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Domaine Stéphane Tissot, Arbois

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Donc en résumé : 2004, 2005, 2007, 2009, 2012 sont très bons à excellent, 2006, 2008, 2010 sont indigents... Etonnant pour 2008 et 2010. Bon ensuite, on peut se dire que c'est quand même top au moins un an sur deux ;)

Site perso (non commercial) www.wineops.fi/?page...
16 Aoû 2018 21:21 #1231

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Magnifique dégustation (et panel de dégustateurs... :cheer:).!

A voir pour les millésimes.
J'ai très bien goûté (mais ça date) 2006 et encore mieux 2010.
Alors que 2007 m'avait semblé plus fermé et un peu anodin.
16 Aoû 2018 21:40 #1232

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Avec Rémy (LoneWD), on a bu début 2018 en parallèle et à l'aveugle (enfin chacun pour un millésime), 2007 et 2010, le premier nous paraissant très au dessus du second...

ArnoulD avec un D comme Dusse
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16 Aoû 2018 21:44 #1233

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Difficile de résister à l'invitation de Laurent quand il propose une verticale de La Tour du Curon.
C'est même devenu totalement impossible quand il m'annonce, outre la présence d'EricB que j'ai toujours plaisir à revoir, celle d'un Agitateur que je vais enfin pouvoir rencontrer après tant d'années de discussions homériques.
Cerise sur le gâteau, la venue d'EricD que je n'avais plus vu depuis des lustres et qui était un des principaux instigateurs des dîners des Belges et assimilés au tout début de LPV.
Voilà une journée qui s'annonçait sous les meilleures auspices !

Je me permets, après les très belles et complètes notes d'Eric, de déposer également les miennes.


Bénédicte & Stéphane Tissot - La Tour de Curon - Le Clos - Arbois 2004
Robe or intense de belle intensité. Très beau nez mêlant un fruité blanc mûr, fruits secs, des épices, curry, notes de champignon voire légèrement truffé, finement boisé, avec un poil d’oxydation. En bouche, l’acidité est à l’avant-plan, mais ça reste équilibré dans un style frais et droit. La longueur est belle, sans plus, finale salivante, marquée par l’acidité. J'avais un souvenir plus favorable encore sur cette bouteille dégustée dans sa jeunesse, il est sans doute temps de la boire. Très Bien -


Bénédicte & Stéphane Tissot - La Tour de Curon - Le Clos - Arbois 2005
Robe or de belle intensité, brillante. Le nez est plus mûr, même si un peu moins expressif, fruits jaunes, floral, boisé très discret. En bouche, l’attaque est ronde, presque grasse, avec un retour de l’acidité dès le milieu de bouche, qui équilibre parfaitement l’ensemble, finale saline, fraîche, très longue. Superbe bouteille. Excellent -


Domaine Labet – Fleur de Marne – La Beaumette - Côtes du Jura 2005
Bon, on nous avait prévenu que les pirates seraient en nombre, voilà assurément le premier...
Robe or intense. Au nez, on change complètement de style, sur le coing, l’abricot, truffe blanche. En bouche, c’est riche, un poil chaud, avec peut-être une pointe de résiduel, un peu mou à mon goût. Finale moyenne. Moyen


Château de Bellet – Cuvée Baron G. – Bellet 2005
Celui-ci, aucun doute, c'est encore un pirate...
Robe jaune paille. Au nez, c’est réduit, et demande une bonne aération pour se débarrasser (en partie) de ses notes d’allumette. En bouche, c’est gras, manque un peu de vivacité, donnant un équilibre global un peu pataud. Longueur correcte. Moyen +

Bénédicte & Stéphane Tissot - La Tour de Curon - Le Clos - Arbois 2006
Robe or évoluée, cuivrée. Au nez, c’est très évolué, encaustique, pain d’épices, curry, pomme blette. En bouche, par contre, c’est mieux, avec une superbe fraîcheur, ça reste équilibré et d’une belle longueur. Il n’est pas encore mort, mais sur la pente descendante, du moins su cette bouteille. Bien
Première bouteille marquée par une évolution prématurée, il y en aura d'autres...


Guffens-Heynen – Mâcon Pierreclos 1er Jus de Chavigne 2006
Robe jaune paille vers or, brillante. Superbe nez, mûr, sans excès, pas de trace d’évolution prématurée, boisé très bien intégré, noisette. En bouche, équilibre parfait entre fraîcheur et puissance, beau volume, finale très longue, salivante. Remarquable. Excellent


Bénédicte & Stéphane Tissot - La Tour de Curon - Le Clos - Arbois 2007
Robe jaune or, brillante. Très beau nez, avec le petit côté tourbé qu’on retrouve souvent par ici, fruité de juste maturité, épices, boisé quasi imperceptible. En bouche, c’est puissant mais dompté par une acidité redoutable qui équilibre parfaitement l’ensemble dans un style tendu, très long, salivant. Superbe. Excellent +


Bénédicte & Stéphane Tissot - La Tour de Curon - Le Clos - Arbois 2008
Robe évoluée, reflets cuivrés. Au nez, c’est assez clairement oxydé, curry, truffe blanche, pomme blette, tourbé. En bouche, il n’est pas mort, l’acidité est forte et domine légèrement l’équilibre dans un style très tendu, non dénué de puissance, de très belle longueur. Dommage… Bien -


Jean-François Ganevat – Chalasses Vieilles Vignes - Côtes du Jura Chardonnay 2008
Robe jaune paille de belle intensité. Très beau nez, mûr et frais à la fois, fruits blancs, floral, minéral. En bouche, belle rondeur en attaque avec retour rapide de l’acidité dès le milieu de bouche, c’est très bien équilibré et de belle longueur. C’est très bon. Très bien +


