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Piémont - 72h Chrono

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Piémont - 72h Chrono a été créé par SOK

Petit compte rendu d'une visite éclair dans le Piémont qui s'achève malheureusement demain midi.
J'alimenterai ce fil progressivement.


Arrivée mardi matin 9h, pile à l'ouverture de la Cantina Sociale dei Produttori del Barbaresco.





54 vignerons rassemblés progressivement à l'initiative d'un prêtre dans le but d'endiguer l'exode rural (Turin-Fiat, principalement) d'après guerre.





Avec l'aide du pharmacien du village (qui avait des contacts pour démarrer une clientèle) et de 18 vignerons au départ, il démarre l'activité en 1958, les vinifications se faisant alors en dessous de l'église. Première production vendue en pièces auprès de riches marchants de la région de Cannelli, à un prix non plus imposé mais négocié...au double de ce qui se pratiquait à l'époque.
1967 est le millésime-clé qui a fait réellement démarrer la production à Barbaresco. Il est de coutume de dire que Gaja a construit la réputation de Barbaresco mais que ce sont les Produttori qui se sont chargés de vendre les blles, permettant ainsi aux gens d'en boire.

100ha en production actuellement dont 60% issus des 9 crus suivants:

Pajè
Pora
Rabajà
Montefico
Montestefano
Asili
Ovello
Rio Sordo
Muncagota

2 vins en vente actuellement;

Langhe Nebbiolo 2016 (presque épuisé) et Barbaresco 2015 (en vente depuis hier)





Style ultra-classique, vins éraflés à 100% (le nebbiolo étant déjà relativement tannique par essence, l'usage de la rafle est anecdotique; à ma connaissance seuls Burlotto et Roagna le pratiquent). Macérations relativement longues (25j pour le Langhe Nebbiolo et autour de 35j pour le Barbaresco) et vieillissement ensuite en larges botti (Slovenian oak), 4 mois pour le Langhe Nebbiolo et 2 ans pour le Barbaresco. Les blles sont ensuite conservées quelques mois avant d'être mises en vente.

Si l'année le permet des Barbaresco "Riserva" voient le jour. Ils sont issus de sélections des meilleurs raisins, issus des meilleures parcelles sur chacun des 9 Crus, actuellement dans le girond de la Cantina. Cela représente en moyenne 90% sur Pajé et Montefico qui sont les plus petits en surface, les 10% restant rentrant alors dans le Barbaresco "classique", et 35 à 40% sur les 7 autres crus. Globalement, la proportion qui rejoint la version "classique" est de l'ordre de 50%. Le Barbaresco "classique" est donc un assemblage des raisins non retenus dans la sélection des crus ainsi que des raisins issus d'autres parcelles.

Les versions "Riserva" sont toutes allouées au même prix (30/eur les 2013), uniquement sur réservation.

Langhe Nebbiolo 2016 (13/eur)

Produit depuis le milieu des année 70, la qualité des millésimes (72/73/75/76) n'étant pas jugée suffisante pour produire uniquement un Barbaresco. Devient DOC début des années 80.

Qualité exceptionnelle sur ce millésime amha (cfr mon CR dans la rubrique Produttori)

CR: Produttori del Barbaresco -Barbaresco- 2015 (24/eur)

Millésime assez solaire et cela se ressent très clairement dans le vin qui présente des arômes prononcés de résine de pin, de tabac.
Une bouche imposante mais d'une douceur redoutable.
Tanins bien mûrs et ronds. Finale un poil chaleureuse. Vin parfait pour la restauration.

BIEN+

CR: Produttori del Barbaresco -Barbaresco "Riserva Pora"- 2013 (30/eur) -EPUISE-

Les "Riserva" font l'objet d'une macération de 40 à 50 jours (suivant le millésime), 3 ans en botti et 1 an ensuite en blle avant la mise sur le marché. Pora ( de même que Rio Sordo et dans une moindre mesure Pajè) est un des crus les plus ouverts en jeunesse, élégant et fin (grâce notamment aux sols sablonneux et à la proximité de la rivière Tànaro qui apporte une fraîcheur supplémentaire).

Nez frais (l'effet de séquence / 2015 est saisissant) et multidimensionnel sur la rose, la fraise écrasée et les épices. La bouche attaque en souplesse, belle rondeur au départ. On passe rapidement la 2ème ensuite, toujours sur la fraise écrasée et un goût prononcé d'épice. C'est frais, tannique mais non dénué d'une certaine finesse. Très jolie finale.
Longue garde assurée.

TBIEN+


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24 Mai 2018 03:02 #1
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Réponse de chrisdu74 sur le sujet Piémont - 72h Chrono

Merci pour ce compte-rendu !

Concernant l'éraflage, lors d'un verticale il y a quelques années, Marco Parusso avait indiqué qu'il éraflait les grappes puis ré-incorporait les rafles au moût après quelques jours de séchage. Un cas intermédiaire donc.
Je n'avais malheureusement pas entendu toutes les explications et justifications pour cette pratique
24 Mai 2018 09:01 #2

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Piémont - 72h Chrono

la verticale en question (nov 2013) par chrisdu74

Marco parusso (LPV,2012). par Jean-Paul B
Sur le plan technique, Marco Parusso nous explique qu’afin de parfaire la maturité des raisins et de pouvoir, soit vinifier en vendage entière, soit faciliter l’égrappage, il laisse après la vendange les grappes coupées mûrir sous température contrôlée pendant plusieurs jours, voire semaines.
Cette approche originale donne en tout cas d’excellents résultats dans le verre.

...
le domaine vendange en cagettes et, au lieu de démarrer tout de suite la vinification des rouges, laisse les grappes entières dans ces cagettes, dans une salle de stockage à température contrôlée, pendant plusieurs jours ou semaines.
Il reprend ainsi une technique ancestrale tombée en désuétude.
L'objectif de Marco Parusso est double :
- atteindre une plus grande maturité du raisin, car le nebbiolo est un cépage très tardif, qui est parfois vendangé avant maturité complète.
- permettre ultérieurement un égrappage plus facile (si égrappage il doit y avoir), car après la vendange, le raisin, stressé par la coupe, ne s'égrappe pas facilement. Le nebbiolo a de plus une peau fragile, ce qui n'arrange rien pour l'égrappage.
Marco Parusso s'est en outre rendu compte que cette maturation permettait de faire évoluer également la raffle et atténue sa verdeur., Il a donc commencé à faire de la vendange entière.


jlj
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24 Mai 2018 09:08 #3

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Réponse de SOK sur le sujet Piémont - 72h Chrono

Merci à tous les deux pour ces infos que j'ignorais sur Parusso.

CC les Produttori je remercie Luca Cravanzola qui m'a accueilli et m'a fait un descriptif très complet de la cantina qu'il connaît d'autant mieux que sa famille est une des 18 familles fondatrices du départ (propriétaire sur OVELLO).

Je n'y ai pas vu le temps passer et suis sorti plus tard que prévu; pas le temps donc de passer à la magnifique Enoteca du village. Ce sera pour plus tard.

Direction Barolo, au numéro 15 de la Via Roma ou je suis attendu pour 11h



La cantina fut fondée en 1919 par Giulio Mascarello, le grand-père de l'actuelle propriétaire, Maria-Téresa.
Le père de Giulio, Bartolomeo, était également vigneron mais ne faisait pas de blles.

