (de sa maison et de sa cave !).
Encore une belle soirée, malheureusement « en petit comité » (nous étions 5 sur les 10 du groupe).
Les vins « gagnants » de la soirée ont été en blanc l’Hermitage 98 de Chave et le Riesling Auslese 88, et en rouge le C9DP 99 de la Janasse et le Chambolle-Musigny 1er cru 90 de Drouhin
Personnellement, mes « coups de cœur » ont été le Riesling allemand 88 en blanc, et en rouge les Chambolle-Musygny 90 et le St Julien (Beychevelle) 82.