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Guy Savoy

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Thank you magical François.

Et les photos des vins dans les verres ? (et pas de floues, sinon je me sentirais floué !)

SOCRATO "têtu" mais ne taira point !
17 Avr 2007 22:03 #31

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Magnifique récit d'un repas d'anthologie à la préparation duquel j'avais assisté, comme Xtof. Guy Savoy a la simplicité des grands et une compréhension rare du vin, avec une modestie remarquable. François a su restituer, comme toujours, l'émotion qui l'a saisi, tout au long de ce dîner. Qui n'a jamais rêvé de boire Mouton 45 !

Petite précision : les pommes Maxim’s miel sont des pommes de terre, n'est-ce pas ?

Jean-Philippe Durand

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau
20 Avr 2007 11:38 #32

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  • François Audouze
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Un dîner au restaurant Guy Savoy. J’arrive à 17 heures pour ouvrir les vins. Sylvain qui arrange les 132 verres sur la table viendra de temps à autre vérifier les odeurs des vins que je débouche. Il avait envisagé de mettre la Côte Rôtie entre les bordeaux et les bourgognes. Le choix de l’ordre de passage viendra des odeurs mais j’ai ma petite idée. Le test olfactif confirme mon choix de mettre la Côte Rôtie à la fin des rouges. Et j’ai eu raison. Il me faut batailler avec beaucoup de bouchons qui s’émiettent. L’odeur la plus merveilleuse est celle du Pommard 1947 dont je me demande s’il ne va pas damer le pion au Cros Parantoux d’Henri Jayer, vin mythique. Un vin libère une odeur d’entrailles de gibier attaquées par des mouches combinée à une désagréable senteur de petit lait. C’est atroce. Je n’en dis pas plus, pour laisser apparaître la considérable surprise au moment opportun. Le salon où nous dînerons est de l’autre côté de la rue mais dispose d’une mini-cuisine. J’assiste à un balai incessant de jeunes commis qui apportent les ingrédients de notre dîner. Cette noria est impressionnante.
Nous sommes servis par Julien, qui a fait un travail de sommellerie remarquable, par Carole, qui présente les plats avec une féminine assurance et une dévotion pour le chef qui fait plaisir à entendre, et par Emilie au beau sourire qui nous apporte des douceurs comme s’il s’agissait d’hosties consacrées.

Comme nous sommes plus nombreux que d’habitude j’ai remplacé le champagne Dom Pérignon 1970 prévu en bouteille par un magnum que je venais d’acquérir. La bouteille fuyait un peu dans son emballage de livraison. Je m’en veux de ne pas avoir purement et simplement refusé cette bouteille, car dès la première gorgée, je suis furieux. La couleur est d’un brun gris, la bulle est inexistante, et le goût est fortement vicié par un contact fugace avec le métal de la capsule ou du muselet. Quand je n’aime pas, je n’aime pas et certains amis sont étonnés de me voir si virulent contre un vin somme toute buvable. Nous sommes debout, en train de goûter de délicieux toasts au foie gras et de fines tranches de parmesan de 36 mois. Il me faut agir. Je commande dans l’urgence une bouteille de Champagne Alfred Gratien Blanc de Blancs. Ce champagne à la bulle puissante crée un tel contraste qu’il me paraît impossible de le boire tant le saut « back to the future » est quasi impossible. Alors, je goûte à nouveau le Dom Pérignon qui me devient tout-à-coup agréable, comme s’il avait effacé ses malheurs. Hélas, le mal revient. Nous passons à table car je ne veux pas prolonger l’agonie et je fais servir l’Alfred Gratien mais surtout le Champagne Cristal Roederer 1978 qui est une bouffée de bonheur après ces malheurs. C’est un grand champagne d’une couleur qui commence à rosir, d’une belle bulle fine et d’une grande jeunesse malgré ses plus de trente ans. C’est un très bel exemple de Cristal Roederer, d’autant plus apprécié que le Dom Pérignon avait fait faux bond. L’amuse-bouche consiste en un flan de foie gras à la truffe noire et d’un gâteau de foie blond au naturel. L’accord du foie blond avec le Cristal Roederer, accord de complémentarité par le jeu des contrastes est confondant de bonheur.

