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LPV Paris-Est " Catherine et les garçons": direction le nord du Sud-Ouest. :P

  • daniel popp
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[size=large][/size].

Marrant d' avoir organisé hier soir, une dégust' consacrée au Sud-Ouest, quasiment au même moment que LPV92 ! Mais vu le nombre d' appellations concernées, nous nous sommes limités au nord du Sud-Ouest, de Bergerac à Gaillac, en passant par Cahors, Fronton, Côtes du Marmandais. Une bien belle soirée de fin d' été at home, déclinée à nouveau sous le signe des accords mets-vins.
Comptes-rendus à venir dés que possible.....

blancs:

[size=medium]Gaillac mousseux mauzac nature. Domaine Plageoles[/size].
une bulle d' apéritif apportée par Jérémie pour fêter la naissance de Paul [size=x-small]il avait la consigne stricte de rester dans la région ![/size] B)

[size=medium]1. Vin de pays du Comté Tolosan. Le sec du Clos 2007. Vin de lune du Clos Triguedina.[/size]
thon cru, sésame grillé, menthe, champignons de Paris.

[size=medium]2. Bergerac l' Extase 2010. Domaine de l' Ancienne Cure.[/size]
salade d' espadon au pamplemousse rose, crumble amande, ail, gingembre, selon Eric B. Noisettes grillées.

[size=medium]3. Vin de Pays du Périgord 2002. Chateau Tirecul la Gravière.[/size]
noix de St Jacques crues parfumées à l' huile de truffe blanche, entourées de jambon cru.

[size=medium]4. Vin de Voile 1983. Domaine Plageoles.[/size]
dés de vieux comté, noix fraiches.

rouges:

[size=medium]5. Fronton. cuvée Don Quichotte 2007. Domaine Le Roc.[/size]
fricassée de coeurs de canard aux oignons caramélisés.

[size=medium]6. Côtes du Marmandais. Clos Bacquey 1998. Elian Da Ros.[/size]
tranches de boudin noir façon Christian Parra à la plancha, poivronade.

[size=medium]7. Cahors. Un jour sur terre 2006. Le Clos d' Un Jour[/size].
magret de canard à la plancha, fricassée de cèpes frais, dés de céleri rave.

[size=medium]8. Cahors. Les Laquets 2004. Domaine Cosse-Maisonneuve.[/size]
idem

[size=medium]9. Cahors. Le Cèdre 1997. Chateau Le Cèdre.[/size]
assortiment de fromages de chez Marie Quatrehomme: Laguiole, Reblochon, Napoléon commingeois ( brebis des Pyrénées), L' Estivaz ( pâte cuite, chaudement recommandée par le fromager pour le Cahors !).

[size=medium]10.Gaillac doux. cuvée Renaissance 2007. Domaine Rotier.
11. Gaillac doux. vin d' Autan 2006. Domaine Plageoles
[/size].
" Grand Roussillon" spécialité patissière aux abricots.

à bientôt.

Daniel
17 Sep 2011 16:34 #1

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Jolie sélection !
J'ai hâte de découvrir les CR's des Plageoles, et plus particulièrement le vin d'autan 2006 :P

Gaultier (62)......................Amateur de vins liquoreux rares ou hors-normes !
18 Sep 2011 15:44 #2

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salade d' espadon au pamplemousse rose, crumble amande, ail, gingembre, selon Eric B. Noisettes grillées.

L'extase 2010 a-t-il bien supporté l'ail et le gingembre ? Lorsque j'avais l'accord, il avait quelques années de bouteille en plus.

noix de St Jacques crues parfumées à l' huile de truffe blanche, entourées de jambon cru.

Ca, c'est aussi de moi. Et je sais que ça fonctionne nickel ;)

Eric
Mon blog
18 Sep 2011 16:12 #3

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  • daniel popp
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Eric, tu ne m' as pas laissé le temps de citer mes sources et de remercier chaleureusement mon "conseiller", je suis en train de regoûter les vins pour écrire mes cr !! En deux mots, "accord orgasmique" pour citer l' un d' entre nous, sur l' accord entre le Tirecul sec et les St Jacques parfumées à l' huile de truffe blanche. Pour l' Extase, je reviendrai dessus dans quelques jours, mais pamplemousse, amandes,ail et gingembre sont de superbes catalyseurs sur le Bergerac. Jer repars de suite en voyage avec le Vin de Voile 1983 de Plageoles, d' une fraicheur, d' une jeunesse et d' une pureté d' arômes confondante....Vin d' Autan tout comme le Renaissance, si peu comparables, sont également au top !

à+

Daniel
18 Sep 2011 18:24 #4

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Ravi de lire que le vin de voile de Plageolles se comporte bien dans le temps, j'en fais vieillir de plus récents en cave... Quel vin à table!

JB
18 Sep 2011 21:39 #5

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Moi, ce sont vos avis sur l'accord Etivaz / Cahors que j'attends (entre autres, bien entendu) avec intérêt. :)o

Oliv
18 Sep 2011 22:36 #6

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Salut Eric,
Le vin a bien supporté l'ail et le gingembre, l'accord était réussi. J'avais vu que L'Extase que tu avais ouvert était moins jeune, et j'avais d'ailleurs quelques craintes pour le millésime 2010, mais tous les arômes se sont bien "goupillés". Tes recettes étaient à l'honneur vendredi dernier, sans le savoir tu nous as bien aidés sur les accords avec deux vins blancs !

Catherine
Une femme, des vins
22 Sep 2011 21:02 #7

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Bon, mes petits camarades ont l'air d'avoir des difficultés à se lancer dans la rédaction du CR de notre soirée de vendredi dernier, en bon petit soldat, je m'y mets. Cela va peut-être en inciter certains à se bouger...



Jérémy étant papa pour la seconde fois, il avait pour consigne de fêter ça avec des bulles, mais du Sud-Ouest, of course ! Il s'est donc exécuté avec un Gaillac, le pétillant naturel Mauzac Nature 209 du Domaine Plageoles. Un nez de pomme, une bouche idem, une belle vivacité et des bulles fines, peu de sucres résiduels, ce Mauzac nous a bien plu et le petit Paul a été arrosé !

Vin de lune - le Sec du Clos 2007 - Clos Triguedina - : un VDP du Comté Tolosan mi-viognier, mi-chardonnay. Comment, vous ignoriez que des cépages blancs poussaient sur les terres de Cahors dévolues au malbec (ou côt) ? Moi aussi... jusqu'à notre dégustation. Un premier nez assez discret, puis des arômes de pamplemousse et d'abricot apparaissent, une finale minérale, l'accord avec les dés de thon cru aux graines de sésame grillées, champignons de Paris émincés et feuille de menthe fait merveille.



