Voici donc la compilation des différents CR qui me sont parvenus concernant les vins du Prieuré de Saint Jean de Bébian.
Toutes les infos pratiques concernant le domaine pouvant être consultées sur le
site du Domaine
, passons dès à présent aux exercices pratiques.
Prieuré St Jean de Bébian
Blanc 2000
Dégustateur : RaymondM
La robe, d'un or nettement bronzé donne des inquiétudes. Le nez est d'abord anisé, puis sur des notes de pâtisserie orientale, miel, noix, pâte d'amande, raisin de Corinthe. En bouche, le vin est riche, tout en rondeur, gras, puissant, sans que l'alcool soit au premier plan pourtant. L'ensemble n'est pas aussi oxydé qu'on pourrait le craindre mais n'échappe pas à la lourdeur. En résumé, un vin qui a perdu une grande partie de son fruité d'il y a 3 ans, qui n'est pas imbuvable, mais nettement sur la pente descendante.
Rouge 1989
Dégustateur : Luc Javaux
Un vin de l’époque d’André Roux, propriétaire du Prieuré pendant une vingtaine d’années à partir de 1975. Autant le dire tout de suite, plus que le côté méditerranéen, c’est le côté végétal qui ressort au nez, confirmé en bouche par la présence de tannins secs, manquant de maturité. Une bouteille qui n’offre pas (ou plus ?) de plaisir en l’état, et qui permet de mesurer les progrès accomplis dans la décennie suivante.
Rouge 1995
Dégustateur : Luc Javaux
La robe, qui est étonnamment jeune et intense, présente toujours des reflets violets. Très beau nez, dans un style puissant, avec son léger côté animal, des notes de cerise à l’eau-de-vie, de chocolat, de truffe, qu’accompagne un léger boisé. La bouche confirme qu’on se trouve en face d’un vin qui ne fait pas dans la dentelle, mais qui ne fait pas pour autant dans la caricature, puissant tout en conservant une belle fraîcheur, ce qui lui confère un très bel équilibre. La longueur est très belle et seuls les tannins, encore très présents, m’empêchent de lui attribuer une note d’excellence. A mon sens, le plus beau millésime de Bébian que j’ai eu l’occasion de goûter.
Rouge 1996
Dégustateur : Luc Javaux
La robe est d’intensité moyenne, aux reflets rubis, encore jeune. Très beau nez, complexe et ouvert, sur les fruits noirs, le sous-bois, le cèdre, le bois de santal, le chocolat, avec peut-être une petite pointe de verdeur. La bouche montre la fraîcheur caractéristique du millésime mais possède la puissance suffisante pour l’équilibrer, les tannins sont soyeux, quasiment fondus, la longueur tout à fait correcte. Un beau millésime de Bébian, qui ne devrait plus s’améliorer.
Rouge 1997
Dégustateur : Luc Javaux
La robe montre des signes d’évolution assez nets. Le nez confirme cette impression, aux fruits rouges, au cuir et aux épices se mêlant des notes de viandox et de café mâtinées de réglisse. L’attaque en bouche est bien fraîche, les tannins sont fondus, mais la finale un brin chaude signe un équilibre un peu précaire. La longueur, moyenne, confirme l’impression mitigée laissée par ce millésime délicat.
Rouge 1998
Dégustateur : Jean-Christophe
Bouteille ouverte 2h avant le service. Niveau et bouchon parfaits. Servie à 18-19°c. Robe assez foncée et soutenue, montrant des signes d'évolution (moins prononcés toutefois que sur le 2000 de la semaine dernière). Le nez est vraiment très beau, sur le cuir et la réglisse, les herbes aromatiques, la violette, et les fruits confiturés. Une belle promesse, que la bouche tient presque: la structure est fine, les arômes sont complexes, le vin ne manque pas de fraîcheur, mais la longueur pourrait être plus... longue. Je retrouve en finale une amertume comme sur le 2005, mais moins forte, et les tannins ne sont pas encore totalement fondus. Ce vin est plus jeune que le 2000 bu précédemment. Un vin élégant et très bon. J'ai du mal à comprendre les CR assez négatifs vus sur LPV. Ce n'est pas une bombe, mais c'est très bon, élégant et bien équilibré.
