Aujourd'hui, petite escapade chez Bonnard pour re-re et encore "re-goûter" toute la gamme et remplir un peu le coffre !
Le cadre est toujours aussi somptueux et l'accueil toujours aussi chaleureux ; dans la lignée des précédentes visites, ça commence bien.
La dégustation commence par un Chardonnay, La Brive, 2022 :
Le nez assez timide ne parle pas beaucoup et en bouche si les fruits à chair blanche domine, cela reste discret. Belle tension et une minéralité diffuse rappelle que les chardo sont plantés sur des argilo-calcaires. Entrée de gamme intéressante.
Roussette de Montagnieu, 2022 :
Nez assez complexe, oscillant entre la pierre, le miel, la pêche, les ronces (c'est ce qui m'est venu en tête sur le moment)...à l'aveugle on s'imaginerait presque en Alsace, à mi-chemin entre un beau Riesling et un Gewurtz sec, on sent qu'on va se régaler. Et effectivement la bouche ne déçoit pas : il y a une attaque franche sur le minéral, une finale longue et salivante avec des amers qui donnent envie de se resservir immédiatement. D'une grande finesse, on sent que c'est un vin qui fera mouche à tous les coups et qui se bonifiera un peu avec le temps.
Chardonnay, Les Bonnes (désolé je n'ai pas noté le millésime) :
C'est le chardo "bourguignon" de la maison, élevé en fût (mais sans bâtonnage). Nez beurré juste ce qu'il faut, peu voire pas de toasté-brioché (et à la rigueur tant mieux). En bouche c'est un peu plus long et un plus gras que le premier chardo mais c'est tout en équilibre et en finesse (comme toute la gamme de chez Bonnard d'ailleurs). Acidité et vivacité sont bien présentes mais c'est moins ma came.
Entre les blancs et les rouges, s'intercale l'effervescent maison "Montagnieu Extra-brut" 2019 :
Mon ami et moi-même sommes étonnés qu'il s'agisse d'un 2019...mais soit, allons-y !
95 % de chardonnay et 5 % de roussette...je pose la question à Roland Bonnard s'il a déjà eu l'idée d'intégrer un peu de mondeuse mais il me rétorque négativement, sans totalement rejeter l'idée (peut-être que l'idée germera, qui sait).
Dosage minime, aux alentours d'1g. La robe demeure très claire mais quelques reflets brillants et la finesse de la bulle permettent d'envisager de beaux moments d'apéritif. Le premier nez est très floral et très engageant. En bouche, la bulle roule sous la langue et apporte une vivacité et une sapidité incroyables : grande légèreté. Aux alentours de 12 euros, cela vaut largement bon nombre de champagnes aux prix exorbitants et à la qualité douteuse.
Attaquons maintenant les rouges...cela fait déjà presque une heure que nous dégustons, papotons...
Gamay "Les Arcs", 2022 :
Couleur rubis intense ne rappelant pas du tout les gamays du Beaujo...Macération carbonique, c'est assez frais même si les tanins apportent une mâche intéressante tandis qu'une certaine minéralité permet d'équilibrer et d'apprécier ce gamay juste pour ce qu'il est, en apéritif, comme une belle poignée de fruits rouges.
Pinot noir "Les Gravelles", 2022 :
D'un grenat assez clair, ce pinot est d'abord un peu réduit mais il s'ouvre assez rapidement sur la cerise, la griotte voire un peu de cassis. Un léger fumé assure une belle trame et une longueur plus que satisfaisante pour compléter les impressions de fruits rouges que l'on avait au nez.
"Mondeuse de Montagnieu", 2020 :
LE vin du domaine !
Si les bulles peuvent concurrencer certains champagnes, la mondeuse de chez Bonnard peut rivaliser avec certaines syrahs du Rhône-nord ! Voilà, ça c'est dit...en tout cas c'est mon avis !
La couleur est d'un rouge profond avec quelques reflets "bleu-violet" ; le nez est puissant et complexe : épices, fruits rouges, végétaux (sans que je puisse en identifier un en particulier). Si l'attaque est très légèrement "râpeuse" et caractéristique des mondeuses dans leur jeunesse, le milieu de bouche offre une palette plus subtile avec tour à tour du pruneau, un peu de framboise...les tannins restent fins malgré l'attaque et la persistance relativement bonne. On sent que c'est un vin qui peu aller loin...et après avoir goûté un plus vieux millésime de cette mondeuse de Bonnard, on se dit que la régalade doit se faire attendre !
La Maison Bonnard est en pleine forme et pour goûter assez régulièrement leurs vins, la progression est continue depuis quelques années. Toute la gamme est intéressante (je n'ai pas commenté la méthode ancestrale type Cerdon "Préambulle" car nous ne l'avons pas dégusté aujourd'hui mais elle vaut aussi le détour). Les prix sont ultra doux pour cette qualité (d'une douzaine d'euros à environ 25). Vive les vins d'altitude.