Voilà , fin de cette première RAVJ qui s'est déroulée sous les meilleurs auspices, avec un temps magnifique qui régnait sur la cité arboisienne pour récompenser les vaillants amateurs de Jura.

Merci à  Thierry Moyne, de La Balance, Mets et Vins, pour sa gentillesse, sa cuisine chaleureuse, et de nous avoir permis de déboucher nos propres flacons (on peut donc, de temps en temps, amener ses vins au restaurant!), merci à  Stéphane Planche des Jardins de Saint-Vincent pour sa grande disponibilité et pour nous avoir fait partager sa grande connaissance des vins du Jura, merci à  Stéphane et Bénédicte Tissot de nous avoir consacré une partie de leur temps et permis le déroulement de cette belle journée, et merci aux participants ...d'avoir participé.

Je me bornerai dans un premier temps à  citer les vins dégustés au cours de la journée.

Au caveau d'André et Mireille Tissot, en attendant les retardataires ayant du mal à  s'extraire de leur lit douillet:

-Arbois chardonnay Grain de Pierre 99, caves de la reine Jeanne
-Arbois Les Graviers 2001

Au domaine André et Mireille Tissot, en compagnie d'Olivier Tissot, frère de Stéphane, vieux copain de la fac, pas revu depuis longtemps:

-Arbois La Mailloche 2001
-Arbois Les Bruyères 2001
-Arbois Les Graviers 2001, ouvert depuis 3 jours
-Arbois Les Graviers 2001, fraîchement débouché
-Côtes du Jura En Barberon 2001
-Arbois Les Bruyères 99
-Côtes du Jura En Barberon 2000
Fin de la série chardonnay.

-Arbois poulsard Les Bruyères 99
-Arbois trousseau 2001
-Côtes du Jura En Barberon 2000, pinot noir
-Côtes du Jura En Barberon 2001, pinot noir
-Arbois trousseau 89
-Arbois trousseau 83

A La Balance, Mets et Vins, pendant le repas de midi:
-Arbois chardonnay 2000 Les gryphées Domaine de la Tournelle
-Arbois poulsard 99 Les Genevrets, domaine de la Pinte
-Arbois-Pupillin 2000 Emmanuel Houillon

A la tour de Curon, rien! Juste une petite promenade digestive!

Aux Jardins de Saint-Vincent, en compagnie de Stéphane Planche:
-Cotes du Jura Fleur de chardonnay 2000, Alain Labet
-Cotes du Jura La Bardette 98, Alain Labet
-Côtes du Jura Les Varrons 99, Alain Labet
-Côtes du Jura Les Grands Teppes VV 99, J.F. Ganevat
-Côtes du Jura Savagnin ouillé 99, J.F. Ganevat
-Arbois cuvée Hélène 2000, Michel Gahier, chardonnay surmaturé
-Arbois 87 cuvée Saint-Paul, Camille Loye

Aux Caves de la Reine Jeanne, rien non plus! Juste un moment de recueillement et de méditation dans ce véritable temple dédié maintenant au vin!

Au caveau de Stéphane Tissot, de nouveau:

-Arbois Les Graviers 98
-Arbois 71, majoritairement chardonnay, peut-être une infime portion de savagnin
-Arbois sélection 2000, 70%chardonnay, 30% savagnin
-Arbois savagnin 99
-Arbois vin jaune 95
-Arbois vin jaune 82
-Spirale 99
-PMG 99

A La Balance, Mets et vins, repas du soir:

-Arbois cuvée S 98, domaine de la Pinte, savagnin ouillé
-Arbois 98, domaine Ligier, savagnin ouillé
-Vin de voile 83, Robert Plageoles, un pirate sorti d'on ne sait où!
-Château Chalon 90, domaine Berthet-Bondet
-Côtes du Jura 92, vin jaune, Richard Delay
-Arbois vin Jaune 90, Jacques Puffeney
-Arbois vin jaune 88, Jacques Puffeney
-Arbois cuvée Christelle 99, Jacques Puffeney, savagnin surmaturé

Tout cela avec un peu de Badoit, puis un café. Fin de la journée suivie d'adieux déchirants!

Elle est pas belle, la vie, dans le Jura?

Jurassiquement vôtre,

Olif

Aujourd'hui avec Fanny et les gnômes (mais il ne boivent pas encore) juste un tiers de bouteille avant de continuer ce soir : côtes du Jura Savagnin 1985 de Marius Perron !
Pour me faire ma petite journée "Jura" moi aussi.
Vivement ce soir que je retrouve la finesse, la fraicheur (malgré ces envoutants arômes de truffe blanche qui sont parfois écoeurants mais pas là ) de ce vin qui paraît 10 ans de moins et surtout nettement moins "oxydé" que la plupart des savagnins classiques, mais je ne sais pas comment il se présentait dans son enfance, je ne le fréquente que depuis deux ans et c'était la dernière des 4 achetées. A 115 francs chez un caviste c'était un Kdo (quand on pense à  ce qu'on a parfois dans certaines régions à  ce prix là â€¦)
Les vins de Macle également non ouillés sont franchement moins oxydés également que la plupart de leurs compariotes, serait-ce le terroir de Chateau-Chalon et du secteur ?

