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LPV Versailles fait une grande diagonale entre le Jura et le Languedoc

  • Jean-Loup Guerrin
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Une grande diagonale au plan géographique certes, mais aussi entre des valeurs sûres et des vignerons pointus plus que prometteurs : voilà ce que Mathieu nous a concocté pour cette très belle dégustation, avec des paires judicieusement sélectionnées. Il aurait pu innover encore plus en choisissant des Languedoc blancs et des Jura rouges mais il n’a pas osé… Pour une prochaine fois ? :roll:

Certains vins ont fait débat, selon les préférences des uns et des autres ; c’est souvent le cas à LPV Versailles et c'est tant mieux ! Mais tous se sont déclarés enchantés de cette soirée.

Une bulle pour préparer la bouche

Domaine des Marnes Blanches – Crémant du Jura – Réserve



Il s’agit d’un 100 % chardonnay, sur une base de 2013.

La robe est dorée.
Le nez s’ouvre bien et développe une aromatique hyper fruitée, sur des fruits blancs et des senteurs de raisins secs bien prononcés.
Avec la bouche on passe de l’autre côté du miroir. Par effet de contraste celle-ci se montre en effet plus austère, en raison d’une aromatique moins expressive, d’une grande tension et d’une bulle vive. La finale empreinte de minéralité est assez incisive.
Bien +(+)


Première paire de blancs : deux vins jeunes de domaines pour connaisseurs

Domaine Pignier – Côtes du Jura – GPS – 2018



G = Gamay blanc, ancien nom local du chardonnay, P = Poulsard et S = Savagnin

L’or de la robe est nettement rosé (influence du poulsard ?).
Le nez très intense exhale des arômes de praliné et de noisette sur un fond de pâtisserie, les fruits passant au second plan.
La bouche affiche un profil rond et fruité, étant soutenue par une acidité juste suffisante. C’est dans la longue finale qu’elle se révèle sur de fins amers et une belle salinité.
Bien ++
Ayant bu cette même cuvée sur le millésime 2015 un peu moins d’une semaine auparavant, je ne l’ai pas reconnue car le 2015 était étonnamment plus minéral. Mais elle doit avoir besoin d’un supplément de vieillissement car le 2015 aussi m’avait paru doté de moins de caractère dans sa jeunesse.


Domaine Les Dolomies – Vin de France – Les Boutonniers – 2017



La robe présente un or assez dense.
Le nez dégage une forte odeur d’acidité qui n’est pas que volatile car provenant de l’acétate d’éthyle. Après une aération vigoureuse, cette odeur va se réduire un peu pour laisser apparaître un peu d’agrumes mais cela reste désagréable pour moi.
La bouche est moins marquée mais présente tout de même cette sensation de vinaigre en rétro-olfaction. C’est dommage car après oxygénation le vin dévoile une belle matière habillée d’un certain gras.
Assez Bien

Je dois dire que beaucoup de dégustateurs ont été moins sensibles que moi à ce défaut.


Deuxième paire de blancs : vins de chardonnay ouillés de 2016, de vignerons peu médiatisés mais ô combien recommandables

Domaine Philippe Chatillon – Côtes du Jura – La Grande Chaude – 2016



La robe arbore un or moyen.
Bien ouvert, le nez présente une belle expression florale teintée de fruits jaunes.
La bouche joue dans un registre droit et long, dotée d’une tension qui lui procure une certaine percussion jusque dans la finale où la sapidité s’épanouit mieux.
Très Bien


Domaine Les Granges Paquenesses – Côtes du Jura – La Mamette – 2016



La robe est parée d’un or dense.
Le superbe nez brille par sa très belle intensité et son aromatique variée, allant des fruits jaunes à la noisette et aux belles épices, nuancée de notes florales.
La très belle matière en bouche se déploie avec une grande ampleur et affiche une magnifique sapidité. La finale persistante et saline ponctue en beauté ce très beau vin, pour moi le meilleur blanc de la soirée.
Très Bien +(+)

Ce n’est qu’une confirmation pour LPV Versailles qui avait déjà rencontré un grand vin (un savagnin ouillé) de Loreline Laborde, jeune vigneronne talentueuse, lors du Jura Tour . Je n’avais pu y participer et c’est donc une très belle découverte pour moi.