Jean-François Ganevat – Chalasses Vieilles Vignes - Côtes du Jura Chardonnay 2009
Robe or de belle intensité. Nez mûr, pomme golden, touche de miel, épices. En bouche, l’alcool me semble très (trop ?) présent en attaque, mais la fraîcheur revient bien en milieu de bouche pour obtenir l’équilibre, même si l’alcool revient en fin de bouche. C’est très bon, mais à ne pas attendre. Très bien


Bénédicte & Stéphane Tissot - La Tour de Curon - Le Clos - Arbois 2009
Robe jaune paille. Superbe nez qui allie un fruité bien mûr à des notes tourbées, grillées, légèrement boisées, fruits secs, floral. Si le nez est superbe, la bouche est grande. Équilibre parfait entre fraîcheur et puissance, c’est rond, ample, avec un très beau retour de la tension en finale, très longue, saline, salivante. Grand vin


Bénédicte & Stéphane Tissot - La Tour de Curon - Le Clos - Arbois 2010
Robe or qui montre des signes d’évolution. Au nez, touche oxydative, miellée, pomme blette, tourbé. En bouche, c’est mieux, c’est encore vivant, très belle fraîcheur, voire acidité forte en milieu et fin de bouche. Belle longueur sans plus. Décevant, pour la troisième fois de la dégustation, ça commence à faire beaucoup… Bien +

Bénédicte & Stéphane Tissot - Les Amants - Arbois 2011
Robe jaune paille. Au nez, c’est agréable, on retrouve les caractéristiques finement tourbées, grillées, fruits secs, pointe de volatile. En bouche, très belle fraîcheur, beau volume, finale marquée par un peu de volatile, qui reste acceptable. Très belle longueur. Très bien –


Bénédicte & Stéphane Tissot - La Tour de Curon - Le Clos - Arbois 2012
Robe jaune-or de belle intensité. Au nez, grillé, fumé, fruits jaunes mûrs, fruits secs, légèrement boisé. En bouche, puissance et fraîcheur conjuguées donnent un équilibre remarquable, longueur superbe, finale salivante. C’est superbe dès aujourd’hui. Excellent



Et comme on avait encore une petite soif...

France Gonzalvez - . G – Beaujolais Villages 2015
Robe rubis. Au nez, fruits rouges frais, pointe de volatile. En bouche, c’est frais, très frais, très légère pointe de gaz, ça se boit tout seul, avec plaisir. Un vin de copain à boire sur de la charcuterie. Bien +


Pignan - Châteauneuf-du-Pape 2008
Robe rubis vers brique de faible intensité. Au nez, réglisse, fruits rouges confits, rose fanée, rafle. En bouche, c’est rond et frais, un peu plus alcooleux en finale au réchauffement, de texture très soyeuse, très long. Superbe. Excellent


Encore un grand merci à tous pour votre présence et en particulier à Brigitte et Laurent.
Agitateur, je te lirai désormais avec l'accent, et encore avec plus de plaisir !


Luc
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16 Aoû 2018 22:30 #1234

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet domaine Stéphane Tissot, verticale Clos de la Tour de Curon

Superbe dégustation et très beaux CR d'Eric et de Luc.
Ma seule expérience sur le Clos de la Tour de Curon est malheureusement sur le millésime 2006 : voir ICI
Or j'avais trouvé une nette amélioration le deuxième jour. D'où ma question : quelle était la préparation des bouteilles avant service ?
En même temps je doute qu'une aération supplémentaire aurait compensé le déficit de matière ou l'évolution prématurée que vous avez notés.

Jean-Loup
17 Aoû 2018 14:54 #1235

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet domaine Stéphane Tissot, verticale Clos de la Tour de Curon

Superbe dégustation et très beaux CR d'Eric et de Jean-Luc.

C'est LUC, Jean-Loup!!! :cartj:

jlj
17 Aoû 2018 15:48 #1236

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Les bouteilles ont été carafées, mais juste avant d'être servies. L'aération a donc été limitée..

Eric
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17 Aoû 2018 16:10 #1237

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Les vins ont été carafés, sans doute pas autant que ce qui était préconisé par le domaine, mais tous de la même manière.
Cela étant dit, les bonnes bouteilles et les moins bonnes ont des profils aromatiques très différents, sans parler des robes, ce qui laisse assez peu de doutes quant au fait que les trois bouteilles en question (2006, 2008, 2010) étaient prématurément oxydées.


Luc
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17 Aoû 2018 16:10 #1238

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Mince, au niveau de prix de sortie de cette cuvée, ça pique un peu le fondement...
17 Aoû 2018 16:29 #1239

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Et comme je le signale dans mon CR, Agitateur nous a dit qu'il était plus que probable que le souci était repérable avant l'embouteillage (c'est son métier, l'embouteillage).

Eric
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17 Aoû 2018 16:38 #1240

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Si c'est repérable avant embouteillage il y a un gros problème alors
Ils vendent du vin daube en connaissance de cause ou alors j'ai mal compris

Didier
17 Aoû 2018 19:24 #1241

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Daubé, c'est peut-être exagéré. Mais les vins devaient avoir des "fragilités" qui ont empiré avec le temps. Et comme la protection en soufre ne doit pas être énorme...

Eric
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17 Aoû 2018 19:35 #1242

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Ok Éric mais à 70€ ou pas loin la bouteille prix domaine ça ne tolère pas le moindre doute sur le contenu et son potentiel de conservation

Didier
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: oliv
17 Aoû 2018 19:49 #1243

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Clair. Je te dirais que l'ami Laurent qui a acheté toutes les bouteilles de Tour de Curon l'avait un peu mauvaise dimanche soir. Il y avait des pétards mouillés dans le feu d'artifices.