Le menu créé par Guy Savoy : Rouget Barbet « rôti-farci » comme un gratin / Soupe d'artichaut à la truffe noire, brioche feuilletée aux champignons et truffes / Suprême de pigeon farci, piqué au radis noir, cuit à la vapeur, cuisse poêlée et betteraves, consommé et jus de pigeon / Ris de veau rissolés, « petits chaussons » de pommes de terre et truffes / Dessert d’Yquem / Fondant chocolat au pralin feuilleté et crème chicorée.

Le rouget accueille deux vins blancs. C’est un mauvais service à rendre au Meursault Auguste Prunier 1959, car ce vin s’il était bu tout seul, sur un plat, serait perçu comme un blanc absolument charmant. Son niveau dans la bouteille était exemplaire. Sa couleur est d’un or magnifique. Il est plaisant même s’il manque un peu de coffre. Mais il ne peut rien à côté du Corton Charlemagne Bouchard Père & Fils 1953. J’aurais dû utiliser les services d’un huissier pour qu’il note l’odeur du vin à l’ouverture. Plus putridement épouvantable, je ne connais pas. A fuir. Or Julien me donne à goûter maintenant un vin au parfum splendide, pur, éblouissant. En bouche ce vin est la sacralisation du Corton-Charlemagne. L’année 1953 est une année que je vénère pour ce cru et la démonstration brillante en est faite ici. Plein en bouche, joyeux, coloré d’or fin, ce vin est un pur bonheur apportant des sensations de luxure comme le faisait l’Y de ce midi. Par gentillesse, nous revenons au Meursault pour constater à quel point le sort lui est contraire, car il eût fallu qu’il fût seul pour nous donner son beau message de Meursault, d’une belle année. Il est à noter que lorsque j’ai lu l’étiquette, je m’imaginais qu’il s’agissait du Prunier de la rue Duphot, restaurateur et caviste. Mais c’est un « vrai » propriétaire à Auxey-Duresses et non un négociant que ce Prunier.

La soupe d’artichauts est une institution ‘savoyenne’. La brioche que l’on trempe généreusement se justifie pour le plat seul mais beaucoup moins lorsqu’il y a de grands vins, qui se complaisent à la chaude douceur du brouet. Le Château Bensse Médoc 1936 a une couleur d’une franche jeunesse, car le rouge est d’un beau rubis. Le vin est d’une rare subtilité et jamais l’on ne supposerait qu’un 1936 pût être aussi charmant et épanoui. Il a de la violette. Mais comme précédemment, il est associé sur le plat à l’un des plus extraordinaires Pichon que je n’aie jamais bus. Le Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1947 est une merveille de raffinement. En le buvant, je suis ému, car une nouvelle fois en peu de temps, je tiens en mon verre ce qui pourrait constituer un idéal du goût du vin rouge de Bordeaux. Et je constate que ce vin, issu d’un terroir noble, est immensément aidé par une année qui s’installe maintenant sur un sommet. Je me souviens qu’il y a vingt ans, les années 1928 et 1929 représentaient mon idéal. Vingt ans plus tard, je trouve en 1947 l’idéalisation de mes souhaits gustatifs.