Troisième paire de blancs : deux cuvées de chardonnay ouillées d’un grand domaine sur le même millésime 2014

Domaine Tissot – Arbois – Patchwork – 2014



La robe est d’un or moyen.
Le nez très intense présente une fine réduction sur un joli grillé qui vient complexifier la base aromatique de noisette et de fruits blancs.
La bouche est pleine de dynamisme, d’un élan incisif sans déficit de matière. La très longue finale sur le sésame est dotée d’une acidité salivante.
Très Bien +


Domaine Tissot – Arbois – La Mailloche – 2014



L’or de la robe est teinté de reflets légèrement gris et roses.
Bien intense, le nez est très différent, sans indice de réduction, sur des arômes de fruits très mûrs et de pâtisserie, annonçant un jus d’exception.
La bouche se révèle en effet très riche par sa densité fruitée et son volume. Elle est également mobilisée par une très belle acidité, celle-ci devenant dominatrice dans la belle finale. Il y a donc toutes les caractéristiques d’un grand vin mais elles ne sont pas encore complètement fondues à ce stade, ce qui ne manquera pas d’arriver d’ici cinq ans.
Très Bien +

La comparaison des deux cuvées était fort intéressante, la cuvée « générique » se montrant moins opulente mais sans doute à son optimum alors que La Mailloche a un avenir radieux devant elle.


Première paire de rouges : une même cuvée, très particulière, d’un grand domaine, sur deux beaux millésimes voisins

Domaine La Terrasse d’Elise – IGP Hérault – Le Pradel – 2013



La robe est bien claire et jeune. Je me dis qu’une robe aussi claire en Languedoc ne peut provenir que du cinsault.
Le nez très intense affiche un fruité charmeur avec des effluves de fruits rouges, notamment de fraise, de la rose et des épices. Cela évoque l’aromatique des vins d’Emmanuel Reynaud et m’oriente donc vers la cuvée Le Pradel de la Terrasse d’Elise.
La bouche confirme avec sa texture de dentelle, sa finesse, sa sapidité enjôleuse avec même une sensation de douceur, jusqu’à une finale élancée et plus acidulée.
Je pense à 2014 ou 2015…
Très Bien + si comme moi on aime ce style, qui par ailleurs me rappelle furieusement Reynaud.


Domaine La Terrasse d’Elise – IGP Hérault – Le Pradel – 2012



La robe est bien sombre, assez trouble, ni jeune ni évoluée.
Le nez est assez mutique, il faut aller le chercher pour déceler des fruits plutôt noirs, rehaussée par une touche de volatile.
La bouche est beaucoup plus charnue, à la présence fruitée affirmée, toujours sur les fruits noirs. L’alcool ne se ressent en revanche pas du tout et c’est en finale que la belle acidité se fait jour.
Très Bien
Quelle surprise pour moi quand l’identité du vin est révélée ! Autant j’avais eu une bonne intuition sur la bouteille précédente, autant il était impossible à mon avis de reconnaître la cuvée en raison de la robe si sombre (voir photo suivante) et de sa structure en bouche.

Heuh, c'est le même vin à un millésime d'écart ?

Nota : je n'ai pensé à faire la photo qu'avec les fonds de verre qui ne montrent pas la jeunesse des robes mais bien leur différence de densité.

D’ailleurs j’ai bu deux fois ce vin (CR dans le fil dédié), la première en 2014 s’étant révélée too much et la deuxième beaucoup plus équilibrée mais dans le style du 2013 de cette fois-ci.
Il semblerait qu'une majorité des dégustateurs aient préféré le 2013…


Deuxième paire de rouges : deux beaux domaines des Terrasses du Larzac sur des millésimes d’âge moyen

Domaine Saint-Sylvestre – Terrasses du Larzac – 2014



La robe sombre montre des reflets violacés.
Moyennement intense, le nez est axé sur des fruits noirs somptueux, ce qui le rend très séducteur, avec des notes de garrigue d’un bel effet.
La bouche sait se montrer digeste grâce à sa superbe fraîcheur, sans manquer de volume ni de chair fruitée très sapide et goûteuse.
Un style épuré et élégant, peu courant en Languedoc, mais très chouette !
Très Bien +(+)


