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Florian Beck-Hartweg, vigneron en Alsace, au fil de sa passion...

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: Florian Beck-Hartweg, vigneron en Alsace, au fil de sa passion...

Bonjour,
Je vous souhaite à tous une très belle année 2014.

Le début du mois de Janvier, plus calme que le mois de décembre à priori, permet de nous reconcentrer sur la vigne. Nous commencons la taille. Opération très longue et délicate, chaque pied demande une attention particulière, une réflexion. J'affectionne particulièrement cet exercice, car au delà de la pratique et de la réflexion liés à la taille elle-même, c'est un instant privilégié pour faire jouer l'observation. Etre au contact de chaque pied, observer le comportement de la vigne, du sol, de la faune et de la flore de chaque parcelle est primordial pour améliorer encore et encore nos techniques, et surtout adapter la stratégie à chaque parcelle, voire à chaque portion de parcelle. Un moment de calme ou nous pouvons faire le point sur notre travail, et définir les orientations futures.
Pour en revenir à la pratique de la taille elle-même, voici deux vidéos faites il y a quelques années où vous pourrez voir mes principes de taille de manière plus parlante qu'un long texte..:https://www.youtube.com/watch?v=1oaRUGG2URs et

Dans un même temps, nous surveillons les vins en cave. En début de semaine, j'ai effectué quelques "remontages", c'est à dire que nous mettons les lies en suspension dans les vins qui se sont clarifiés trop vite à mon goût. L'occasion aussi d'oxygéner légerement des cuvées réductrices, ou de donner un petit coup de pouce à des fermentations qui languissent. Une demie-journée de dégustations attentives, qui permettent dans le calme d'apporter de très légers détails qui permettent d'aller au maximum du potentiel.

A bientôt

Florian
03 Jan 2014 20:01 #31

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Taille Poussard

Bonjour,

Le mois de Janvier, c'est aussi le mois des actions collectives et des formations. Le mois devant être le plus calme en dehors des travaux de la vigne, limités à 17h le soir par l'arrivée de la nuit, cela devrait nous laisser un peu de temps pour participer à des réunions et autres formations. Je suis engagé dans beaucoup de structures, car je pense que l'action collective est très importante. Quelques chantiers sont pour moi en cours sur le plan collectif, par exemple l'Université des Grands Vins, la réflexion sur les appellations terroir en Alsace (lieux-dits, communale etc), dynamiser la gestion locale du Grand Cru Frankstein dont je suis responsable, un projet de mise en valeur du patrimoine artisannal et historique de mon village de Dambach-La-Ville. Et plein d'autres choses....

Je viens également de consacrer deux jours à une formation sur la taille, qui a été d'un très grand apport pour moi. Elle a été dispensée par François DAL, chercheur en viticulture du SICAVAC dans le centre-Loire. Une personnalité très intéressante, qui est pour l'instant la personne la plus pointue que j'ai rencontrée au sujet des flux de sève dans les ceps de vigne. Des recherches surtout faites pour éviter l'apparition des maladies du bois (esca etc) qui nous touchent très fort, de part le coût lié au remplacement des ceps mort, la perte de récolte, mais aussi la qualité des vins car le remplacement prématuré des ceps rajeunis l'âge moyen des vignes. Pour lui, la maladie n'est pas due au champignon retrouvé dans les ceps morts, mais au contraire le champignon vient s'installer dans le bois déjà mort à cause de mauvaises pratiques de taille. Il pense que ce n'est pas l'unique raison, mais malgré cela il a obtenu des baisses très significatives de la mortalité dans ses essais en changeant uniquement la taille.
Un enjeu très important vous l'aurez compris, surtout qu'un meilleur équilibre des pieds a bien sûr un avantage qualitatif qui va au delà du simple fait de le maintenir en vie... Si je faisais déjà très attention à l'équilibre des pieds, cette formation m'a vraiment aidé à aller beaucoup plus loin dans cette démarche. Le principe est de construire le cep en suivant les flux de sève initiaux, et demande donc plus d'observation et moins de taille pour l'aspect pratique ou esthétique, mais bien dans le respect du cep. Cela demande bien du temps au début pour se défaire des vieux réflexes, mais en visionnant les vues en coupe des pieds taillés en "classique"... ça fait froid dans le dos et on comprend mieux les problèmes qui en découlent. Toute une remise en question à faire! Après 1 semaine de pratique, j'ai déjà du mal à immaginer tailler comme avant...
Florian
28 Jan 2014 19:50 #32

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: Florian Beck-Hartweg, vigneron en Alsace, au fil de sa passion...