Eric
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17 Aoû 2018 19:58 #1244

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Oui, enfin, un problème de bouteille n'est quand même pas à exclure.
Sur 2006 et 2008, je ne sais pas, mais le 2010 bu en février cette année, même s'il n'atteignait pas le niveau du 2007, ne révélait aucune trace de prémox et faisait même plutôt jeune à coté du 2007...pas prêt je dirais !

ArnoulD avec un D comme Dusse
17 Aoû 2018 20:02 #1245

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Tour d'abord un grand merci à mon ami Laurent Lab de m'avoir invité à cette passionnante et généreuse verticale en compagnie, notamment, de Luc que j'ai eu moi aussi grand plaisir à revoir -comme le temps passe..!- d'Eric B et d'Agitateur dont les éclairages techniques et la truculence toute méridionale ont égayé cette conviviale dégustation. Une amie de Laurent, Anne, était également présente autour de la table.
Mes commentaires de dégustation sont largement les mêmes que ceux présentés ci-dessus par Eric et Luc. Je ne vais pas y ajouter les miens, largement redondants. J'ai été, comme les autres, assez déçu du niveau général des Tour de Curon, même si certains millésimes étaient quand même globalement au rendez-vous. Les conditions de service et de conservation, optimales, ne sont pas en cause. Mes constats sont les suivants:
- Seuls les 'grands' millésimes ou présumés tels dans la région ont tiré leur épingle du jeu, 2005, 2007 et 2009. J'ai personnellement apprécié également le 2010. Les autres millésimes présentés étaient selon moi passables, voire franchement décevants, comme 2004, 2006 ou 2008.
- Même dans les millésimes plus favorables, ce vin ambitieux a du mal à soutenir la comparaison avec d'autres vins avec lesquels il mérite d'être comparé, ne fût-ce que de par son prix et son ambition (comme le Guffens) , voire même avec d'autre vins du Jura, connus pour être excellents mais de pedigree présumé inférieur (je pense aux les deux Chalasses de Ganevat), qui dans chaque confrontation et à millésime égal se sont, à mon humble avis, montrés supérieurs au grand vin sujet de la thématique.
Ces constats ne reposent que sur une seule dégustation et ne sauraient constituer de jugement, encore moins une critique du travail éminemment respectable d'un excellent vigneron. Mais force est de constater qu'il y a à ce stade, 14 ans après le premier millésime, une déception sur beaucoup des vins présentés et un doute raisonnable sur la pertinence du prix systématiquement demandé (autour de 70€). Les vignes sont elles trop jeunes ? Peut-être, mais le 2005 (deuxième millésime) était excellent. La qualité du terroir est-elle surévaluée ? Je n'en sais rien. Mais certains vins semblaient prématurément fatigués, partant sur des notes oxydatives non maîtrisées et probablement non souhaitées. Le travail et les choix du vigneron ? Je ne suis pas apte à répondre à cette question. Agitateur a apporté des éclairages techniques très pertinents qui pourraient apporter des débuts d'explication. Un problème de bouteille alors ? Il se peut aussi, de manière plus subjective, que nos goûts et perceptions individuelles soient en cause. Je bois, personnellement, peu de vin du Jura même si je ne suis pas novice en la matière, grâce notamment à mes fréquentes dégustation avec Lab. Mais les autres convives, surtout Laurent, en sont des habitués, en particulier de ce domaine. Leur jugement est donc plutôt sûr... Ce serait d'ailleurs intéressant de boire ces vins en compagnie de Stéphane Tissot, qui aurait pu nous permettre d'en décoder certains aspects à côté desquels nous sommes peut-être passés.
Je pense aussi que ce vin gagnerait particulièrement à être bu en situation, c'est-à-dire à table sur des plats le mettant en valeur, et inversement. C'est pour cela que son géniteur l'a conçu, après tout. Je pense que cela lui rendrait justice et lui permettrait de nous offrir une revanche. Ses notes de curry appellent les morilles et le vieux comté. Même si nous avons fini les bouteilles en mangeant je pense qu'une gastronomie du terroir lui aurait grandement profité. Mais bon, un grand vin est normalement bon dans quasiment toute circonstance et à ce prix là on ne devrait pas lui chercher tant de circonstances atténuantes.
Finalement les plus fins observateurs auront sûrement remarqué la présence d'un 'double pirate' dans la dégustation, le Château de Bellet, qui n'est ni jurassien ni même un chardonnay (il n'y entre que pour 5% dans l'assemblage, je pense). Je suis entièrement responsable de ce foirage à la fois ampélographique et gustatif, ce vin ayant fait piètre figure dans l'ensemble. Désolé Laurent tu me pardonnes :-) ?
Encore merci à tous les participants pour cette belle session -et ses after. J'ai repris le chemin de la maison en pédalant, que dis-je, en zigzaguant joyeusement dans les rues endormies de Bruxelles en cette douce soirée d'août.
Eric
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18 Aoû 2018 21:35 #1246

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Bonjour à tous,

J'interviens avec retard, suite à quelques problèmes informatiques.

Avant tout, je souhaite préciser que j'ai organisé cette dégustation afin de remercier quelques amis proches (dont certains m'ont aidé avant et pendant que j'étais dans le Jura en 2014-2015). Je n'ai hélas pu inviter tous ceux que je voulais revoir, faute de place. Je m'en excuse auprès d'eux par avance.
Le fait de choisir un vin du Jura est donc emblématique. Je prépare cette dégustation aussi depuis un certain temps car je connais la parcelle depuis qu'elle est plantée et en ai acquis tous les millésimes à cet effet.

En accord avec EricB, j'ai choisi de ne pas déguster des millésimes trop récents. Ce sera pour une autre fois... J'ai inclus des vins pirates mais comparables (d'autres excellents producteurs du Jura ou à proximité). La seule exception est le vin apporté par EricD (qui était à l'aveugle aussi pour moi). Je le remercie, même si ce vin était un "double pirate". Merci aussi à EricB pour le 2008 de Ganevat (ainsi que pour l'excellent poulet) et à Luc pour le Pignan.