Dégustateur : Luc Javaux
Le nez évoque la serpillière, présente des notes végétales nettes de type cosse de petit pois, associées au tabac. Le fruité est aux abonnés absents. En bouche, ce n’est guère mieux, avec un vin dur et tannique, dissocié, aux tannins cartonneux. Peut-être un problème de bouteille, mais celui-ci est alors récurrent car ce n’est pas la première fois que je fais ce constat avec ce millésime.
Dégustateur : enzo d'aviolo
1er jour : La robe est rubis foncé à reflets orangés sur le disque. Le 1er nez n’est pas très exubérant sur les épices, la prune, la fraise, puis à l’aération sur une sensation chocolatée et un côté toasté (élevage). La bouche présente des tannins fondus mais ne manque pas de ressort, épicée, relativement gourmande mais déséquilibrée par un alcool trop présent à mon goût. Longueur correcte. Assez Bien +.
Non dégusté le deuxième jour.
3ème jour : Le nez est plus porté sur le chocolat et beaucoup plus intense que le premier soir. On y trouve une pointe animale (fourrure), puis à l’aération les fruits noirs, l’élevage ayant disparu. Ce vin s’est clairement amélioré en bouche, l’équilibre est meilleur grâce à un alcool qui s’est intégré à l’ensemble. Du coup, c’est un vin qui apparaît avec un meilleur potentiel car encore très jeune et avec une jolie matière. Il a fallu attendre, mais c’est la meilleure bouteille de 98 que j’ai bu de ce domaine. Bien +.
Rouge 1999
Dégustateur : Luc Javaux
Le nez manque un peu d’élégance sur des notes animales qui s’atténueront légèrement à l’aération, qu’accompagnent le pruneau, la baie de genévrier, le café, le tabac et la cerise. En bouche, l’acidité semble à l’avant-plan, avec un vin qui manque à mon goût de matière, de puissance et de longueur. Décevant.
Rouge 2000
Dégustateur : Jean-Christophe
Robe rubis au disque orangé, toujours très brillante, intensité colorante moyenne. Le nez s'ouvre sur des notes de cuir, de garrigue et d'épices. Le fruit est plutôt compoté. En bouche le vin s'exprime tout en finesse, et en crescendo, sur des tannins parfaitement fondus, une belle acidité, et une finale très longue sur les épices. La finale est un peu chaude. L'ensemble est toutefois élégant et très digeste. Un bien beau vin ma foi!
Dégustateur : Luc Javaux
Il aura fallu que j’en ouvre trois exemplaires pour enfin tomber sur une bouteille non bouchonnée ! Du coup, je ne parlerai pas du rapport qualité-prix…
La robe montre des signes d’évolution débutants. Le nez est sauvage, sur des notes animales, sanguines et surtout goudronnées, ne masquant cependant pas un fruité bien mûr et un élevage discret sur le bois de santal. En bouche, on est frappé par le côté soyeux et fondu des tannins, très agréable, mais également un peu gêné par le côté goudron qui lui ôte une grande partie de sa finesse, ainsi que par une finale épicée, poivrée, qui semble faire ressortir un peu l’alcool. Belle longueur. Beau vin, cependant un brin rustique, qui réclame qu’on sélectionne soigneusement les mets qui l’accompagneront et les invités qui sauront l’apprécier…
Rouge 2001
Dégustateur : Olivier Mottard
Bouchon impeccable, pas du tout imbibé. Le vin est carafé 01h00. La robe est sombre, aux reflets sanguins avec une légère dégradation sur le disque. Très grand nez élégant et complexe où se mêlent les épices (poivre et laurier), les fleurs séchées et les fruits noirs (mûres et myrtilles). La bouche, corsetée de tanins soyeux, présente un grand équilibre avec des arômes de tapenade et de fruits noirs. L'ensemble est empreint de finesse et une belle acidité apporte fraîcheur et gourmandise. Un vin cohérent, racé et très long qui offre aujourd'hui beaucoup de plaisir. Ma note : 18/20.