Nous poursuivons avec le Bergerac l'Extase 2010 du Domaine de l'Ancienne Cure, que j'avais découvert il y a peu et qui m'avait beaucoup plu. Assemblage de sauvignon blanc, sémillon et de muscadelle, il a un nez très explosif sur les fleurs blanches, la pêche blanche, en bouche le pomelos rose surgit, puis des notes empyreumatiques, c'est très bon, exubérant, trop au goût de certains, mais je ne parviens pas à être aussi enthousiaste que la première fois, la touche vanillée me gêne un peu, alors que je ne l'avais pas du tout perçue auparavant. Christian Roche, le vigneron, m'avait conseillé de le carafer une heure, ce que j'ai fait, l'aération lui a certes fait du bien vu la jeunesse de la cuvée, mais j'aurais aimé retrouver ma première impression. Par contre, l'accord avec le tartare d'espadon au pamplemousse rose, crumble amandes, ail et gingembre, selon une recette d'Eric B. , était superbe. Le gras et le moelleux de l'espadon se marie très bien à la légère acidité du pamplemousse, les amandes grillées du crumble, l'ail et le gingembre donnent du croquant et de l'épicé aux parfums de la muscadelle et du sémillon, c'est bon ! Un seul regret, j'aurais dû mettre un peu plus de sauce soja et de sel dans le crumble.

VDP du Périgord - Blanc sec 2002 du Château Tirecul la Gravière : encore un vin qu'Eric B. connaît bien ! :) Vieilles vignes de sémillon et muscadelle sur sols très calcaires exposés plein nord, et on obtient un superbe vin minéral et iodé, sur la coquille d'huître et la truffe blanche, une cuvée qui joue plutôt sur l'austérité mais quelle finesse et quel tranchant ! L'accord avec les noix de St Jacques crues parfumées à l'huile de truffe blanche, entourées de jambon Prosciutto et tomme de chèvre pressée, est génialissime ! Encore une recette d'Eric. Tout le monde a été emballé, un des plus beaux moments du repas.

Le Domaine Plageoles est lui aussi à la fête, c'est son Vin de Voile 1983 qui clôture la série des vins blancs secs. C'est un Gaillac oxydatif qui rappelle à beaucoup un Jerez et c'est une merveille de jeunesse et de fraîcheur. Des notes de noix de cajou, de noix, c'est puissant et épicé, et l'accord avec les dés de Comté affiné 24 mois et les noix du jardin de nos hôtes est magnifique, comme quoi, les mets les plus simples peuvent magnifier un vin, tout est dans l'excellence des produits.



Passons aux rouges, le Don Quichotte 2007 du Domaine Le Roc ouvre le bal. Ce Fronton est un assemblage de négrette (60 %) et de syrah (40 %), il est élevé 18 mois en foudres et en barriques et n'est ni collé, ni filtré. Bouquet épicé et animal, le cuir domine en bouche, c'est puissant et sur le fruit, avec de légères notes herbacées. L'accord avec la fricassé de coeurs de canard aux oignons caramélisés est d'une justesse absolue, Daniel, maître es-catalyseur, a encore frappé, chapeau l'artiste ! Avec Dominique à la réalisation du plat, c'est un duo d'enfer qui nous a régalés.



Côtes du Marmandais, Clos Baquey 1998 d'Elian Da Ros, est servi. Côtes du Marmandais, késako ? Avant la seconde guerre mondiale, le Marmandais était planté à 80 % en blanc et alimentait le marché bordelais voisin. Puis le vignoble a été restructuré et les cépages rouges ont été plantés en majorité. Ce millésime est le premier d'Elian Da Ros. J'avais lu l'excellent "LeRouge&leBlanc" n°96 qui dressait un portrait très élogieux du vigneron et de son domaine, j'avais donc hâte de goûter à l'un de ses vins. Cette cuvée m'a laissée un peu sur ma faim, le cassis explose au nez, il y a de la matière et de la fraîcheur, mais les tanins sont bien présents, un peu trop en finale, davantage de soyeux n'aurait pas nuit. Un vin quelque peu rustique, heureusement le gras du boudin noir a la plancha façon Christian Parra, et la poivronade apportait du moelleux, du peps et du sang (ah ah ah) au vin.

Cahors Un jour sur terre 2006, Le Clos d'un Jour : c'est le premier d'une série de Cahors et c'est celui qui m'a le plus emballé. Cette cuvée 100 % malbec, pardon, cot, a été élevée 18 mois en jarres de terre cuite, pour une oxygénation lente et continue, pour fixer les tanins et apporter de la rondeur. Le nez est très expressif sur le caramel, les notes de sucre candi et de cendres envahissent le palais, la finale est sur le tabac. C'est complexe, original et d'une longueur très appréciable. Il fallait un accord très goûteux et régional pour accompagner ce Cahors, les magrets de canard à la plancha et la fricassé de cèpes frais ont rempli leur mission, un superbe mariage né de l'imagination fertile (et de leurs multiples livres) de Daniel et Dominique !

Cahors encore, Les Laquets 2004 du Domaine Cosse Maisonneuve : LA grande cuvée du domaine, issue de vignes quadragénaires cultivées en biodynamie. Je ne vais pas être dythirambique, je n'ai pas été convaincue, même si les notes de réglisse et les notes mentholées sont séduisantes. La finale est très asséchante, je préfère laisser la parole à ceux qui l'auront apprécié, s'ils veulent bien s'exprimer... ;)

Cahors toujours, Le Cèdre 1997 du Château Le Cèdre arrive en même temps que le magnifique plateau de fromages de Marie Quatrehomme. Pour répondre au reblochon, laguiole, brebis des Pyrénées et Estivaz, recommandé par la fromagère sur le Cahors, il fallait du costaud, de la minéralité, des fruits noirs et des épices. C'est bon, mais pas transcendant. Je suis peut-être un poil exigeante, mais surtout je suis de moins en moins convaincue par les vins rouges sur des fromages...

Tiens, revoilà un Gaillac, mais version liquoreux, la cuvée Renaissance 2007 du Domaine Rotier. 100 % Loin de l'Oeil, pur cépage gaillacois, le vin est opulent et délicieux, ses notes d'abricot et de figues répondent parfaitement à la pâtisserie aux abricots du dessert, nous apprécions tous cette (presque) conclusion sucrée.

Last but not least, le Vin d'Autan 2006 du Domaine Plageoles met un point final à notre dégustation. Quelle matière, et que de sucres ! Miel, raisins secs, coing, n'en jetez plus, c'est délicieux mais trop liquoreux pour moi, je laisse la parole à la défense !



Sur les coups de 2H du mat', nous n'avons pas de frissons mais nous nous séparons, ce voyage au nord du Sud-Ouest nous a transportés, même les plus dubitatifs sur le thème de la soirée ont apprécié ! Il va falloir trouver une date maintenant pour découvrir le Sud-Ouest méridional.

Catherine
Mon blog

Catherine
Une femme, des vins
22 Sep 2011 23:07 #8

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Merci pour ce beau compte-rendu (tu)

Les accords mets & vins tels que vous les avez conçus me semblent la meilleure façon d'aborder des vins pas forcément faciles en dégustation pure.

Eric
Mon blog
22 Sep 2011 23:17 #9

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  • daniel popp
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Bonsoir à tous

Catherine, tellement plus précise et tellement moins bavarde que moi, m' a coiffé sur le poteau......trés beau cr, mais ce qu' elle ne vous dit pas, c' est qu' il y'a les photos de la soirée sur son blog !!