Bonsoir,
Voilà, toujours une petite étape dans l'année viticole, nous avons fini de tailler nos dernières parcelles cette semaine. Je garde toujours les plus jeunes parcelles pour cette période de fin février-début Mars qui est je pense la meilleure pour la taille. La sève est déjà bien présente, les bourgeons commencent à gonfler. Parfait pouyr ces parcelles taillées en conditions idéales.
Le météo douce de l'hiver pose bien sûr des questions. La météo actuelle, très ensoleillée et douce en après-midi, est heureusement encore ponctuée par des nuits fraîches où l'on flirte avec les 0°. Cela retarde un peu la sortie des bourgeons que nous redoutons tant avec ce genre d'hiver. Car une fois les premières feuilles sorties, le moindre gel serait fatal. A suivre...
Nous sommes donc maintenant occupés aux travaux de liage, gourmands aussi en main d'oeuvre. Pour visualiser ce travail, vous pouvez aller voir cette vidéo, tournée il y a quelques années par Eric L, avec un début d'année un poil plus frais :


D'un point de vue collectif, en plus des actions citées dans mon post précédent, j'ai été élu vice président du Syndicat des Vignerons Indépendants d'Alsace... les soirées vont être riches :-) Je vais principalement être chargé du volet 2 de notre travail sur la valorisation des terroirs alsaciens, avec une définition collective des mentions de terroir sur les bouteilles, pour les lieux-dits et appellations communales existantes et à venir. Un vaste chantier qui me tient beaucoup à coeur, car je pense que la richesse géologique de notre région et donc les grands vins de terroir qui en sont issus, sont encore bien trop peu compris et mis en lumière.

Florian
07 Mar 2014 20:39 #33

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: Florian Beck-Hartweg, vigneron en Alsace, au fil de sa passion...

Bonjour,
Les choses s'accélèrent. Le beau temps des semaines passées a fait gonfler les bourgeons, et on sent que les Gewurz, jeunes parcelles et terroirs précoces ne vont pas tarder à débourrer.
Les conditions étaient idéales pour réaliser un premier travail du sol, extrêmement léger pour ma part. Je suis passé pour aérer très légèrement le cavaillon, c'est à dire entre les ceps, à l'aide de disques qui me permettent d'aérer un peu le terre et de déraciner une partie de l'herbe sans pour autant retourner la terre. C'est à mon sens une technique qui permet un bon respect de la santé du sol. J'ai réalisé ce travail un rang sur deux.
Le moment était idéal pour deux raisons: -l'humidité du sol était idéale, et pour plus dé précision j'ai fait ce travail en début de semaine sur les coteaux sableux qui sèchent vite, et hier dans les terrains plus lourds qui demandent plus de temps de séchage.
- Je souhaite lancer la vie du sol un moment avant que la vigne entre dans sa période de besoins en éléments nutritifs, pour laisser le temps à la décomposition de la matière organique de se faire. Comme je travaille sans fertilisation, ce point est capital. Je réaliserai le travail dans le deuxième rang un peu plus tard pour permettre un bon étagement de la libération des éléments nutritifs dans le temps.

Dans un même temps, j'ai réalisé le broyage des sarments: j'aime bien réaliser plusieurs opérations simultanément, cela permet de diminuer le nombre de passages de tracteur, et évite ainsi tassements de sol et consommation de fuel.

J'ai également vécu un grand moment humain cette semaine, en rencontrant Jonathan Nossiter, cinéaste amateur de vins connu entre autres pour son film Mondovino. Il est venu présenter une avant-première de son film "résistance naturelle" en soutien aux faucheurs volontaires de l'essai de vigne OGM de Colmar. J'ai eu l'occasion de prolonger la discussion avec lui, et je peux vous dire que c'est le genre de rencontres qui vous motive un jeune vigneron. Quel personnage, quelle passion, quelle humilité! Subjectif à souhait, il adore partager sa passion débordante et soutenir la viticulture qu'il aime. Ce qui lui a valu bien des critiques après Mondovino, mais en rencontrant le personnage on se rend bien compte que ce côté subjectif est assumé, et fait plaisir à voir à l'heure du politiquement correct et des films faits pour plaire au plus grand nombre... Chapeau! Son film lui ressemble, comme un grand vin de terroir ressemble au vigneron qui l'a produit. Il sort en Juin en France, à manquer sous aucun prétexte!

Florian
22 Mar 2014 09:29 #34

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: Florian Beck-Hartweg, vigneron en Alsace, au fil de sa passion...

