Parmi LPV Suisse Romande "and Friends", il y a justement quelques amis qui ont créé une petite structure de négoce et d’animation autour du vin. Je ne participe pas à leurs soirées cuisine et vins à cause de la distance pour le retour mais je me devais de participer à leur séance spéciale Jura en Septembre 2019
Menu réalisé par Armel Bedouet (17/20 Gault & Millau) à L'Aparté, Hôtel Royal à Genève ; pas de photos désolé, j'ai perdu mon téléphone quelques jours après.

Je ne me souviens plus si c’était à l’aveugle ou pas et je passe sur le crémant de bienvenue pour lequel je n’ai pas de notes.

Velouté crémeux de courge butternut, cappuccino de truite blanche fumée

Côtes du Jura Sauvageon 2016 dom. Pignier savagnin ouillé élevé 12 mois en oeuf béton, sans soufre ajouté.
Floral, citron mûr, un peu de levure; salivant, acidité tranchante, jusque la finale qui reprend les arômes du nez, fleurs et citron

Arbois Trousseau 2015 “229” dom. L. Aviet 229 jours de macération, fermentations alcoolique et malo-lactique avant pressurage
Robe assez claire, bouche en finesse avec une astringence fine, cerise griotte (acide), noyau, petit gazouillis; ces notes (écrites) ne semblent pas enthousiasmantes mais il me semble l’avoir beaucoup mieux goûté en décembre au domaine, peut-être l’effet de séquence derrière le savagnin


Truite cuite en immersion, céleri en variation, émulsion de pousses d'épinard

Arbois Savagnin 2011 dom. L. Aviet 7ans de voile
Très beau nez, oxydatif fin avec des notes de fruits en surmaturité et un peu de caramel. On retrouve un très beau fruit acide en bouche, une puissance énorme, des fruits très mûrs, agrumes et exotiques, racé , salivant+++ EXC mais pas en accord avec le plat

Côtes du Jura Savagnin 2004 dom. X.Reverchon 3 à 4 ans de voile
Nez discret, sur le miel, la bergamote, un peu poussiéreux aussi; la bouche paraît plus fine, le caractère oxydatif se révèle, en moins acide et avec un petit plat aqueux qui évoquerait du chardonnay TB


Suprême de volaille des Dombes déglacé au vin jaune et morilles

Côtes du Jura Léandre 2017 Dom. Pignier assemblage de vieux cépages rouges : 11 cépages, trousseau 30%, poulsard 10%, pinot noir de Bourgogne et pinot noir du Jura, pinotin, (20% les 2), gamay noir, gamay teinturier chaudenay, (10% les 2) petit béclan et peloursin (gros béclan) 10%, argan 5%, enfariné noir 5%, chardonnay 5%, gueuche noir 5%
Fruit et renard, légers tannins qui marqueraient le pinot, très beau fruit rouge, un vin de soif, fluide, avec du fruit jusqu’en finale, un peu d’alcool perceptible,

Arbois Trousseau 2015 dom. L. Aviet
Attaque fruitée aussi puis la puissance se manifeste; c’est charnu, concentré avec des tannins fondus, du fruit mat, un peu riche mais parfait sur le plat


En intermède, 3 vins du domaine André Radaz qui n’existe plus aujourd’hui, quelle trouvaille sont allés dénicher là Stéphane et Catherine !

L’Etoile 1975 A.Radaz 80% savagnin, 20% chardonnay
Nez crème de café, bouillon, pointe de pierre à fusil. La bouche est très acide, on retrouve les arômes avec une dominante agrumes, citron, orange, sensation tannique et salivante; pas très long mais aromatique originale jusqu’en finale.
ça rappelle les vins de C.Loye en plus acide, difficile de dire si c’était fait sous voile ou bien ouillé à l’époque (probablement la bonne vieille “ancienne” méthode)

L’Etoile 1965 A.Radaz
Nez sur le rancio, le bouillon, un peu de poussière voire de lierre
La bouche est fraîche, acide aussi, moins de fruit, du bouillon, un peu asséchant, il n’a pas l’éclat du précédent

L’Etoile 1961 A.Radaz
Nez fondu, bouillon, bergamote, pomme. En bouche, matière concentrée, acidité mieux intégrée, plus minéral, il manquerait le fruit éclatant du 75 mais la tenue en bouche est exceptionnelle; forcément grand
Mazette!


Sur une assiette de fromages du Jura

Côtes du Jura Vin Jaune 2002 ch. D'Arlay
Nez avec un peu de réduction, de bouillon. La bouche est très douce, superbe, fondue, intégrée, c’est Arlay, c’est excellent !

Arbois Savagnin 2004 dom. L. Aviet le bonus des GO
Nez acide, peau de raisin, champignon, super fraîcheur en bouche, attaque mûre voire surmûre puis acidité marquée, assez riche mais hypertendu, finale sur le citron confit, le fruit et l’amertume; appelle le fromage

On finit le repas sans vin de dessert, lequel, Poires caramélisées, déglacées à l'absinthe, glace au bourgeon de sapin, aurait été difficile à accorder


Merci à Catherine et Stéphane pour l’organisation sans faille de cette soirée; certes je pourrais chipoter sur les rouges servis sur la volaille aux morilles mais le menu était excellent, on s'est régalés et pour l’accord je vous laisse leur jeter la première pierre ...