Tout d' abord un grand merci à mes camarades du groupe "Catherine et les garçons", d' avoir laissé quelques fonds de bouteille, sans lesquels j' aurais été bien en peine d' écrire les lignes qui suivent. Avec votre collaboration inventive, généreuse et efficace, j' ai un plaisir fou à coordonner les apports et les accords qui relèvent un peu d' une mise en scène réinventée à chaque soirée, à partager avec vous ces moments forts que le mot sympathique ne suffirait pas à traduire, mais j' avoue également une curiosité et une joie profonde à me retrouver seul, en silence devant mon verre dans les jours qui suivent, pour prendre tout le temps, bien besogneusement parfois tant les images atterrissent à leur gré sur le papier, de tenter de serrer au plus prés dans les mots qui semblent s' écrire d' eux-même, ce que le vin me donne à ressentir. Cap au nord de la Garonne !!

les blancs:

[size=medium]Gaillac mousseux mauzac nature. Domaine Plageoles.[/size]
une bulle d' apéritif apportée par Jérémie pour fêter la naissance de Paul [size=x-small]il avait la consigne stricte de rester dans la région[/size] ! B)

Les bulles de Plageoles ont pour moi un coté réjouissant. Leur nez caressé par l' empreinte de la pomme, avec des notes de pamplemousse, d' herbes séchées un peu miellées, me procure une impression de fraicheur, de finesse légère, un coté aérien. La bouche au caractère sapide, avec une bulle fine très désaltérante, tendue par une acidité qui tire vers le pamplemousse, confirme ce coté franc, à vocation apéritive, dont le bel amer en fin de bouche, suggère que cette bulle à la simplicité raffinée est loin d' être "simplette". Ce soir là, pour ma part, je n' ai pas ressenti ce coté fermentaire qui pourrait évoquer le cidre dont certaines bouteilles semblent pâtir pour certains. Juste un bel arôme et une belle saveur de pomme, si caractéristiques du Mauzac.

[size=medium]1. Vin de pays du Comté Tolosan. Le sec du Clos 2007. Vin de lune du Clos Triguedina.[/size]
thon cru, sésame grillé, menthe, champignons de Paris.

Le nez assez vif, marqué par une fine acidité qui tapisse les narines, m' évoque la citronnelle, le zeste de citron, avec des touches florales, un peu vanillées, qui apportent de la rondeur. En bouche, on retrouve cette vivacité, cet équilibre marqué par l' acidité, qui donne beaucoup de fraicheur à cette saveur d' agrumes dont le coté vif et rond laisse longtemps son écho en bouche et semble donner un coup de fouet à la chair du thon cru recouvert de sésame grillé ( recette du domaine Tirecul la Gravière au départ), accompagné de lamelles de champignons de Paris marinés dans une sauce à base de jus de pamplemousse, de vinaigre balsamique blanc, d' huile de sésame et de quelques gouttes de jus de gingembre. Un superbe accord facile à réaliser, transposables à bien des blancs, en changeant les catalyseurs d' alliance, si besoin est [size=x-small](cf. le bouquin de P Casamayor : l'Ecole des alliances. Hachette).[/size]

[size=medium]2. Bergerac l' Extase 2010. Domaine de l' Ancienne Cure.[/size]
salade d' espadon au pamplemousse rose, crumble amande, ail, gingembre, selon Eric B. Noisettes grillées.

Le soir de l' ouverture, à l' aveugle, tout le monde disait que ce vin avait presque un nez de vin de dessert, voire de Gewurst, tant ses arômes évoquaient pour certains le litchi, la rose, le raisin de muscat. Vraiment une autre planète que le vin précédent ! Un jour et demi plus tard, en le regoûtant, le nez parait toujours aussi extraverti, un peu à l' image d' un Graves aux allures exotiques dont la palette aromatique entre pamplemousse, ananas et coing associé à des notes empyreumatiques évoquant le pain grillé, serait enrobée d' un coté un peu musqué. Un nez dont le coté envoûtant, intensément parfumé, pourrait paraitre un peu entêtant à la longue ! La bouche pleine, large étonne par son volume ; son boisé un peu marqué pour l' instant, traduit son ambition ; sa texture équilibrée, totalement imprégnée de l' intensité des senteurs faites saveurs, s' allonge sur une longue finale. En comparaison du 2006 que j' ai en cave, à l' élevage plus intégré aujourd' hui, me semble t' il, je dirais que c' est un vin superbe, mais encore un peu dans les limbes.
Catherine, avec l' espadon et le crumble que tu as laissés, nous avons refait la recette d' Eric, qui Vendredi, me semblait manquer un peu de quelque chose. Je crois qu' il ne faut pas se contenter de saupoudrer légèrement le poisson de crumble, il faut totalement le recouvrir pour l' imprégner de ses saveurs et là, l' accord fonctionne à fond entre le vin, le pamplemousse, l' amande, l' ail et le gingembre qui aromatisent le poisson. Personnellement, je le ferais mariner un peu plus dans le jus de pamplemousse que l' on pourrait rehausser d' un fil de balsamique blanc.

[size=medium]3. Vin de Pays du Périgord 2002. Château Tirecul la Gravière.[/size]
noix de St Jacques crues parfumées à l' huile de truffe blanche, entourées de jambon cru.

Je retrouve ce nez si singulier ( déjà commenté sur LPV ici ) dont la complexité, la finesse, la singularité découvertes à l' aveugle, pourraient égarer le dégustateur du coté des grands blancs du Rhône, voire de Bourgogne, comme cela a été suggéré. Un nez fabuleux, encore plus ouvert que Vendredi, aussi aromatique que le vin précédent, mais en plus vif, avec une précision, une classe ( le terme racé est déplaisant, mais là, il serait vraiment approprié) qui le range vraiment dans une autre catégorie, à mon sens.Une fraicheur intense, comme sous un tilleul, sur des arômes de fruits secs ( pêche), comme caressés par des notes torréfiées, avec toujours cet arôme prégnant de truffe d' Alba qui, selon Jérémie a créé un accord "quasi orgasmique" avec la recette géniale d' Eric que je remercie au passage de son conseil. La bouche prolonge l' enthousiasme par son corps, son volume, son équilibre parfait, l' intensité gourmande de son fruit très long en bouche. Selon mon expérience, un des plus beaux blancs, voire le plus beau blanc de la région que l' on peut encore se procurer à Paris, chez Grains Nobles où je l' ai trouvé, pour 18 ou19€, me semble t' il.

[size=medium]4. Vin de Voile 1983. Domaine Plageoles.[/size]
dés de vieux comté, noix fraiches.

