La soirée Jura du Juratour (Juin 2021)


En apéritif sur les gougères de Papatte
 

Savagnin 2005 Domaine de la Pinte
Le nez est marqué par l'élevage, grillé, levuré (j'en trouve partout en ce moment). La bouche est sèche, manque un peu de fruit et semble toujours marquée par l'élevage

Arbois Cuvée des Docteurs Melon 1990 L.Aviet
Peut-être un léger bouchon au nez? Joli fruit en bouche, assez riche sur une trame acide, finale un peu austère



Sur des Saint-Jacques sauce beurre aux agrumes
 

Arbois Savagnin ouillé  dom. Bruyère Houillon
Nez grillé et un peu réduit, presque cacahuète; la bouche est plus acide que tendue, ça reste souple, le fruité apparaît

Arbois Savagnin 2009 Domaine de la Loue  C.Hannoun
Sale nez sur le chou fleur, en bouche ça commence pareil, difficile à commenter même si la réduction s’évacue lentement et laisse un peu de fruit, le corps est acide et tendu

Arbois Savagnin 2012 l’Étrange  dom. Aviet
Nez fruité, agrumes, légères notes de levure (encore? c'est mon Arlaysienne du week-end). La bouche est équilibrée, riche et fondue, acide aussi avec plus de tension que les précédents; belle finale avec un fruité presque exotique; pas regouté depuis la visite au domaine, je ne l'ai pas reconnu; dans mon souvenir c'était plus puissant et oxydatif genre Gailllardon, je l’attendais plus jouissif aussi façon extase canine


Sur quelques rondelles de Morteau cuites en papillotte qui n’auront pas l’honneur de la photo…
...la pintade entre dans le money time, les notes sont maigres…
 

Arbois Trousseau Singulier 2006 dom. S.Tissot
Nez classe avec une pointe de vieux vin; Bouche pleine, vive et un peu astringente, semble plus extrait que ses camarades TB

Arbois Trousseau 2011 cuvée des Géologues dom. Aviet
Nez pareil en plus fin, plus jeune; la bouche confirme l’impression avec un fruit plus marqué et un peu mat comme du trousseau EXC

Arbois Trousseau 2009 cuvée des Géologues dom. Aviet
Fait plus jeune avec des notes de fruit frais; texture éthérée (surprenant une fois connu le millésime et le vigneron, on l'aurait pensé plus puissant), finale un poil intense et notes de liqueur de fruit 



En guise de PVJM, le JuraTour innove avec
une Pintade sauce poulette au vin jaune, croûte aux morilles et jus vert façon top chef  (enfin de loin comme Alain)
 
(je ne félicite pas les commis qui ont gâché le design en masquant le jus vert par d'ignobles morilles, pfff ça se serait pas produit avec Joseph dans les parages)

Côtes du Jura 2009 dom. Macle
Vif mais rond, assez puissant, encore un peu trop; une bouteille bue il y a quelques semaines avait déjà pris de la finesse et m’avait incité à la proposer 

Arbois Vin jaune 2005 dom. Aviet
Nez acide, levure (encore ?), bouche acide, traçante, commence à partir sur les agrumes 

Château Chalon 1960 dom. J.Bourdy
Notes de vieux miel, cire, caramel, des agrumes derrière
 
Sur le comté, les notes s’effritent encore plus
 

Côtes du Jura Vin Jaune 1989 ch. D’Arlay
Nez sur le bouillon, le céleri; la bouche est puissante, c’est très vif même s’il semble assagi par rapport à des bouteilles précédentes TB
(il est toutefois resté impeccable pendant plusieurs semaines)

Château Chalon  1989 dom. Bury
Nez brouillon sur le bouillon, beaucoup le céleri. La bouche est plus douce avec un poil de plat aromatique au milieu; pas très long, il me semble que là aussi on en a bu des plus fraîches

Château Chalon 1979 Fruitière Vinicole de Voiteur
Nez fruité sur l’orange. Bouche très douce, pas hyper long mais fruité jusqu’au bout


Sur une poire au vin doux, au macvin et aux fruits secs
 

Vieux Paillé La Grangière  exclusivité Henri Maire  non millésimé (estimé années 60s d’après le placard de Mamippipourah) ouiiii! après son juratour perso Philippe nous a rejoint ce soir ! 

Notes de rancio, de café; fraîcheur fruitée acide, amertume présente dès le début de bouche qui est très long; notes de graphite, de vieux vin

Arbois Vin de Paille 2013 J.M. Petit dom. de la Renardière
Nez de paille + notes de bouillon comme un jaune; bouche avec le caractère d’un liquoreux 

 

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La soirée Jura du Juratour (Juin 2021)


Arbois Savagnin 2012 l’Étrange  dom. Aviet
Nez fruité, agrumes, légères notes de levure (encore? c'est mon Arlaysienne du week-end). La bouche est équilibrée, riche et fondue, acide aussi avec plus de tension que les précédents; belle finale avec un fruité presque exotique; pas regouté depuis la visite au domaine, je ne l'ai pas reconnu; dans mon souvenir c'était plus puissant et oxydatif genre Gailllardon, je l’attendais plus jouissif aussi façon extase canine



 

Bonsoir Maitre Coprez,
Merci pour tes CR qui me rappellent quelques très bons souvenirs (mais ça, c'était avant le drame...en 2019).
J'aurais bien aimé être des vôtres !