Le pigeon est une merveille et va donner lieu à une succession d’accords d’anthologie. Si les paires de vins précédents étaient boiteuses, tant l’un des vins surclassait l’autre, la paire de bourgognes rouges est un festival de perfection. Tout ce qu’on peut adorer en Bourgogne se retrouve en ces deux vins. Le Vosne-Romanée Cros Parantoux Henri Jayer 1986 a un nez de dictionnaire c’est-à-dire que si l’on doit définir le nez idéal bourguignon, on ouvre à la page de ce vin, et c’est ça. En bouche il est parfait avec la salinité affirmée et un plaisir buccal rare. Mais le Pommard F.de Marguery 1947 a beaucoup plus de charme. Le vin d’Henri Jayer est parfait, une définition vivante. Le Pommard est moins universel, mais il a un charme et un romantisme uniques. Et lui aussi me confirme que 1947 est une année miraculeuse. Car jamais on ne pourrait commettre le sacrilège de placer ce Pommard devant un vin d’Henri Jayer s’il n’y avait le choix de cette année. Le bouillon de pigeon avec le Vosne-Romanée est absolument fusionnel. Cet accord sera couronné comme le plus grand du dîner.

Le ris de veau est caramélisé en surface et fondant en son centre. Pour le plaisir du vin, je l’aurais préféré fondant partout. La Côte-Rôtie Audibert & Delas 1949 est elle aussi d’un rouge au beau rubis, ce qui fait que les cinq vins rouges pourtant anciens ont tous présenté des couleurs rouges éblouissantes, sans l’ombre d’une trace de tuilé. Ce qui me plait dans les vins anciens du Rhône, c’est que le message apparemment simplifié par l’âge recouvre une magique complexité. C’est d’un charme de jeune premier. Tout semble facile, mais c’est le fruit de la terre et du travail de l’homme, bonifié par un soleil complice. La chaude lourdeur de ce vin justifie sa place en fin de session des rouges.

Le Château d’Yquem 1980 est indéniablement Yquem et le dessert de Guy Savoy où la mangue et l’ananas se taillent une belle place lui est favorable. Mais j’ai trouvé cet Yquem classique beaucoup plus « en dedans » par rapport à des versions précédentes de la même année. Le Grenache Vieux « Superior Quality » Années 30 sur l’étiquette duquel est inscrit « très recommandé », ce qui est d’un bon enfant charmant, est moins charmant que son intention. Car ce vin qui évoque de stricts portos est assez déstructuré, fade, inconstant. Je suis gêné par des traces de gibier qui semblent ne pas entamer le capital de sympathie que ce vin trouve auprès de mes hôtes. J’attendais l’originalité. Elle est là, car ce vin est déroutant et même plaisant, mais on est très loin du plaisir qu’il aurait pu donner.

Tout le monde connaît la chanson sur les cheveux d’Eléonore : « quand y en a plus y en a encore ! ». C’est le numéro que nous a joué l’équipe de Guy Savoy, car la sarabande des desserts qui n’en finissent pas tourne presque au théâtre de boulevard. L’image qui me vient est celle de ce prestidigitateur de cirque qui tire de sa bouche un mouchoir coloré, puis un autre qui lui est attaché et défile plus de vingt mètres de mouchoirs dont on se demande comment ils pouvaient être logés dans cette petite bouche. L’avantage de cette profusion est d’être servi par les beaux yeux d’Emilie et les sourires de Carole, mais l’impression d’être gavés tutoie la satiété.

Le vote est particulièrement difficile car il y a eu ce soir des vins éblouissants de perfection. Nous sommes onze sur douze à voter pour onze vins puisque le champagne Alfred Gratien ajouté est hors vote. Dix vins sur onze ont figuré sur les votes, ce qui est magnifique et les onze eussent figuré dans les votes si je n’avais pas fait corriger le vote d’un ami fidèle qui, troublé par mes attaques contre le Dom Pérignon abîmé, voulait lui faire justice. Cinq vins ont eu des votes de premier, ce qui est aussi très plaisant. Le Corton Charlemagne Bouchard Père & Fils 1953 a eu quatre votes de premier, le Vosne-Romanée Cros Parantoux Henri Jayer 1986 en a eu trois, le Pommard F.de Marguery 1947 en a eu deux et le Champagne Cristal Roederer 1978 ainsi que le Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1947 ont reçu un vote de premier.

