Domaine Balliccioni - Tradition - Faugères Rouge 2016

Comment dire du mal de ce vin ? Je cherche, je cherche, je cherche encore et puis... Il faut se rendre a l'évidence : André BALLICCIONI a encore frappé.
Robe rubis à reflets roses. Le vin est très jeune et offre une corbeille de fruits noirs frais que le plus côté des primeurs parisiens aurait du mal à proposer. Il faut se plonger dans ce paysage où les myrtilles côtoient le cassis et la mûre. La sainte trilogie en version Faugères.

Entrer dans un faugères de Balliccioni, c'est découvrir un paysage vallonné, paisible, où tout est en place et rien ne manque. Un paysage de fin d'été, lorsque le soleil embrase les vignes et que la fraîcheur du soir vient enfin apaiser le feu solaire.

Les notes viandées, lardées, fumées prennent le relais et complexifient encore un peu plus ce remarquable jus de raison. De raisin.

La bouche offre volume, densité, fruit baroque et tanins presque civilisés. Une note florale, puis poivrée, apporte une touche de délicatesse supplémentaire à ce vin remarquablement équilibré et déjà si accessible.

Je l'affirme haut et fort : André BALLICCIONI est le Léonard de Vinci de Faugères. (rien que ça).

8,50 € prix départ propriété...

Je l'affirme haut et fort : André BALLICCIONI est le Léonard de Vinci de Faugères. (rien que ça).
8,50 € prix départ propriété...

Un Salvator mundi à prix réduit...

jlj

Oui... Bon... Lu comme ça, on va encore dire que je m'emporte. Que je fais des phrases.

Mais entre le plaisir contrit de la contemplation d'une œuvre dont l'auteur n'est pas forcément très affirmé, un Meursault au goût de curry, un bordeaux tout dur, un vin mousseux de qualité et un Faugères qui ne cesse de s'ouvrir et de se complexifier à la dégustation (notes de chocolat désormais), je préfère investir 8,50 € dans un vin dont l'origine est assurée plutôt que...
- plusieurs centaines de millions d'euros dans de l'huile de lin et des pigments (1),
- 50 € dans un bourgogne blanc oxydé (1),
- 150 € dans un GCC de Bordeaux qui sera à son optimum dans 30 ans (1),
- 7,50 € dans un Charles V...ER (1).

(1) : rayer la mention inutile.

Dégustée ICI


Domaine Balliccioni - Orchis - I.G.P Côtes de Thongue - Blanc 2016
Nez finement muscaté, de la chair et de la fraicheur.
Bouche sur le fruit exubérant., acidité fine et gras en retrait.
Parfait avec les crevettes.

Domaine Balliccioni - Faugère Tradition 2011 :

Bouteille que j'avais un peu oubliée à la cave, alors je me suis dis que sur un osso bucco ça serait un choix adéquate.

La Robe n'est pas spécialement évoluée.
Nez sur la cerise, fruits noirs, et un peu de thym/garrigue.
Bouche sur le fruit, avec une matière facile plutôt légère. Les tanins sont fondus, l'équilibre est bon.
Malgré l'age ce vin tient encore bien la rouge et se laisse boire sans souci.
BIEN ++

Domaine Balliccioni - Côtes de Thongue - Orchis blanc 2018

Première rencontre avec le nouveau millésime de cette cuvée ambitieuse élaborée par l'ami André BALLICCIONI.
La couleur tire vers le jaune citron, très léger.
Premier nez marqué par de belles notes d'amande, de poire et de brugnon. Ce n'est pas très complexe, mais c'est appétissant.
L'attaque est marquée par un beau gras. En bouche, le vin est volumineux, glycériné.
Toujours cette note d'amande, de brugnon, un chöuïa de citron et de poire williams.
De fin amers marquent la finale qui est plutôt svelte au regard des 14° affichés sur la contre-étiquette.