On change de planète avec ce nez martien entre le Jerez et le vin jaune ! Sur une dégustation consacrée au nord du Sud-Ouest, hormis l' excellent Vin de l' Oubli du domaine de la Ramaye, il n' était pas bien difficile de reconnaitre le fameux Vin de Voile de Plageoles, même sans l' avoir jamais goûté ! Un bien beau cadeau sorti de la cave de Philippe, ce 83 !! Le nez est merveilleux, étonnant de jeunesse. Ses arômes de noix, de curry, de fruits secs ( abricot, amande) gardent une fraicheur étonnante, superlative pour ses 28 ans d' âge. Un paysage aromatique tout en finesse, précision et délicatesse, très loin, malgré leur cousinage évident, de la puissance et du volume des Jerez ou des vins jaune. La bouche conserve ce caractère de pureté, de naturel confondant des saveurs. Le fruit est presque aérien, rehaussé d' une belle acidité avec le renfort d' amers fins et goûteux laissant très longtemps leur douce empreinte au fond de la bouche. C' est très, très bon, totalement fondu, vraiment délicieux et l' accord fonctionne évidemment à merveille avec les dés de vieux comté et les noix fraiches du jardin ! Ce que le Gaillac semble perdre en volume, en puissance, en comparaison des jaunes jurassiens, ne le gagne t' il pas en finesse, en précision, en pureté ? On s' en fiche, Vendredi, ce vin nous a tant régalés que toute comparaison ne nous même pas effleuré la tête !

les rouges:

[size=medium]5. Fronton. cuvée Don Quichotte 2007. Domaine Le Roc.[/size]
fricassée de cœurs de canard aux oignons caramélisés.

nez singulier, profond, assez captivant, riche de plein d' impressions différentes qui donnent un vrai corps au paysage aromatique. Beaucoup de fruit ( cassis surtout, avec des touches de fraise), comme imbibé de parfums de fleurs entre jasmin et violette, avec une empreinte épicée (réglisse) et un coté un peu animal (cuir) qui lui donne un caractère assez sauvage. Toutes proportions gardées, sans faire d' amalgame hâtif tant ces vins ont chacun une identité propre loin des standards ambiants, ce nez m' évoque celui de certains St Chinian, certains Faugères. La présence de la syrah, une certaine élégance rustique ? La bouche pleine, coulante, très goûteuse prolonge ces impressions. Toutes les senteurs évoquées semblent se fondre en une saveur intense, bordée de tannins fins qui glissent sur le palais avant de se fondre dans un bel écho floral. C' est vraiment bon et, à nouveau, la persistance de ce vin à haute personnalité, n' est pas loin de m' évoquer la profondeur du simple Faugère de Barral, dégusté lors de notre cession Languedoc. Il y' a vraiment des vins à découvrir de coté de Fronton, notamment la cuvée tradition du Domaine Laurou, à un prix angélique, que nous avions sélectionné à l' aveugle pour Monoprix Gourmet ou encore certaines cuvées du Château Baudare ou Bellevue la Forêt qui conservent ce grain goûteux caractéristique de l' appellation.

[size=medium]6. Côtes du Marmandais. Clos Bacquey 1998. Elian Da Ros.[/size]
tranches de boudin noir façon Christian Parra à la plancha, poivronade.

nez complexe, un peu resserré, comme si il ne voulait pas totalement s' ouvrir, avec une impression un peu sèche. Peu à peu, par couches successives, il révèle un fruit superbe, entre cassis et cerise, sur un registre toujours un peu contenu, comme caressé par des notes évoquant le graphite, la mine de crayon dont le coté un peu "sec" est arrondi par des notes de poivron rouge. Un beau nez au final dont le coté un peu réduit s' atténue avec l' aération. Un nez singulier, à nouveau, qui à l' ouverture, à l' aveugle, semble se promener entre Loire et Bordeaux, avant de trouver ses marques avec ce petit quelque chose de particulier qui participe à son identité pas comme les autres. Les 20% d' Abouriou ? Le fond du fond du verre, un peu éventé, qui me reste, ne me permet pas vraiment de décrire la bouche d' une façon satisfaisante. Vendredi, tout le monde paraissait assez enthousiaste, aujourd' hui la finale au goût de café grillé, un peu amère et asséchante, me rend perplexe. Les tannins sont fondus mais moins lisses, plus rugueux que sur le vin précédent. Mes camarades auront des avis plus complets et pertinents.

[size=medium]7. Cahors. Un jour sur terre 2006. Le Clos d' Un Jour.[/size]
magret de canard à la plancha, fricassée de cèpes frais, dés de céleri

En fonction des apports de bouteilles que je suis seul à connaitre, j' avais fait le choix de servir sur le même plat, deux Cahors "phare" de la nouvelle génération pour garder le troisième, le plus âgé, de la génération des pionniers du renouveau de Cahors, sur le fromage. Je savais donc que cette cuvée "Un jour sur terre" avait selon son étiquette, "la particularité d' être élevé en jarres de terre cuite pendant 18 mois. La porosité de la terre permet une oxygénation lente et continue, comme la barrique, mais sans apporter aucun arôme supplémentaire. Ce vin conserve ainsi la seule particularité de son cépage, le malbec et de son terroir". Pari réussi à mon avis et qui augure du résultat de l' élevage en jarre de terre sur des vins d' autres AOC comme le fait le domaine Viret en CdR, tant son nez profond, intense, exhale un fruit pur m' évoquant un velours de cerise noire, enrobé de tabac blond, avec des notes florales d' une exquise douceur. Derrière son nez fin, délicat, profondément émouvant, ce vin sent la terre !! La bouche a un toucher soyeux donnant une réelle élégance à la texture gorgée de saveurs, dense mais résolument fine, parfaitement équilibrée, avec une très légère astringence de jeunesse, qui finit par s' éteindre dans un nuage de tabac délicat, et qui finira par se fondre à la structure après quelques années, tant ce vin superbe parait jeune encore.
L' accord avec le magret, les dés de céleri rave et la fricassée de cèpes frais, fonctionne comme une composition picturale ou musicale où chaque élément parfaitement à sa place, s' harmonise, rentre en unité avec cet autre qui n' est plus autre, quand, à un moment donné, le vin se confond au cèpe et le cèpe se confond au vin, sans perdre leur singularité, dans le creuset alchimique de notre bouche.

[size=medium]8. Cahors. Les Laquets 2004. Domaine Cosse-Maisonneuve.[/size]
idem au vin précédent

Là, à nouveau, on est à mille lieux des Cahors râpeux, tant ce nez respire l' élégance, la finesse, la précision des arômes, avec, en plus [size=x-small]ce plus ne représentant pas un moins pour le vin précédent[/size], un élevage canon, classieux....et discret ! En comparaison de la pureté de fruit du premier Cahors, ce nez parait comme poudré, comme si son fruit superbe au demeurant (entre fruits noirs, griotte et pruneaux cuits, avec une touche friande de framboise), était recouvert d' un voile discret d' encens du plus bel effet, le tout tenu par une fine acidité qui apporte une grande fraicheur mentholée à l' ensemble. Un nez complexe, à tiroirs, qui ne cesse de s' ouvrir au fil de l' aération, d' opérer des métamorphoses d' un arôme à l' autre, comme si le fruit bien mûr, jouait à prendre une allure animale - toujours distinguée ! - pour mieux se retrouver fruit et célébrer le carnaval des molécules ! La bouche est coulante, avec un jus très fin, très harmonieux, adossé à une structure en dentelle, donnant une impression de grande buvabilité qui donne un plaisir fou, sabrant les résidus de préjugés que l' on aurait encore sur les Cahors. C' est quand le vin coule au fond de la gorge, qu' il révèle ses tannins, bien présents mais étonnamment fins vu l' âge du vin, bien qu' au bout de 7 ans, le Cahors arrive à la fin de sa période de pénitence...Pour moi, vraiment un grand vin, avec en finale, une persistance sur la violette totalement craquante.