Bonjour,
Temps chaud et sec toujours, avec 26 degrés à l'ombre au moment où je vous écris!
J'ai réalisé en fin de semaine dernière le travail du sol un rang sur deux, rang non travaillé la dernière fois. Je l'ai fait un peu plus tôt que prévu car les conditions étaient parfaites mais auraient été trop sèches ensuite...
Toujours un disque le long des ceps, pour accélérer la libération d'éléments nutritifs dans cette zone. En même temps trois dents au milieu du rang pour scarifier l'herbe: sans supprimer celle-ci, je donne un peu d'aération propice au lancement printannier de la vie du sol.
Suite à ce travail mécanique, nous entamons le long travail de binage des jeunes pieds ou des secteurs nécessitant un travail complémentaire au passage mécanique. Cela évite de passer une fois de plus en tracteur.
Nous entamons aussi la replantation des ceps pour remplacer les ceps morts dans les anciennes parcelles: comme nous souhaitons garder les vignes les plus âgées possibles, nous préférons replanter quelques jeunes pieds dans les vieilles parcelles et les garder en très bon état, plutôt que de ne rien faire pour finalement tout arracher prématurément...
Nous constatons aussi avec plaisir que nos nombreuses heures de labeur consacrées à limiter l'esca, maladie du bois qui fait des mortalités énormes, porte ses fruits. Beaucoup moins de ceps à remplacer, et nous espérons encore améliorer ces résultats, notamment grâce à l'amélioration continue de la technique de taille (j'en parlais cet hiver).
Nous allons bientôt entamer la plantation d'une nouvelle parcelle, je vous en reparlerai...

N'hésitez pas à me poser des questions sur ce fil: vous êtes bien silencieux même si je reçois des commentaires/questions par MP. C'est toujours un plaisir pour moi de donner des détails, d'éclaircir, de débattre, n'ayez pas peur de polluer le fil, bien au contraire!

A bientôt

Florian
02 Avr 2014 15:20 #35

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je lis avec intérêt. J'ai juste rien a dire de plus à part des encouragement

Mon médecin m'a prescrit ce médoc avec un petit verre d'eau. Parfait, les assemblages bordelais sont composé de petit verdot.
08 Avr 2014 22:06 #36

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Bonjour Florian,
j'aimerais bien, si vous avez le temps, que vous nous expliquiez ce que vous avez appris, et donc ce qui change dans votre manière de tailler, entre vos vidéos d'il y a quelques années, et vos récentes avancées suite à la formation par M. Dal.
En vous remerciant d'avance.

Paul

Paul
08 Avr 2014 23:41 #37

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: Florian Beck-Hartweg, vigneron en Alsace, au fil de sa passion...

:-) Merci Kalmah

Paul,
Dans le travail que je faisais depuis quelques années, aux flux de sève, en essayant de conserver une baguette ou au minimum un courson de chaque côté du pied. C'était déjà une bonne chose, qui m'a évité bien des erreurs, mais deux points sont venus préciser largement cette idée:
-La compréhension que deux flux de sève se distinguent dès la 2ème année d'un sarment: en observant une baguette, on voit que les yeux (bourgeaons) sont répartis sur deux lignes opposées dans le diamètre du sarment. Il est important en formant de jeunes troncs de bien conserver un départ de chaque côté: les vignerons ont en général pour habitude de partir d'un seul oeil pour les années futures pour avoir un pied de hauteur uniforme, sacrifiant au passage un des deux flux dès la 3 ou 4ème année. Cela ne me semblait pas préjudiciable, car sur des bois si jeunes je ne pensais pas que les flux étaient déjà séparés. Grosse erreur!
-Sur les vieux ceps, si je prenais soin de prendre baguette et/ou courson de chaque côté, je ne me souciais pas beaucoup de la position précise, de manière générale je prenais plutôt quelque chose juste au dessus ou à l'intérieur du courson précédent, pour recentrer le pied et éviter qu'il ne s'étende vers l'extérieur. Erreur là aussi car il vaut mieux prendre sur le dessous des anciennes baguettes, afin d'être en connexion directe avec le flux de sève qui vient du bas, et éviter le "barrage" formé par les anciennes baguettes coupées.
Détails donc, mais très importants.
J'espère que l'explication est claire, pas facile par écrit et un peu abstrait...

Mis à part cela je garde toujours mon mode de travail pour la longueur des baguettes, plus j'avance et plus je trouve cela capital dans le bon équilibre entre les pieds et donc entre les raisins. L'équilibre des vins et l'aboutissement des maturités passe aussi par là!
Florian
09 Avr 2014 20:44 #38

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cela a un rapport avec les maladies du bois ce que tu décris Florian ou c'est juste sur la qualité des raisins obtenus que cela joue?
En clair (dis moi si je comprends bien), tu considères que le fruit sera de meilleure qualité s'il n'y a pas d'obstacle de taille sur le circuit de la sève qui mène au fruit?
09 Avr 2014 21:25 #39

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: Florian Beck-Hartweg, vigneron en Alsace, au fil de sa passion...

