Dans le cadre du Jura (Winter) Tour dont la session d’hiver 2013 a été
brillamment introduite par Phil l’Enthousiaste
, nous sommes reçus fin Novembre 2013 dans ce domaine emblématique (à Montigny) par
Stéphane Tissot pour une visite dégustation.
Nous avons eu droit à un large tour d’horizon de la gamme avec quelques bonus en prime et quelques incursions pour visiter le chai, en particulier nous avons aperçu la nouvelle amphore carrément enterrée dans le chai (je vous épargne la photo qui n’est pas très spectaculaire).
Place à la dégustation, notes télégraphiques d’origine :
Crémant BBF
Nez jurassien, belle rondeur
Arbois Chardonnay 2012 « Empreinte »
Nez sur le massepain, assez jurassien avec quelques notes de réduction. Bouche souple, un peu aqueuse, avec l’alcool perceptible, mûr, puissant, pas une grosse tension mais la trame acide est perceptible
Arbois Chardonnay 2011 « Bruyeres » (sur sol du Trias, mais j’ai aussi noté marnes du lias/trias)
Légèrement réduit, fruité, citronné, épicé
Arbois Mailloche 2011 (argiles du lias dégradées) 20-25% de fût neuf
Le nez est plus serré, bouche acidulée, citronnée à la façon d’un savagnin, gros volume, de la tension, un peu dur . finale salivante, très longue
Arbois Les Amants 2011 (carafé) assemblage Curon + Mailloche car la cuvée Curon présentait trop de volatile pour être mise en bouteille séparément
Un peu de réduction au nez, bouche plus ronde, plus volumineuse que Mailloche ; c’est puissant et intense en bouche ; légère amertume notable avec une finale citronnée interminable
Arbois Tour de Curon 2008 (à l’aveugle)
Nez grillé avec des notes de noisette. En bouche, l’attaque est sévère, moins de volume et plus de tension, intense, amertume assez marquée, finale citronnée très longue, persistante
(déjà gouté au CAVESA en Septembre, déjà dans le genre austère et brutal ; je voudrais pouvoir y regouter dans 5 ou 10 ans)
Arbois Poulsard 2013 sur fûts vinifié en raisins entiers, sans soufre
Léger renard, pas encore de gras, du fruit et de la légèreté avec une légère astringence
(interlude , quelqu’un chante « Si tu vas à Rio » mais je ne sais plus pourquoi…)
Arbois Trousseau 2012 Singulier très légèrement sulfité
Superbe nez fruité malgré un léger renard ; la bouche est assez souple , fluide mais l’acidité lui donne de la tension ; très légère astringence qui serre un peu la finale laquelle reste quand même fruitée avec une amertume type pomelo.
Arbois Pinot Noir 2012 En Barberon Vendange entière, sans soufre, très peu pigé
Nez assez léger sur le fruit avec un peu de fumé. La bouche est fruitée , fluide épicée, quelques notes végétales pas désagréables mais très astringent
Savagnin en amphore (amphore étanchéifiées à la cire d’abeille, technique du vin orange, de blanc macéré ( ??) , 6 mois de macération)
Vin tannique, astringent, des notes d’oranges amères, poivrées, intense, fruité avec une finale sur la cire d’abeille ; je ne suis pas convaincu, il faut peut-être plusieurs injections comme le jaune ?
Traminer 2012 (capsule)
Superbe nez de gewurztraminer , fruité, floral, muscaté (je connaissais le 2008 , 2006 et 2010, jamais rencontré ça). En bouche c’est très sec, plus typique d’un savagnin, acide, tendu avec une finale un peu courte cassée par une pointe de dureté ; notes d’orange en finale
Savagnin 2010 (2 ans ½ sous voile)
Joli nez oxydatif avec des notes de pomme, d’amande. L’attaque en bouche est souple avec l’acidité qui se développe, des notes savoureuses de céleri et de croûte de comté, du fruit. Milieu de bouche assez intense ; joli style
Arbois Vin Jaune 2006 « Bruyères »
Nez peu expressif, s’ouvre progressivement sur le fruit (agrumes). L’attaque en bouche est ronde et douce avec une acidité assez présente ; finale sur les épices, la croûte de fromage ; petite amertume
Arbois Vin Jaune 2006 « Vasée »
Au nez des notes d’amande, d’orange amère qui rappelle un vin de paille ou un macvin. La bouche est plus fine , moins massive , plus élégante mais un peu plus austère en même temps ( ??). La finale est citronnée, un peu dure ^, bien salivante sur la croute de comté
Spirale 2009
Couleur orange foncé tirant sur le rouge. Nez sur le coing, la datte, l’abricot. La bouche est d’abord très sucrée mais rafraichie par l’acidité assez marquée
PMG 2009 (500 gr SR)
Nez de vin de paille, des notes de graphite ; bouche très riche, sur la pâte de coing avec du fruit et de la vivacité et une légère astringence en finale.
Macvin 2012 pur Pinot
Un macvin étonnant, à la fois très macvin et très pinot : Pas très fondu, on dirait le pinot 12 gouté précédemment (fruit, cerise, astringence) avec l’alcool assez intense du marc qui se fait sentir
Un grand merci à Stéphane Tissot pour ce temps qu’il nous a consacré. Si j’avais un bémol à émettre c’est que parfois, il a tendance à nous commenter ce qu’on doit gouter plutôt que de nous laisser déguster par nous même. Mais c’est un point bien mineur par rapport au privilège d’être reçu et d’avoir ces discussions passionnantes avec toutes ces informations de première main sur les objectifs et les moyens mis en œuvre pour livrer cette gamme conséquente de beaux vins de toute nature.