A l'époque, la grande majorité des propriétaires vendaient leur vin soit à la cantina sociale (petite coopérative de l'époque, dont Bartolomeo était d'ailleurs le président) soit aux riches négociants. Quelques uns embouteillaient un peu de leur vin, l'étiquetaient même parfois "Barolo", mais uniquement pour leur consommation personnelle.

En 1919, Giulio décide donc de s'affranchir de la cantina sociale et de produire du vin sous son propre nom.
Grosse prise de risque car on est à la fin de la 1ère guerre mondiale, l'investissement en matériel au départ est conséquent mais aussi et surtout, on sait que les 4 premières années ne rapporteront rien vu qu'il y a un délai légal de 4 ans a respecter avant de mettre un barolo sur le marché...alors que la cantina sociale assure, elle, un revenu immédiat chaque année...

C'est fort heureusement un succès et il est progressivement rejoint par d'autres.
lls sont +/- 60 en 1950 à produire du vin "commercialement" c-à-d à produire du vin à partir de leur propres vignes, l'étiqueter sous leur propre nom et à le vendre ensuite. Beaucoup d'entre eux sont de très gros propriétaires (Borgogno, Fontanafredda, Damilano...) car, vu le niveau de pauvreté de l'époque, la seule issue pour assurer une rentabilité était de faire jouer les économies d'échelle. A noter que ce phénomène perdure toujours, 5 cantina produisent actuellement la moitié de la production totale de barolo (Fontanafreda produit plus d' 1mio de blles sur les 12/13 mios de blles produites chaque année).

Dans les années '20, Giulio et ses 3 employés produisaient, bon an mal an, entre 32000 et 35000 blles par an (dont la moitié seulement était étiqueté Barolo), il est donc un acteur modeste dans le paysage de Barolo.

Les méthodes sont ici bien évidemment traditionnelles, tant dans les vignes qu'à la cave.

A l'image d'un domaine J-L Chave en Hermitage, pas de "second" vin ici ni de "cru" ou de sélections parcellaires; tous les raisins issus des 4 parcelles historiques du domaine (toujours les mêmes depuis lors; Ruè, San Lorenzo et Cannubi sur Barolo et Rocche del Annunziatta sur le terroir de La Morra), sont assemblés directement au pressoir...comme cela se faisait en 1919.

Ils sont les derniers à le faire à ma connaissance...



La "mode" des sélections parcellaires a en fait vu le jour au début des années 80 lorsque, le succès commercial grandissant, la seconde génération de vignerons a commencé à voyager et à voir ce qui se faisait ailleurs (Bourgogne, Californie, Australie notamment). Pour l'anecdote, le tout premier barolo "parcellaire" produit est un "Bussia" 1971 de Prunotto mais un certain B. Giacosa avait déjà lancé la mode à Barbaresco en isolant son Santo Sefano depuis 1964.

Pour en revenir à la vendange, le fait de tout assembler au départ implique bien évidemment que, chaque année, les proportions des 4 crus dans le total de la vendange varient. Peu importe, ils prennent ce que la nature leur a donné et assemble le tout au pressoir...

La famille n'est pas "liée" a une "recette", un "style", encore moins à un nombre de blles à produire...

C'est ainsi qu'en 2012, Ruè ( le plus argileux) a été fort touché par la grêle (rendement diminué de 50%), alors que les 3 autres vignes n'ont pas été touchées (la grêle est souvent très localisée sur le vignoble de Barolo/Barbaresco).

Moins de Ruè donc dans la vendange...cela change bien évidemment le profil-même du vin, l'argile apportant tanins, austérité, puissance...2012 se présente donc logiquement comme un Barolo plus délicat.

Autre exemple avec le millésime 2014, un des cycles végétatifs les plus difficiles de ces 20 dernières années...grêlé 3 fois ( à savoir que le nebbiolo a la particularité de ne pas engendrer de seconde pousse fructifère), de la pluie quasiment tous les jours entre novembre 2013 et mars 2015. Seules 4 semaines de soleil entre fin septembre et la mi-octobre (trop tard pour le Dolcetto, le Freisa et la Barbera) sauveront le nebbiolo.

Cela a nécessité une quantité de travail phénoménale.

7600 blles de barolo ont vu le jour, au lieu des 15000 blles habituellement produites

2002...pas de barolo, déclassé mais un Nebbiolo produit à hauteur de 2000 blles

1994...pas de barolo

Ici, produire chaque année le même vin s'apparenterait en fait à une véritable défaite...le vin doit être complètement transparent par rapport aux conditions climatiques endurées. Les vinifications ne sont donc pas "adaptées" en fonction du millésime, elles sont les mêmes depuis bientôt 100 ans maintenant...

Les mêmes cuves béton, les mêmes machines, le même "process" qui implique donc une qualité de vendange irréprochable...parce qu'une fois que c'est dans le pressoir, on ne change plus rien... Un sévère double tri est donc opéré; un dans le vignoble par une équipe de vendangeurs fidèles qui connaissent quasiment chaque pied de vigne (Avant d'être placée dans le panier, chaque grappe est inspectée et tout raisin douteux est écarté) et un second tri sur table est fait à la réception de la vendange, avant de rejoindre l'érafloir.

Les méthodes de vinification n'ont donc pas changé depuis la création de la cantine si ce n'est, et c'est anecdotique, l'apport de la climatisation qui permet, dans les rares cas ou cela s'avère nécessaire, d'aider les malo à se déclencher.

Dans les vignes, pas d'herbicides, pas de produits chimiques en dehors de 2 traitements imposés par la loi contre la flavescence dorée. Juste du cuivre et du souffre. Les chenilles (gotta en piémontais) qui sortent chaque année pendant +/- 10 j, autour de Pâques pour s'attaquer aux bourgeons naissants de la plante..sont enlevées..à la main.

Fermentation de 10 à 15j (levures indigènes) en cuves béton pesant chacune plus de 9T (construites par le grand-père Giulio peu avant le 2ème guerre mondiale).

A noter que vu la masse et l'inertie du béton, les températures montent très lentement à l'intérieur de la cuve et passent de 20 à 30° (recherchés pour fixer la couleur) en 6 voire 7 jours. Cela prendrait moins de 2h en cuve inox et tuerait irrémédiablement le vin.

2 remontages par jour durant les fermentations pour garder le chapeau immergé, pas de pigeage, ni de délestage .

Pour l'anecdote, une expérience a été réalisée sur 2 cuves...une remontée et l'autre pigée chaque jour, et sans conteste le vin de la seconde présentait des tanins beaucoup plus fermes que celui de la première cuve.

En fin de fermentation, les peaux sont enlévées directement pour les dolcetto, barbera, freisa et langhe
Le nebbiolo destiné au barolo, lui, subit une longue macération, chapeau immergé pdt 30 à 35j...et on laisse faire.
La période de macération n'est jamais la même...et c'est le moût lui-même qui décide quand elle doit prendre fin.

La "technique" est simple; chaque jour un échantillon est prélevé et "humé" par plusieurs membres de la cantina
Quand la réduction apparaît et que la couleur s'éclaircit, c'est le signal; les lies sont directement écartées du vin qui est transféré sans tarder dans les botti situés dans un cave à quelques mètres en contre-bas.