Domaine de Montcalmès – Terrasses du Larzac – 2013



La robe très sombre laisse transparaître des reflets de jeunesse.
Le nez se montre bien intense et embaume les fruits noirs, avec des inflexions fumées et de cuir.
Pleine, dense et riche, la bouche se déploie sur une opulence fruitée et réglissée. La puissance est rehaussée par la mâche et des tanins gras. Elle reste néanmoins équilibrée par une acidité sous-jacente et par de fines notes mentholées.
Un vin au très gros potentiel mais à attendre encore cinq à dix ans.
Très Bien (+) à ce stade.


Troisième paire de rouges : la même cuvée d’un grand domaine sur deux millésimes différents

Domaine Les Aurelles – Languedoc Pézenas – Solen – 2013



La robe très sombre est toujours assez jeune.
Le nez d’une bonne intensité me rappelle la syrah par ses arômes de cassis, de fumée, de menthol et de cuir. Raté, c’est un assemblage de 60 % de carignan et de 40 % de grenache.
La bouche est dotée d’une certaine classe, sur une austérité aristocratique de toute beauté. Elle joue sur une finesse de trame et une vivacité dynamique, jusqu’à une finale plus chaleureuse.
Très Bien (+)

Domaine Les Aurelles – Languedoc Pézenas – Solen – 2011



La robe est bien sombre, et elle a perdu ses reflets de jeunesse sans gagner ceux d’évolution.
Très intense, le nez est engageant par son fruité bien mûr et ses touches de garrigue.
La bouche est étoffée, charpentée et solaire, avec même un côté capiteux et des arômes chocolatés. L’acidité est présente au second plan et permet d’espérer un avenir encore meilleur.
Très Bien (+)

Cette confrontation était intéressante car les caractéristiques des deux vins étaient différentes et si on m’avait dit que j’étais en présence d’un 2013 et d’un 2011, j’aurais inversé les étiquettes… Mais la synthèse des deux devrait être formidable : elle existe, c’est le 2012 (logique !), et la bouteille bue en octobre dernier était un grand vin !


Quatrième paire de rouges : deux grands domaines sur un grand millésime à point

Mas Jullien – Coteaux du Languedoc – 2005



La robe très sombre montre encore quelques reflets violine.
D’une bonne intensité, le nez exhale un fruité classieux et élégant, mâtiné de notes épicées presque orientales et de belles touches de thym.
La bouche est bâtie sur un équilibre abouti entre une matière mûre et puissante et une finesse remarquable. L’acidité vibrante lui apporte dynamisme et allonge, jusqu’à une finale savoureuse.
Très Bien ++ / Excellent

Domaine de Montcalmès – Coteaux du Languedoc – 2005



Bien sombre, la robe est légèrement trouble et tuilée sur la frange.
Le nez captive par sa densité et sa complexité. Il papillonne entre les arômes de chocolat, de fruits noirs bien mûrs, d’épices et de garrigue.
La matière en bouche est à la fois dense et pulpeuse, bien enrobée par un élevage luxueux, et bien mobilisée par une acidité sans faille. Les tanins très doux et la longue finale d’une gourmandise extrême parachèvent cette belle œuvre.
Excellent


Cinquième paire de rouges : deux vins de domaines qui ont eu leur heure de gloire sur un même grand millésime.