L'objectif de la taille Poussard par M DAL est avant tout la lutte contre l'ESCA. C'est pour cette raison que je la pratique. Ensuite, on peut penser qu'un bon équilibre du pied, l'absence de stress entre autres, peut permettre une maturation plus harmonieuse des raisins: c'est peut être négligeable comme résultat mais pourquoi pas?

En revanche, là où je suis sûr d'un impact qualitatif sérieux, c'est par rapport à ma méthode de définition de la longueur de taille (qui n'a rien à voir avec la méthode DAL), avec deux spécificités importantes:
-Le fait de définir le nombre d'yeux en fonction de la vigueur de chaque cep, et non en fonction d'un objectif de rendement (qu'il soit haut ou bas). Cela permet un meilleur équilibre dans les raisins, qui ne sont pas surnourris ou sous nourris.
-Le fait de compter le nombre d'yeux plutôt que de couper en fonction de la longueur: en coupant à la longueur, les pieds peu vigoureux ayant des entre-noeuds serrés auront plus d'yeux à nourrir: il y aura surcharge. A l'inverse, les pieds vigoureux avec des entre-noeuds longs auront moins d'yeux: il y aura sous-charge. Alors qu'il faudrait l'inverse...
Le fait de compter les yeux de chaque baguette est très gourmand en temps, mais indispensable pour le respect de l'équilibre de chaque cep.

Florian
10 Avr 2014 08:06 #40

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merci de ton point de vue Florian.
10 Avr 2014 08:09 #41

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Merci pour ces explications, et bravo pour vos vins !

Paul
10 Avr 2014 14:11 #42

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Merci pour ces informations très instructives (tu)

Florent
10 Avr 2014 15:20 #43

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: Florian Beck-Hartweg, vigneron en Alsace, au fil de sa passion...

Bonsoir,
Et voilà, il a fallu une bonne semaine de travail à deux, trois voire par moments quatre pour réaliser la plantation d'une nouvelle parcelle. Elle a été achetée il y a 2 ans a un vigneron, puis arrachée pour changer de cépage et laisser le sol se reposer, se régénérer, avec semis d'engrais vert pour redonner de la matière organique qui faisait défaut et surtout de la structure au sol. On repart sur de bonnes bases.
Il s'agit du Lieu Dit Bungertal, sur un sol gréso-volcanique, orienté plein sud, un sol très caillouteux, sablonneux et avec très peu de sol (la roche mère est entre 20 et 50 Cms de profondeur en fonction des endroits). Nous y avons planté une sélection massale de Riesling, cela nous parait adapté à ce lieu. La comparaison avec le Frankstein sera intéressante d'ici quelques années... mais patience!
J'ai choisi de réaliser la plantation entièrement à la main, à la pioche, pour donner tout de suite des bonnes conditions d'implantations racinaires aux jeunes plants: les trous ainsi creusés, plus profonds que la pose du plant, laissent des conditions faciles d'implantation racinaires, elles ne sont pas bloquées par une zone compacte qui serait créée en plantation machine. Mais ceci est très fastidieux, d'autant qu'il y avait quand même 1850 plants et que le soleil cogne sur ce terroir très solaire et pierreux. Nous nous employons à garder le sol bien couvert de matière organique et herbes pour garder un bon fonctionnement de sol, et un semblant d'humidité... il n'a presque pas plu depuis 2 mois et nous attendont la pluie avec une très grande impatience pour ces jeunes plants... et pour les autres aussi!!
Vous pouvez visualiser ce travail sur une vidéo d'il y a quelques années sur une autre parcelle... mais le principe est le même pour la préparation du sol, choix du matériel végétal en sélection massale, et plantation:


Et ce week-end, en route pour un salon à Paris!

Florian
25 Avr 2014 20:31 #44

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Salut Florian,

quand tu parles de travail léger du sol dans la ligne de plantation, tu travailles avec quel outil?

Joli travail en tout cas.
François
26 Avr 2014 11:02 #45

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: Florian Beck-Hartweg, vigneron en Alsace, au fil de sa passion...

Bonjour François,
Je prends une dent droite à pointe, que je place au milieu de ma herse: je passe donc bien au milieu sur le futur rang, à 15 cms de profond avec cette dent environ, et en même temps cela fait un griffage sur 50 cm de large de chaque côté sur 5 cms de profond. Le milieu du rang reste enherbé avec le couvert que j'avais mis en place après arrachage de la parcelle.