Vincent,

J'ai appris, pendant cette belle journée, plein de choses passionnantes et surprenantes. Entre autres que, dans le Jura aussi, le terroir trace!
Des chardonnays ouillés peuvent évoluer avec l'âge sur un mode un peu oxydatif (les Graviers, par exemple, terroir argileux) alors que des vins non ouillés, très anciens, du style du 69 bu dernièrement ou même du 71 que nous avons bu hier, évoluent plutôt sur des notes grillées torréfiées à  la manière des vieux blancs bourguignons (notamment sur les Bruyères, terroir argilo-calcaire).
De la même façon, les vins de Camille Loye, "l'antiquaire d'Arbois", uniquement du chardonnay provenant d'un terroir calcaire, élevé à  l'ancienne, en foudre, vieillissent admirablement (87 est le dernier millésime à  la vente) et conservent une fraîcheur étonnante sur des notes oxydatives relativement peu marquées. Ce sont de très grands vins, comme le 87, ou encore le 79 bu vendredi au restaurant avec Fabien, un vin vraiment étonnant , avec un potentiel encore immense.
Les vins de Macle sur le secteur de Château Chalon, élevés très traditionnellement également, pourraient être apparentés à  ce style, comme si le terroir rééquilibrait spontanément l'élevage.

Olif

Olif,
L'Arbois Pupillin, n'était-ce pas le 99?
En tout cas, une magnifique bouteille.

Pour moi, dégustation du matin au domaine de Stéphane Tissot:
J'ai adoré la Mailloche 2001 et en Barberon 2001. Deux vins époustouflants de très haut niveau.
Les deux autres vins de chardonnay de ce millésime sont également très bons, sur des notes plus minérales, surtout pour les Bruyères.

-Côtes du Jura En Barberon 2000, pinot noir très beau Pinot Noir à  attendre sagement et à  regarder évoluer. Un nez qui pinote en diable, une bouche serée et des tannins qui sont encore sévères.
Le 2001 est d'une approche beaucoup plus facile: le millésime est moins bien pour ce cépage dans cette région, mais c'est évident qu'il faudra suivre les pinots noirs du domaine dans l'avenir.

J'ai été parfaitement ébahi par la beauté du trousseau 1989, un vin qui possède un "peps" étonnant. Belle puissance, arôme de griotte, de noyau de cerise, c'est puissant et très long.

Et cet Arbois Puillin 99 bu au restaurant étauit vraiment étonnant avec cet aspect gourmand et suave, envoutant.

Jérôme,

Concernant le millésime du poulsard de Pupillin bu le midi, c'était peut-être du 99, je ne suis pas sûr de ne pas m'être embrouillé dans mes notes. Olivier et Lionel nous confirmerons peut-être le millésime exact. Emmanuel Houillon est le fils spirituel de Pierre Overnoy dont il reprend peu à  peu le domaine dans le même état d'esprit sans concession. Des vins assurément extrêmement intéressants.

Je confesse un faible pour le pinot noir En Barberon 2001, élevé dans un style différent, volontairement friand et gourmand, qui le rend déjà  extrêmement agréable. Je trouve étonnant de savoir que ce vin, élevé sous 75% de fût neuf, n'a que très peu de notes boisées, les tanins du bois nourrissant le vin en se mettant à  son service, sans prendre le dessus. Je suis prêt à  parier sur une belle évolution, peut-être pas aussi longue que pour le 2000, mais ce devrait être un grand vin d'ici quelque temps (il n'est pas encore commercialisé, je précise).
Je ne suis peut-être pas objectif, mais j'aime tous les vins de chardonnay du domaine; j'aime le fumé et l'équilibre de la Mailloche, la minéralité des Bruyères, l'intensité et le gras des Graviers, la complexité et la profondeur d'en Barberon.
J'ai été content de boire de beaux vieux vins de trousseau, ayant eu une expérience moins concluante récemment avec le 90.

Mes découvertes et coups de coeur parmi les vins que je ne connaissais pas et que malheureusement, tu n'as pu goûter:
-la cuvée Hélène de M. Gahier, un chardonnay vendangé tardivement, qui possède un peu de résiduel (mais pas trop) qui vient contre balancer harmonieusement une belle et longue acidité (j'ai cependant été le seul à  véritablement l'apprécier)
-la cuvée Christelle de J. Puffeney, un savagnin surmaturé, arômatique, gras et ample, réellement étonnant.

Le vin de voile 83 de Robert Plageoles, que nous avons bu en pensant bien à  toi, ne déméritait pas mais s'est fait écraser par les jaunes jurassiens, plus longs, plus intenses, plus puissants. A sa décharge, il jouait à  l'extérieur face à  de rudes concurrents (jaunes de Puffeney dont un 88 laissé très longtemps en fût, très gras et onctueux, sur une trame immense et des caudalies qu'on ne peut pas compter jusqu'au bout).

J'ai également trouvé très élégant le chardonnay du midi, Les Gryphées du domaine de la Tournelle. La cuvée S du domaine de la Pinte, pour intéressante qu'elle soit, est un peu trop boisée à  mon goût pour l'instant.

Olif

le ploussard d'overnoy etait bien un 1999.

Lionel

Je reviens sur En Barberon 2001; c'est sur ce vin que j'ai trouvé le plus de notes liées à  l'élevage, mais j'ai été le seul!
Il est plus dans l'oppulence que la Mailloche, plus de matière sans doute, plus de gras, une grande profondeur et lui aussi un équilibre superbe. Mais pour l'heure l'équilibre cristalin de la Mailloche me séduit.
Quoiqu'il en soit, deux vins superbes.