Domaine des Aires Hautes – Minervois La Livinière – Clos de l’Escandil – 1998



La robe est presque noire, d’une légère turbidité, évoluée certes mais tant que cela.
Bien intense, le nez mêle des arômes de mûre, de suie, de garrigue et de cuir.
La bouche est d’une grande fraîcheur et d’une grande jeunesse. Le fruité est encore bien présent, traversé par une belle énergie. Des tanins légèrement asséchants montrent cependant que ce vin a dépassé son apogée et viennent s’associer à une finale de mi-longueur acidulée.
Bien ++


Prieuré de Saint-Jean de Bébian – Coteaux du Languedoc – 1998



La robe est également presque noire, également légèrement trouble, mais présente des reflets nettement fauves, signes d’une évolution certaine.
Le nez très intense est dominé par des arômes fumés, puis viennent quelques fruits noirs mais surtout des arômes végétaux peu avenants.
La bouche confirme car, même si sa matière est encore bien présente, elle part sur une aromatique végétale et un peu amère, sans persistance.
Assez Bien
Dommage car voici ce que j’écrivais sur ce vin en 2011 sur LPV, ayant cru à tort qu’il était au niveau du très beau 2001 :

J'ai commencé à boire ce vin en 2002 : fruité mais trop jeune, 15,5 /20.
Puis il s'est amélioré jusqu'en 2005-2006 : très belle bouche, 17/20
Il a ensuite décliné ; ma dernière bouteile bue en 2008 : sur le gibier, bouche un peu courte, 16/20.



Bonus proposé par Gilles qui voulait montrer que les vins du Languedoc peuvent bien vieillir.

Château La Voulte-Gasparets – Corbières – Romain Pauc – 2000



Un vin de monocépage carignan.

Malgré sa robe encore nettement sombre, les reflets bien tuilés trahissent les vingt ans de la bouteille.
D’une expression intense, le nez ravit par la belle partition jouée : des fruits noirs, une note lardée, du menthol, une touche de cuir, du cacao et même des arômes médocains et tertiaires de bois précieux et de tabac !
La bouche fait preuve d’un bel équilibre, s’appuyant sur une chair savoureuse et moelleuse, un élevage luxueux et parfaitement intégré et une fraîcheur délicate. Les tanins soutiennent bien l’ensemble mais se révèlent un soupçon asséchants en finale.
Très Bien +


Un vin oxydatif pour refaire la diagonale en sens inverse

Domaine des Marnes Blanches – Côtes du Jura – Empreinte – Savagnin – 2009



Il s’agit d’un vin élevé pendant trois ans sous voile.

La robe se teinte d’un or dense.
Le nez est puissant, sur des arômes de céleri dominants, mais avec aussi une belle gamme florale, des fruits jaunes et du curry.
La bouche est remarquablement équilibrée, avec notamment un léger gras en attaque et des arômes oxydatifs très doux. Elle marque une pause avant de reprendre son envol vers une grande finale très sapide, saline, digeste et élégante.
Très Bien +


Nous terminons donc en retrouvant le domaine avec lequel nous avions débuté cette dégustation, et la boucle est bouclée. Nous garderons un très bon souvenir de cette soirée : quasiment pas de déceptions, un niveau d’ensemble remarquable, de très beaux fleurons et pour moi deux très belles découvertes.
Un grand merci Mathieu ! (tu)


Jean-Loup
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28 Fév 2020 16:42 #1

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Merci Jean-Loup d'avoir ouvert la voie.
Une très jolie soirée en effet avec de beaux vins qui se goutaient bien.

Dans le détail, j'ai presque envie de dire comme d'habitude, mes avis divergent pas mal de ceux de Jean-Loup.

Crémant du Jura "Réserve" - Domaine des Marnes Blanches
C'est bien fait, vineux, dense mais c'est quand même limité en termes de raffinement et de complexité.
Correct

Côtes du Jura "GPS" 2018 - Domaine Pignier
Le vide intersidéral. Il n'y a rien dans ce vin. C'est mou, mutique aromatiquement, sans nuance, amer.... Impossible de placer ce vin en Jura.
Bof bof

Vin de France "Les Boutonniers" 2017 -Domaine Les Dolomies
Là on a quand même une autre qualité de matière. Il y a malheureusement une volatile (note d'acétate) trop forte qui emporte tout le nez. En bouche c'est en revanche bien plus savoureux. Matière dense mais peut être un peu molle. Le millésime 2017 n'est pas celui que je préfère dans la région. Ce vin me le confirme...
Bien -

Côtes du Jura "La Grande Chaude" VV 2016 - Domaine Philippe Chatillon

On monte assez nettement d'un cran avec ce vin enfin frais et équilibré, net et précis.
Il sera malheureusement éclipsé par l'éclat du vin suivant...
Très bien