[size=medium]9. Cahors. Le Cèdre 1997. Château Le Cèdre.[/size]
assortiment de fromages de chez Marie Quatrehomme: Laguiole, Reblochon, Napoléon commingeois ( brebis des Pyrénées), L' Etivaz ( pâte cuite, chaudement recommandée par le fromager pour le Cahors !).

Le nez mûr, patiné par l' âge, révèle un superbe bouquet de notes tertiaires, sur fond d' arômes de sous-bois, d' humus, de truffe, avec des notes de cuir noble ponctuées de notes de santal, de céleri, le tout bordé d' une senteur fumée assez envoûtante. C' était ma dernière bouteille, mais cela valait le coup d' attendre ! La bouche, en comparaison du nez, étonne par sa jeunesse, sa tonicité de texture où le fruit bien mûr, bordés de tannins fins intégrés à l' ensemble, tenu au cordeau par une belle acidité au goût de groseille, semble faire couler un coulis de fruits rouge au fond de la gorge. A nouveau, c' est sur la persistance, une fois le vin avalé, que dans votre bouche transformée par ce vin mûr et si jeune en clairière automnale, que la violette repointe son nez, ici au milieu des truffes.

" Moi, ce sont vos avis sur l'accord Etivaz / Cahors que j'attends (entre autres, bien entendu) avec intérêt".
Oliv


Comme il me restait un bout d' Etivaz et un fond de Cahors, je vais tenter de te répondre. La sélection des fromages chez Marie Quatrehomme par Hubert était vraiment superbe et reposait sur les recommandations de Casamayor et Faure-Brac, mais pour ma part, je trouve que ces fromages tous excellents auraient été mieux valorisés par des blancs. Avec le Cahors, il n y'a pas eu de désaccord flagrant, mais c' est comme si, forts de leur singularité, fromage et vin marchaient en parallèle, sans jamais vraiment se croiser. Sauf peut-être avec la tomme de brebis conseillée par Faure-Brac où j' ai ressenti un peu plus d' affinité. Avec l' Etivaz suisse, pâte pressée au fruité intense, vraiment délicieux, je ne dirais pas qu' il y avait combat, mais nos deux gaillards se toisaient de haut, à l' abri de leurs saveurs fortes ! Mais ce n' est qu' un point de vue que mes camarades ne partageront pas forcément....Le gruyère suisse ou le vieux comté, comme tu m' en parlais ? Je ne sais pas. Dans le doute, j' ai tendance à faire confiance à mon ami et à celui des vins rouges, le St Nectaire, il en est de tellement bons !

les sucrés:

[size=medium]10.Gaillac doux. cuvée Renaissance 2007. Domaine Rotier.[/size]
[size=medium]" Grand Roussillon", spécialité pâtissière aux abricots.[/size]

Le nez est absolument fascinant. Aucun doute, ses premières effluves nous ouvrent les portes d' un grand liquoreux : quintessence d' abricot, d' une précision, d' une subtilité renversantes, idéalement mûr comme si sa chair, son jus, s' ouvraient généreusement, coulait dans nos narines. L' effluve monte, troque son manteau d' abricot contre un manteau de figue, un manteau de pomme, un manteau de coing, votre nez oscille doucement comme pour en goûter sans fin les mille nuances. Ouah !! C' est la première fois que je goutais un Renaissance doux de Rotier, maintenant je comprend.....L' effluve coule en bouche, opulente, riche de cette saveur d' abricot qui semble dire merci à son acidité qui la rend si fraiche, merci à son alcool marié au fruit qui la rend si forte et émouvante à la fois, merci enfin de mourir à l' infini dans l' écoute qui lui donne vie, marquée à jamais au feu doux par ce liquoreux hors-norme.

[size=medium]11. Gaillac doux. vin d' Autan 2006. Domaine Plageoles.[/size]
idem

C' est totalement passionnant de comparer ces deux vins. La robe du Plageoles est nettement plus sombre, d' un magnifique or ambré du plus bel effet. Au nez comme en bouche, le second est nettement plus sucré (environ 300g/l contre 145g/l pour le Renaissance), bien que nettement moins alcoolisé ( 10,5° contre 13,5° !). De surcroit, il coûte presque 4 fois plus cher : 40€ chez Augé, il y' a deux ans, à la journée SO. Enfin, les deux vins ne sont pas fait avec les mêmes cépages: len de l'el pour Renaissance, ondenc pour Vin d'Autan. Cela me rappelle le face à face entre le CdL SGN 1990 de Deslevaux face au Bonnezeaux 1996 du ch de Fesles, un peu difficiles à comparer lors de notre dégust' chenin....
Ici, le nez est d' une folle complexité d' arômes de fruits secs entrelacés ( raisin surtout, figue, abricot) si gorgés de sucre qu' ils en paraissent confits, avec toujours cette fraicheur intense, ce naturel confondant des senteurs qui là, du fait de son épaisseur toute aérienne, a vraiment un caractère de nectar. Le nez d' un grand liquoreux, assurément. La bouche est sirupeuse, insolemment sucrée et fruitée tant les deux font corps, mais la texture est si dense, si grasse ( moins que le Folie Pure de Lescarret quand même !) que l' on ne peut le boire qu' à petites gorgées et surtout très frais, en prenant son temps, comme on déguste un alcool fort, sans quoi le sucre si intégré au fruit soit-il, pourrait paraitre un peu lassant, à la longue. Entendons nous bien, je trouve ce vin réellement exceptionnel et le goût de raisin et de pommes séchées, s' allongeant sans fin dans ma bouche, en écrivant ces mots, le confirme. Mais pour faire écho à ce qui a été écrit sur la comparaison de ces deux vins sur LPV, je comprend que les 3° en plus, comme l' acidité plus marquée du Renaissance, donnent à ce dernier, une tonicité, une énergie, une fraicheur, une buvabilité qui manquent peut-être, à mon goût sur le Vin d'Autan qui reste malgré tout plus complexe, plus dense, plus long en bouche. Cela ne vaut évidemment que sur les deux millésimes concernés. Les deux sont superbes et ont clos merveilleusement la soirée par un accord superbe sur le " Grand Roussillon" en demi-corps que Philippe avait déniché chez son pâtissier entre deux vendanges. >:D<

Vivement la deuxième partie, le Sud-Ouest pyrénéen, pour voir quand même, comment ils sont, ces Montus.....;)

Daniel
22 Sep 2011 23:21 #10

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chair du thon cru recouvert de sésame grillé ( recette du domaine Tirecul la Gravière au départ)

Elle est aussi de moi, celle-là (pour un repas à Tirecul effectivement) ;)


Eric
Mon blog
22 Sep 2011 23:30 #11

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Merci à tous les deux pour ces textes remarquablement écrits. (tu)

Les accords vins rouges & fromages sont un vrai défi et le seul que j'ai pu vivre à plein plaisir est celui formé d'un vieux pinot et un aisy cendré !
Le St Nectaire affiné et la mimolette vieille peuvent former de jolis partenaires sur des bordeaux aux tanins polis par le temps par exemple mais selon moi, ne vaudront jamais la géniale osmose que forment les pâtes pressées avec les oydatifs secs.