Pour employer une image, pratiquer la macération c'est un peu comme tordre une éponge...on extrait un maximum du moût, mais il arrive un moment ou l'éponge reprend ce qu'elle donné...c'est à ce moment là qu'il faut la stopper pour en tirer le maximum.

Attention donc aux longues macérations (qui reviennent à la mode j'ai pu le constater..pour faire "comme avant") car en 50/60 ans, le climat a sensiblement évolué et les nebbiolo récoltés à l'époque n'ont plus rien à voir avec ceux récoltés actuellement...les maturités des vendanges sont différentes d'autrefois (dans les années 50/60, les vignobles étaient généralement encore couverts de neige en novembre et il était fréquent de voir les fermentations s'éterniser).
On vendangeait d'ailleurs rarement en T-Shirt...

A noter, enfin, qu'il n'y a pas de lien entre qualité du vin et longueur de la macération

Pour preuve:

Le Barolo 2010....56 jours
Le Barolo 2013....21 jours

Le vin est ensuite pompé et également envoyé dans les botti.



Le bas de cuve, plus solide, est pressé et le vin qui en résulte est assemblé au reste.
En année chaude (2003, 2007, 2017) un échangeur thermique pendant le remontage peut être utilisé pour refroidir le moût. Cela reste exceptionnel pour le nebbiolo car, vu sa lente maturation (les nuits en septembre sont généralement fraîches), le simple fait d ouvrir les portes suffit généralement à réduire la température des cuves.

Tous les vins passent donc en botti slavonian (5 hecto, de la marque Garbellotto S.P.A. depuis 1950, non toastés bien évidemment).

Dolcetto et freisa y séjournent 1 an.
Barbera et langhe 2 ans, Barolo 3.
Les botti sont conservés en moyenne 40 a 50 ans.

Des Dame-Jeanne ne servent que pour faire l'appoint dans les botti et quelques botti plus petits sont utilisés pour les quantités résiduelles.




Le domaine conserve chaque année quelques bouteilles qui viennent rejoindre la cave personnelle




Beaucoup de phantômes rôdent dans cette pièce....





...1200 magnums de 2013 ont été produits. Traditionnellement, les magnums restent un an de plus en cave et seront donc commercialisés en septembre prochain..
...1200 magnums...pour plus de 32000 demandes




Quelques vins nous sont ensuite gentiment offerts à la dégustation...




CR: Domaine Bartolo Mascarello - Barbera 2015 - (production moyenne 5000 blles)

La Barbera aime le soleil et ça se sent dans ce vin (il y a eu 7 semaines de canicule de fin juin à mi-août 2015).
Le nez frais est frais et très appétant sur les fruits rouges bien mûrs
Les 2 ans passés en botti lui apporte rondeur en bouche.
Bartolo recommandait de les oublier 4 à 5 ans en cave..

BIEN


CR: Domaine Bartolo Mascarello - Freisa - 2015 (production moyenne 1800 blles)

Cépage très particulier, cousin (rustique) du nebbiolo
A généralement besoin d'aération à l'ouverture car dans 90% des cas Il fait une seconde fermentation en bouteille autour du printemps qui suit la mise.

De même, et pour une raison inconnue, il ne finit jamais totalement sa fermentation alcoolique (3 à 6 gr de SR)
Un peu de CO2 a l ouverture mais s'ouvre ensuite sur des arômes de baies sauvages et d'orange amère.
Un vin sans concession dont on comprend qu'il peut diviser.

A ouvrir quelques heures à l' avance voire la veille pour en profiter pleinement

BIEN


CR: Domaine Bartolo Mascarello - Barolo - 2013

Le domaine le compare à un jeune 99, à la structure affirmée, un poil plus sauvage
Nez complexe, encore ouvert pour le moment.
Beaucoup de tanins en bouche qui demanderont des années pour se fondre.
Pour le domaine il est un poil plus sauvage que le 2010 et légèrement moins élégant actuellement.
En ce qui me concerne, c'est le meilleur vin que j'ai goûté au cours de ces 3 jours

TBIEN+


A noter qu'un Dolcetto, produit à hauteur de 6 à 7000 blles/an ainsi qu'un Langhe nebbiolo (2 à 3000 blles/an) sont également produits.


Cordialement,

SOK
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25 Mai 2018 18:23 #4

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Réponse de Marc C sur le sujet Piémont - 72h Chrono

Passionnant, merci !
Par contre il y a des Barolos parcellaires antérieurs au Bussia 71 comme le Vigna Rionda 67 de Giacosa ( www.finewinegeek.com... ) mais c'est vrai qu'il n'était pas propriétaire.

Marc
25 Mai 2018 19:35 #5

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Réponse de Marc C sur le sujet Piémont - 72h Chrono

Le mélange des raisins des différents climats au pressoir m'étonne un peu quand même. Ils n'ont aucun décalage de maturité sur leurs parcelles ?

Marc
25 Mai 2018 19:40 #6

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Réponse de Frisette sur le sujet Piémont - 72h Chrono

Magnifique récit ! C'est passionnant !

Flo (Florian) LPV Forez
25 Mai 2018 20:35 #7

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Réponse de SOK sur le sujet Piémont - 72h Chrono

Marc C écrit: Le mélange des raisins des différents climats au pressoir m'étonne un peu quand même. Ils n'ont aucun décalage de maturité sur leurs parcelles ?

Marc


J'avoue que je n'ai pas posé la question.
Ca ne m'est même pas venu à l'esprit à vrai dire mais je t'assure que c'est comme cela que ça se passe.

D'un autre côté, les vignes ne sont pas si éloignées que cela si tu regardes (seule Rocche del Annunziatta fait un peu bande à part mais vu la qualité du site...) et je peux facilement envisager que les décalages de maturité ne doivent pas être si importants que cela.

Ne pas oublier non plus que ces vignes ont été achetées bien avant l'arrivée de Giulio et qu'a l'époque, tout étant assemblé, le critère de maturité (ou plutôt "belle exposition" qui est un mot qui revient souvent dans la bouche des vignerons que j'ai rencontrés) devait être certainement primordal...

On n'a rien inventé... :)

SOK

Attendre une date optimale de vendange moyenne sur les parcelles ne doit amha pas relever de l'impossible
25 Mai 2018 20:43 #8

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Réponse de SOK sur le sujet Piémont - 72h Chrono

Frisette écrit: Magnifique récit ! C'est passionnant !


Je t'en prie

Cette région est tellement extraordinaire...


S
25 Mai 2018 20:49 #9

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Réponse de A42T sur le sujet Piémont - 72h Chrono

Merci beaucoup pour ce post vraiment passionnant et qui m’a donné envie de revisiter la région !

Quentin
25 Mai 2018 21:24 #10

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Réponse de SOK sur le sujet Piémont - 72h Chrono

A42T écrit: Merci beaucoup pour ce post vraiment passionnant et qui m’a donné envie de revisiter la région !

Quentin


Avec plaisir Quentin !

En matière de vins, tout ce qui n'est pas donné est perdu...