Florian
29 Avr 2014 14:11 #46

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Soutirages

Bonjour,
En ce début de mois de mai, je commence à penser à ma première mise en bouteilles de l'année. Les vins de 2013 ayant un bon comportement à l'élevage et nécessitant un peu de temps j'ai placé cette mise assez tard, à la fin du mois de mai. Deux type de vins seront embouteillés:
- les vins doux que je ne veux pas laisser en élevage plus longtemps, car l'élevage aurait peu d'intérêt et ils risquent de combiner du soufre.
-Les vins secs plutôt légers, rosé ou blanc, qui ont terminé leur fermentation, se sont clarifiés et sont en phase "fruit croquant", aboutis.
En revanche, je garde en élevage mon rouge de terroir et quelques blancs qui méritent un élevage plus long. Certains ont fini leur fermentation et sont en élevage sur lies totales, d'autres finissent tranquillement leurs sucres. Ils seront embouteillés plus tard, quand ils seront prêts.

Quelques semaines avant l'embouteillage, il est temps de soutirer les vins, avant de les préfiltrer semaine prochaine. Les doux étant sur lies fines et déjà sulfités après fermentation, nous les avons simplement séparé de leurs lies. Ils n'ont pas combiné leur SO2 libre, preuve d'une matière première bien saine. Aucune raison de forcer la dose donc! Les blancs secs n'ont pas encore été sulfités: c'est au moment du soutirage, une fois les vins séparés des lies protectrices et en vue de la mise, que je leur aditionne la première (et seule!) petite dose de sulfites. La plupart d'entre eux sont stables naturellement et résistent à l'oxydation, et sont bien secs: pas de risque de refermentation en bouteilles. La dose ajoutée est donc symbolique, juste pour garder un style plus classique et épuré.
L'une ou l'autre cuvées seront sans doute embouteillées sans sulfites: je les laisse pour le moment en élevage, et je verrai en fonction de leur évolution.
Aucun autre intrant n'a été ou ne sera mis dans les vins.

A la vigne, la pousse est active grâce aux pluies que nous avons enfin eues! Super pour les jeunes plants.
Il est donc temps de commencer le travail d'ébourgeonnage et d'épamprage, nous avons fait les terroirs et cépages précoces cette semaine.
Cela consiste simplement à enlever les pousses que nous ne désirons pas: celles venant du tronc et une partie de celles venant du haut du cep quand elles sont trop nombreuses. Cela évite les entassements de feuillages qui créeraient maladies et pourriture des raisins, et également cela évitera l'hiver prochain de créer de trop nombreuses plaies de tailles sur le cep. Vidéo de ce travail ici:


A bientôt!
Florian
09 Mai 2014 20:00 #47

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: Florian Beck-Hartweg, vigneron en Alsace, au fil de sa passion...

Bonjour,
Mardi soir j'ai eu le plaisir d'être convié a un cours de dégustation époustoufflant de Nicolas Herbin au CAVE SA à Genève sur les vins de Granit. Que ca a été intéressant pour moi qui cultive 80% de mes vignes sur du granit! Un enrichissement énorme que de découvrir plusieurs cépages, pays et donc climats, plusieurs pattes de vigneron sur ce même terroir. Cela offre une compréhension bien plus large de ce terroir et ouvre des perspectives, les idées fusent!
Au retour, sujet moins sympa: nous sommes maintenant à un stade assez avancé dans la croissance de la vigne, des pluies chaudes ont déjà eu lieu et d'autres sont prévues ces jours-ci. On arrive au stade où la résistance naturelle de nos vignes contre les maladies fongiques risque de ne plus suffir: nous avons donc effectué un premier traitement, sujet tabou que je tiens néanmoins à partager avec vous. Eh oui même si cela ne nous fait pas plaisir cela fait partie du métier... On fait bien sûr tout ce que l'on peut pour limiter nos traitements: nous évitons tout produit chimique, et limitons bien sûr également l'usage de produits naturels, bien qu'autorisés en bio. Le travail préventif que vous lisez toute l'année est bien sûr primordial pour éviter le recours systématique et intensif aux produits: sol en bonne santé, vigne équilibrée avec une vigueur faible, répartition du feuillage etc. Ensuite, et c'est particulièrement le cas pour ce premier traitement, nous utilisons des décoctions de plantes que nous réalisons nous-mêmes à partir de plantes cueillies dans nos vignes: ortie, prêle, consoude, achillée, pissenlit etc selon les effets recherchés. Et c'est seulement quand tout cela ne suffit pas que nous avons recours au soufre et au cuivre en très faible dose.
En ce qui concerne ce premier traitement, nous avons utilisé une dose assez importante de purin d'ortie et un peu de purin de consoude, qui ont tous deux un effet stimulant et fortifiant pour la vigne. Intéressant en saison de pousse active. Nous y avons ajouté une micro-dose de soufre et cuivre (pour ceux qui ont une notion, 3Kg/ha de soufre et 100gr/ha de cuivre). Cela devrait aider à protéger la vigne pour les prochains orages anoncés.
A bientôt!
Florian
22 Mai 2014 13:38 #48

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Bonjour Florian,

Je me permets de rebondir sur le caractère majoritairement granitique de tes vignes. J'ai lu à gauche et à droite (je ne me souviens plus des sources, mais c'était à plusieurs reprises) que le granit n'est pas propice en Alsace aux vins de grande garde, ou en tout cas à de moins grande garde comparé à d'autres sols.