Côtes du Jura "La Mamette" 2016 - Domaine Les Granges Paquenesses
La grande classe. Loreline Laborde a réussi tous ses 2016 et cette Mamette se révèle aujourd'hui absolument sublime.
On est plusieurs crans au dessus des autres vins du soir en termes de gourmandise, de complexité et de longueur. Finale fruitée et saline. Franchement, c'est exactement le style de chardonnay qui me fait chavirer. Tout est juste. Un vin nature sans déviance, sans excès de réduction, de volatile ou de gaz. Le vin de la soirée pour moi.
Excellent +

Arbois "Patchwork" 2014 - Domaine Tissot
Le vin ne se dégagera jamais d'une réduction féroce qui singe un peu certains Bourgognes blancs. Du coup j'accroche moins avec ce style malgré des qualités indéniables de matière et d'équilibre.
Sans démériter, c'est un style qui me lasse un peu.
Bien +

Arbois "La Mailloche" 2014 - Domaine Tissot

Là en revanche, c'est remarquable. Un gros cran au dessus de la cuvée Patchwork, cette mailloche exhale de beaux arômes de mie de pain, de fruits frais, de noisette fraiche. Bouche dense et généreuse avec une belle vivacité qui relance la finale.
Vraiment chouette. A attendre sereinement pour bénéficier d'encore plus de complexité.
très bien +

On passe aux rouges.

IGP Hérault "Le Pradel" 2013 - Domaine La Terrasse d’Elise
IGP Hérault "Le Pradel" 2012 - Domaine La Terrasse d’Elise

Une paire très intéressante avec deux vins irrésistibles de gourmandise.
Le 2013 est un vin souple, soyeux et sapide. Couleur presque grenadine. Nez exubérant de fruits et d'épices. Bouche croquante avec des tanins soyeux.
La parenté avec Reynaud a du sens.
Très bien
Le 2012 est bien plus dense et coloré avec un nez plus fermé et moins accessible. Il fait plus classique du Languedoc avec des fruits noirs, du cacao. La volatile rappelle le côté nature du vin. Jolie bouche déliée mais plus serrée que le 2013. A attendre un peu sans doute.
Il y a incontestablement du potentiel.
Très bien

Terrasses du Larzac 2014 - Domaine Saint-Sylvestre
Terrasses du Larzac 2013 - Domaine de Montcalmès

Encore une jolie paire. J'avoue en plus être satisfait d'avoir apprécié ces vins qui ne m'ont jamais vraiment enthousiasmé auparavant.
Le St Sylvestre est bien net et précis. Si on sent bien le côté nature du vin, c'est parfaitement maitrisé. Le nez est archétypique du Languedoc avec des épices, de la garrigue. Un modèle du genre. Bouche généreuse mais sans excès. Finale de bonne longueur.
Très bien
Le Montcalmès est une excellente surprise. J'ai toujours regretté un élevage caramel au lait sur les jus de ce domaine. Là, pas du tout. Au contraire, un jus de qualité avec des tanins et un équilibre irréprochables. Finale mentholée et sur le chocolat noir.
Du bien beau travail et un sacré potentiel.
Très bien +

Languedoc Pézenas "Solen" 2013 - Domaine Les Aurelles
Languedoc Pézenas "Solen" 2011 - Domaine Les Aurelles

Encore une jolie paire avec ces deux vins de bon niveau. J'ai peut être moins accroché sur le style très classique sans éclat particulier.
Franchement, les deux vins sont méritants et se valent en termes de qualité et de potentiel mais avec une légère préférence pour le 2011.
Bien ++ pour le 2013
Très bien pour le 2011

Coteaux du Languedoc 2005 - Mas Jullien
Coteaux du Languedoc 2005 - Domaine de Montcalmès

Je n'ai pas accroché avec le Mas Jullien. Comment peut on avoir une telle acidité sur un tel millésime en Languedoc ?? C'est strident.
J'aime bien les vins du domaine d'habitude mais là, je ne peux pas...
Moyen
Le Montcalmès est tout en rondeur avec une matière crémeuse et des tanins gras. L'élevage est fondu. Tout est harmonieux. C'est assez jouissif comme jus.
Très bien +

