Je m'étais promis de vous faire une petite présentation sur ce sujet et voilà que je me suis fait griller par la RVF de ce mois de novembre.
Tant mieux ! je vais juste me permettre d'enfoncer le clou pour que vous sachiez que la Franche-Comté ne se résume pas uniquement au Jura, même si la production en vin de pays reste marginale et d'un niveau qualitatif assez limité. C'est sûr, ce n'est pas avec ses vins-là que vous vivrez vos grands moments de dégustateur mais ce vignoble a le mérite d'exister, voire de ré-exister et c'est cet aspect-là qui m'intéresse. Recréer un vignoble, quel beau challenge !
Sous cette dénomination se trouvent des vins originaires de (presque) toute la Franche-Comté (Doubs, Jura, Haute-Saône) , issus de cépages traditionnels, essentiellement chardonnay et pinot noir. Le vignoble est ici ancestral mais n'a pas survécu à la grande crise phylloxérique.
Dans le Doubs, sur les coteaux de la haute vallée de la Loue, les cerisiers ont remplacé la vigne pour produire un alcool de kirsch réputé localement (« La Marsotte ») ; il subsiste cependant à Lods, l'un des plus beaux villages de France (ce n'est pas moi qui le dit, le village fait partie de cette association !), un musée de la vigne et du vin qui peut sembler incongru ici quand on ne connaît pas l'histoire locale.
Dans les années 80, une bande de passionnés a décidé de replanter le vignoble sur les coteaux de Vuillafans. Une association est née, Ruranim, sur la base de la souscription, pour trouver des fonds et financer une partie de l'opération, tous les souscripteurs ayant la possibilité de s'impliquer physiquement dans la replantation du vignoble, conduit en lyre, l'entretien, puis les vendanges ultérieurement, sous la houlette d'un oenologue-vigneron. A l'époque, j'étais étudiant, peu fortuné, et peut-être trop d'autres occupations plus ou moins futiles ; je n'ai pas souscrit et le regrette. J'ai peu eu l'occasion de goûter ces vins, qui ne m'ont jamais laissé un souvenir impérissable, presque plus destinés à la clientèle touristique pour faire couleur locale, mais ils ont le mérite d'être là , reflétant une belle aventure humaine, la (re)-création d'un vignoble.
Concernant les vins de Haute-Saône, si Champlitte est bien ancrée dans une tradition vinicole, les plus intéressants me semblent être ceux du domaine Guillaume, à Charcenne, régulièrement honoré par le guide Hachette, surtout les blancs à base de chardonnay.
Voilà , petit voyage hors des sentiers battus, dans un vignoble dont vous ne soupçonniez peut-être pas l'existence, que vous n'aurez probablement jamais l'occasion de découvrir, mais qui a le mérite d'exister. Pour plus de détails, je vous renvoie à l'article de la RVF de novembre 2002.
Merci de votre attention,
Olif