Concernant le service, j'avais contacté Stéphane Tissot qui m'avait conseillé de déguster dans cet ordre et de cafarer les vins 2 heures à l'avance. Je n'ai pu respecter ce timing, sauf pour les premiers vins, faute de carafes et de temps (j'ai eu quelques problèmes de bouchon, de surcroît, mais par ma faute sans doute). Agitateur peut le confirmer, nous avons regoûté les vins lundi et mardi (la dégustation a eu lieu le dimanche) et ils ne se sont pas améliorés significativement, à l'exception peut-être du Labet 2005 et de la Tour de Curon 2012 qui ont gagné en complexité. Un carafage plus long n'aurait donc rien changé, à mon humble avis.

Je confirme donc l'évaluation détaillée des vins faite par EricB et Luc, ainsi que les commentaires plus généraux d'EricD.
Suite à la vérification effectuée ensuite le lundi et le mardi, Agitateur se demandait si une dégustation comparable de La Mailloche n'aurait pas donné de meilleurs résultats et je suis en plein accord avec lui. J'ai hélas moins de millésimes de cette cuvée pour pouvoir le vérifier...
Je crois que l'effet millésime est très important sur des vignes aussi jeunes, ce qui peut sans doute expliquer que Stéphane Tissot ait très bien réussi les bons millésimes (2005, 2007, 2009, notamment) et moins bien les millésimes moins bons (2006, 2008). Ce n'est qu'une impression générale car 2010, en principe un bon millésime, me semble moins bien réussi que le 2012, un millésime en général plus compliqué à gérer. Le 2011 a été inclus, afin de vérifier le niveau d'acidité volatile ... et essayer de surprendre EricB...

Cela dit, le niveau des vins est, au minimum, toujours bon mais, vu le prix de cette cuvée, on peut en effet se poser quelques questions. J'étais donc un peu déçu le dimanche et les jours suivants.
J'ai été cependant très heureux d'organiser une telle dégustation et garde ma confiance dans ce beau domaine du Jura car il n'y pas que de grands millésimes mais aussi de grandes bouteilles et nous avons peut-être manqué d'un peu de chance...

A bientôt,

Laurent Lab
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21 Aoû 2018 10:47 #1247

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Salut tous,

Je ne vais pas revenir en détail et force commentaires sur les vins, c'est déjà fait et les avis étaient ce jour là assez convergents.

Quelques points préalables:
- En premier lieu, tous mes remerciements vont au Gentil Organisateur, et ensuite aux Gentils Membres, pour ce bien agréable moment de convivialité. C'est effectivement assez drôle de mettre des visages et des voix sur quelques personnes connues virtuellement jusqu'alors.
- En règle générale, ma tolérance à l'oxydation ou à l'évolution sur les blancs secs est assez basse, il faudra en tenir compte sur mes jugements ( forcément personnels )
- Plutôt que des éléments purement descriptifs, je vais tâcher d'amener quelques interrogations ou hypothèses sur un plan plus "technique" ou même "marchand" dans la cohérence de gamme.

La verticale:
TdC 2004:
C'est bien dans l'absolu pour un vin issu de TRES jeunes vignes, c'est sûr. Et le vin n'est pas fatigué, loin de là. Je le trouve néanmoins un peu fluet dans le contexte d'un vin qui se veut définir l'élite de sa région, mais l'explication est logique. N'était ce pas un peu tôt pour lancer cette cuvée à partir de ces vignes ?

TdC 2005:
Plus ample, plus puissant, un peu plus évolué aussi.
On commence à imaginer ce vers quoi le viticulteur veut aller, il y a une progression logique et cohérente depuis le 04.

TdC 2006:
Katastrof ! Pour moi, ce n'est pas la pente descendante ...mais le bas de la pente. Trop évolué pour moi sur le plan aromatique, beaucoup trop.
Bon, il faut avouer que le mill. 2006 était super ingrat en général sur les vins du nord est ( et ailleurs aussi ), certes. Je ne crois pas trop à une évolution malheureuse en bouteille, j'ai tendance à penser que la matière n'était pas au RDV avant mise et que le viticulteur ne pouvait pas l'ignorer ( oui, vous pouvez me trouver dur, mais à nouveau: la cuvée est ambitieuse et valorisée comme tel, outre le fait que son géniteur n'est pas un perdreau de l'année ). La mise en // avec le Guffens est hélas redoutable pour le jurassien.

TdC 2007:
Tourbé et puissant, une version vin d'un Lagavullin en quelque sorte.
Pour moi, ne pas attendre plus, mais c'est superbe dans ce style assez particulier.

TdC 2008:
Idem 2008, le prémox a mangé l'identité du vin.
Le //, là aussi, réussit mieux à l'outsider qui est de plus un outsider "direct".

TdC 2009:
A point, chaleureux, un équilibre presque plus sudiste, mais le mill. est ce qu'il est. Tres bien. Dans la lignée de ce que l'imaginaire peut attendre.

TdC 2010:
La 3eme année paire de suite qui n'est pas du tout à la hauteur de l'attente. Encore un déséquilibre bouche vive / arôme cuits.

TdC Les Amants 2011:
La volatile chatouille un peu les narines, mais ça passe. Ca reste équilibré, et c'est quand même très bon.

TdC 2012:
Encore jeune ( bon, vous me direz, il l'est...). La première bouteille qui en a sous la semelle, appelée à pouvoir tenir 5 ans ou plus sans tomber dans l'oxydatif. La meilleure de la série pour moi.

