Une adresse à retenir dans la petite cité de Pasteur ! Une cave ouverte par Stéphane Planche, meilleur sommelier jurassien 2001, et officiant chez J.P. Jeunet, le double étoilé d'Arbois. L'endroit, situé au coeur de la ville est très design, les bouteilles bien rangées hormis un certain nombre, posées sur une grande table, en grande partie débouchées et offertes à la dégustation.
Stéphane malheureusement absent pour raisons familiales, je suis accueilli par son associé, sommelier également et bourguignon de surcroît.
J'étais venu pour y dénicher quelques cuvées de savagnin ouillé et voilà que je tombe en arrêt devant...la Nine !
-« Vous souhaitez déguster quelque chose ? Ce que vous voulez!»
-« Avec plaisir, je goûterais bien ça ! »
Et le caviste de « plonger » dans une superbe cave voûtée, dont les escaliers doivent être durs à remonter si l'on est un peu trop chargé (dans les deux sens du terme !), et de carafer devant moi une bouteille de La Nine 2001 de Jean-Baptiste Sénat.
En attendant qu'il s'aère, nous nous faisons le palais avec quelques vins locaux (quand même!), d'abord un beau chardonnay minéral de Pascal Clairet (domaine de la Tournelle), un autre un peu plus marqué par le bois de Michel Gahier, puis un savagnin oxydatif de Daniel Dugois, pas complètement convaincant car un peu déséquilibré par une acidité prononcée. Après cet intermède jurassien, serais-je tenté de dire, je pars à la conquête du Minervois avec la Nine 2001, superbe de concentration et de fruit, pour terminer provisoirement la dégustation par Le Laouzil du domaine Navarre à Saint-Chinian, au fruité éclatant sur la mûre et le cassis. Les autres références en Languedoc, que je ne goûterai pas ce jour, sont triées sur le volet : Aupilhac, Barral, Grange des Pères,... !
Dans le match Jura-Languedoc, les visiteurs se sont bien comportés : 6 partout ! De mon escapade jurassienne, je suis revenu avec 6 bouteilles de Jura et 6 bouteilles de Languedoc (2 Nine 2001, 2 Bois des Merveilles 99, 1 carignan 2000 d'Aupilhac pour me venger d'un 98 pétillant à mort, et 1 Grange des Pères, j'ai craqué !).
Petite parenthèse concernant le 98 d'Aupilhac bourré de gaz et à la limite de la buvabilité ; le sommelier m'a fait part d'un truc du métier : il faut faire comme avec l'Orangina ! Secouez-moi, secouez-moi ! Cela fait dégazer la bouteille, là où l'aération seule ne suffit pas. Et ça marche ! La bouteille ouverte depuis deux jours s'est tranquillisée et est devenue tout à fait buvable malgré le traitement de choc! A tester sur les Calcinaires 2001!
Pendant que le caviste me prépare les cartons (et la note !), j'ai droit à une petite dégustation de vin de paille :
- Butin 98 : oxydatif et acidité marquée, manque de gras et d'onctuosité à mon goût
- Charbonnier 97 : une robe tirant sur la confiture de coing, le vin s'accroche aux parois du verre, notes beaucoup plus confites
- Labet 98 : l'apothéose ! Un vrai beau vin de paille comme je les aime, ample, gras, riche, onctueux. Un bijou et une rareté!
Bref, vous aurez compris que c'est une excellente adresse d'autant que les prix sont très raisonnables. Un site Internet est en préparation :
www.vinsduterroir.com . A visiter bientôt !
Olif