Je pense que ce vin devrait bien s'accorder avec une cuisine méditerranéenne : calamars farcis ou grillés, dorade grillée au fenouil, pavé de thon snacké...

A boire ou à garder deux ou trois ans afin d'observer son évolution.
Un joli vin qui, une nouvelle fois, démontre le talent de ce vigneron attachant et convainquant.

C'est marrant, à chaque nouveau post sur Balliccioni, je me dis que c'est toi qui vas écrire un CR Vincent !
Je garde aussi un super souvenir de ce Blanc, une belle salinité et une aromatique pas lourde du tout !

Domaine Balliccioni - Faugères tradition 2018

Effectivement, je me sens un peu seul dans cette rubrique...
C'est d'autant plus déplorable qu'une nouvelle fois, André BALLICCIONI a accouché d'un Faugères absolument remarquable.
Cette nouvelle interprétation de ce sol schisteux béni des dieux offre un vin diablement sexy, juteux, pulpeux, avenant.
Une corbeille de fruits noirs cueillis à juste maturité, des tanins juste ce qu'il faut, une acidité bienvenue pour que le vin ne sombre jamais dans la lourdeur signent cette superbe bouteille.

J'arrête là, parce qu'on va commencer à croire que je fabule.

Non non, tu peux continuer. Ça m'intéresse. Un jour je finirai bien par le croiser ce domaine. Et j'irai les yeux fermés.
Multiplie les CR. Ça sert toujours à quelqu'un.

Bonjour. Moi j'en ai acheté quelques bouteilles sur rouen. J'ai été séduit par la cuvée rouge tradition qui m'est apparue etre d'un tb rapport q/p lors de la degust, plus que sa tête de cuvée. J'avais moins accroché sur les blancs. Par contre je n'ai toujours pas ouvert le tradition, hesitant que je suis quant à la bonne "fenêtre de tir" sur le millésime acheté 2016

Je vais aider Vincent et contribuer un peu à cette page.

Domaine Balliccioni - Faugères Kallisté 2014

Robe pourpre concentrée.
Beau nez de fruits noirs dont la mure, épicé et légèrement vanillé, petite pointe de violette, garrigue.
La bouche est concentrée, ronde et suave, une véritable gourmandise de fruits noirs mûrs, chocolat noir, épices, très réglisse (ju-ju), aucune note chaleureuse malgré les 14,5° affiché, belle longueur.

Note: 16/20 - A revoir dans 2 à 3 ans.

Domaine Balliccioni - Faugères "Kallisté" 2012 :

Superbe robe rouge sang.
Nez sur les fruits rouges, légers fruits noirs, clou de girofle et bois de santal.
La matière en bouche est suave, velouté; les tanins sont complètement fondus. Le fruits n'est pas ultra présent. On sent quelques trace de l’élevage en barrique.
C'est un joli vin à maturité, qui n'est pas forcément nécessaire de garder beaucoup plus longtemps.
BIEN +++

Domaine Balliccioni - Faugères Tradition 2016

J'avais acheté quelques bouteilles de ce Faugères après avoir lu des critiques laudatives sur ce forum. Une paire de flacons goûtée voici deux ans ne m'avait guère enthousiasmé et j'avais pudiquement choisi de ne pas partager mes doutes ici de peur de chagriner Vougeot dont j'apprécie les contributions aussi nombreuses qu'intéressantes et qui a l'air fan du domaine.

Le week-end dernier, lors d'une ultime fête d'anniversaire qui résonnait comme un dernier coup de gong avant la fin du monde (oui, je sais, j'ai un goût marqué pour le drame), je dégaine ma dernière bouteille sur un chili con carne peu épicé. Jusqu'à présent on s'était arsouillés au rouge chilien 100% carménère pour un accord local dont j'avoue sans honte qu'il ne m'a pas laissé de souvenir impérissable. Arrivés à marée basse, on débouche ce Faugères et là se produisirent deux phénomènes simultanés : un, je ne reconnus pas le vin et deux tout le monde fit "wahou mais c'est bon ça !".

