Bonsoir à tous
Catherine, tellement plus précise et tellement moins bavarde que moi, m' a coiffé sur le poteau......trés beau cr, mais ce qu' elle ne vous dit pas, c' est qu' il y'a les photos de la soirée sur
son blog
!!
Tout d' abord un grand merci à mes camarades du groupe "Catherine et les garçons", d' avoir laissé quelques fonds de bouteille, sans lesquels j' aurais été bien en peine d' écrire les lignes qui suivent. Avec votre collaboration inventive, généreuse et efficace, j' ai un plaisir fou à coordonner les apports et les accords qui relèvent un peu d' une mise en scène réinventée à chaque soirée, à partager avec vous ces moments forts que le mot sympathique ne suffirait pas à traduire, mais j' avoue également une curiosité et une joie profonde à me retrouver seul, en silence devant mon verre dans les jours qui suivent, pour prendre tout le temps, bien besogneusement parfois tant les images atterrissent à leur gré sur le papier, de tenter de serrer au plus prés dans les mots qui semblent s' écrire d' eux-même, ce que le vin me donne à ressentir. Cap au nord de la Garonne !!
les blancs:
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Gaillac mousseux mauzac nature. Domaine Plageoles.[/size]
une bulle d' apéritif apportée par Jérémie pour fêter la naissance de Paul [size=x-small]il avait la consigne stricte de rester dans la région[/size] !
Les bulles de Plageoles ont pour moi un coté réjouissant. Leur nez caressé par l' empreinte de la pomme, avec des notes de pamplemousse, d' herbes séchées un peu miellées, me procure une impression de fraicheur, de finesse légère, un coté aérien. La bouche au caractère sapide, avec une bulle fine très désaltérante, tendue par une acidité qui tire vers le pamplemousse, confirme ce coté franc, à vocation apéritive, dont le bel amer en fin de bouche, suggère que cette bulle à la simplicité raffinée est loin d' être "simplette". Ce soir là, pour ma part, je n' ai pas ressenti ce coté fermentaire qui pourrait évoquer le cidre dont certaines bouteilles semblent pâtir pour certains. Juste un bel arôme et une belle saveur de pomme, si caractéristiques du Mauzac.
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1. Vin de pays du Comté Tolosan. Le sec du Clos 2007. Vin de lune du Clos Triguedina.[/size]
thon cru, sésame grillé, menthe, champignons de Paris.
Le nez assez vif, marqué par une fine acidité qui tapisse les narines, m' évoque la citronnelle, le zeste de citron, avec des touches florales, un peu vanillées, qui apportent de la rondeur. En bouche, on retrouve cette vivacité, cet équilibre marqué par l' acidité, qui donne beaucoup de fraicheur à cette saveur d' agrumes dont le coté vif et rond laisse longtemps son écho en bouche et semble donner un coup de fouet à la chair du thon cru recouvert de sésame grillé ( recette du domaine Tirecul la Gravière au départ), accompagné de lamelles de champignons de Paris marinés dans une sauce à base de jus de pamplemousse, de vinaigre balsamique blanc, d' huile de sésame et de quelques gouttes de jus de gingembre. Un superbe accord facile à réaliser, transposables à bien des blancs, en changeant les catalyseurs d' alliance, si besoin est [size=x-small](cf. le bouquin de P Casamayor : l'Ecole des alliances. Hachette).[/size]
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2. Bergerac l' Extase 2010. Domaine de l' Ancienne Cure.[/size]
salade d' espadon au pamplemousse rose, crumble amande, ail, gingembre, selon Eric B. Noisettes grillées.
Le soir de l' ouverture, à l' aveugle, tout le monde disait que ce vin avait presque un nez de vin de dessert, voire de Gewurst, tant ses arômes évoquaient pour certains le litchi, la rose, le raisin de muscat. Vraiment une autre planète que le vin précédent ! Un jour et demi plus tard, en le regoûtant, le nez parait toujours aussi extraverti, un peu à l' image d' un Graves aux allures exotiques dont la palette aromatique entre pamplemousse, ananas et coing associé à des notes empyreumatiques évoquant le pain grillé, serait enrobée d' un coté un peu musqué. Un nez dont le coté envoûtant, intensément parfumé, pourrait paraitre un peu entêtant à la longue ! La bouche pleine, large étonne par son volume ; son boisé un peu marqué pour l' instant, traduit son ambition ; sa texture équilibrée, totalement imprégnée de l' intensité des senteurs faites saveurs, s' allonge sur une longue finale. En comparaison du 2006 que j' ai en cave, à l' élevage plus intégré aujourd' hui, me semble t' il, je dirais que c' est un vin superbe, mais encore un peu dans les limbes.