Minervois La Livinière "Clos de l’Escandil" 1998 - Domaine des Aires Hautes
Coteaux du Languedoc 1998 -Prieuré de Saint-Jean de Bébian

Le clos de l'Escandil confirme son statut de très beau vin du Languedoc. Il a toujours été bon. A ce stade, on est évidemment en pleine phase de maturité : belle complexité, tanins et élevage fondus, belle longueur mentholée et cacaotée. Contrairement à Jean-Loup, je pense qu'il n'a absolument pas dépassé son apogée mais qu'il a atteint au contraire une forme de plénitude. Je termine d'ailleurs le fond de bouteille en écrivant ces quelques lignes et rien n'indique un quelconque déclin :) .
Très bien
Le Prieuré St Jean de Bébian est quant à lui assez anodin et loin du niveau des très réussis 89 et 95 que je connais bien.
Bien quand même mais c'est loin d'être inoubliable.

Corbières "Romain Pauc" 2000 - Château La Voulte-Gasparets
Pour terminer cette série de rouges, encore un joli vin à parfaite maturité et qui montre bien le potentiel des vins de la région.
C'est même étonnamment jeune ! On aurait pu croire à un vin avec une belle proportion de cabernet par cette jolie note végétale mais c'est un pur carignan. Beaucoup de noblesse et classe.
Très bien +

On termine cette superbe soirée avec un blanc oxydatif :
Côtes du Jura savagnin "Empreinte" 2009 - Domaine des Marnes Blanches
un vin en demi teinte. C'est fortement oxydatif et écrase un peu le reste. J'aurais aimé que les arômes soient plus en avant mais la note de noix est insistante. Le jus est de qualité avec de l'équilibre et une longueur sur le curry.
Bien +

On se retrouve fin mars pour une soirée Anjou blanc et NSG rouge MiaM!

Denis
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29 Fév 2020 15:27 #2

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Dans le détail, j'ai presque envie de dire comme d'habitude, mes avis divergent pas mal de ceux de Jean-Loup.

Heureusement, nous sommes d'accord sur les meilleurs : La Manette du domaine Les Granges Paquenesses et les Montcalmès.
Et lorsque nous sommes en désaccord, les autres sont parfois d'accord avec toi, parfois avec moi… Ainsi j'aimerais bien l'avis de Gilles, qui malheureusement n'écrit pas sur LPV, sur le caractère oxydatif du dernier vin. Pour moi c'était une oxydation très douce avec la noix quasiment absente, sur le céleri (après on aime ou pas cet arôme), le curry et de beaux arômes floraux.

Jean-Loup
29 Fév 2020 16:13 #3

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Oui tu as raison Jean-Loup. J’aurais dû être plus précis. En fait, on diverge beaucoup sur l’échelle de notation. J’ai des écarts plus marqués et tu es beaucoup plus positif que moi....
Mais quand même quand je vois que tu notes la mamette à peine au dessus des autres blancs, je comprends mal.

Denis
29 Fév 2020 16:20 #4

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C'est amusant (je ne sais pas si "amusant" est le mot juste) cette différence de perception sur le Mas Jullien 2005.
Voilà en tout cas un vin qui fait beaucoup parler sur LPV (et ailleurs !) en ce moment.
Bibi64 l'a trouvé grand et on lui a expliqué qu'il ne saurait être grand car pas conçu pour l'être ...
pas facile le vin, surtout si on complique !

Jérôme Pérez
29 Fév 2020 18:55 #5

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Peut-être des sensibilités différentes à l'acidité :
Denis n'a pas du tout aimé son acidité "stridente".
J'ai beaucoup apprécié son acidité "vibrante".
Olivier (Bibi), mais pas sur la même bouteille, a adoré sa "fraîcheur qui rend la bouche presque aérienne".

