Visite du domaine Terrasse d’Elise
1ère visite dans ce domaine dont la famille est installée sur Aniane depuis 450 ans. Le domaine est situé à Saint-Jean de Fos mais les vignes sont essentiellement situées sur la commune d’Aniane (8,5 ha sur les 10 ha que comptent le domaine).
Le nom du domaine provient du prénom de la tante de son père dont l’un des lieux dit où se situe une parcelle de Xavier se situe, une sainte femme toujours prête à venir en aide à son prochain.
Xavier Braujou est un personnage singulier, monstre de travail, qui a crée et fait croître son domaine depuis 1998 (1er millésime) en menant en parallèle un métier de bûcheron (300 tonnes de coupe jusqu’à mars 2008) qui lui a permis de financer ses achats de vignes complémentaires et de matériels pour mener son travail comme il l’entendait. Le domaine est ainsi passé de 40 ares à 10 ha en dix ans.
Cette débauche de travail lui a forgé un caractère fort qui lui a permis de faire front aux critiques sur ses choix, non seulement lorsqu’il est sorti de la coopérative et les jalousies que cela engendré, mais aussi de son environnement familial fortement marqué par des choix ancestraux qui n’ont pas été compris au début. Ainsi par exemple la plantation de Cinsault, cépage habituellement complémentaire dans la région et étiqueté non qualitatif sera fortement décrié par son père qui devra reconnaître plus tard à l’aveugle qu’il s’était trompé.*
Si l’on passe au-delà des convictions fortes de Xavier Braujou qui pourraient passer pour des certitudes qu’il conviendrait de ne pas critiquer sous peine de voir le personnage sortir de ses gongs et balancer « ceux qui boivent avec leur tête » (sic !), force est de respecter le travail qualitatif accompli et une réputation grandissante pour la qualité des vins.
Les terroirs sont multiples, composés de galets roulés, de calcaire plus ou moins pauvres, d’argilo calcaire et de silex.
Densité : 4800 pieds/ha
Rendements : entre 15 et 25 hl/ha
Vinification : levures indigènes, très peu de soufre utilisé (maximum 3 grammes uniquement avant la mise), non filtré, non collé.
Production : 22 000 bouteilles/an
Elevage : long en barriques de plusieurs vins (3 millésimes en cave)
La dégustation s’effectue de façon confinée dans la cave de Xavier Braujou qui jongle entre les barriques pour nous faire goûter les différents terroirs par cépage.
Blanc 2008
[size=x-small]100% Chardonnay[/size]
Le nez est citronné puis sur des notes de levure et de fruits exotiques (litchee).
La bouche possède une forte acidité à ce stade (citrique) mettant la matière en retrait à ce stade. A revoir.
Non noté.
XB 2007
[size=x-small]100% Syrah[/size]
Le nez est poivré, sur les fruits noirs, avec un côté herbacé.
La bouche est simple, peu extraite, une légère sensation de sous-maturité mais beaucoup de fraîcheur. Un vin de soif à boire sous la tonnelle.
Assez Bien.
Rosé 2008
[size=x-small]2/3 Cinsault, 1/3 Carignan. Vinifié tel un blanc. Un an de barrique.[/size]
Le nez est herbacé, sur la pomme.
La bouche ets grasse, riche, bien équilibrée sur de beaux arômes de cerise et une longue finale. Très intéressant.
Bien ++.
Pradel 2008
[size=x-small]100% Cinsault sur terroir de galets roulés exposé Nord-Est[/size]
Le nez embaume la cerise, la framboise, les épices, le poivre. C’est plus floral à l’aération.
La bouche est très aromatique (fleurs), gourmande, souple mais avec du fond, bien équilibrée. Beaucoup de finesse en bouche avec une belle longueur finale.
Très Bien.
Pradel 2008
[size=x-small]100% Cinsault sur terroir calcaire exposé plein Sud[/size]
Le nez est porté sur le sirop de fruits noirs. La bouche est plus solaire, mâcheuse, volumineuse mais avec des tannins polis qui font que le vin reste très gourmand. Bonne longueur. C’est également très bon.
Très Bien.
Pradel 2008
[size=x-small]100% Cinsault sur terroir calcaire plus pauvres (partie droite du même terroir plein Sud)[/size]
Le nez s’ouvre des notes de paille, de figue, d’épices, de bonbon qui se portent plus sur la cerise à l’aération.
Plus de sucrosité en bouche, toujours des tannins polis mais plus de chaleur. Cela reste gourmand comme un beau grenache bien mûr.
Bien ++.
Pradel 2008
[size=x-small]100% Cinsault sur terroir silex plein sud (vignes de 36 ans)[/size]
Le nez est très floral (violette), sur les fruits noirs également. A l’aération, beaucoup de figue puis d’épices apparaissent.
La bouche est une véritable tuerie d’une gourmandise absolue, avec la fois séveux et rond. Le vin s’étire longtemps sur la cerise. Très beau.
Très Bien +.
Pradel 2006
[size=x-small]100% Cinsault[/size]
Le nez est précis sur la cerise, les épices, la figue.
La bouche est salivante avec de la mâche et une finesse conjuguée. C’est très gourmand et de belle longueur.
Très Bien.
Cette expérience « Cinsault » est à recommander aux amateurs de grenache fins, tant les similitudes sont frappantes, la glycérine étant moins marquée.
Pigeonnier 2008
[size=x-small]100% Carignan. Terroir 80% éboulis calcaires et 20% argilo limoneux. Plein sud)[/size]
Le nez est plutôt réduit puis sur de arômes grillés.
La bouche est sur les fruits noirs, poivrée, présente un bel équilibre, une mâche certaine mais non excessive car les tannins restent soyeux. Belle longueur.
Bien ++.
Pigeonnier 2005
[size=x-small]100% Carignan[/size]
Le nez est plus chocolaté, sur le café, les fruits à l’eau de vie.
La bouche est très aérienne, l’équilibre est superbe, beaucoup de densité pourtant dans ce vin mais cela reste très buvable grâce à la qualité de tannins. Finale très longue. Un vin encore bien jeune.
Très Bien.
Mourvèdre 2008
[size=x-small]Sol argilo-calcaire et petits cailloux. Entre dans la cuvée Elise.[/size]
Le nez est dominé par la paille, le tabac, la viande.
La bouche est encore en phase de fermentation malolactique et donc difficile à déguster malgré un joli fruit perceptible. Encore une très jolie sève et des tanins soyeux.
Non noté.
Syrah 2008
Nez de goudron et de caramel.
La bouche est énorme, très mâcheuse, avec une astringence encore marquée (la plus marquée de tous les échantillons), mais quel jus sur le cassis avec une pointe de sucrosité.
Bien ++.
Elise 2003
[size=x-small]2/3 Syrah, 1/3 Mourvèdre[/size]
Le nez est monolithique sur des notes de gâteau à la noix de coco signe d’un élevage qui ressort, une pointe d’alcool, caramel et fruits cuits.
La bouche est d’une grande douceur par rapport aux tannins encore marqués et moins soyeux qu’à l’habitude. Cela semble toutefois encore jeune, avec une fraîcheur qui résiste et une bonne longueur finale. Petite déception relative.
Bien.
Une belle dégustation, où le point fort et singulier reste « le pradel » pour la qualité régulière de toute les barriques dégustées et confirmée en bouteille avec le 06. Le carignan 2005 est également de haut niveau, sans aucune rusticité, un must. Assurément un domaine à suivre sur les beaux terroirs d’Aniane.