Le vote du consensus serait : 1 - Corton Charlemagne Bouchard Père & Fils 1953, 2 - Vosne-Romanée Cros Parantoux Henri Jayer 1986, 3 - Pommard F.de Marguery 1947, 4 - Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1947.

Mon vote est : 1 - Corton Charlemagne Bouchard Père & Fils 1953, 2 - Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1947, 3 - Pommard F.de Marguery 1947, 4 - Vosne-Romanée Cros Parantoux Henri Jayer 1986.

J’ai longuement hésité tant j’étais tombé sous le charme des deux bourgognes rouges, mais la performance du Pichon 1947 était tellement exceptionnelle que je lui ai donné la deuxième place. Ce qui est sympathique, c’est que le Meursault, le Bensse, la Côte Rôtie et même le Grenache ont obtenu au moins un vote des quatre premiers sur onze vins. La gentillesse des votants mérite d’être signalée. Savoir que le vin qui arrive finalement premier aurait été irrémédiablement jeté par un amateur non averti du fait de son odeur immonde est une nouvelle fois une belle leçon.

Il y eut des velléités de cigare et la grande question fut de savoir si ce sont les fumants ou les non fumants qui resteraient en salle. Aussi, d’un mouvement unanime, toute notre table sortit sur le trottoir où il faisait fort bon. Les discussions se sont longuement poursuivies. Les cigares n’apparurent point, c’était un pétard mouillé. Le plaisir d’être ensemble était un feu qui ne voulait pas s’éteindre.
Le vote du consensus et mon vote couronnent quatre mêmes vins qui furent absolument immenses, nous donnant de rares émotions. Guy Savoy venu nous saluer a pu constater l’ambiance enjouée mais attentive à capter à la fois les mille finesses des vins et les innombrables subtilités d’une cuisine chaleureuse et nette.


Cordialement,
François Audouze
30 Avr 2009 21:54 #33

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Bonjour François,
Effectivement, 47 me semble une année très interessante, j'ai eu la chance de tester Lafite Rothschild 47 ur une bouteille très abimé, et le vin restait très bien avec un nez magnifique !
matlebat-degustation...
Pour les Pommard, un 49 du domaine Chavy Chouet bu récemment fût très étonnant de jeunesse au nez avec encore beaucoup de fruit... la bouche un poil trop acidulé, marqué de la puissance du rugiens, manquait un peu d'harmonie pour en faire un vin exceptionnel !
Bien cordialement
Matthieu
30 Avr 2009 23:02 #34

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Ben … Euh … c'est-à-dire que ce rêve n’était point le notre, mais celui des japonais qui se trouvaient à côté de nous !
****************

A chaque anniversaire, son restaurant. Pour fêter nos noces de cire, mon Astre a réservé une table dans le premier restaurant 3* que nous ayons « fait » ensemble.

Nous sommes à peine assis que le premier amuse-bouche (une mini-tartine au foie gras) fait son apparition.
Tout en dégustant une coupe de champagne Guy Savoy par Legras(tout en agrume et en fraîcheur) pour mon Astre et une coupe de Billecart-Salmon rosé (une gourmandise au fruits rouges), nous étudions avec soin la carte. Après moult hésitations et palabres avec le maître d’hôtel, nous nous laissons guider vers un menu dégustation rien que pour nous.

Reste le choix du ou des vins. Nous optons pour un vin, la Cuvée des Roys 1990 de Duval-Leroy.
Le champagne présente des notes de pomme cuite, de fruits secs (noix) et de curcuma. Tout au long du repas, il deviendra de plus en plus complexe et puissant. Il fut parfait pour ce diner.

Le second amuse-bouche, une brunoise de carotte avec un consommé de carotte et une bouchée tourteau / homard, donne le ton de la cuisine. Sous un abord simple, ce plat se révèle complexe.

Après le jeu des accords mets et vins, nous passons au jeu des accords mets et pains. A chaque plat, son pain. Entre les pains aux céréales, aux algues, la ciabatta et autre baguette, nous nous laissons guider par celui que nous surnommons « le préposé aux pains ».