Jean-Loup
29 Fév 2020 19:15 #6

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La fraicheur dans un vin, ça me parle et j'aime bien.
En revanche, je ne pense pas qu'un tel niveau d'acidité soit normal sur une appellation aussi méridionale et sur un millésime comme 2005.
Je crois bien n'avoir jamais perçu une telle acidité sur un Mas Jullien d'ailleurs...
Il faudrait qu'on regoûte ce 2005 pour se refaire une idée Jean-Loup %tchin ::glou::

Denis
29 Fév 2020 19:35 #7

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La première fois que j’ai goûté Grange des Pères 2005, j’ai été surpris par la fraîcheur pour ne pas dire la vivacité.
J’ai un perdu le fil des millésimes languedociens mais 2005 s’exprimait comme ça sur de nombreuses cuvées. Pas le millésime complet de cette même année à Bordeaux.
Sur ce vin précisément, ce furent les tannins qui le heurtèrent quelque peu. Nous avions disserté longuement des qualités respectives du MJ 2005 et du 2004.

Jérôme Pérez
29 Fév 2020 19:46 #8

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Jérôme Pérez écrit: La première fois que j’ai goûté Grange des Pères 2005, j’ai été surpris par la fraîcheur pour ne pas dire la vivacité.
J’ai un perdu le fil des millésimes languedociens mais 2005 s’exprimait comme ça sur de nombreuses cuvées. Pas le millésime complet de cette même année à Bordeaux.


Je ne me souviens pas d'une acidité aussi élevée sur GdP 2005. Et Moncalmès 2005 bu jeudi soir dans la même soirée n'avait pas du tout cet équilibre. C'est pour ça que j'ai un doute sur la bouteille bue de Mas Jullien 2005.

Denis
01 Mar 2020 08:22 #9

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Par manque de temps, je ne ferai qu'une synthèse rapide de cette belle soirée.
Concernant le Jura, j'ai été bluffé une nouvelle fois par le chardonnay des Granges Paquenesses, tout comme j'avais été bluffé par son savagnin (cuvée “La Pierre” 2016) quelques mois plus tôt dans le même contexte de LPV Versailles, à l'aveugle à chaque fois, évidemment. Avant "La Pierre", je ne connaissais ce domaine que de nom. Depuis les deux vins goûtés, je pense que c'est tout simplement un des tout meilleurs de la région. Des vins précis, riches, très naturels mais sans aucun "marqueur nature”, un équilibre avec tus les curseurs en haut et une buvabilité extrême. Magnifique ! Entretemps j'ai réussi à en encaver un tout petit peu… Juste après cette pépite, La Mailloche tient parfaitement son rang. C'est devenu un "classique", on est moins surpris, mais ça reste très, très bon, peut-être à laisser un peu plus vieillir que le chardonnay de Loreline Laborde (Granges Paquenesses). Le Chatillon étéit bon, sans plus, un peu simple dans son expression, mais d'un bel équilibre tendu et assez cristallin. Les autres vins étaient moins marquants.

Pour le Languedoc, ma première impression est que j'ai la sensation que ces vins commencent un peu à me lasser. Je pense que, grisé à une époque par leur remarquable rapport plaisir/prix (qui reste encore souvent d'actualité), j'en ai mis un peu trop en cave et que j'ai du mal à m'émouvoir aujourd'hui en les goûtant, même si je les trouve quand même bons ! Mais j'ai plus de mal à “m'envoler” qu'il y a dix ou vingt ans. Concernant Pradel de Terrasses d'Élise, je sui à chaque fois agréablement surpris par la qualité des vins de ce domaine qui ne fait pas beaucoup de bruit médiatique mais qui assure le coup à des prix très raisonnables (un peu comme Clos Centeilles). Le Montcalmès 2005 était d'évidence au-dessus de l'ensemble dans un bel équilibre sans lourdeur et la petite évolution après 14 ans qui fait du bien pour détendre les tannins et la matière. Le Mas Jullien du même millésime est évidemment un peu plus sur la retenue, comme le veut le style du domaine, un peu plus frais aussi, plus un vin de repas et je me demande si, à table, je ne le préfèrerais pas au Montcalmès. J'ai bien aimé Romain Pauc aussi, qui est rarement décevant quand on lui laisse un peu de temps en cave.

Philippe
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02 Mar 2020 08:25 #10

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