C'est probablement une généralisation outrancière, mais j'aimerais avoir ton avis à ce sujet et, plus généralement, des éléments de réponse quant aux sols qui favoriseraient la tenue des vins alsaciens sur le long terme, nonobstant bien évidemment tout autre élément à prendre en considération (effet millésime, vinification, etc…).

Merci d'avance pour ta réponse.

Luc
22 Mai 2014 13:53 #49

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: Florian Beck-Hartweg, vigneron en Alsace, au fil de sa passion...

Bonsoir Luc,
Question intéressante et c'est vrai que les vins de granit sont souvent prêts à boire jeunes, ce qui incite à croire qu'ils se garde moins bien alors que ce n'est pas le cas! Je dis souvent qu'ils ont deux vies: une très jeunes, sur le côté floral très délicat et croquant, puis souvent une phase de fermeture de quelques années avant de s'ouvrir à nouveau sur des notes plus complexes et des puretés cristallines en bouche. J'ai des vins anciens en cave qui se goûtent très bien, tous cépages confondus.
Pour moi, plutôt que le type de terroir, c'est bien le travail du vigneron qui compte dans la capacité de garde: rendements, maturités, santé des sols entre autres.

Florian
22 Mai 2014 20:12 #50

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Pour moi, plutôt que le type de terroir,

si le terroir est de qualité tout de même.
22 Mai 2014 21:32 #51

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: Florian Beck-Hartweg, vigneron en Alsace, au fil de sa passion...

Absolument, merci pour la précision... parlons plutôt de qualité du terroir indépendamment de son type.
23 Mai 2014 08:42 #52

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: Florian Beck-Hartweg, vigneron en Alsace, au fil de sa passion...

Bonjour,
Les travaux s'enchaînent à la vigne comme à la cave. Nous avons embouteillé lundi les vins que nous avions préparés (voir ci-dessus).
Nous avons également étiqueté quelques commandes, locales ou plus lointaines (première commande pour le Japon, une satisfaction!).

Mais en cette saison de forte pousse de la vigne, nous mettons la priorité sur cet aspect: nous avons débuté le palissage (appelé relevage dans certaines régions). Il s'agit d'attacher les branches pour les maintenir droites, et surtout de les répartir de la meilleure façon pour capter le soleil sans pour autant qu'il y ait des zones entassées, qui seraient synonymes d'humidité, provoquant maladies et botrytis. C'est la raison pour laquelle nous choisissons d'effectuer cette opération manuellement malgré l'existance d'une machine, nous obtenons ainsi bien plus de précision dans la répartition de la végétation. Et nous évitons encore un passage de tracteur (fuel, tassements...). En passant, cela nous permet aussi d'observer attentivement le comportement de chaque parcelle, éventuellement réajuster l'ébourgeonnage réalisé auparavant. Quelques fois piocher les jeunes pieds qui en ont besoin. J'aime bien, comme tout le reste de l'année, être en légère "sur-main d'oeuvre", ce qui nous permet de prendre le temps de nous attarder sur tous ces petits détails trop souvent négligés dans ce monde de la tout-mécanisation.

Florian
28 Mai 2014 08:30 #53

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Re: Florian Beck-Hartweg, vigneron en Alsace, au fil de sa passion...

Bonsoir,
La saison avance et la pousse de la vigne est toujours active. Les conditions tempérées des derniers jours sont très agréables et ont permis le début de la floraison. Un petit épisode pluvieux cet après midi vient nous apporter un arrosage nécessaire avant le retour du soleil qui devrait nous offrir de bonnes conditions pour finir la floraison dans de belles conditions: ça s'anonce parfait pour le moment!