Sous un nuage de vapeur givrée, se cache le Homard Breton "Cruit" en Vapeur Froide. Il s'agit d'un tartare de homard cuit à la vinaigrette de homard, carpaccio de homard, galette croustillante au corail de homard, le tout parfumé avec un bouillon de homard au yuzu.

Au moment de mettre les couverts pour la seconde entrée, le chef de rang pose « la question qui tue » à mon Astre : « voulez-vous que j’inverse les couverts ? ». J’ai effectivement épousé un gaucher et c’est la première fois que cette spécificité est prise en compte dans un restaurant. Messieurs, chapeau bas.

C’est le début de la saison des petits pois. C’est donc naturellement que nous voulions le « Tout Petit Pois ». Une gelée verte de petits pois crus avec des petits pois doublement écossés, quelques graines germées, un œuf mollet (cuisson à basse température), quelques feuilles de Shizo pourpre pour les arômes sans oublier la mouillette. Des produits excellents au service d’un grand plat.

Parfois les choix sont cruels, ainsi nous avions sacrifié le « plat du jour », morilles, sot-l'y-laisse et asperge verte, au profit d’autres plats. Mais c’était sans compter sur la générosité de la maison qui nous offre une bouchée de cette entrée afin que nous ne partions pas frustrés.

L’enfer des sommeliers est pavé d’asperges et de petits pois. Néanmoins notre champagne sort de ces épreuves haut la main grâce au sucre des seconds et de la crème qui accompagne les premières.

La première fois que nous sommes allés chez « Guy », nous n’avions pas goûté le célèbrissime Bar en Écailles Grillées aux Épices Douces. Erreur corrigée ce soir. Le filet épais est grillé sur la peau, les écailles sont croquantes, comme soufflées par la cuisson, et il est servi avec un fumet de bar infusé à la vanille et aux épices douces. Le coup de maître se trouve dans la sauce avec ce soupçon de vanille qui change tout.

Le champagne est fini. Il nous faut trouver un autre vin pour accompagner la Côte de Veau Rôtie, Purée de Pommes de Terre à la Truffe.
Le sommelier nous propose un Cornas Vieilles Vignes 2005 de Voge. La côte pourrait se manger telle quelle. Fondante, goûteuse et rosée comme j’aime. De plus, la purée s'apparente plus à une purée de truffes aux pommes de terre tant son parfum de champignon est puissant. Le Cornas est une belle syrah expressive mais sans exubérance, s’accordant ainsi avec le veau.

Nous faisons l’impasse sur les fromages pour garder un peu d’appétit pour les desserts.

Les pré-desserts tout d’abord : sucettes (fruits rouges / menthe et chocolat /pistache) et bouchées (fraise fourrée au sorbet basilic et île flottante revisitée).

Ensuite les desserts proprement-dits : une Terrine de Pamplemousse, Sauce au Thé Earl Grey pour mon Astre,

Rhubarbe et Fleurs au Jus Vanillé pour moi. Les tronçons de rhubarbe sont pochés dans un sirop à la vanille de Tahiti et servis avec un sorbet fraise et des fleurs de pensée. Des desserts légers et frais. Et côté vin ? Enfin, vins! Le sommelier nous apporte non pas un, mais deux vins de desserts, un Jurançon du Domaine Larredya qui s’accorde plus avec les agrumes et un Chaume 2007 du Domaine de la Soucherie qui accompagne mieux ma rhubarbe.

Encore un petit creux? Non? Quel dommage! Car c'est l’heure des plaisirs régressifs et sucrés du chariot de desserts. Riz au lait aux pralines roses, mousse au chocolat, clafoutis aux raisins, tarte aux fraises, tarte au chocolat, glaces, sorbets, bouchées au café et guimauve au citron!