Stéphane
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25 Mai 2018 21:50 #11

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Réponse de tomy63 sur le sujet Piémont - 72h Chrono

SOK écrit: CR: Domaine Bartolo Mascarello - Barolo - 2013

Le domaine le compare à un jeune 99, à la structure affirmée, un poil plus sauvage
Nez complexe, encore ouvert pour le moment.
Beaucoup de tanins en bouche qui demanderont des années pour se fondre.
Pour le domaine il est un poil plus sauvage que le 2010 et légèrement moins élégant actuellement.
En ce qui me concerne, c'est le meilleur vin que j'ai goûté au cours de ces 3 jours


Ecrit comme ça on se demande un peu pourquoi c'était le meilleur vin du séjour...
Peux-tu développer un peu l'aromatique pour moi qui n'ai jamais goûté les vins de ce domaine stp. On tire sur le nature ou pas du tout ?

Merci pour le CR en tout cas qui donne vraiment envie de se rendre sur place.
25 Mai 2018 22:34 #12

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Réponse de SOK sur le sujet Piémont - 72h Chrono



J'ai pris un peu de retard et m'en excuse auprès de Marta Rinaldi qui m'accueille
Elle n'aura que 30m a me consacrer.

Le domaine possède 4 crus:

Brunate
Cannubi (San Lorenzo)
Ravera
Le Coste

...dont il tire bon an mal an 15 à 16,000 blles de barolo

Le domaine produit également du Dolcetto, Barbera, Freisa, Ruchè et un Langhe Nebbiolo issus de "jeunes" vignes sur Ravera (20 ans quand même...)

Chaque cru fait l'objet d'une vinification séparée dans de vieilles cuves en bois dont la taille est (relativement) adaptée à la taille de la parcelle-même.



La plus grosse cuve à droite est pour le Brunate..

Philosophie traditionnelle içi également
La rafle est écartée, fermentation avec levures indigènes uniquement et macération de 25/30 jours pour les Barolo.
Les fermentations démarrent donc naturellement et il n'y a pas de contrôle de température
Le domaine effectue 2 remontages et un pigeage main /jour
Le vin de presse est rajouté, du moins le premier pressurage...le reste présente des tanins trop durs et est écarté
Une fois les malo terminée, les vins sont transférés en botti pour 3 ans.
Brunate est alors isolé mais les 3 autres crus sont assemblés en un seul vin (Barolo Tre Tine).





Ils font la fermentation alcoolique au cours du printemps/été qui suit.
Une décantation naturelle s'opère et le vin est soutiré

Dolcetto, Barbera, Freisa et Rucché sont vinifiés en cuve inox.
Barbera et Freisa font l'objet d'une macération plus courte (entre 10 et 15j) et sont également élevés 6 mois en Botti

Le domaine met en blle ses barolo un peu plus de 3 ans donc après la vendange et les met sur le marché le mois d'avril qui suit (ce sont les 2014 qui sont en vente actuellement). Au même moment il commercialise les Langhe Nebbiolo de l'avant dernière vendange (2016 actuellement).

En septembre, Barbera, Freisa et Ruché de la dernière vendange sont mis en vente (2017 en septembre prochain)

Pièces de 400 l pour le ouillage


Le charme de la cave...



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29 Mai 2018 01:38 #13

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Réponse de SOK sur le sujet Piémont - 72h Chrono

J'ai un peu de temps devant moi, je fais un saut à La Morra...Frac. Annunziatta



Rocchettevino


D'entrée...on sait que ça ne va pas être facile...




Malheureusement, j'ai beau frapper, sonner...niente.
Il semblerait que le coq piémontais m'a posé un lapin :)



Ce n'est que partie remise...

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29 Mai 2018 02:05 #14

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Réponse de SOK sur le sujet Piémont - 72h Chrono

tomy63 écrit:

SOK écrit: CR: Domaine Bartolo Mascarello - Barolo - 2013

Le domaine le compare à un jeune 99, à la structure affirmée, un poil plus sauvage
Nez complexe, encore ouvert pour le moment.
Beaucoup de tanins en bouche qui demanderont des années pour se fondre.
Pour le domaine il est un poil plus sauvage que le 2010 et légèrement moins élégant actuellement.
En ce qui me concerne, c'est le meilleur vin que j'ai goûté au cours de ces 3 jours


Ecrit comme ça on se demande un peu pourquoi c'était le meilleur vin du séjour...
Peux-tu développer un peu l'aromatique pour moi qui n'ai jamais goûté les vins de ce domaine stp. On tire sur le nature ou pas du tout ?

Merci pour le CR en tout cas qui donne vraiment envie de se rendre sur place.


Salut Tomy,

Désolé de la réponse tardive...

Il faut remettre les choses dans leur contexte.
Le Barolo de B. Mascarello est le seul 2013 qui m'ait été proposé à la dégustation (malheureusement pas à la vente) durant mon séjour.

La plupart des domaines commercialisent actuellement:

Dolcetto 2016 (déjà épuisé chez certains)
Barbera 2016
Langhe Nebbiolo 2016 (déjà épuisé chez certains)

Barolo 2014 qui est issu, sur Barolo en tout cas, d'un millésime assez compliqué.
Beaucoup de domaines ne proposent d'ailleurs qu'une cuvée d'assemblage.
Certains même, plus fortement touchés par la grêle, ont tout "replié" en Langhe Nebbiolo 2014...

Pour en revenir au Barolo 2013 de B. Mascarello, et de mémoire, le nez est subtil et typique d'un Barolo "traditionnel" sur la fraise écrasée et les épices. La bouche est, par contre, plutôt compacte et dense aux tanins bien affirmés. Rien de "nature" pour moi dans tout celà.

En comparaison, le "Cannubi" de Pira & Figli, dont on a déjà parlé, présente une forte similitude au nez mais une bouche qui, de mémoire toujours, me semble plus épurée et plus élégante actuellement.

2 très très bons vins amha

Les Barolo 2014 goûtés sur place n'ont, pour moi, pas du tout la même densité.

Cordialement,

SOK
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29 Mai 2018 02:39 #15

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Réponse de claudius sur le sujet Piémont - 72h Chrono

merci SOK (tu) (tu) (tu)

concernant le thème des sélections parcellaires, Bruno Giacosa dans sa lectio magistralis