Les herbes aussi ont bien avancé et la plupart des graminées arrivent à maturité, elles ont produit leurs graines. Ma vigne ressemble à ce stade à une prairie pas encore fauchée. La floraison est justement le moment ou la vigne commence à avoir de forts besoin en éléments nutritifs et en eau. Le moment est donc idéal pour coucher l'herbe à l'aide d'un rolofaca, afin de créer un paillage aux intérêts multiples:
-Evite la repousse de l'herbe contrairement un fauchage: nous n'aurons donc pas de concurrence pendant la période de besoins de la vigne.
-Maintien de la biodiversité: le fait de ne pas faucher permet une biodiversité beaucoup plus importante, les racines de ces diférentes herbes offrant une structure de sol bien plus intéressante qu'un "tapis" de gazon.
-Maintien de la fraîcheur du sol: j'ai réalisé des mesures de température de sol à 5cm de profondeur, en juin en plein soleil par 34°C à l'ombre selon différentes modalités de travail: sol désherbé ou labouré, sans végétation 41°C; sol enherbé fauché à 5cm 38°C; sol non fauché, herbe haute 31°C, même herbe couchée au rolofaca 27°C. La vie du sol et notamment les champignons sont bien mieux préservés: à 41°C il ne se passe pas grand chose...
-le fait de laisser les herbes mûrir permet d'obtenir des végétaux plus riches en lignine et en cellulose, éléments qui bien décomposés donneront l'humus. Cette matière première, liée aux bonnes conditions de température et d'humidité engendrées par ce système, permettent un réel enrichissement des sols en humus.
Pour visualiser cette opération, une petite vidéo:


Bonne soirée
Florian
04 Jui 2014 20:41 #54

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J'ignorais totalement cette technique "rolofaca", merci Florian pour ces informations très intéressantes.

(tu)
04 Jui 2014 22:56 #55

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Sécheresse...

Bonjour,
Les dernières pluies dont je vous parlais ayant été négligeables, nous n'avons toujours pas eu d'eau ce mois-ci. L'épisode caniculaire du début de semaine (39°C à l'ombre!) a encore accéléré le séchage. Les pieds déjà bien enracinés (plus de 5-6 ans) sont vraiment très beaux et ont bénéficié de cette chaleur pour nous offrir une floraison parfaite. Je suis très content d'avoir passé le rolofaca pour coucher les herbes avant qu'il ne fasse trop sec, l'humidité préservée grâce à cette technique s'avère d'une grande utilité! Sans compter l'effet ombrage qui est une nécessité absolue pour éviter la stérilisation du sol dans de telles conditions.

Les jeunes pieds commencent par contre à souffrir très fortement. Certains plants de cette année sont déjà morts de manière subite comme si ils avaient été grillés au chalumeau, ne nous laissant même pas le temps de réagir...Nous devons donc arroser les jeunes plants de nos parcelles les plus sèches, en sol sablonneux. Très très dur car nous avons planté il y a quelques mois une grande parcelle en sol très sec et redoutions un tel été...vous voilà servis dès le début du mois de juin! Je déteste vraiment l'arrosage, car outre le temps considérable nécessaire à sa réalisation, ce n'est vraiment pas le top d'un point de vue agronomique. Je le pratique uniquement en cas de risque de mort des jeunes plants comme c'est le cas maintenant. Dans le cas contraire je préfère voir les pieds souffrir un peu, ainsi ils acquièrent une bonne résistance pour les années suivantes.
Techniquement, je réalise au préalable un petit trou devant chaque jeune cep à arroser puis y déverse un peu d'eau, dans le but de bien localiser l'arrosage afin de ne pas gaspiller la ressource en eau ni perturber davantage le sol.
Dans les vieilles parcelles, où nous replantons des pieds à la place des manquants, le travail est très fastidieux car il faut parcourir l'intégralité de la parcelle, arrosoir à la main, pour arroser les quelques jeunes pieds...
Légalement, l'arrosage est bien sûr interdit en AOC me direz vous. Mais nous n'arrosons que les ceps de moins de 3 ans, pas encore productifs, ce qui est toléré.

Eh oui fortunes diverses entre les régions, certains vignerons ayant été très touchés par la grêle, d'autres ayant eu de l'eau, d'autres rien du tout. A nous de nous adapter!

Florian
15 Jui 2014 13:45 #56

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet Soutirages-bis

Bonjour,
En "attendant" (toujours!) la pluie, un peu de travail de cave: la quasi-totalité des vins arrivent à un bon équilibre et il me semble pas nécessaire de prolonger l'elevage. A l'exception de l'unique cuvée n'ayant encore pas terminé sa fermentation alcoolique, je vais donc terminer mes embouteillages d'ici une dizaine de jours. Les deux rouges ont fini leur malo, les tanins sont fondus, les équilibres beaux. Les deux blancs (Riesling Grand Cru Frankstein et cuvée d'assemblage) ont terminé leur fermentation, se sont clarifiés tranquillement, ont gagné en complexité et se goûtent très bien. Je suis donc en train de les soutirer tous, et le Riesling Grand Cru Frankstein, ou nous recherchons le clacissisme de ce terroir, sera filtré légèrement, et également sulfité à dose très faible. Les autres ne seront pas filtrés, et le Pinot Noir F ne sera pas sulfité. Pour l'assemblage et mon rouge classique, je suis en train de tester la résistance à l'air: j'ai sorti un verre du foudre ce midi, et les goûterai ce soir. Si ils tiennent, je ne les sulfiterai pas, mais si l'un des deux s'oxyde je mettrai une très légère dose. Moyen simple et efficace d'être sûr!