Oliv
22 Sep 2011 23:38 #12

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Bravo pour ces deux beaux CRs parfois divergents (c'est ça aussi la passion du vin)!!! Amusant de voir nos dégustations en parallèle avec 2 vins en commun.
Bravo également pour votre cuisine et ... bon courage pour le sud-ouest méridional. ;)

J'on / Arnaud "LPV92 - Les ptits crachoirs"
23 Sep 2011 21:22 #13

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Je rejoins Arnaud, ce sont vraiment des CR non seulement précis mais aussi inspirés, bravo.

Je retiens que les Laquets de Cosse-Maisonneuve en 2004 ont finalement convaincu beaucoup de monde dans les 2 dégustations.
23 Sep 2011 21:37 #14

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Bonjour,

Suite à ces compte-rendus précis, je vais juste rajouter qques impressions personnelles sur certaines bouteilles.

1 Vin de pays du Comté Tolosan. Le sec du Clos 2007. Vin de lune du Clos Triguedina.
thon cru, sésame grillé, menthe, champignons de Paris.

Un assemblage viogner chardonnay, qui reste fin et tendu, c'est rare dans le sud! belle découverte pour ce blanc cadurcien

3. Vin de Pays du Périgord 2002. Chateau Tirecul la Gravière.
noix de St Jacques crues parfumées à l' huile de truffe blanche, entourées de jambon cru.

Au nez, un mélange iodé, miellé, truffé me fait penser a un beau chablis ou sancerre d une bonne dizaine d année, quel plaisir! Je suis scotché, et l accord est exceptionnel.

4. Vin de Voile 1983. Domaine Plageoles.
Magique! Assez amateur de Jura, je suis a nouveau transporté hors du sud ouest. Ce vin est d une plénitude et d une présence exceptionnelle, beaucoup de fraicheur, de finesse qui équilibre sa puissance.

5. Fronton. cuvée Don Quichotte 2007. Domaine Le Roc.
Ça, c est super bon, digeste, ça se boit tout seul, un jus pur sans artifice, rarement gouté auparavant un fronton aussi bon.

6. Côtes du Marmandais. Clos Bacquey 1998. Elian Da Ros.
Très belle impression a l ouverture de la bt (fruité et rond), mais moins a table qques heures plus tard. Servi peut être un peu froid, ses tanins sont plus présents, et la bouche plus austère. Je pars clairement vers Bordeaux :(

8. Cahors. Les Laquets 2004. Domaine Cosse-Maisonneuve.
Impression mitigée, je sens le vin encore fermé, nez discret presque essentiellement mentholé, et bouche un peu resserrée sur une belle matière.
Le CR de Daniel du lendemain me conforte dans cette idée ( par rapport également a celui de Catherine du jour J), il a été ouvert et carafé 2h avant, j aurais l ouvrir le matin.

11. Gaillac doux. vin d' Autan 2006. Domaine Plageoles.
Le précédent était assez classique dans le style d un joli moelleux bien équilibré, celui ci est un vrai OVNI, une liqueur de vin, ultra concentré.
Plageoles nous a fait voyager hors du temps entre son vin de voile et son vin d autan, vraiment fantastiques tous les 2!

Encore une fois avec ce groupe, une ballade avec des vins de haut niveau et vraiment variés, pas d’erreurs de casting ni de bt défectueuses. Et la cerise sur le gâteau, des plats précis, soignés, permettant de sublimer les vins dégustés. Quel plaisir!

Benjamin
24 Sep 2011 10:44 #15

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Bonsoir,

Je vous livre à mon tour mes impressions :

1. Gaillac mousseux - Mauzac nature - domaines Plageolles
Au nez, arômes de pomme verte. En bouche, le vin est très désalthérant, acidulé. C'est plaisant, parfait pour ouvrir le bal !

2. Vin de pays du Comté Tolosan. Le sec du Clos 2007. Vin de lune du Clos Triguedina.
thon cru, sésame grillé, menthe, champignons de Paris.
Des notes de citron vert, de pamplemousse. C'est fruité, long et précis en bouche. Plaisant.

3. Bergerac l'Extase 2010. Domaine de l'ancienne cure
Salade d'espadon au pamplemousse rose, crumble amande, ail, gingembre, noisettes grillées
Un nez de litchie et de rose qui évoque de vieux riesling dégustés l'hiver dernier à Strasbourg... En bouche, c'est très minéral, et unidimensionnel. Cette dissociation nez/bouche me perturbe.

4. Vin de Pays du Périgord 2002. Chateau Tirecul la Gravière.
Noix de St Jacques crues parfumées à l' huile de truffe blanche, entourées de jambon cru.
Le nez est très iodé / coquilles d'huitres. En bouche belle acidité. Je suis enthousiasmé par la belle amertume en finale (gingembre, poivre). L'accord est divin !

5. Vin de Voile 1983. Domaine Plageoles.
Vieux comté affiné 24 mois / noix
Un moment fort de cette soirée. Quelle frâicheur pour un 1983. L'accord (jurassien) avec le vieux comté (fondant) est sublime.

6. Fronton. cuvée Don Quichotte 2007. Domaine Le Roc.
Fricassée de coeurs de canards aux oignons caramélisés.
Nez très expressif, violette, réglisse, épices. C'est frais, fruité, croquant, et gourmand.

7. Côtes du Marmandais. Clos Bacquey 1998. Elian Da Ros.
Tranche de boudin noir façon Christian Parra à la plancha, poivronade.
Vin magnifique (réchauffé en main quelques minutes). Précis, fin, de très beaux tannins, une caresse en bouche ! Encore un bel avenir. Ma découverte de la soirée.

8. Cahors - Un jour sur terre 2006 - Le Clos d'un jour
Magrets de canard à la plancha, fricassée de cèpes frais, dés de céleri
Nez empyreumatique (cacao, grillé). En bouche, je le trouve qu'il manque d'épaisseur, de dimensions. Petit astringence qui me gêne.

9. Cahors. Les Laquets 2004. Domaine Cosse-Maisonneuve.
Magrets de canard à la plancha, fricassée de cèpes frais, dés de céleri
Nez mentholé, frais. La finesse des tanins est surprenante. C'est un vrai plaisir.

Je n'ai pas pris de notes pour les deux vins de dessert, subjugué que j'étais par le vin d'Autan de Plageolles. Un vrai vin de méditation.

Merci à nouveau à Dominique et Daniel pour leurs idées culinaires "catalysantes" (:P)
Cette dégustation fut une parfaite démonstration de la qualité atteinte aujourd'hui par certains vignerons du sud-ouest septentrional. Il nous reste à clore la boucle avec le sud sud ouest !

Olivier
25 Sep 2011 22:43 #16

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Pour ne pas répéter ce qui a deja été écrit et pour faire court,
je vais me contenter de résumer mes préférences:

- Plageoles avec son Vin de Voile 1983 et son vin d'Autan doit être un peu magicien. Ils nous a enchanté.
Un magicien peut parfois raté un tour (trop risqué, trop approximatif) et seuls les experts peuvent apprécier la performance.
Je pense que que ce fut le cas de son Mauzac nature et je n'y connais pas grand chose en magie..
Mais quand le tour est réussi, quel spectacle dans les papilles !