Perché l’importanza di una zona enologica si dimostra quando si possono stappare delle bottiglie di 20, 30 o 40 anni e scoprire che sono ancora più buone di quando sono state messe in commercio, come hanno ben dimostrato i francesi.A questo punto non posso non citare la persona che mi ha fatto decidere a fare un cambiamento che poi si sarebbe rivelato molto importante per la mia cantina e per tutta la zona. E parlo di Luigi Veronelli. Veronelli è venuto spesso ad assaggiare i miei vini, gli piacevano molto già nei primi anni Sessanta, però si lamentava perché “non avevano un nome”. Seduti a tavola –mentre mangiavamo assieme i piatti preparati da mia moglie Mariuccia, che quando poteva gli faceva sempre trovare dei tartufi, di cui lui era un grande appassionato –Veronelli continuava a consigliarmi di scrivere in bella evidenza sulle etichette il cru delle mie diverse selezioni. Infatti io, fino ad allora, scrivevo solo il nome del vino (ad es. Barolo o Nebbiolo d’Alba), al massimo arrivavo a scrivere Riserva nelle migliori annate, come ho fatto per la prima volta con il Barbaresco Riserva Speciale 1961. Io avevo ben in mente l’importanza dei singoli vigneti, che allora non si chiamavano ancora cru, anzi era proprio il concetto che avevo alla base del mio lavoro di selezionatore di uve per me e per altre cantine con cui continuavo a fare il mediatore, però avevo un po’ di paura a fare questa scelta. Questo perché la tradizione più consolidata nelle Langhe era quella di unire le uve di vigne diverse (parlo soprattutto di Barolo e Barbaresco), e devo anche dire che qualche buon motivo per fare questi assemblaggi c’era: un anno c’era più siccità e venivano meglio le uve in una posizione un po’ meno soleggiata, un anno c’era la grandine che ti portava via mezzo raccolto in una vigna, e così via. Inoltre, erano ben pochi i produttori che avevano già iniziato ascrivere il nome del vigneto sull’etichetta. Ricordiamoci che non c’era ancora la Carta dei vigneti del Barolodi Renato Ratti, ed era ben lontano da venire l’Atlante delle vigne di Langadi Slow Food, però, in effetti, io una mia idea sulle migliori posizioni dellenostre colline me l’ero fatta. Quindi, decido che Veronelli aveva ragione e che chi si stava appassionando ai miei vini aveva il diritto di sapere il nome del vigneto in cui si coltivavano le uve che decidevo di vinificare, per cui esco nel 1967 con le mie prime due etichette cru: Barbaresco Asili e Barolo Collina Rionda (quella che poi avrebbero chiamato Vigna Rionda), seguite nel 1968 dal Barbaresco Santo Stefano. La mia idea di vino era allora, e lo è ancora oggi, piuttosto semplice: volevo fare dei vini molto buoni, quelli a base di nebbiolo dovevano migliorare per molti anni, e il tutto doveva avvenire nel modo più naturale possibile. Per fare un esempio, io non ho mai voluto, e ancora non voglio, aggiungere lieviti esterni, che ovviamente vanno a modificare un po’ le caratteristiche del vino, per cui tutte le fermentazioni voglio che si attivino solo con i lieviti naturali che ci sono nelle vigne e in cantina. E in vigna ho sempre cercato uve che fossero trattate il minimo possibile, anche se è

lectio magistralis de Bruno Giacosa

pour les amateurs de la région et de la musique classique, je signale que commence le Alba Music Festival avec plusieurs concerts par jours Alba Music Festival
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29 Mai 2018 14:20 #16

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Réponse de GL Rhone sur le sujet Piémont - 72h Chrono

Merci SOK pour cette belle comte rendu de ta visite, c'est bien apprécie, et je suis content de voir la réaction positive des amateurs français ici vers une région viticole hors de la France!

D'abord, je fais aucun jugement sur ton choix des domaines que tu as visiter: ils sont sans aucun doute parmi les stars du Piemont et peut-etre tu as deja des relations chez eux, j'en sais rien. Juste ce qui m'a marque/surpris c'est que finalement tu as pu vraisemblement gouter a peux de Barolo et, si tu voulais en acheter, ils n'y avaient rien a vendre!

Je voulais juste faire remarquer que, AMHA, il y'a en jamais eu aussi bon vins dans le langhe que au jour d'hui et que il faut vraiment pas hésité d'explorer hors de la petite poignée d’élites (B Mascarello, G Mascarello, G Rinaldi, B Giacosa...). En ce moment il y'a tube directe entre la Langa et New York qui aspire tous les vins de ces producteurs et ils sont devenus maintenant hors de portée de la plupart des budgets...

Par contre, si on élargi le périmètre il y'a un tas de superbes producteurs: je pense a Giacomo Fenocchio, Oddero, Ettore Germano, Cavalotto, Ciabot Berton, G.B Burlotto et tant d'autres... et la on a même pas parler de Barbaresco! Des nebbiolo traditionnelles, et contrairement a la Bourgogne ou Rhone souvent ils ont des millésimes plus anciens toujours en ventes etc...

Voila, encore, ce n’était pas une critique, juste un petit conseil a d'autres intéresses potentielles qui pense a ce rendre dans ces magnifiques collines qu'il ne faut pas ce limite a la fin couches des top-du-top.

Salute!
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29 Mai 2018 16:00 #17

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Réponse de claudius sur le sujet Piémont - 72h Chrono

Burlotto c'est aussi plutôt rapé depuis que Galloni a eu un pluri-orgasme avec le Monvigliero 2013 ... mais reste celui des Fratelli Alessandria, absolument délicieux

le Piémont nous fait le coup de la Bourgogne 8-x ...mais heureusement seulement pour moins de 10 producteurs

puisque l'on parle de Rinaldi, il y a aussi Francesco Rinaldi dont les Brunate et Cannubi sont plutôt réussis

tu as parfaitement raison GL Rhone il faut explorer découvrir de nouveaux producteurs, et il y en a !
29 Mai 2018 16:24 #18

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Réponse de Marc C sur le sujet Piémont - 72h Chrono

Merci pour le lien sur la conférence de Giacosa, Claude. Je conseille à tous ceux intéressés par le secteur de s'embêter avec Deepl ou autre pour avoir la traduction.

Marc
29 Mai 2018 20:41 #19

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Réponse de GL Rhone sur le sujet Piémont - 72h Chrono

Merci Claudius,
Oui, effectivement Burlotto souffre su l'effet des points lourdes, mais je crois que ça reste limité sur sont Monvigliero... le Cannubi et Acclivi doit rester un peu plus raisonnable.
Et bonne remarque sur Francesco Rinaldi: il figure parmi les domaines que souhaite découvrir, et il y'a des bonnes échos sur ces 2013.
01 Jui 2018 11:04 #20

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Réponse de Jeiss sur le sujet Piémont - 72h Chrono

claudius écrit: merci SOK (tu) (tu) (tu)

concernant le thème des sélections parcellaires, Bruno Giacosa dans sa lectio magistralis