Et ouais, ça l'est, je l'avoue volontiers. Le vin qui m'avait paru d'une austérité flirtant avec une stridence tannique propre à faire fuir le millenial égaré dans le monde du pinard, était devenu un bon pote, aimable, disert même, causant de fruits rouges, d'épices et de rondeur sudiste. La bouteille s'est évaporée à toute allure, j'ai écrit le nom du domaine sur un bout de papier à l'intention de notre hôte. Il a certainement déjà perdu le papelard : mais qu'à cela ne tienne le souvenir de cette belle soirée nous reste et M. Balliccioni y est pour un petit quelque chose...

J'ai bu 2 vins d'André Balliccioni coup sur coup cette semaine :
- un Faugères tradition 2017 très, très légèrement liégeux ; chose rarissime dans la production du domaine,
- cette bouteille, dégustée ce midi avec des filets d'aiglefin.

Domaine Balliccioni - Léon - IGP Côtes de Thongue 2018
La couleur est assez soutenue, offrant un beau doré franc.

L'olfaction révèle un vin clairement sudiste, avec quelque chose de large et moelleux, presque "gras".
Des notes pâtissières émergent un peu d'abricot et de mirabelle, enveloppées par de l'amande douce et un indéniable côté salin.
L'attaque est grasse, avec un beau volume et un poil d'amertume, mais le vin se révèle somme toute assez simple dans l'expression du fruit.
J'ai mieux goûté ce vin lors de sa sortie. Son immédiateté et son caractère joyeux m'avait séduits. Actuellement, je ne sais qu'en penser. La dernière bouteille sera bue rapidement.

Domaine Balliccioni - Côtes de Thongues - Léon 2020

De passage dans la région il y a quelques semaines, nous avons avec un petit groupe de 4 personnes, rendu visite aux Balliccioni à Autignac.

J’y suis allé sans prise de note, je n’ai donc pas pu produire de compte rendu ici. En revanche, ce qui est sûr c’est que j’abonde dans le sens de Vougeot : c’est un super domaine, une très belle surprise, en particulier ce Léon, en hommage au grand père maternel, et le très beau Kallisté que je commenterai quand l’heure sera venue.

Alors, ce Léon ? Très, très beau chardonnay avec des arômes citronnés, de fleur blanche.



En bouche le vin affiche une belle matière avec un gras appréciable, exit la mineralité du Chablis auquel je suis plus habitué ! J’ai trouvé là une expression très satisfaisante du chardonnay.

Ce vin « passe partout » parfaitement exécuté a fait très bonne figure avec la daurade cuite au barbecue qui l’accompagnait, mais peut tout aussi bien aller avec des fromages comme le reblochon ou le camembert, ou simplement bu pour lui-même à l’apéro.

Il faut bien souligner que ce domaine propose des prix très satisfaisants, et ce Léon n’y échappe pas : environ 7€ de mémoire, c’est un super rapport prix plaisir ! 


 