Catherine, avec l' espadon et le crumble que tu as laissés, nous avons refait la recette d' Eric, qui Vendredi, me semblait manquer un peu de quelque chose. Je crois qu' il ne faut pas se contenter de saupoudrer légèrement le poisson de crumble, il faut totalement le recouvrir pour l' imprégner de ses saveurs et là, l' accord fonctionne à fond entre le vin, le pamplemousse, l' amande, l' ail et le gingembre qui aromatisent le poisson. Personnellement, je le ferais mariner un peu plus dans le jus de pamplemousse que l' on pourrait rehausser d' un fil de balsamique blanc.
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3. Vin de Pays du Périgord 2002. Château Tirecul la Gravière.[/size]
noix de St Jacques crues parfumées à l' huile de truffe blanche, entourées de jambon cru.
Je retrouve ce nez si singulier ( déjà commenté sur LPV
ici
) dont la complexité, la finesse, la singularité découvertes à l' aveugle, pourraient égarer le dégustateur du coté des grands blancs du Rhône, voire de Bourgogne, comme cela a été suggéré. Un nez fabuleux, encore plus ouvert que Vendredi, aussi aromatique que le vin précédent, mais en plus vif, avec une précision, une classe ( le terme racé est déplaisant, mais là, il serait vraiment approprié) qui le range vraiment dans une autre catégorie, à mon sens.Une fraicheur intense, comme sous un tilleul, sur des arômes de fruits secs ( pêche), comme caressés par des notes torréfiées, avec toujours cet arôme prégnant de truffe d' Alba qui, selon Jérémie a créé un accord "quasi orgasmique" avec la recette géniale d' Eric que je remercie au passage de son conseil. La bouche prolonge l' enthousiasme par son corps, son volume, son équilibre parfait, l' intensité gourmande de son fruit très long en bouche. Selon mon expérience, un des plus beaux blancs, voire le plus beau blanc de la région que l' on peut encore se procurer à Paris, chez Grains Nobles où je l' ai trouvé, pour 18 ou19€, me semble t' il.
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4. Vin de Voile 1983. Domaine Plageoles.[/size]
dés de vieux comté, noix fraiches.
On change de planète avec ce nez martien entre le Jerez et le vin jaune ! Sur une dégustation consacrée au nord du Sud-Ouest, hormis l' excellent Vin de l' Oubli du domaine de la Ramaye, il n' était pas bien difficile de reconnaitre le fameux Vin de Voile de Plageoles, même sans l' avoir jamais goûté ! Un bien beau cadeau sorti de la cave de Philippe, ce 83 !! Le nez est merveilleux, étonnant de jeunesse. Ses arômes de noix, de curry, de fruits secs ( abricot, amande) gardent une fraicheur étonnante, superlative pour ses 28 ans d' âge. Un paysage aromatique tout en finesse, précision et délicatesse, très loin, malgré leur cousinage évident, de la puissance et du volume des Jerez ou des vins jaune. La bouche conserve ce caractère de pureté, de naturel confondant des saveurs. Le fruit est presque aérien, rehaussé d' une belle acidité avec le renfort d' amers fins et goûteux laissant très longtemps leur douce empreinte au fond de la bouche. C' est très, très bon, totalement fondu, vraiment délicieux et l' accord fonctionne évidemment à merveille avec les dés de vieux comté et les noix fraiches du jardin ! Ce que le Gaillac semble perdre en volume, en puissance, en comparaison des jaunes jurassiens, ne le gagne t' il pas en finesse, en précision, en pureté ? On s' en fiche, Vendredi, ce vin nous a tant régalés que toute comparaison ne nous même pas effleuré la tête !
les rouges:
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5. Fronton. cuvée Don Quichotte 2007. Domaine Le Roc.[/size]
fricassée de cœurs de canard aux oignons caramélisés.