Dégustation les jours suivants:
Pas de prise de note, mais aucune évolution curieuse constatée, ni révélation tardive ou on se dit "mince, fallait carafer, je suis passé à côté". Ce qui était à genoux le dimanche a finit par s'écrouler, et ce qui était fringuant à gentillement évolué. Du coup, pour les bouteilles antérieures à 2012, j'aurai tendance à conseiller de ne pas carafer, et de laisser le vin vivre dans le verre.

De façon générale:
Le technicien que je suis est obligatoirement amené à s'interroger sur la recette du viticulteur, le process. Rappelons que cette impression porte sur la série 2004 à 2012, et ne saurait être représentative de l'instant présent sur ce qui est produit.
J'ai tendance à croire que sur cette série, la recette technique n'était pas stable et reconduite d'année en année. Je pense en particulier à la prise de bois, dans le % de bois neuf, sa composition en terme d'origine et de "marque", et autres critères liés. Bien sûr, cette non stabilité doit aussi être imputable à la matière première, inégale entre les mill. Certains y verront la marque du terroir, des données de l'année, et que finalement cette variabilité est le signe d'un vin d'auteur. Vous l'avez deviné, je n'adhère pas à cette vision, à chacun d'y aller selon sa sensibilité.

Je mettrai aussi un bémol sur un point qui me chagrine, et qui là relève de phase "commerciale": je suis persuadé que la faiblesse de certaines années était détectable avant mise ( * ) ( voir plus bas ), et je vois dans le seul déclassement du 2011 sur critères analytiques une forme d'entêtement à créer la cuvée.....même quand elle ne le mériterait pas tout à fait. Je vais peut être dur, mais que voulez vous, mon sens aiguë de la diplomatie se manifeste comme il peut: en sortant coûte que coûte la cuvée TdC, le risque est de se couper de celui qui fait vivre une exploitation et qu'il ne faut pas oublier. Je ne parle pas des guides, critiques et journalistes, mais des consommateurs acheteurs. A moins que TdC ait gagné depuis une régularité que nous n'avons pas vu, il serait sans doute préférable de ne pas commercialiser quand ça ne le vaut pas.......

( * )
La question de la variabilité des bouteilles au vieillissement est un argument facile, surtout quand on incrimine le bouchon ( et je ne suis pas bouchonnier...)
- Toutes les bouteilles bues ce jour là ont été achetées dès la mise en marché et stockées dans la même cave.
- Un bouchon naturel de belle qualité ( à priori ce qui a été utilisé ) ne peut pas engendré de telles différences. Au pire, ça va accélérer un phénomène sous jacent de vieillissement, mais pas dans les proportions constatées.
- La mise en bouteille d'un petit lot est un casse tête technique en terme d'homogénéité, c'est un fait. Mais à ce niveau de prix, il appartient au viticulteur d'apporter les solutions requises pour ne pas impacter le produit en variabilité.
- Dans tous les cas, l'argument des bouteilles défectueuses est non recevable ( éventuellement, ou pourrait accepter une bouchonnée sur un choix d'obturateur liège, mais on n'en a pas eu...)

A ce stade, je vais tirer des plans sur la comète, qu'on me pardonne
Imaginez une verticale, avec des vins 2 par 2 ou 3 par 3 ou 4 par 4
Imaginez que face à TdC on puisse mettre un Ganevat et / ou un Guffens, et / ou un Tissot Mailloche.
Et bien je vous donne le résultat, sans même l'avoir fait ( même pas peur zX ):
- TdC +/- égal au niveau de l'autre ou des autres ( quand bien même dans un style différent ) une année sur 2
- TdC bien en dessous l'autre année sur 2.
Je dit çà je dis rien, mais ce n'est pas comme celà que l'on construit une légende....
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23 Aoû 2018 14:46 #1248

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je reviens brièvement sur certains pirates:

Bellet Baron G 2005
Je suis pas sûr de boire du Bellet une fois par an, et un de cet age.....jamais !
C'est forcément sudiste et donc un peu pataud par déficit d'acidité par rapport aux autres blancs de la séance, mais ce côté pataud est à relativiser dans le contexte. Mais pour autant, le vin n'est pas fatigué ni fatiguant. Voir même, je partage la perception de l'allumette avec Luc, il faut aérer dans le verre pour amener de la complexité. Une belle curiosité ! Merci donc à Eric D pour son apport, même en double pirate. J'imagine que 99.9 % des Bellets, même en Baron G, sont bus dans l'année ( souvent au restau pas loin des vignes...) et c'est fort dommage.

Guffens Chavigne 2006
Je ne vais pas revenir sur le vin, unanimement reconnu comme un grand chardonnay, par tout le monde. Je rajouterai un point: on s'est tous demandé si on avait été déçu par un chavigne, ou même par un Guffens. Je crois que le silence a été une réponse: jamais ou pas loin....

Sur les 2 Chalasses de Ganevat:
Pour moi, aromatiquement plus frais, plus fleuris, moins oxydatifs que Tissot, donc plus à mon goût, mais c'est personnel.

L'autre G du jour, version féminine, le beaujo village 2015 de France Gonzalvez ( magnum )
j'aime bien les beaujolais, celui là est archétype du vin à charcuterie, effectivement. En y revenant 2 jours plus tard, l'évolution est logique vers un alourdissement des arômes. Ne pas trop attendre, ce n'est pas un Morgon...Il vaut mieux en profiter sur le fruit.

