Bonsoir,
Dégusté dernièrement au domaine les millésimes actuellement à la vente:
Déella 2006
AOC Coteaux du Languedoc
Mourvèdre – Carignan – Grenache – Syrah*
Robe grenat, pas du tout évoluée.
Le premier nez est très complexe, sur un côté épicé (poivre noir) élégant, les bouteilles viennent d’être ouvertes et Basile Saint Germain conseille un carafage d’environ 2 heures.
A l’aération, des notes fumées remontent le long des parois, l’odeur de la lie qui reste au fond des cuves après un soutirage se colle sur les récepteurs olfactifs. Ce nez est d’une grande finesse et annonciateur d’une belle dégustation.
En bouche l’attaque est suave, il n’y a aucun élevage bois et pourtant c’est rond et long. Le milieu de bouche est très bien structuré, j’avance dans l’analyse du vin et suis interpellé par la longueur et l’équilibre qui se dégagent de l’ensemble. Une fraîcheur qui pourrait s’apparenter à des terroirs d’altitude et pourtant, le domaine n’est qu’à 85 mètres. La syrah semble tirer son épingle du jeu, c’est épicé, du poivre d’abord suivi de très près par la réglisse qui diffuse très régulièrement son goût sur le palais. L’ensemble est en effet prêt à boire mais peu attendre plusieurs années sans problème.
La persistance aromatique sur le palais est très marquée. Je reste encore surpris par la structure que dégage ce vin tout en étant sur l’équilibre. Rien ne dépasse, tout s’assemble.
Solen 2005
AOC Coteaux du Languedoc
60% Carignan – 40% Grenache
Robe un peu plus sombre que le précédent, plus marquée par la matière.
Le premier nez est évident. Nous sommes en présence de Carignan, c’est un exemple. Le nez est toujours un peu discret avant l’aération, des notes de sous bois et des notes sauvages s’évadent.
A l’aération, le fruité du Grenache nous colle au verre. C’est incroyable comme on peut faire la différence entre les deux cépages qui composent cette cuvée. Le fruit rouge un peu compoté (framboise) avec des notes de mûres sauvages s’extirpe de ce côté sauvage du Carignan, c’est vraiment très bon.
L’attaque en bouche est là aussi suave. C’est un grand vin, les mots me manquent. Longueur, équilibre et matière pourraient décrire ce vin. Des notes de torréfaction et de cuir entrecoupées par la gourmandise du grenache. Une finale à la structure millimétrée qui laisse présager un très bel avenir pour de nombreuses années.
Basile Saint Germain conseille ce vin sur tous les plats. D’après lui le Carignan permet de servir cette bouteille sans se poser de question.
Aurel 2005
AOC Coteaux du Languedoc
Mourvèdre 75%, Syrah 20%, Grenache 15%
Avec cette cuvée nous atteignons le haut de la gamme, bien que chaque vin ait sa propre personnalité et n’ait pas à rougir face à son grand frère.
Tout est réuni dans cette bouteille pour se faire plaisir. A carafer si possible deux heures à l’avance pour profiter pleinement de tout le potentiel du Mourvèdre.
La robe cerise burlat, ne présente aucune note d’évolution, le tout semble limpide, on peut voir au travers du verre. « Je n’aime pas les couleurs sombres, les vins au travers desquels on ne voit pas ».
Le premier nez a besoin d’aération, sans doute le Mourvèdre qui vient nous rappeler sa présence. Par la suite c’est beaucoup plus net, un côté minéral me rappelant la pierre, un autre empyreumatique avec du fumé.
En bouche l’attaque est friande, on en redemande. Toujours cette longueur et cette fraîcheur qui viennent soutenir des arômes de cacao bien marqués, suivi d’épices (clou de girofle et poivre blanc). Par la suite je détecte un joli fruit, comme une confiture de fruit rouge. Le tout est marqué par cette matière présente et équilibrée qui marque définitivement le style du domaine.
Aurel Blanc 2006
100% Roussanne
Ce vin blanc vinifié et élevé en fûts de 350 litres est un bijou. Avec des rendements avoisinant les 15 hectolitres hectares, Aurel Blanc restera l’un de mes vins blanc préférés. La production est confidentielle, 1800 bouteilles pas plus. Lui aussi reçoit un élevage très long. Issu d’un pressurage direct, il est ensuite légèrement débourbé avant de démarrer sa fermentation en fût.
La robe présente des notes d’évolution et tire sur le jaune or aux reflets limpides.
Le premier nez est une bombe ! Des senteurs exotiques sur la noix de coco, épicé avec de la vanille.
A l’aération le tout s’enrichit. Les fleurs blanches avec de l’aubépine très marquée complète le tout. C’est un vin qui demande à évoluer dans leverre comme les vins rouges d’ailleurs.
En bouche l’attaque est très grasse, le palais est tout de suite enrobé et les arômes tapissent tous les récepteurs, c’est très agréable et facile à boire. Le côté toasté vanillé ressort avant de laisser place à la fleur blanche. La longueur nous permet d’analyser ce vin sans se presser, là encore l’équilibre est le mot qui me vient à l’esprit suivi de la fraîcheur. Un grand blanc du Languedoc !
Cordialement