- Une fois n'est pas coutume, il faut parler du met avant de mentionner le vin pour insister sur le fait que les 2 acteurs de cette dégustation sont intimement liés:
Noix de St Jacques crues parfumées à l' huile de truffe blanche, sur le Vin de Pays du Périgord 2002 du Chateau Tirecul la Gravière.
Cet accord (et il n'y a pas d'autres mots) est tellement somptueux qu'il faudrait au moins gouter le vin seul afin de voir ce qu'il a dans le ventre sans son "miam soeur" (bon...il faudrait regouter l'ensemble aussi parce que c'est divin) Bravo Eric !

- Ensuite mes préférences vont vers Le sec du Clos 2007, Vin de lune du Clos Triguedina et le Clos Bacquey 1998 d'Elian Da Ros pour leur extréme "buvabilité". Du plaisir à l'état pur, sans grande surprise peut-être (encore que je n'attendais pas ces sensations de la part de vins du Sud Ouest) mais sans prétention.
C'est moins vrai pour le Cèdre 1997, il y a de la prétention dans ce vin là : Sa très belle matière en bouche, ses tanins polissés et sa longueur (moyenne) jamais asséchante l'ont hissé à mon sens, au dessus des autres vins rouges bus lors de cette soirée...mais je note qu'il n' a pas convaincu tous les convives.

"Bis Bis", telle serait la conclusion et merci à tous
Cyril
26 Sep 2011 00:48 #17

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" C'est moins vrai pour le Cèdre 1997, il y a de la prétention dans ce vin là"

Vu que par la suite, ton commentaire sur ce vin est plutôt enthousiaste, ne serait-il pas plus juste d' utiliser le mot ambition, plutôt que le mot prétention laissant supposer que ce vin pourrait péter plus haut que son c..!! Pour ma part, je trouve que les Verhaeghe étaient assez visionnaires. 1997 était l' un des tout premiers millésimes ( le deuxième, je crois) de leur grande cuvée de l' époque ( la cuvée GC n' existait pas encore), leur Prince Probus, en quelque sorte ! et 15 ans plus tard, je trouve que l' on ne peut vraiment pas lui reprocher le boisé intempestif et les tannins ravageurs que l' on aurait pu imaginer, peut-être un peu hâtivement. Pour l' avoir goûté régulièrement, je trouve que ce vin a superbement évolué, moins follement jeune qu' il y'a deux ans quand il n' était pas encore sur des arômes tertiaires, mais toujours avec un fruité tonique étonnant. Serais-je assez patient [size=x-small]et vaillant ![/size] pour voir si mes Jour sur Terre et mes Laquets évoluent aussi bien ? Mais, t' as raison, y' a pas beaucoup de commentaires sur ce vin ! :S

Daniel
28 Sep 2011 17:27 #18

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Salut Daniel

J'ai hésité a corriger mon propos et en même temps... Cette cuvée se permet de nous obliger à l'attendre 10 ans minimum comme si ce vin avait des droits sur nous.
D'ailleurs, ils sont nombreux dans le forum à s'être fait violentés par ses tanins faute d'avoir attendu que Môssieur veuille bien s'ouvrir. Alors fichtre! Il est prétentieux mais tu as raison, l'ambition qui l'anime est plus intéressante.
29 Sep 2011 12:42 #19

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La prétention ne serait-elle pas du coté de ceux qui refusent d' attendre ? 8-).....comme si c' étaient nous qui avions des droits sur les vins !!!.Sur le Cèdre jeune, sur les millésimes que j' avais en cave ( 96,97), bien sur qu' il y'a du tannin, mais j' ai jamais eu l' impression d' avoir été violenté, j' ai plutôt eu l' impression de vins équilibrés qui demandaient un peu de temps pour s' ouvrir. J' ai hâte de mettre en parallèle les Cahors que nous avons bu et les Madirans que nous ouvrirons probablement en Novembre sur notre deuxième cession SO consacrée au Sud. Depuis la rentrée, entre notre dégust', celle de LPV92 et celle de Jean Bernard, auquelles se rajoute la compil sur le Renaissance doux de Rotier avant l' été, il y' a une belle effervescence sur cette région qui n' est pas la plus visitée du Forum. C' est vraiment sympa et pour moi, largement mérité, même si les Montus, plutôt encensés habituellent, en ont pris plein leur grade.;)

Daniel
29 Sep 2011 18:00 #20

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quel millésime pour Autan ?

Jérôme Pérez
02 Oct 2011 19:34 #21

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Jérôme Pérez écrivait:
> quel millésime pour Autan ?

2006, la seule bouteille que j' avais en cave. Mais comme la plupart d' entre nous, découvraient ce vin ou l' avaient goûté à peu de reprises, j' avais envie de le mettre en parallèle du Renaissance 2007, comme tu l' avais fait, il y' a quelques années, me semble t' il. Le faire au même moment, dans deux verres différents, sur le même dessert, semble avoir été un peu en désavantage du Renaissance que je recommandais de goûter en premier, si je juge de la plupart de nos réactions. Autan est tellement hors-norme ! Sans répéter ce que je dis plus haut, en les regoûtant tranquillement dans les jours qui ont suivi, Autan continuait à m' impressioner, mais je me demande si le Renaissance ne me procurait pas plus d' émotion, par sa fraicheur, son énergie couplée à une délicatesse presque aérienne qui paradoxalement ne manquent pas au Vin D' Autan. J' aurai autant de plaisir à les regoûter l' un comme l' autre, sans les comparer ! Toutes proportions gardées, cela me rappelle la comparaison bien difficile entre le Bonnezeaux du Chateau de Fesles et le CdL SGN de Philippe Delesvaux à notre dégust' chenin. ;)

Daniel
02 Oct 2011 20:47 #22

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Je connais les 2 vins, mais chacun sur des millésimes différents.
Une chose est sûre, c'est que ce sont 2 beaux vins en général, mais dont la comparaison est difficile.
Mieux vaut les apprécier chacun indépendamment !

Gaultier (62)......................Amateur de vins liquoreux rares ou hors-normes !
03 Oct 2011 16:25 #23

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Go6s écrivait:
> Mieux vaut les apprécier chacun indépendamment !

Vu la différence de leur taux de sucre, de leur degré d' alcool et de leur prix, je suis plutôt d' accord, mais c' est une belle expérience de les goûter en côte à côte pour clore une dégustation sur la région ! La difficulté pour nos cerveaux limités est d' aborder un nouveau vin sans coller dessus l' image ou la mémoire du vin précédent. Dans le fond, ces vins sont deux absolus dans leur genre. Mais si un Tire-Cul-la-Gravière que j' adore, m' avait été proposé, avec l' obligation de faire un choix, j' aurais été un peu emmerdé...Le problème n' est pas loin de se poser pour la prochaine dégust Sud-Ouest, coté Pyrénées. :S

Daniel.
03 Oct 2011 18:27 #24

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Ben pour le coup, moi je verrais bien un pacherenc comme Brumaire ou Frimaire de Brumont face à un Jurançon de Dagueneau ou Cauhapé !