Pignan 2008:
En un mot, excellentissime. C'est plus facile étiquette découverte, c'est certain, la patte Reynaud est indéniable. Donc plus Reynaud que C9P.
Ca me fait penser à une discussion récente sur le sujet du Champ des soeurs ( je crois ) au sujet des arômes d'orange sanguine.
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: oliv, Lab, YOC
23 Aoû 2018 15:41 #1249

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Réponse de philippe loiseau sur le sujet domaine Stéphane Tissot, verticale Clos de la Tour de Curon

"il serait sans doute préférable de ne pas commercialiser quand ça ne le vaut pas......."
C'est très bien de l'écrire.
A appliquer à tous les domaines.
nb : d'ailleurs, l'an passé, j'ai boycotté toutes les cuvées du domaine.
24 Aoû 2018 08:55 #1250

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Je confirme les tarifs domaine à la sortie des millésimes:
Clos de la Tour de Curon 2010 :58€
Clos de la Tour de Curon 2011: non sorti
Clos de la Tour de Curon 2013: 62€
Clos de la Tour de Curon 2015: 70€

Didier
24 Aoû 2018 09:52 #1251

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philippe loiseau écrit: nb : d'ailleurs, l'an passé, j'ai boycotté toutes les cuvées du domaine.


Tu peux expliquer pourquoi plus en détail, Philippe ?
Millésime foiré par le domaine selon toi ?
24 Aoû 2018 10:27 #1252

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Réponse de philippe loiseau sur le sujet domaine Stéphane Tissot, verticale Clos de la Tour de Curon

oliv écrit:

philippe loiseau écrit: nb : d'ailleurs, l'an passé, j'ai boycotté toutes les cuvées du domaine.


Tu peux expliquer pourquoi plus en détail, Philippe ?
Millésime foiré par le domaine selon toi ?

Oliv,
Les prix ont explosé (cf rubrique "inflation").
Ils ne correspondent plus à la qualité attendue; ils sont déconnectés de la réalité.
Ex :
- grande variabilité dans les bouteilles BBF
- poulsard sans grand intérêt.
Par contre, de grandes bouteilles parfois (En barberon 2005; les Bruyères 2005 en vin jaune, etc...........).
24 Aoû 2018 12:41 #1253

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Je comprends.
Et confirme que les prix commencent à piquer et qu'à ce niveau là, on pardonne plus difficilement les coups de moins bien.
24 Aoû 2018 13:33 #1254

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Les 2 dernières bouteilles du Domaine que j'ai bues étaient vraiment superbes
1 Mailloche 2009 avec ses arômes tourbés, grillés caractéristiques de la cuvée apparemment
1 Trousseau singulier 2010 que j'aurais facilement fait passer pour une belle cuvée de Sancerre ou un village de la Cote de Nuits.
Je n'en attendais pas tant.
Mais ce sont des vins que j'ai achetés au SVI de Paris la dernière année ou Stéphane TISSOT est venu en 2011 ?? et depuis je n'ai rien acheté.
A l'occase je reprendrais peut être La Mailloche (28.50€ le 2015) Trousseau Singulier (20.80€ le 2016) ou En Barberon (31.10€ le 2016) si j'ai l'opportunité en direct au domaine

Didier
24 Aoû 2018 16:48 #1255

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agitateur écrit: Salut tous,

Je ne vais pas revenir en détail et force commentaires sur les vins, c'est déjà fait et les avis étaient ce jour là assez convergents.

Quelques points préalables:
- En premier lieu, tous mes remerciements vont au Gentil Organisateur, et ensuite aux Gentils Membres, pour ce bien agréable moment de convivialité. C'est effectivement assez drôle de mettre des visages et des voix sur quelques personnes connues virtuellement jusqu'alors.
- En règle générale, ma tolérance à l'oxydation ou à l'évolution sur les blancs secs est assez basse, il faudra en tenir compte sur mes jugements ( forcément personnels )
- Plutôt que des éléments purement descriptifs, je vais tâcher d'amener quelques interrogations ou hypothèses sur un plan plus "technique" ou même "marchand" dans la cohérence de gamme.

La verticale:
TdC 2004:
C'est bien dans l'absolu pour un vin issu de TRES jeunes vignes, c'est sûr. Et le vin n'est pas fatigué, loin de là. Je le trouve néanmoins un peu fluet dans le contexte d'un vin qui se veut définir l'élite de sa région, mais l'explication est logique. N'était ce pas un peu tôt pour lancer cette cuvée à partir de ces vignes ?

TdC 2005:
Plus ample, plus puissant, un peu plus évolué aussi.
On commence à imaginer ce vers quoi le viticulteur veut aller, il y a une progression logique et cohérente depuis le 04.

TdC 2006:
Katastrof ! Pour moi, ce n'est pas la pente descendante ...mais le bas de la pente. Trop évolué pour moi sur le plan aromatique, beaucoup trop.
Bon, il faut avouer que le mill. 2006 était super ingrat en général sur les vins du nord est ( et ailleurs aussi ), certes. Je ne crois pas trop à une évolution malheureuse en bouteille, j'ai tendance à penser que la matière n'était pas au RDV avant mise et que le viticulteur ne pouvait pas l'ignorer ( oui, vous pouvez me trouver dur, mais à nouveau: la cuvée est ambitieuse et valorisée comme tel, outre le fait que son géniteur n'est pas un perdreau de l'année ). La mise en // avec le Guffens est hélas redoutable pour le jurassien.

TdC 2007:
Tourbé et puissant, une version vin d'un Lagavullin en quelque sorte.
Pour moi, ne pas attendre plus, mais c'est superbe dans ce style assez particulier.

TdC 2008:
Idem 2008, le prémox a mangé l'identité du vin.
Le //, là aussi, réussit mieux à l'outsider qui est de plus un outsider "direct".

TdC 2009:
A point, chaleureux, un équilibre presque plus sudiste, mais le mill. est ce qu'il est. Tres bien. Dans la lignée de ce que l'imaginaire peut attendre.

TdC 2010:
La 3eme année paire de suite qui n'est pas du tout à la hauteur de l'attente. Encore un déséquilibre bouche vive / arôme cuits.


TdC Les Amants 2011:
La volatile chatouille un peu les narines, mais ça passe. Ca reste équilibré, et c'est quand même très bon.