nez singulier, profond, assez captivant, riche de plein d' impressions différentes qui donnent un vrai corps au paysage aromatique. Beaucoup de fruit ( cassis surtout, avec des touches de fraise), comme imbibé de parfums de fleurs entre jasmin et violette, avec une empreinte épicée (réglisse) et un coté un peu animal (cuir) qui lui donne un caractère assez sauvage. Toutes proportions gardées, sans faire d' amalgame hâtif tant ces vins ont chacun une identité propre loin des standards ambiants, ce nez m' évoque celui de certains St Chinian, certains Faugères. La présence de la syrah, une certaine élégance rustique ? La bouche pleine, coulante, très goûteuse prolonge ces impressions. Toutes les senteurs évoquées semblent se fondre en une saveur intense, bordée de tannins fins qui glissent sur le palais avant de se fondre dans un bel écho floral. C' est vraiment bon et, à nouveau, la persistance de ce vin à haute personnalité, n' est pas loin de m' évoquer la profondeur du simple Faugère de Barral, dégusté lors de notre cession Languedoc. Il y' a vraiment des vins à découvrir de coté de Fronton, notamment la cuvée tradition du Domaine Laurou, à un prix angélique, que nous avions sélectionné à l' aveugle pour Monoprix Gourmet ou encore certaines cuvées du Château Baudare ou Bellevue la Forêt qui conservent ce grain goûteux caractéristique de l' appellation.
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6. Côtes du Marmandais. Clos Bacquey 1998. Elian Da Ros.[/size]
tranches de boudin noir façon Christian Parra à la plancha, poivronade.
nez complexe, un peu resserré, comme si il ne voulait pas totalement s' ouvrir, avec une impression un peu sèche. Peu à peu, par couches successives, il révèle un fruit superbe, entre cassis et cerise, sur un registre toujours un peu contenu, comme caressé par des notes évoquant le graphite, la mine de crayon dont le coté un peu "sec" est arrondi par des notes de poivron rouge. Un beau nez au final dont le coté un peu réduit s' atténue avec l' aération. Un nez singulier, à nouveau, qui à l' ouverture, à l' aveugle, semble se promener entre Loire et Bordeaux, avant de trouver ses marques avec ce petit quelque chose de particulier qui participe à son identité pas comme les autres. Les 20% d' Abouriou ? Le fond du fond du verre, un peu éventé, qui me reste, ne me permet pas vraiment de décrire la bouche d' une façon satisfaisante. Vendredi, tout le monde paraissait assez enthousiaste, aujourd' hui la finale au goût de café grillé, un peu amère et asséchante, me rend perplexe. Les tannins sont fondus mais moins lisses, plus rugueux que sur le vin précédent. Mes camarades auront des avis plus complets et pertinents.
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7. Cahors. Un jour sur terre 2006. Le Clos d' Un Jour.[/size]
magret de canard à la plancha, fricassée de cèpes frais, dés de céleri
En fonction des apports de bouteilles que je suis seul à connaitre, j' avais fait le choix de servir sur le même plat, deux Cahors "phare" de la nouvelle génération pour garder le troisième, le plus âgé, de la génération des pionniers du renouveau de Cahors, sur le fromage. Je savais donc que cette cuvée "Un jour sur terre" avait selon son étiquette, "la particularité d' être élevé en jarres de terre cuite pendant 18 mois. La porosité de la terre permet une oxygénation lente et continue, comme la barrique, mais sans apporter aucun arôme supplémentaire. Ce vin conserve ainsi la seule particularité de son cépage, le malbec et de son terroir". Pari réussi à mon avis et qui augure du résultat de l' élevage en jarre de terre sur des vins d' autres AOC comme le fait le domaine Viret en CdR, tant son nez profond, intense, exhale un fruit pur m' évoquant un velours de cerise noire, enrobé de tabac blond, avec des notes florales d' une exquise douceur. Derrière son nez fin, délicat, profondément émouvant, ce vin sent la terre !! La bouche a un toucher soyeux donnant une réelle élégance à la texture gorgée de saveurs, dense mais résolument fine, parfaitement équilibrée, avec une très légère astringence de jeunesse, qui finit par s' éteindre dans un nuage de tabac délicat, et qui finira par se fondre à la structure après quelques années, tant ce vin superbe parait jeune encore.