Edit : Et pour être plus précis, en me basant sur ce que j'ai en cave, Frimaire 2001 face à Noblesse du temps 2001, beau match en perspective !

Gaultier (62)......................Amateur de vins liquoreux rares ou hors-normes !
03 Oct 2011 18:40 #25

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superbe, la rencontre entre Frimaire et Noblesse du temps.....mais pas vraiment problématique ! Toi qui est un expert es moelleux et liquoreux va devoir se creuser un peu la tête, si tu le veux bien, pour deviner quel pourrait être mon problème. Allez, je te donne un indice brûlant, la difficulté quant à servir ces deux vins sur le même dessert, repose plus sur l' accord que sur le vin. Réponse...pas avant le 10 Novembre, date de la dégust, aveugle oblige. (:D

Daniel
03 Oct 2011 18:54 #26

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eh, il est fort Gaultier, il vient de m' envoyer la bonne réponse en MP ! :)-D

Daniel
03 Oct 2011 20:00 #27

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Et en attendant le 10 novembre, un petit flash-back :

Encore une très belle réussite grâce à la qualité et à la gentillesse de l’accueil de Dominique et Daniel, à la diversité et à la qualité des vins, à la justesse des accords (merci Daniel, je sais que tu n’as pas ménagé ta peine pour coordonner tout cela, et merci aussi à Eric dont l’esprit soufflait ce soir-là autour de la table).
Passons à l’attaque de la face Nord du Sud-Ouest ! Non, ce ne fut pas une périlleuse escalade, mais une très agréable randonnée, passant par de sublimes paysages et de vertigineux sommets.

Et c’est au travers d’un pétillant verger que nous faisons nos premiers pas. Un nez d’abord un peu fermentaire qui laisse vite la place à des pommes et des coings, le Gaillac mousseux Mauzac nature du domaine Plageoles ouvre très agréablement la soirée. Beaucoup de fraicheur, à tel point que certains suggèrent d’en garder pour la fin de soirée, pour se rafraichir la bouche après les vins sucrés. Mais ce Mauzac est trop bon et il n’en restera pas assez pour cela…

Une robe très claire nous entraine à nouveau en chemin. Et c’est dans un autre verger enchanté que nous nous arrêtons : pamplemousse, citron, pointe de citron vert, kumkats, vanille… du fruit, du fruit, du fruit, au nez comme en bouche. Avec un très bel équilibre (acidité, élevage intégré) et une belle longueur qui font de ce Vin de lune du Clos Triguedina (Sec du Clos 2007) le compagnon idéal de ce merveilleux thon cru, sésame grillé, menthe, champignons de Paris.

Le Bergerac l'Extase 2010 de l'Ancienne Cure présente également un très beau nez, encore plus exubérant que le précédent. On est sur les fleurs (rose…) et le fruit (litchi…) au point que je pense à certains Gewurtz. Mais le raisin muscat et le cassis, et peut-être aussi le thème de la soirée ;-) ne me permettent pas de parier sérieusement sur cette hypothèse… Très bel accord avec la salade d'espadon au pamplemousse rose, l’ail et le gingembre ayant la politesse de rester suffisamment discrets pour catalyser les arômes du vin sans imposer les leurs.

Le Vin de Pays du Périgord 2002 du Château Tirecul la Gravière nous offre également un nez très généreux. Cette fois-ci c’est l’iode, la coquille d’huitre, le pétrole (à l’instar de certains vieux Rieslings… il doit décidément y avoir des connexions secrètes entre le Sud-ouest et le Nord-est !) et la truffe blanche. Je trouve malheureusement la bouche un peu en retrait, ne confirmant pas les promesses du nez. Je me demande si le vin n’est pas déjà bien engagé sur son déclin. L’accord magistral (noix de Saint-Jacques, truffe blanche, jambon cru) me réconcilie tout de même avec lui.

On change de dimension avec le Vin de Voile 1983 du Domaine Plageoles. Ici, il n’est point question de déclin, le vin étant d’une fraîcheur tout à fait remarquable. La noix est verte, la finesse remarquable, la longueur et la persistance époustouflantes.

Est-ce l’ambiance conviviale ? L’agréable compagnie ? L’intérêt de la conversation ? La qualité des mets ? Ou, plus certainement, tout cela à la fois, mais j’ai un peu laissé tomber le stylo en seconde partie de soirée. Je vais donc aborder la suite de manière un peu plus succincte, mêlant le déchiffrement des hiéroglyphes qui me tiennent milieu de notes à la réactivation de souvenirs nécessairement teintés de subjectivité.

Un Fronton cuvée Don Quichotte (même si certains ont cru lire « cuvée les Rillettes » sur l’étiquette... et pourtant les crachoirs avaient bien servi !!!) 2007 du Domaine Le Roc ouvre la marche des rouges. Réglisse, herbes, violettes, poivre, cuir, … à nouveau, la richesse du bouquet nous épate.

Le Côtes du Marmandais Clos Bacquey 1998 d’Elian Da Ros apparaît comme étonnamment tanique, presque sec. Servi peut-être un peu frais, il s’arrondit et s’ouvre heureusement très vite, à mesure qu’il se tempère, offrant un joli bouquet de fruits noirs et d’herbes sauvages, s’accordant à la perfection avec le boudin noir et la poivronade. Je n’aurais jamais cru pouvoir éprouver un tel plaisir gustatif avec du boudin !

Des trois Cahors, je garde le souvenir d’Un jour sur terre et des Laquets, se poussant du coude pour s’attirer les faveurs des magrets de canard. Je crois qu’ils sont arrivés à égalité… Et plus loin d’un Cèdre moins en harmonie avec les fromages qu’en rivalité. Malgré la qualité de chaque élément pris isolément, et l’absence de dissonance, chacun a joué sa partition de son côté.

Nous terminons avec deux Gaillac doux. La cuvée Renaissance du Domaine Rotier est très harmonieuse, mais elle se fait un peu écraser par le Vin d'Autan de Plageoles, avec lequel la randonnée semble nous avoir conduits directement aux portes du paradis.

Hub
Si tu ne sais pas... demande. Si tu sais... partage. Si tu crois savoir... ferme-la et cherche encore.
04 Oct 2011 07:53 #28

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De passage au domaine hier,j'ai gouté les 3 blancs secs.
L'Extase 2010 est un peu trop boisé et exhubérant pour moi.C'est vrai que c'est un très beau vin,mais je ne suis pas fan de ce style.
J'aimerais pouvoir regouter ce vin après quelques années dee vieillissement.
J'ai préféré l'Abbaye,moins classe certes, mais plus accessible,plus droit plus net.

Didier
04 Oct 2011 10:00 #29

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Il faut attendre l'Extase au moins 5 ans pour qu'elle mérite vraiment son nom. Lorsque j'ai achevé ma dernière bouteille de 2002 en 2009, j'en ai quasiment pleuré (de bonheur tellement elle était belle, de tristesse parce que j'aurais dû en acheter au moins un carton de plus 8-) ). L'abbaye se donne un peu plus jeune : au bout de 3-4 ans, elle est à point.

Eric
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04 Oct 2011 10:26 #30

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