TdC 2012:
Encore jeune ( bon, vous me direz, il l'est...). La première bouteille qui en a sous la semelle, appelée à pouvoir tenir 5 ans ou plus sans tomber dans l'oxydatif. La meilleure de la série pour moi.

Dégustation les jours suivants:
Pas de prise de note, mais aucune évolution curieuse constatée, ni révélation tardive ou on se dit "mince, fallait carafer, je suis passé à côté". Ce qui était à genoux le dimanche a finit par s'écrouler, et ce qui était fringuant à gentillement évolué. Du coup, pour les bouteilles antérieures à 2012, j'aurai tendance à conseiller de ne pas carafer, et de laisser le vin vivre dans le verre.

De façon générale:
Le technicien que je suis est obligatoirement amené à s'interroger sur la recette du viticulteur, le process. Rappelons que cette impression porte sur la série 2004 à 2012, et ne saurait être représentative de l'instant présent sur ce qui est produit.
J'ai tendance à croire que sur cette série, la recette technique n'était pas stable et reconduite d'année en année. Je pense en particulier à la prise de bois, dans le % de bois neuf, sa composition en terme d'origine et de "marque", et autres critères liés. Bien sûr, cette non stabilité doit aussi être imputable à la matière première, inégale entre les mill. Certains y verront la marque du terroir, des données de l'année, et que finalement cette variabilité est le signe d'un vin d'auteur. Vous l'avez deviné, je n'adhère pas à cette vision, à chacun d'y aller selon sa sensibilité.

Je mettrai aussi un bémol sur un point qui me chagrine, et qui là relève de phase "commerciale": je suis persuadé que la faiblesse de certaines années était détectable avant mise ( * ) ( voir plus bas ), et je vois dans le seul déclassement du 2011 sur critères analytiques une forme d'entêtement à créer la cuvée.....même quand elle ne le mériterait pas tout à fait. Je vais peut être dur, mais que voulez vous, mon sens aiguë de la diplomatie se manifeste comme il peut: en sortant coûte que coûte la cuvée TdC, le risque est de se couper de celui qui fait vivre une exploitation et qu'il ne faut pas oublier. Je ne parle pas des guides, critiques et journalistes, mais des consommateurs acheteurs. A moins que TdC ait gagné depuis une régularité que nous n'avons pas vu, il serait sans doute préférable de ne pas commercialiser quand ça ne le vaut pas.......

( * )
La question de la variabilité des bouteilles au vieillissement est un argument facile, surtout quand on incrimine le bouchon ( et je ne suis pas bouchonnier...)
- Toutes les bouteilles bues ce jour là ont été achetées dès la mise en marché et stockées dans la même cave.
- Un bouchon naturel de belle qualité ( à priori ce qui a été utilisé ) ne peut pas engendré de telles différences. Au pire, ça va accélérer un phénomène sous jacent de vieillissement, mais pas dans les proportions constatées.
- La mise en bouteille d'un petit lot est un casse tête technique en terme d'homogénéité, c'est un fait. Mais à ce niveau de prix, il appartient au viticulteur d'apporter les solutions requises pour ne pas impacter le produit en variabilité.
- Dans tous les cas, l'argument des bouteilles défectueuses est non recevable ( éventuellement, ou pourrait accepter une bouchonnée sur un choix d'obturateur liège, mais on n'en a pas eu...)

A ce stade, je vais tirer des plans sur la comète, qu'on me pardonne
Imaginez une verticale, avec des vins 2 par 2 ou 3 par 3 ou 4 par 4
Imaginez que face à TdC on puisse mettre un Ganevat et / ou un Guffens, et / ou un Tissot Mailloche.
Et bien je vous donne le résultat, sans même l'avoir fait ( même pas peur zX ):
- TdC +/- égal au niveau de l'autre ou des autres ( quand bien même dans un style différent ) une année sur 2
- TdC bien en dessous l'autre année sur 2.
Je dit çà je dis rien, mais ce n'est pas comme celà que l'on construit une légende....



Vu la composition du tour de table (pro et dégustateurs expérimentés), l'idée ne m'effleure même pas de douter du ressentie sur ces bouteilles en dessous, mais je ne vois pas comment on peut balayer d'un revers de main l'idée d'une bouteille défectueuse ou a minima ayant évoluée différemment. Je n'ai jamais bu 2006 ou 2008 mais 2010 bu en février ne présentait pas les notes d'oxydation prématurée évoquées dans les CR de votre dégustation. Je pense que Rémy (LoneWD) qui a fortiori était complètement à l'aveugle lorsque nous l'avons dégustée confirmerait...sans compter qu'Oliv qui n'est pas le dégustateur le plus partial du forum a également très bien gouté ce 2010 !

ArnoulD avec un D comme Dusse
24 Aoû 2018 19:02 #1256

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Je ne balaye pas la possibilité d'un prémox variable, disons au risque de me répéter que:
- il appartient au géniteur de se prémunir de ce genre de chose, surtout quand on parle d'une cuvée ambitieuse.
- les 2011 et 2009 encadrant le 2010, donc d'âge similaire, ont montré qu'une évolution disons lente, digne du pedigrée attendu, était possible,
- stockage des blles présentes identiques dès l'après mise ( voir plus haut )
- le 2010 ( comme les autres déceptions 06 et 08 ) ont été ici recadrées dans le contexte d'une verticale. Si le 10 n'est pas mort, il est vrai, il a été situé rapport à ce qui est factuellement faisable. Il est probable que 2010 bu seul hors contexte jurassien l'encadrant s'en sorte moins mal, en gardant une identité malgré tout liée à ses origines,
- pour resituer le contexte de ton message, voici un bout de la dégust' de février de Lonewd: Rémy : Le genre de nez que j'adore et qui me fait furieusement penser à un savagnin ouillé du domaine de la Pinte bu ici , c'est ciré, huileux avec une pointe de miel Bon, là, ce sera une vision que j'assume à titre strictement perso, et qui risque de paraître grinçante: si on apprécie un nez de savagnin ouillé de la Pinte, ciré huileux et miellé après 6 ans ( seulement ? ) de bouteille ( et c'est dit sans aucun jugement de valeur ), alors peut être vaut il mieux aller à La Pinte pour le tiers du prix, non ? En sus, je trouve que ciré huileux miéllé sont pour moi des descriptifs de prémox, a minima....Marqueurs que nous n'avons trouvé sur aucun des pirates plus vieux et en outre plus roturiers ( oui, comme Orangina Rouge, on se demande pourquoi je suis si méchant...)