Une très belle table pour un bel anniversaire. Un grand merci à toute l’équipe et en particulier à Sylvain Nicolas et à son second.
11 Mai 2010 10:05 #35

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Quel beau texte ! J'avais l'impression de manger rien qu'en le disant.

L'accroche du titre est astucieuse, car quand j'ai lu les vins dans le titre, je me suis dit : "ça y est, la tirelire a explosé !".

Bravo pour ce compte-rendu. Oui, l'ambiance chez Guy Savoy est exceptionnelle : tout le monde a envie que le client soit content.
J'adore le plat de petits pois qui est exceptionnel (mais hier à l'Arpège, j'en ai eu d'aussi exceptionnels). Le problème, c'est que pour les vins, le petit pois n'est pas idéal.

La profusion des desserts et des gourmandises est l'ennemi des tours de taille !

C'est une grande maison. Bravo d'y avoir si bien dîné et bon anniversaire.


Cordialement,
François Audouze
11 Mai 2010 11:35 #36

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Merci François.
Malheureusement la tirelire n'a pas explosée.
J'ai toujours aimé l'approche "patissière" de Guy Savoy dans sa cuisine. Ce fut un très grand moment.
11 Mai 2010 11:39 #37

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Très joli texte, sacrément appétissant !
J'ai bien cru à la lecture du titre que François avait braqué une banque...:D

Bon anniversaire !
Oliv
11 Mai 2010 19:18 #38

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Réponse de Thierry Debaisieux sur le sujet Re: Montrachet DRC 2001, La Tâche 1996 et Latour 1985 chez Guy Savoy

Il était préférable de ne pas faire éclater la tirelire pour un des trois vins:
Latour 1985.
Pour moi, un échec, très nettement en dessous du Grand-Puy-Lacoste de ce millésime, par exemple (je ne parle pas de Lynch-Bages ou de Pichon-Comtesse)
Cela doit expliquer que ce millésime ait été largement proposé en Foires aux Vins.
J'en bois donc régulièrement chez des amis ou parents, non passionnés et heureux de me servir un Premier Grand Cru Classé.
J'ai goûté pour la dernière fois ce vin fin 2009, toujours avec la même déception ;)

Bon anniversaire !

Cordialement,
Thierry
11 Mai 2010 22:15 #39

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Thierry,
Les deux autres ont beaucoup plus d'intérêt.
Ils ne méritent pas qu'on casse la tirelire en cet endroit, à cause de prix très (trop ?) élevés. Mais leur intérêt gustatif est évident.

Je n'ai pas goûté Latour 1985. Ce n'est pas une année toujours très inspirante.
J'ai beaucoup aimé Lynch Bages aussi : "Le Lynch Bages 1985 que l’on boit sur une noix de ris de veau truffée dorée au sautoir, asperges vertes et Périgueux est extrêmement impressionnant. C’est le nez qui envoûte, qui signale un très grand vin. En bouche il est serein, dense, velouté, et la sauce lourde à la truffe l’épanouit. "


Cordialement,
François Audouze
11 Mai 2010 23:26 #40

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Merci pour ce compte-rendu très très appétissantet fort bien écrit, Gwéno.
Pour une initiation à la Haute gastronomie du niveau ***, cette adresse serait-elle à conseiller en premier sur Paris ?
En Province, mon choix est déjà fait, reste plus qu'à trouver le temps d'y aller.

Amicalement,
Phil:)
11 Mai 2010 23:36 #41

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Phil,
Chacun des chefs trois étoiles a une personnalité. Alors, il y en a qui plaisent plus que d'autres en fonction de la personnalité de chacun.
Guy Savoy est un chef que j'adore, et dont la cuisine est très compréhensible.
Eric Fréchon est aussi très compréhensible de même que Christian Le Squer.

Guy Savoy est certainement un très bon point de départ dans le monde des trois étoiles parisiens.
Pascal Barbot plus épuré ou Pierre Gagnaire plus complexe ne sont à aborder qu'après.