Perché l’importanza di una zona enologica si dimostra quando si possono stappare delle bottiglie di 20, 30 o 40 anni e scoprire che sono ancora più buone di quando sono state messe in commercio, come hanno ben dimostrato i francesi.A questo punto non posso non citare la persona che mi ha fatto decidere a fare un cambiamento che poi si sarebbe rivelato molto importante per la mia cantina e per tutta la zona. E parlo di Luigi Veronelli. Veronelli è venuto spesso ad assaggiare i miei vini, gli piacevano molto già nei primi anni Sessanta, però si lamentava perché “non avevano un nome”. Seduti a tavola –mentre mangiavamo assieme i piatti preparati da mia moglie Mariuccia, che quando poteva gli faceva sempre trovare dei tartufi, di cui lui era un grande appassionato –Veronelli continuava a consigliarmi di scrivere in bella evidenza sulle etichette il cru delle mie diverse selezioni. Infatti io, fino ad allora, scrivevo solo il nome del vino (ad es. Barolo o Nebbiolo d’Alba), al massimo arrivavo a scrivere Riserva nelle migliori annate, come ho fatto per la prima volta con il Barbaresco Riserva Speciale 1961. Io avevo ben in mente l’importanza dei singoli vigneti, che allora non si chiamavano ancora cru, anzi era proprio il concetto che avevo alla base del mio lavoro di selezionatore di uve per me e per altre cantine con cui continuavo a fare il mediatore, però avevo un po’ di paura a fare questa scelta. Questo perché la tradizione più consolidata nelle Langhe era quella di unire le uve di vigne diverse (parlo soprattutto di Barolo e Barbaresco), e devo anche dire che qualche buon motivo per fare questi assemblaggi c’era: un anno c’era più siccità e venivano meglio le uve in una posizione un po’ meno soleggiata, un anno c’era la grandine che ti portava via mezzo raccolto in una vigna, e così via. Inoltre, erano ben pochi i produttori che avevano già iniziato ascrivere il nome del vigneto sull’etichetta. Ricordiamoci che non c’era ancora la Carta dei vigneti del Barolodi Renato Ratti, ed era ben lontano da venire l’Atlante delle vigne di Langadi Slow Food, però, in effetti, io una mia idea sulle migliori posizioni dellenostre colline me l’ero fatta. Quindi, decido che Veronelli aveva ragione e che chi si stava appassionando ai miei vini aveva il diritto di sapere il nome del vigneto in cui si coltivavano le uve che decidevo di vinificare, per cui esco nel 1967 con le mie prime due etichette cru: Barbaresco Asili e Barolo Collina Rionda (quella che poi avrebbero chiamato Vigna Rionda), seguite nel 1968 dal Barbaresco Santo Stefano. La mia idea di vino era allora, e lo è ancora oggi, piuttosto semplice: volevo fare dei vini molto buoni, quelli a base di nebbiolo dovevano migliorare per molti anni, e il tutto doveva avvenire nel modo più naturale possibile. Per fare un esempio, io non ho mai voluto, e ancora non voglio, aggiungere lieviti esterni, che ovviamente vanno a modificare un po’ le caratteristiche del vino, per cui tutte le fermentazioni voglio che si attivino solo con i lieviti naturali che ci sono nelle vigne e in cantina. E in vigna ho sempre cercato uve che fossero trattate il minimo possibile, anche se è

lectio magistralis de Bruno Giacosa

pour les amateurs de la région et de la musique classique, je signale que commence le Alba Music Festival avec plusieurs concerts par jours Alba Music Festival



Traduction rapide :

Parce que l’importance d’une zone viticole se confirme quand il est possible de déboucher des bouteilles de 20, 30 ou 40 ans et de découvrir qu’elles sont encore meilleures que lorsqu’elles avaient été mises sur le marché, comme l’ont bien montré les Français. Dès lors, il m’est impossible de ne pas mentionner la personne qui m’a poussé à faire un changement qui s’est révélé extrêmement important pour mon domaine et pour toute la région. Je parle de Luigi Veronelli. Veronelli est venu goûter mes vins, qui lui plaisaient déjà beaucoup au début des années 60, mais il se plaignait du fait que nous n’avions pas de « nom ». Assis à table — pendant que nous mangions les plats préparés par ma femme Mariuccia qui, quand elle le pouvait, essayait de lui trouver des truffes car il en était un grand amateur — Veronelli continuait à me conseiller d’écrire en évidence sur l’étiquette le cru de mes différentes cuvées. Jusqu’alors, je me contentait d’écrire seulement le nom du vin (par exemple : Barolo ou Nebbiolo d’Alba) et au maximum j’inscrivais « Riserva » pour les meilleures années, comme je l’ai fait la première année avec le Barbaresco Riserva Speciale 1961. J’avais bien en tête l’importance des crus, qui jusqu’alors ne s’appelaient pas encore « crus », bien qu’ils soient la base de mon travail concernant le tri / la sélection de grappes tout comme le faisaient également d’autres domaines avec lesquels je continuais de faire le médiateur, bien que j’avais un peu peur de continuer dans cette voie. Peur par ce que la tradition la plus répandue dans les Langhe était celle d’assembler des raisins de différentes parcelles (on parlait surtout de Barolo et de Barbaresco), et je dois aussi dire qu’il existait de bonnes raisons de faire ces assemblages : certaines années, quand la sécheresse était plus importante, les raisins de certaines zones moins ensoleillées rendaient mieux que d’autres. D’autres années, un orage de grêle pouvait réduire de moitié les rendements de certaines parcelles, et ainsi de suite. Ainsi, très peu de producteurs inscrivaient déjà le nom de leur cru sur l’étiquette. Rappelons-nous qu’il n’y avait pas encore la Carte des crus du (de ?) Barolodi Renato Ratti, et qu’on était encore loin de l’Atlas des crus de Langadi Slow Food. Malgré cela, je m’étais fait une idée sur les meilleures parcelles des collines (des Langhe). J’ai ainsi compris que Veronelli avait raison et que du fait de sa passion pour mes vins il avait le droit de connaitre le nom des parcelles d’où provenaient les raisins que je vinifiais. C’est ainsi qu’en 1967 j’ai sorti deux étiquettes mentionnant des crus : Barbaresco Asili et Barolo Collina Rionda (celle que nous avons par la suite nommé Vigna Rionda), suivies en 1968 par le Barbaresco Santo Stefano. L’idée que je me faisais du vin était alors, et l’est encore aujourd’hui, plutôt simple : je voulais faire de très bon vins, ceux à base de Nebbiolo devaient s’améliorer avec l’âge, et tout cela de la manière la plus naturelle possible. Pour donner un exemple, je n’ai jamais voulu, et toujours aujourd’hui, ajouter des levures exogènes / chimiques, qui bien évidemment modifient sensiblement les caractéristiques du vin. C’est ainsi que toutes mes fermentations sont faites par des levures naturelles que l’on retrouve dans les vignes et au domaine (?). Dans les vignes, j’ai également cherché à traiter le moins possible.
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01 Jui 2018 12:55 #21

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Réponse de SOK sur le sujet Piémont - 72h Chrono

"D'abord, je fais aucun jugement sur ton choix des domaines que tu as visiter: ils sont sans aucun doute parmi les stars du Piemont et peut-etre tu as deja des relations chez eux, j'en sais rien. Juste ce qui m'a marque/surpris c'est que finalement tu as pu vraisemblement gouter a peux de Barolo et, si tu voulais en acheter, ils n'y avaient rien a vendre!"

Tant que ces domaines "prisés" continuent à recevoir, parfois même longuement et à grand renfort d'explications (j'ai passé plus de 2h chez B. Mascarello),...pourquoi se priver...? Et, crois moi, parfois ils vendent quelques blles..

"Par contre, si on élargi le périmètre il y'a un tas de superbes producteurs: je pense a Giacomo Fenocchio, Oddero, Ettore Germano, Cavalotto, Ciabot Berton, G.B Burlotto et tant d'autres... et la on a même pas parler de Barbaresco! Des nebbiolo traditionnelles, et contrairement a la Bourgogne ou Rhone souvent ils ont des millésimes plus anciens toujours en ventes etc..."

Tu enfonces une porte ouverte, on est bien évidemment d'accord...:)
05 Jui 2018 01:56 #22

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Réponse de SOK sur le sujet Piémont - 72h Chrono

D'ailleurs, puisque tu en parles...:oops:



Le domaine est né en 1840, la production étant alors vendue en Dame Jeanne au marché local.
Quelques blles voient le jour mais uniquement pour la famille ou les proches, pas pour la vente.
Après la guerre 40, le père de Claudio commence a faire de la blle.