Dégustateur : Patrick Bottcher
Ce 2001 se présente avec une robe est grenat profond très concentrée avec quelques notes d'évolution. Le nez est assez intense, avec d'emblée des notes de fruits noirs, de café et de réglisse mais aussi des aromes plus évolués comme du champignon et un peu de sous-bois. Plus le vin est aéré, plus on a tendance à percevoir l'alcool ainsi, qu'en fin d'aération, de la vanille. Au premier nez, je trouvais cela un peu "dur" mais l'aération assouplit cette impression. J'aurais probablement dû le carafer une à deux heures avant le service. La bouche est assez corsée, plus marquée par les tanins (assez fins), les fruits noirs et l'alcool. L'acidité me paraît un peu en retrait. La finale aurait pu être plus longue et est assez marquée par l'amertume. Globalement, ce vin est bon, sans défauts majeurs (si ce n'est l'alcool, un peu trop présent) mais je ne m'éclate pas. J'aurais aimé plus de fruit. Bien, donc, sans plus.
Dégustateur : Luc Javaux
Robe soutenue, encore très jeune. Nez mûr et complexe, sur les fruits noirs, la réglisse, le poivre, le café et le chocolat, avec une pointe d’animalité. La bouche est à la hauteur des promesses offertes par le nez, fraîche et riche à la fois, très bien équilibrée, pleine et d’une longueur et d’une texture qui le place à mon sens, juste derrière le 1995 peut-être, au sommet de ce qu’a produit la propriété.
Rouge 2002
Dégustateur : yoyoyo
Nez épicé, pas complexe, en bouche fruits rouges bien murs, de la fraicheur et de l'équilibre, finale alcoolisée mais avec des tanins fondus, ca râpe un petit peu… C'est agréable mais je trouve que ca manque de personnalité (de corps?). Je me suis laissé tenter par l'étiquette d'un nom connu et un tarif promo a 15 euros la bouteille, mais vu la réputation (et le prix) je m'attendais à mieux.
Rouge 2005
Dégustateur : Patrick Bottcher
Le vin a été carafé 30 minutes avant le service. La robe est grenat assez claire sans le moindre défaut ni trace d’évolution. Au nez le vin se révèle très intense dès son service avec de belles notes de fruits rouges, cuberdons et de garrigue, le tout avec beaucoup de fraicheur sans impression d’alcool. A l’aération, on a de plus en plus d’épices et l’alcool pointe légèrement du nez… En bouche, on a un vin assez droit, fondu, d’une acidité moyenne et très suave mais où les tanins ont tendance, sans agressivité, à un peu trop rapidement donner une impression d’assèchement. L’alcool est plus présent qu’au nez et le fruit est un peu en retrait, ce qui donne une impression globale de légère dilution. Un peu déçu par ce côté dilué et alcooleux, je me propose de laisser la chance à ce vin de s’ouvrir et le regoûter 6 heures plus tard…, mais cela ne s’arrange pas des masses…, tout au contraire, l’alcool est toujours aussi présent, et en plus il y a bien plus d’amertume en finale qu’à midi… Un peu plus de fruit en bouche, toutefois, mais c'est loin d'être l'extase. Bref, c’est un peu la déception. Dommage, j’avais pourtant si bien goûté ce vin au grand tasting en novembre…
Dégustateur : Jean-Christophe
Bouteille carafée 3 heures avant d'être entamée, servie à 16° environ. La robe est rouge foncé, brillante, et d'intensité colorante plutôt moyenne par rapport à ce qu'on a l'habitude de voir dans la région. Le nez présente des arômes de fruit rouge (cerise), des notes de torréfaction discrètes, et un côté légèrement poivré. C'est un nez intéressant et agréable, sans être non plus envoûtant. En bouche l'attaque est nette sur l'acidité et le fruit, le vin est soutenu par une structure dense mais très fine, la longueur est bonne et se termine sur de beaux amers. Un vin qui joue sur la finesse, l'élégance et l'équilibre. Ca passe tout seul; très joli vin, à vrai dire un des meilleurs Languedoc 2005 que j'ai bus jusqu'à présent (personnellement j'ai trouvé ça meilleur, à ce stade-ci, que Montcalmès et que Mas Jullien, mais moins bon que GDP).
Dégustateur : Luc Javaux
A l’ouverture, il se présente comme largement dominé par son élevage, torréfié et vanillé au nez, à la limite de la caricature, et demande une longue aération pour en offrir davantage, avec des fruits rouges et noirs bien mûrs et des épices. En bouche, on est davantage sur la puissance que sur la finesse, tout en maintenant un bon équilibre, mais je suis gêné par la qualité à mon sens déficiente de la structure tannique, qui a tendance à assécher quelque peu la finale, de longueur moyenne. Avis mitigé pour ma part...
A vos commentaires !
Luc