Cordialement,
François Audouze
11 Mai 2010 23:41 #42

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François,
je vous remercie de vos précieux conseils.

Cordialement,
Phil:)
11 Mai 2010 23:44 #43

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Phil, je n'ai pas la même expérience que François, ce qui ne t'étonnera guère, mais j'en ai fait quelqu'uns et j'ai déjeuné ou diné chez Guy Savoy 3 fois.. J'ai adoré sa cuisine, car comme françois le dit, c'est une cuisine évidente (la fameuse soupe d'artichauts et sa brioche aux truffes). C'est une cuisine qui se partage entre amis fait par quelqu'un qui aime la vie, et ça se sent. J'ai le souvenir d'un déjeuner avec 2 copains qui s'était éternisé et pendant lequel nous avions "communié" avec le sommelier.

En résumé, ce n'est certainement pas la cuisine la plus flamboyante, mais c'est une cuisine chaleureuse, et pourtant du niveau d'un 3 étoiles: je me suis promis d'y aller de nouveau..

Arnaud.
12 Mai 2010 08:52 #44

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"L’enfer des sommeliers est pavé d’asperges et de petits pois"

très joli
12 Mai 2010 09:30 #45

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P'titPhilou écrivait:
> Pour une initiation à la Haute gastronomie du
> niveau ***, cette adresse serait-elle à conseiller
> en premier sur Paris ?

J'hésiterais peut-être entre Guy Savoy et Christian Le Squer (Ledoyen). Les deux sont une bonne entrée en matière avant d'aborder Le Pré Catelan, l'Astrance et le Meurice.
L'Arpège est également abordable du point de vue gastronomie mais pas du point de vue du portefeuille...

Et puis, même s'il n'a pas (encore) trois macarons, je conseillerais toujours Eric Briffard au Cinq...
12 Mai 2010 11:14 #46

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J'ai un souvenir de l'Arpège où j'ai halluciné sur les prix (et pourtant j'étais invité dans un cadre professionnel) !! De plus on est loin de la cuisine "généreuse" je trouve..

Arnaud.
12 Mai 2010 11:33 #47

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P'titPhilou écrivait:
> Merci pour ce compte-rendu très très appétissantet
> fort bien écrit, Gwéno.
> Pour une initiation à la Haute gastronomie du
> niveau ***, cette adresse serait-elle à conseiller
> en premier sur Paris ?
> En Province, mon choix est déjà fait, reste plus
> qu'à trouver le temps d'y aller.
>
> Amicalement,
> Phil:)

Merci Phil.
Tout dépend du type de cuisine que tu aimes !?!
- Eric Briffart (Le V) a une approche un peu japonisante,
Le Squer (Ledoyen) parait classique
En complément à ce qui a été dit, les vins sont assez raisonnables chez Ledoyen et au Pré Catelan.
12 Mai 2010 17:12 #48

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Gwéno et François, merci de votre aide.

Amitiés
Phil
13 Mai 2010 23:41 #49

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14 Mai 2010 09:50 #50

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Il vous en prie aussi ;) ;) ;)


Cordialement,
François Audouze
14 Mai 2010 11:09 #51

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Ca ressemble à Alain de loin ;)

[size=x-small]Un inconnu qui sort[/size]
14 Mai 2010 11:58 #52

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C'est vrai que la Suisse, c'est pas à coté...
14 Mai 2010 15:27 #53

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Pour ma part, si je peux apporter ma contribution, je conseille ceux-ci.

Ce sont des 2 ou 3 etoiles "lisibles" ET avec un cadre agreable, ce qui est important quand il s'agit des "premieres fois" et qu'on veut une experience complete.

Le Bristol
Guy Savoy
Le Meurice
Apicius
Le Cinq

Ce n'est que mon avis. J'adore Ledoyen et Michel Rostang, mais le cadre un peu desuet peut rebuter ceux qui s'attendent soit a du "palace grandiose" - Bristol, Meurice et Cinq - ou a du "art moderne raffine" - Savoy et Apicius.