14 ha de vignes, la plupart autour du domaine directement, pour une production de +/- 90,000 blles au total
Cette zone est relativement épargnée en cas de grêle mais le domaine envisage néanmoins l'achat de filets anti-grêle comme j'ai pu en voir comme ici dans la descente de la Morra:



Pas de désherbants, travail entièrement manuel.
Traitement au cuivre pour protéger le feuillage (15 passages nécessaires en 2014, année particulièrement humide à Barolo, contre 5 seulement en 2017) et utilisation d'un mélange d'herbe et d'algues marines pour aider la plante a s'immuniser c/oidium. Le seul tracteur du domaine ne sert qu'à couper l'herbe entre les rangs.

Vue imprenable sur le vignoble de leur terrasse...
En arrière plan, le Cannubi


Passionné de blanc, Claudio produit un Roero Arneis (1j de macération) qui m'a paru plutôt riche et bien mûr, peut-être un poil trop. J'avoue les préférer un rien plus vifs.
Des essais sont également réalisés sur des macérations de 1 a 2 mois, jusqu'à l'obtention d'un vin orange.

Dolcetto, Freisa sont également vinifiés en cuve inox uniquement, fermentation en levures indigènes et macérations pouvant s'étaler de 10 à 15j

Barbera Superiore et Langhe Nebbiolo sont vinifiés en cuve inox 6 mois, puis passent 6 mois en Botti avant la mise en blle.

Si la Barbera et le Langhe Nebbiolo m'ont plus, ils n'avaient pas, amha, toute la gourmandise que j'ai trouvée dans les 2016 des autres domaines visités.

Içi, les vrais Seigneurs de la cave, ce sont les Barolo...

Outre un "Générique", 4 "Parcellaires" sont produits:

Cannubi, dont le 2014 à peine sorti est déjà épuisé.
Il faut dire que le domaine n'en possède qu'un demi hectare produisant guère plus que 2500 blles.
Sol sablonneux et tuffes gris, orientés sud est ce qui fait qu'il est en moyenne ensoleillé 2h plus tôt que Bussia ou Villerot par exemple...mais bénéficie moins de l'ensoleillement de fin de journée. Idéal en année "chaude" donc.

Villero, parcelle d'un Ha, au-dessus de Bussia, production 5 à 6000 blles, orientée Sud-ouest

Bussia, la plus grosse production du domaine qui en possède 6ha dont il tire entre 23 et 25000 blles
Parcelle orientée Sud-ouest, sols plus argileux, tuffes bleu, plus dur. La température fleurte souvent avec les 40 degrés en plein été.
En période de fortes chaleurs, Claudio n'y travaille généralement que le matin et consacre l'après midi au Cannubi qui a 2H en moins d'ensoleillement.
En grande année une version "Riserva" voit le jour (90j de macération). La "Riserva" 2012 est actuellement en vente.

Bussia en avant plan. Sur la droite, en amphithéâtre, la parcelle du domaine
Villero, au dessus du Bussia, au delà de la maison rouge


Castellero, issu également d'une petite parcelle d'un petit ha, produisant autour de 4000 blles.
Il n'y a que 4 propriétaires sur ce "Cru" dont 3 seulement le revendiquent. Le plus connu est Barale Fratelli
Le sol est içi plus sablonneux et le profil du vin plus "sec" en bouche.
Par contre le nez m'a paru être le plus expressif a ce stade sur les herbes aromatiques (tilleul, verveine...)

Les 4 Barolo suivent les mêmes fermentations en cuves inox (on laisse monter les températures jusqu'à 29 degrés).
Le vin est ensuite séparé de ses lies, repose 4 mois a nouveau dans l'inox afin qu'une "clarification" naturelle s'opère par gravité.



Il est ensuite soutiré et envoyé dans les Botti traditionnels (non toastés) pour 3 ans.




Quelques barriques anciennes ( 5 à 18 ans) de 300l sont içi ausi également utilisées pour accueillir le surplus éventuel.

Cannubi et villero sont traditionnellement mis en blles en une fois
Bussia est préassemblé en Inox et les mises se font par "lots" identiques de 3 à 4000 Blles, la capacité de stockage ne permettant malheureusement pas d'accueillir la totalité de la production en une fois.



Domaine hautement recommandable, d'autant que les prix y sont assez doux...


Cordialement,

SOK
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05 Jui 2018 02:50 #23

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Réponse de SOK sur le sujet Piémont - 72h Chrono

claudius écrit: Burlotto c'est aussi plutôt rapé depuis que Galloni a eu un pluri-orgasme avec le Monvigliero 2013 ... mais reste celui des Fratelli Alessandria, absolument délicieux

le Piémont nous fait le coup de la Bourgogne 8-x ...mais heureusement seulement pour moins de 10 producteurs

puisque l'on parle de Rinaldi, il y a aussi Francesco Rinaldi dont les Brunate et Cannubi sont plutôt réussis

tu as parfaitement raison GL Rhone il faut explorer découvrir de nouveaux producteurs, et il y en a !


Salut Claudius,

Durant ces 3 jours, je logeais justement chez Burlotto (très jolies chambres d'hôtes au passage...).
Si tout ou quasiment était épuisé, il était tout à fait possible de s'inscrire pour les futurs millésimes; un petit mail fin de cette année pour les 2015 devrait pouvoir se tenter :)



Un casier pour chaque chambre; dans chacun un barolo et un pelaverga B)


Cordialement,

SOK
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05 Jui 2018 03:02 #24
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Réponse de Eric B sur le sujet Piémont - 72h Chrono

Ca donne bien envie d'y aller :)

Mais il faut parler l'italien ? Ou l'anglais suffit ? Ou le français, vu qu'on n'est pas encore trop loin de notre cher pays ?

Les chenilles (gotta en piémontais) qui sortent chaque année pendant +/- 10 j, autour de Pâques ( et peuvent se révéler destructrice, tant elles aiment se gaver du sucre des jeunes baies)..sont enlevées..à la main.

Il n'y a pas de baies – et encore moins de sucres – aux alentours de Pâques. Juste des toutes jeunes feuilles et des ébauches d'inflorescences.

Eric
Mon blog
05 Jui 2018 06:27 #25

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Réponse de SOK sur le sujet Piémont - 72h Chrono

Eric B écrit: Ca donne bien envie d'y aller :)

Mais il faut parler l'italien ? Ou l'anglais suffit ? Ou le français, vu qu'on n'est pas encore trop loin de notre cher pays ?

Les chenilles (gotta en piémontais) qui sortent chaque année pendant +/- 10 j, autour de Pâques ( et peuvent se révéler destructrice, tant elles aiment se gaver du sucre des jeunes baies)..sont enlevées..à la main.

Il n'y a pas de baies – et encore moins de sucres – aux alentours de Pâques. Juste des toutes jeunes feuilles et des ébauches d'inflorescences.


Hello Eric

Merci de cette précision.
Je viens de réécouter les explications que j'avais eues (en anglais) sur les ravages que peuvent provoquer ces jolies bestioles qui s'attaquent effectivement aux bourgeons (il parle de "bud") sur les 10j qu'il leur faut pour passer de l'état chrysalide a celui de papillon. C'est d'autant plus destructeur que le nebbiolo a pour particularité de n'avoir qu'un seul bourgeon fructifère (le second ne l'est pas du tout). J'avais donc mal compris et j'adapte mon CR en conséquence...

Concernant les langues, je n'ai pour ma part rencontré aucun soucis, une grosse majorité de vignerons comprennent et parle le français ou l'anglais dans une moindre mesure.