A la vigne, la coulure est un peu plus importante que prévue, je pense que c'est dû au coup de chaud de la pentecôte. La croissance est ralentie par la sécheresse: il n'y a pas de vrai stress mais on sent que la vitesse de croissance pourrait être plus élevée. Les jeunes pieds attendent la pluie avec impatience... ce sera sûrement pour ce week-end.
Vu ces conditions météo, je n'avais plus traité depuis un mois maintenant, ce qui est énorme. Mes vignes n'ont plus aucune protection, mais vu les conditions climatiques, j'ai fait le pari que leurs défenses naturelles serait suffisante...le travail préventif doit bien servir à quelque chose! Pour le moment tout a tenu, mais je prévois un traitement avant les prochaines pluies qui seront synonimes de pression plus importante des maladies. Quelques décoctions de plantes et doses infimes de cuivre et soufre, comme d'habitude!

A bientôt
Florian
25 Jui 2014 17:40 #57

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Réponse de socata sur le sujet Re: Soutirages-bis

Sincèrement, merci beaucoup Florian.

C'est passionnant à lire et participe à mon sens pour beaucoup à la richesse du forum.

Guillaume

LPV LYON ou Le Troisième Fleuve
27 Jui 2014 15:03 #58

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Réponse de Florian Beck-Hartweg sur le sujet arrosage..naturel!

Bonjour,
C'est avec un grand soulagement que nous sortons de cette semaine pluvieuse. Un orage de 30mm lundi soir, puis quelques averses courant de le semaine, 10mms cette nuit: c'est parfait, d'autant plus que ceci est venu sans violence ni grêle. Ne nous leurrons pas: ce n'est de loin pas suffisant pour refaire des réserves et il nous faudra encore de la pluie sur Juillet/Août, mais malgré cela le moral est super car les vignes se portent parfaitement bien. Le retour du beau temps prévu en début de semaine prochaine nous donnera une alternance de météo optimale.

Le cycle végétatif arrive doucement à son terme, et les gros travaux de la vigne se calment progressivement. Le palissage est terminé.
En général, je réalisais à ce moment un rognage mécanique sur la plupart de mes parcelles. Le rognage consiste à couper les branches qui dépassent du plan de palissage, et est souvent injustement considéré comme une action anodine. En effet, l'extrémité des rameaux appelés apex contiennent des hormones qui ont plusieurs rôles dans le développement de la vigne, entre autres une fois les apex coupés, la vigne favorise le départ d'entre-coeurs, ces brances annexes qui vont créer des entassement de feuillage et capter inutilement l'énergie de la vigne. Par ailleurs, la coupe de l'apex va retarder la début de la phase de maturation de la vigne au profit du développement foliaire. J'ai donc toujours fait le choix de rogner uniquement à la fin du cycle végétatif, quand l'apex n'a plus de rôle.

Mais cette année, la donne est un peu différente car le développement végétatif a été plus limité en raison de la sécheresse: c'est une bonne occasion pour aller un cran plus loin dans la démarche et ne plus rogner du tout. L'objectif est surtout de gagner encore un passage de tracteur et de se concentrer sur le travail manuel. Je passerai donc l'ensemble de mes vignes manuellement pour répartir le feuillage et enlever quelques feuilles là ou c'est nécessaire. Un travail de grande précision, nous prenons le temps de regarder chaque pied, chaque raisin, chaque feuille et de tout mettre dans les meilleures conditions. En plus de ce travail que je fais habituellement, je couperais cette année les rares branches trop encombrantes qui pendent sur la végétation, en compensation du non-rognage. Vidéo parlante sur ce travail manuel ici:


En parallèle, nous avons toujours notre pioche sur nous et pouvons là aussi faire les finitions là ou c'est nécessaire.

A bientôt
Florian
12 Juil 2014 12:02 #59

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Réponse de bobfutur sur le sujet Re: arrosage..naturel!

Merci pour ce billet, intéressant comme toujours. Content que cela se passe bien jusqu'ici, contrairement à d'autres...

Paul
12 Juil 2014 16:02 #60

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