Et tu as raison, il est temps de commencer à dire du mal de cette cuvée (ou pas trop de bien en tout cas) afin de pouvoir récupérer quelques bouteilles un de ces jours.
Par contre, tu as souvenir d'un côté "oxydatif" quand nous l'avions gouté au domaine !?  ...tu avais du mal vider ton verre de jaune qui précédait 

D'abord c'est pas beau de se moquer des vieux ! 

Et puis ce n'est pas un savagnin fraîchement ouillé non plus, 6 ans en vidange ça laisse quand même des traces; oxydatif ce n'est pas que de la noix et en plus ça se résorbe avec l'âge quand ça part sur les agrumes.
 

Sans aucun doute, il me manque des cases en Jura . D'ailleurs, je ne connais pas Gaillardon... mais sincèrement, je n'ai jamais trouvé le moindre caractère oxydatif dans ce vin dont j'ai déjà bu une bonne dizaine d'exemplaires. Et les personnes à qui je l'ai fait découvrir non plus.
Quels arômes ou ressentis dans ce vin te font penser à de l'oxydatif ( ou dans ta mémoire lors du passage au domaine) ?

PS : à mon âge, on ne se moque plus des "vieux" 

Et toi quelle est ta définition d’ «oxydatif» ?
J’insiste mais pour moi les bons vins oxydatifs ne se sont pas forcément dominés par la pomme blette et la noix qu’on rencontre sur ces vins jeunes ou bien sur ceux qui ne deviendront jamais bons

Tu veux un savagnin ouillé, ça reste floral un certain temps sauf élevage sous bois marqué; tu goûtes un chalasse marne bleue ou en mode plus variétal le traminer de Tissot ou un naturé de Berthet Bondet (n’ayant pas gouté les 3 depuis des années le style a peut-être changé),

Après tu as des savagnins longuement ouillés (Overnoy, Labet et sûrement d’autres) qui développent des arômes de grande complexité sur les agrumes et les épices. Ce sont déjà des notes oxydatives

Ce savagnin l’étrange laissé 6 ans en vidange sans prendre le voile est plus proches des deuxièmes que des premiers (après le dévoilé de S.Tissot élaboré de façon similaire est plus proche des jaunes que cet Etrange, rien n'est si simple) 

En plus, j’ai pas dit qu’il est oxydatif (t’as la vue qui baisse ? ) mais qu’il l’est moins que dans mon souvenir.
Alors justement le souvenir , c’est là que commencent les dégâts du temps … 

Au domaine j’avais noté  "Attaque en douceur puis longueur infinie sur trame acide tout aussi infinie, fraîcheur fruitée, agrumes, épicée, pas de noix. Une sacrée claque, peut-être intéressant de comparer avec un prestige de gaillardon de Mossu ?"

J’ai fait référence au Gaillardon de Mossu, savagnin d’une grande puissance, intensité alcool/acide sur les agrumes, élevé plusieurs années sous voile. C’est cette puissance que j’ai pris en comparaison. A relire mes anciennes notes, Gaillardon était plus clairement sur un mode oxydatif, noix et morilles avec les agrumes plus proche d’un vin jaune que d’un savagnin ouillé, encore récemment

"Après tu as des savagnins longuement ouillés (Overnoy, Labet et sûrement d’autres) qui développent des arômes de grande complexité sur les agrumes et les épices. Ce sont déjà des notes oxydatives"

Je comprends tes ressentis, mais un savagnin parfaitement ouillé non oxydatif peut donner un jus de pamplemousse (je crois même que c'est variétal mais je ne le garantirais pas non plus).
 

@ Chrisdu

C'est sûr que ça dépend beaucoup où on place le curseur de l'oxydatif. Si on le met sur des notes d'agrumes et un peu épicées, avec une grosse trame acide, on va effectivement avoir du mal à parler du même ressenti.
Ayant eu la chance de croiser quelques vieux jaunes (mais bien moins que toi évidemment), je vois bien comment ça peut évoluer sur des notes d'agrumes et de crème brulée, mais selon moi c'est justement à ce moment là où je me dis qu'il commence à perdre ses notes oxydatives d'origine que j'associe effectivement plus à la noix / curry qu'aux notes d'agrumes (j'imagine comme la majeure partie des dégustateurs "non spécialistes" des jura évolués).
Mais sur cette cuvée où l'acidité (très haute) et les agrumes sont bien présents, j'ai quand même du mal à penser "oxydatif" quand je la goûte et, quand je l'ai fait gouter à d'autres, personne n'a évoqué cela non plus (cf. également tous les CR ici).
Après, et sans dire qu'on peut être influencé par l'environnement de la dégustation (enfin si peu quand même ), c'est quand même pas pareil si tu bois ce vin au domaine juste après le jaune et qu'on t'explique que c'est un savagnin non ouillé qui n'a pas pris le voile, ou qu'on le déguste dans une soirée dédiée exclusivement au Jura ou encore que tu le sers avec un vieux comté, que si tu le places à l'aveugle au milieu d'une bonne série bourguignonne.
D'ailleurs, le coprez (l'autre ) a apporté à la maison pas plus tard que la semaine dernière un savagnin longuement ouillé de Labet, certes de 10 ans de plus (2001) mais ça n'avait absolument rien à voir, en l'état, avec l'Etrange d'Aviet, à part l'acidité tranchante.
Bref, tout ça pour dire qu'il faudra qu'on en boive une ensemble à l'occasion pour débattre du sujet...mais j'ai dans l'idée qu'on aura un peu de mal à la jouer à l'aveugle.