L' accord avec le magret, les dés de céleri rave et la fricassée de cèpes frais, fonctionne comme une composition picturale ou musicale où chaque élément parfaitement à sa place, s' harmonise, rentre en unité avec cet autre qui n' est plus autre, quand, à un moment donné, le vin se confond au cèpe et le cèpe se confond au vin, sans perdre leur singularité, dans le creuset alchimique de notre bouche.
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8. Cahors. Les Laquets 2004. Domaine Cosse-Maisonneuve.[/size]
idem au vin précédent
Là, à nouveau, on est à mille lieux des Cahors râpeux, tant ce nez respire l' élégance, la finesse, la précision des arômes, avec, en plus [size=x-small]ce plus ne représentant pas un moins pour le vin précédent[/size], un élevage canon, classieux....et discret ! En comparaison de la pureté de fruit du premier Cahors, ce nez parait comme poudré, comme si son fruit superbe au demeurant (entre fruits noirs, griotte et pruneaux cuits, avec une touche friande de framboise), était recouvert d' un voile discret d' encens du plus bel effet, le tout tenu par une fine acidité qui apporte une grande fraicheur mentholée à l' ensemble. Un nez complexe, à tiroirs, qui ne cesse de s' ouvrir au fil de l' aération, d' opérer des métamorphoses d' un arôme à l' autre, comme si le fruit bien mûr, jouait à prendre une allure animale - toujours distinguée ! - pour mieux se retrouver fruit et célébrer le carnaval des molécules ! La bouche est coulante, avec un jus très fin, très harmonieux, adossé à une structure en dentelle, donnant une impression de grande buvabilité qui donne un plaisir fou, sabrant les résidus de préjugés que l' on aurait encore sur les Cahors. C' est quand le vin coule au fond de la gorge, qu' il révèle ses tannins, bien présents mais étonnamment fins vu l' âge du vin, bien qu' au bout de 7 ans, le Cahors arrive à la fin de sa période de pénitence...Pour moi, vraiment un grand vin, avec en finale, une persistance sur la violette totalement craquante.
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9. Cahors. Le Cèdre 1997. Château Le Cèdre.[/size]
assortiment de fromages de chez Marie Quatrehomme: Laguiole, Reblochon, Napoléon commingeois ( brebis des Pyrénées), L' Etivaz ( pâte cuite, chaudement recommandée par le fromager pour le Cahors !).
Le nez mûr, patiné par l' âge, révèle un superbe bouquet de notes tertiaires, sur fond d' arômes de sous-bois, d' humus, de truffe, avec des notes de cuir noble ponctuées de notes de santal, de céleri, le tout bordé d' une senteur fumée assez envoûtante. C' était ma dernière bouteille, mais cela valait le coup d' attendre ! La bouche, en comparaison du nez, étonne par sa jeunesse, sa tonicité de texture où le fruit bien mûr, bordés de tannins fins intégrés à l' ensemble, tenu au cordeau par une belle acidité au goût de groseille, semble faire couler un coulis de fruits rouge au fond de la gorge. A nouveau, c' est sur la persistance, une fois le vin avalé, que dans votre bouche transformée par ce vin mûr et si jeune en clairière automnale, que la violette repointe son nez, ici au milieu des truffes.
" Moi, ce sont vos avis sur l'accord Etivaz / Cahors que j'attends (entre autres, bien entendu) avec intérêt".
Oliv
Comme il me restait un bout d' Etivaz et un fond de Cahors, je vais tenter de te répondre. La sélection des fromages chez Marie Quatrehomme par Hubert était vraiment superbe et reposait sur les recommandations de Casamayor et Faure-Brac, mais pour ma part, je trouve que ces fromages tous excellents auraient été mieux valorisés par des blancs. Avec le Cahors, il n y'a pas eu de désaccord flagrant, mais c' est comme si, forts de leur singularité, fromage et vin marchaient en parallèle, sans jamais vraiment se croiser. Sauf peut-être avec la tomme de brebis conseillée par Faure-Brac où j' ai ressenti un peu plus d' affinité. Avec l' Etivaz suisse, pâte pressée au fruité intense, vraiment délicieux, je ne dirais pas qu' il y avait combat, mais nos deux gaillards se toisaient de haut, à l' abri de leurs saveurs fortes ! Mais ce n' est qu' un point de vue que mes camarades ne partageront pas forcément....Le gruyère suisse ou le vieux comté, comme tu m' en parlais ? Je ne sais pas. Dans le doute, j' ai tendance à faire confiance à mon ami et à celui des vins rouges, le St Nectaire, il en est de tellement bons !