Je continue avec une digression "terroir"
Honte à nous tous dans l'assemblée ce jour là, je ne crois pas que nous ayons parlé précisément des caractéristiques pédo-climatiques de la fameuse parcelle. On dira que c'est la faute au président de séance, et j'ai noté que celui qui avait un beau fauteuil en bout de tablée ( le président présumé, donc...) était un anonyme docteur belge nommé Luc J........Je pense que Lab ou d'autre apporteront des détails sur le terroir en question.
Visiblement, ( google rapide ) on a affaire à des éboulis calcaire sur marne ( NDLR: marné étant classifiée en "roche" d'origine argilo calcaire mais hélas avec un % assez variable d'argile donc avec un impact variable: les marnes sont en fait nombreuses et variées ) Comme c'est en haut de la colline, a priori, je soupçonne une belle couche d'éboulis de cailloitis calcaires en surface et des marnes assez profondes bien en dessous ( mais je peux me gaufrer, hein...). Il est possible ou probable que l'enracinement profond ( avec l'age des vignes venant...) fasse ressortir la relative puissance de l'argile des marnes grises, au dépend des profils moins structurés et plus fins des éboulis que nous ayons pu goûter sur les jeunes vignes, exemples typiques des 2004 et 2005. J'avais évoqué plus haut mes doutes sur l'apport de bois et l'inconstance ressentie selon les années, avec le recul je saute à nouveau dans la brêche. A ce stade, on peut se demander si le choix du terroir TdC était judicieux pour la cuvée phare du domaine, et je crois que ...non ( notez bien que la critique est facile et facile et l'art bien plus difficile ! ). Je précise donc:
Pour le commun des mortels, il est attendu que la cuvée la plus haut de gamme prétendue d'un domaine doit satisfaire un ou plusieurs critères à la dégustation:
- un potentiel de garde supérieur,
- de la finesse, certes, mais quand même un ressenti de puissance dominant et le fruit mûr plus que le floral ( la frontière entre la maigreur et la finesse est souvent très mince...),
- une identité rare et justement identifiable
Au final, la puissance des argiles profondes de Mailloche serait ( à mon humble avis ) plus à même de remplir les conditions de LA cuvée ultime pour le plus grand nombre, et également plus à même de supporter un élevage bois conséquent, par rapport à la matière plus discrète des éboulis. J'ai tendance à imaginer que, vu la confidentialité de la production de TdC et sa contribution probablement epsilone au compte de résultat, il faudrait assumer jusqu'au bout puisque les volumes à commercialiser sont riquiqui: assumer la finesse ultime jusqu'au bout, et de fait boiser moins et peu. Ca revient à aller contre la pensée instinctive et dominante de la cuvée Haut de Gamme avec justement plus de bois neuf, mais ce serait plus en accord avec le terroir....Mais bon, peut être qu'entre 2020 et 2025 on refera la séance verticales sur des mill.plus récents et que je changerai d'avis :D
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29 Aoû 2018 02:16 #1257

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CR: Domaine Stéphane Tissot, Arbois, Les Bruyères, 2011



Bouchon impeccable.
Robe très nettement teintée, sur le vieil or.
Nez un peu simple, compromis de notes de pomme reinette et de senteurs minérales, sur la pierre frottée.
L'attaque est brutale, sur une acidité mordante à la limite de l'agressivité. Le réchauffement amène un peu de chair et de confort à ce côté stalactite mais le vin reste saillant, s'ouvrant dans une finale un peu stridente et sur des goûts de pomme à cidre pas très avenants.
Peu de plaisir.
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14 Oct 2018 19:11 #1258
Pièces jointes :

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CR: Domaine André et Mireille Tissot, Arbois D.D. 2016.

La contre étiquette indique "assemblage de poulsard, trousseau et pinot noir vinifié en foudres centenaires avec 3 mois de macération. Vin ni filtré ni sulfité." Bouchon estampé "André et Mireille Tissot Montigny 39600 Arbois 2016".
Le vin est consommé à l'improviste, rafraichi à température de cave. La robe est rouge carmin, lumineuse et transparente. Le nez est sur les fruits rouges, très gourmand, des notes de kirsch expressives, après un temps un peu de réduction envahit ces bons parfums. En bouche c'est fruité, assez léger, un coté acidulé, sirop de grenadine, framboise à l'eau-de-vie. C'est un bouquet à la fois très aromatique et dilué. Pour un déjeuner onglet, cèpes, basmati, salade romaine, fromages, figues de barbarie.

A suivre (il en reste dans la bouteille ;) ).
24 Oct 2018 16:28 #1259

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Domaine André et Mireille Tissot, Arbois 'D.D.' 2016

Merci DaGau pour ce CR.

Pour un déjeuner onglet, cèpes, basmati, salade romaine, fromages, figues de barbarie.


Mon classement des accords : dans l'ordre du repas, sauf la salade en dernier.
Mais ce n'est que théorique ! Cela donnait quoi en pratique ?

Jean-Loup
24 Oct 2018 17:18 #1260

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