Maria Teresa Mascarello (malheureusement absente le jour de ma visite) parle parfaitement le français; Marta Rinaldi également. Claudio Fenocchio se fait parfaitement comprendre.
Chez Sottimano, par contre, c'était en anglais.

Et puis il y a Lorenzo Accomasso...là..c'est un peu plus compliqué...:)
Il parle un patois piémontais qu'un collègue italien (réquisitionné pour jouer les interprètes) avait lui-même du mal à comprendre..
Mais quelle rencontre...

Je ne peux que t'encourager à y aller

Cordialement,

Stéphane
08 Jui 2018 00:08 #26

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Réponse de SOK sur le sujet Piémont - 72h Chrono

Visite suivante: Az. Agricola E.Pira & Figli (Chiara Boschis) - Barolo





Les origines de la cave remontent içi au début des années 1700.
Capitaine dans l'armée de Savoie, Enrico Pira, d'origine sarde (à cette époque Sardaigne et Piémont font partie du même royaume de Savoie) décide, à la fin de sa carrière militaire, d'acheter une vigne et produire du vin..
Il entreprend donc la construction d'une cave à Barolo.

Vestiges de la cave d'origine


De succession en succession, le domaine reste aux mains de la famille Pira jusqu'à la fin des années 1970 ou, suite à de graves soucis de santé (dépression), les fils se suicident, laissant le domaine aux soeurs qui finissent par vendre à des amis de longue date; la famille Boschis, déjà propriétaire d'une grosse Azienda à Barolo. En 1980 l'achat est finalisé et les rennes du domaine confiées à leur fille, Chiara Boschis.

Son frêre, Giorgio, reste auprès de ses parents dans la grosse propriété familiale.
Ce n'est qu'en 2008, suite à la vente du domaine Boschis d'origine, qu'il rejoindra sa soeur au sein du domaine E. Pira & Figli dont le nom a été conservé (ce qui crée d'ailleurs pas mal de qui proquo et de confusions encore aujourd'hui avec d'autres domaines éponymes).




Dès 1980, Chiara est donc seule à gérer le domaine; elle adhère alors rapidement et pleinement au mouvement moderniste des "Barolo Boys" (vendange en vert, raccourcissement des périodes de fermentation, utilisation de barriques neuves...). Ce n'est qu'en 2008, à l'arrivée de Giorgio, plus "conservateur", que le domaine va prendre ses "marques", quelque part entre tradition et modernité comme je vais le constater ensuite lors de la visite des caves

Cette porte est un des nombreux symboles d'alliance entre tradition et modernité, chère au domaine



Le domaine est relativement petit (30 a 35k blles/an pour 10ha de vignes), certifié bio.
Il encourage la bio-diversité (fabrication de nichoirs, enherbement, polyculture,...) et est contrôlé chaque année sur la composition des sols afin d'obtenir la certification Bioagrocert.

Un tri sévère est directement opéré à la vigne lors des vendanges, confiées a un groupe de vendangeurs régulier formés par le domaine, rappelant en cela les usages au domaine B. Mascarello.
Plus de tri au domaine donc, la vendange qui arrive est jugée parfaite...d'autant que la consigne est de ne remplir les cagettes qu'à moitié pour éviter d écraser les raisins

3 Barolo sont produits:

Cannubi; vignes de 25 ans, isolé/vinifié séparément, terroir sablonneux donnant un vin élégant et fin

Mosconi; Vignes de 50 ans, isolé/vinifié séparément, terroir plus argileux et plus frais donnant un vin plus masculin.

Via Nuova; très intéressant par son assemblage de 6 parcelles; 2 sur Barolo (Terlo et Liste), 2 sur Montforte (Ravera et Le Coste) et 2 sur Serralunga (Gabutti et Baudana)

Il est intéressant de noter que grâce, notamment, à l'impulsion de Chiara Boschis 26 des 28 propriétaires sur Cannubi se sont au fil du temps "convertis" au "Bio" (les 2 autres ne font pas de blles et vendent leur raisins).

Composition des sols; Cannubi à gauche, Mosconi à droite


A ces 3 Barolo viennent s'ajouter:

Un Dolcetto
Une Barbera "Superiore"
Un Langhe nebbiolo, issu de jeunes vignes sur Mosconi et Le Coste principalement

Les raisins sont éraflés et conduits ensuite dans un Roto-fermenteur.



Par gravité, le jus descend et les peaux remontent formant ainsi le chapeau.
L'idée est d'actionner très lentement une large pale située à l'intérieur et qui tourne sur son axe, permettant ainsi de casser le chapeau et de mixer les 2 en douceur à raison de 4 cycles/jour, chacun de 30m. Un remontage est également opéré une fois par jour. L'extraction des tanins se fait en douceur.

Les macérations durent en moyenne;

7 a 8 jours pour le dolcetto
10 j pour la Barbera
15 jours pour le Nebbiolo

Les peaux sont retirées et envoyées à une distillerie pour en faire de la grappa et le vin passe en suite en cuves inox ou il finit les malo.

Le Dolcetto est ensuite rapidement mis en blle.

Barbera et Langhe Nebbiolo sont envoyés pour un an dans des barriques de chêne français de 2 à 4 vins

Les Barolo "parcellaires" (Cannubi et Mosconi) sont élevés 2 ans en Botti de chêne français, non toastés (pas "slovenian", qui est la norme) et conservés en bouteille un an supplémentaire. Un Botti est utilisé ici 15 à 20 ans.

Le "Via Nuova" est élevé 50% en barrique et 50% en Botti.

Les barriques sont renouvelées à hauteur de 15/20% par an en moyenne; les fûts neufs étant utilisés pour le Mosconi la première année.

La cave est séparée en 2 parties bien distinctes, toujours dans un soucis d'allier tradition et modernité.

La 1ère cave a été totalement refaite en 2010 aux normes...antisismiques pour éviter les vibrations provoquées par le trafic incessant de la Grand'route adjacente. Qui dit antisismique dit utilisation de gomme pour absorber les chocs avec comme corollaire une trop faible humidité ambiante. Des humidificateurs ont donc été installés..



La seconde cave est celle d'origine (1700) et a été conservée telle quelle...





Je n'ai malheureusement pas pris note lors de la dégustation qui nous a été offerte par la suite (Dolcetto et Barbera 2016, Barolo Mosconi 2014) et mes souvenirs sont trop diffus que pour relater quelques chose de valable, mais j'ai encore en mémoire la Barbera qui m'avait littéralement scotché...


Cordialement,

SOK
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: oliv, Eric B, peterka, DUROCHER, tomy63
12 Jui 2018 00:55 #27

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Réponse de SOK sur le sujet Piémont - 72h Chrono

Voilà...c'est fini...merci de m'avoir lu.


Je n'ai malheureusement pas trouvé le sésame pour ouvrir cette porte-ci...



...mais j'ai pu croiser, juste avant de reprendre la route, Lorenzo Accomasso que j'ai dérangé en plein repas de midi mais qui m'a malgré tout reçu brièvement et çà c'était la cerise sur le gâteau ::oups::


J'y retourne fin octobre...et je compte déjà les jours..

Vive le Piémont !



Enoteca de Barbaresco

14 Jui 2018 22:28 #28

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