les sucrés:
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10.Gaillac doux. cuvée Renaissance 2007. Domaine Rotier.[/size]
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" Grand Roussillon", spécialité pâtissière aux abricots.[/size]
Le nez est absolument fascinant. Aucun doute, ses premières effluves nous ouvrent les portes d' un grand liquoreux : quintessence d' abricot, d' une précision, d' une subtilité renversantes, idéalement mûr comme si sa chair, son jus, s' ouvraient généreusement, coulait dans nos narines. L' effluve monte, troque son manteau d' abricot contre un manteau de figue, un manteau de pomme, un manteau de coing, votre nez oscille doucement comme pour en goûter sans fin les mille nuances. Ouah !! C' est la première fois que je goutais un Renaissance doux de Rotier, maintenant je comprend.....L' effluve coule en bouche, opulente, riche de cette saveur d' abricot qui semble dire merci à son acidité qui la rend si fraiche, merci à son alcool marié au fruit qui la rend si forte et émouvante à la fois, merci enfin de mourir à l' infini dans l' écoute qui lui donne vie, marquée à jamais au feu doux par ce liquoreux hors-norme.
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11. Gaillac doux. vin d' Autan 2006. Domaine Plageoles.[/size]
idem
C' est totalement passionnant de comparer ces deux vins. La robe du Plageoles est nettement plus sombre, d' un magnifique or ambré du plus bel effet. Au nez comme en bouche, le second est nettement plus sucré (environ 300g/l contre 145g/l pour le Renaissance), bien que nettement moins alcoolisé ( 10,5° contre 13,5° !). De surcroit, il coûte presque 4 fois plus cher : 40€ chez Augé, il y' a deux ans, à la journée SO. Enfin, les deux vins ne sont pas fait avec les mêmes cépages: len de l'el pour Renaissance, ondenc pour Vin d'Autan. Cela me rappelle le face à face entre le CdL SGN 1990 de Deslevaux face au Bonnezeaux 1996 du ch de Fesles, un peu difficiles à comparer lors de notre dégust' chenin....
Ici, le nez est d' une folle complexité d' arômes de fruits secs entrelacés ( raisin surtout, figue, abricot) si gorgés de sucre qu' ils en paraissent confits, avec toujours cette fraicheur intense, ce naturel confondant des senteurs qui là, du fait de son épaisseur toute aérienne, a vraiment un caractère de nectar. Le nez d' un grand liquoreux, assurément. La bouche est sirupeuse, insolemment sucrée et fruitée tant les deux font corps, mais la texture est si dense, si grasse ( moins que le Folie Pure de Lescarret quand même !) que l' on ne peut le boire qu' à petites gorgées et surtout très frais, en prenant son temps, comme on déguste un alcool fort, sans quoi le sucre si intégré au fruit soit-il, pourrait paraitre un peu lassant, à la longue. Entendons nous bien, je trouve ce vin réellement exceptionnel et le goût de raisin et de pommes séchées, s' allongeant sans fin dans ma bouche, en écrivant ces mots, le confirme. Mais pour faire écho à ce qui a été écrit sur la comparaison de ces deux vins sur LPV, je comprend que les 3° en plus, comme l' acidité plus marquée du Renaissance, donnent à ce dernier, une tonicité, une énergie, une fraicheur, une buvabilité qui manquent peut-être, à mon goût sur le Vin d'Autan qui reste malgré tout plus complexe, plus dense, plus long en bouche. Cela ne vaut évidemment que sur les deux millésimes concernés. Les deux sont superbes et ont clos merveilleusement la soirée par un accord superbe sur le
" Grand Roussillon" en demi-corps que Philippe avait déniché chez son pâtissier entre deux vendanges. >
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Vivement la deuxième partie, le Sud-Ouest pyrénéen, pour voir quand même, comment ils sont, ces Montus.....
Daniel