Bon diner !
15 Mai 2010 00:36 #54

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Pas tres loin du Meurice, deux 2** qui proposent une cuisine "lisible":

-le carré des feuillants
-l'espadon

Mickey
15 Mai 2010 09:18 #55

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Je suis d'accord avec la liste proposée par Jonathan, exception faite du Meurice dont la cuisine techniciste ne m'a jamais paru vraiment lisible.

JPh

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau
15 Mai 2010 10:02 #56

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Trois semaines avant la date officielle d’ouverture du restaurant Guy Savoy au Palais de la Monnaie Quai Conti, les fidèles sont invités à une visite des lieux ce jour à 20 heures. Un escalier majestueux permet d’accéder au premier étage. Il y a quatre salles à manger de tailles différentes dont les fenêtres donnent sur le Louvre, la Samaritaine et la Seine. La dernière a une double orientation, sur la Seine et sur l’Institut, dont l’architecture est à mes yeux la plus élégante de tout Paris. Les murs sont gris foncé avec nettement moins de cinquante nuances. Les peintures et œuvres d’art sont résolument modernes, et cela va bien. La vaisselle et la décoration de table ont été conservées de la rue Troyon.

Les cuisines sont immenses, elles toutes de blanc. Et l’on s’y presse, on joue des coudes, car à chaque endroit il y a des merveilles à grignoter. Guy a invité ses fournisseurs, fiers d’exposer leurs produits, et toute la brigade prépare des mets simples, faciles à prendre à la main et goûteux.

J’essaie plusieurs sortes d’huîtres de toutes origines, et c’est un peu logique puisque la rue Troyon accueille maintenant l’Huîtrade, vendant des huîtres sur place ou à emporter. Le Pata Negra est de parfaite qualité, les légumes sont bons, et la petite coupelle avec une purée de petit pois et un œuf de caille mollet est délicieuse. Ensuite tout s’accélère car on est assailli par des propositions de petites portions de tout ce qu’on peut imaginer, des bricks, des blinis à l’oursin ou à la truffe, de la côte de bœuf, de la caillette, une tourte à je ne sais plus quoi, légère comme il n’est pas permis, des fromages et les fruits les meilleurs qui soient, fraises, raisins, et tant d’autres. Alors, on se fraie un passage comme on peut, on bavarde avec des amis ou connaissances de bonne chère, on revient se faire resservir du Champagne Moët & Chandon 2004 qui est une vraie réussite de cette grande maison et convient à ce genre d’exercice.

Au moment de sortir, trois jéroboams de Charteuse nous tendent leurs cols. J’ai goûté la Chartreuse MOF de 45°, mélange de jaune et de verte, puis la verte qui titre 55°. Visiter Guy Savoy demande du courage et une bonne santé.

Guy Savoy dispose d’un endroit exceptionnel qui pourrait rivaliser avec l’hôtel de la Marine de la place de la Concorde en termes de prestige. Il a là l’outil pour devenir « la » table française, la référence, comme le mètre étalon du pavillon de Breteuil. Tout en gardant son talent chaleureux, tout en gardant la table de copains de Bourgoin-Jallieu Guy a sans doute une possible mission d'éclairer la gastronomie française, avec cet étendard qu'il mérite de porter haut et fort.

Longue vie à ce qui pourrait devenir la table institutionnelle de référence du goût français.


Cordialement,
François Audouze
29 Avr 2015 00:32 #57

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Plein de photos pour voir à quoi ça ressemble :

righthype.20minutes-...

Eric
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02 Mai 2015 15:27 #58

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à la fin du groupe de photos, les stands de nourriture des fournisseurs du restaurant sont ceux dont on a pu profiter ce premier soir.


Cordialement,
François Audouze
02 Mai 2015 19:02 #59

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Gastronomie
Guy Savoy prend ses quartiers à La Monnaie !

www.lemonde.fr/m-gas...
15 Mai 2015 10:55 #60

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