domaine Balliccioni salon gourmand de rouen
je retrouve "dédé" sur le stand avec son traducteur normand "jean-marc", en effet le parler du sud est différent avec celui du ch'nord
toujours un énorme plaisir de venir taper de la gueule en toute simplicité et tranquilité, après les babillages d'usage de retrouvailles d'un an (un des rares que je viens voir tous les ans)
j'en viens à regretter d'avoir laissé plusieurs centaines d'euros à un domaine de jurançon qui n'a même pas la décence d'envoyer si ce n'est une place et qui a le toupet d'envoyer leur tarif avec des bouteilles à 100/150 avec une invitation au stand (mais pas d'entrée, je ne discute pas avec les radins, bref !)
on commence pour le blanc chardonnay 2020 que je trouve toujours aussi bon, même si je n'étais pas venu pour celà, mon beauf goute et achète le rosé  ce qui est un signe
le léon blanc 2020 est plus élaboré, épicé et qui me plait bien, vraiment bien, mais mes yeux ont louché sur chablis pour les blancs de cette année, bon sancerre aussi et touraine ptêt ben...
on commence les rouges avec léon 2020 qui me plait bien sans me retourner, un vin bien fait mais je n'avais d'yeux que pour kallisté...
le tradition 2019 n'est clairement pas en place, il a tout pour être bon mais on sent qu'on l'emmerde dans sa fougue de jeunesse, il n'a pas rangé sa chambre, laissons lui le temps de le faire, 
son grand frère tradition 2018 lui a tout bien rangé... ample, avec du peps, épicé comme il faut, juteux à souhaits, belle longueur aussi je ne recrache pas, peux pas, trop bon, zou un carton direct...
orchis 2019 me surprend en bien, je n'avais d'yeux que pour kallisté, il lui fait non-seulement concurence mais en plus de l'ombre, issu de grenache et mourvèdre, il est juteux et épicé à souhaits, grosse finale et volume important en bouche, bref son avenir promet d'être radieux...
mon coeur s'emballe alors, il n'est nullement question de jolie femme aux formes généreuses ou au sourire enjôleur..; juste "dédé" qui avance avec le grââl.. euh non c'est pour plus tard, le kallisté 2019 ! je tourne le verre sens sa complexité, ses épices, ses fruits noirs, la bouche le vin tourne alors tout seul sur mon palais, je sais que je dois recréacher, que nini ! impossible, l'égout central s'ouvre tout seul, le plaisir est indicible.. si jeune et déjà si bon, excellent !
un furieux pointe alors le bout d'son museau avec un flacon que je reconnaitrais entre mille, l'ami vinvin dégoupille un kallisté 2006, argument de vente ultime pour vérifier le potentiel de garde qui semble si évident, accessoirement le premier millésime de "dédé"
tout est là mais il faut le laisser s'ouvrir le vin est large et épicé, l'évolution n'est pas si évidente, seule une longueur un peu en dedans pourrait le faire penser, très bien
je repars le coeur lourd, avec quelques souvenirs quand même avec comme objectif le mois de novembre 2022

Domaine Balliccioni - Côtes de Thongues - Léon (Blanc), 2020

Une nouvelle fois bluffé par la qualité de ce vin.
Un nez avenant, bien défini, sur de belles notes citronnées, amandes, fleur blanche.
Bouche ample, minérale, avec de la tension, mais également dotée d’un côté "gras" qui donne du volume au vin. La fin de bouche est vraiment délicieuse: évolutive, elle prend de l’ampleur à l’apéro avec des petites tranches de pâté croûte artisanaux poulet/vin jaune.

Un vin doté d’une belle personnalité, d'une belle complexité, dont il est difficile de ne pas rappeler, encore une fois, le rapport qualité-prix qui confine à l'exceptionnel.

Bonjour à tous
Clap de fin pour ce domaine qui change de main pour 2023....
Plus d'infos
Bientôt

En ce temps-là, nous avions la vie devant nous.

Rien ne nous faisait peur et nous étions sûrs que nous allions conquérir le monde. A peine sortis de l'adolescence, nous avions des amitiés à préserver, une vie à créer et des familles à bâtir. Qui aurait pu nous arrêter ?
La vie nous tendait les bras et notre envie de découverte, le projet de constituer nos caves, notre fol espoir de lier des amitiés, allaient mener nos pas vers André et Véronique Balliccioni.

Le jeune vigneron, après une première carrière effectuée dans la vie parisienne et la publicité acheta, à Autignac, quelques hectares de pierre sur lesquels s'efforçaient de survivre quelques ceps de vigne. Faugères et côtes de Thongues seraient ses titres de noblesse. Quant à nous, nous n'avions pour seules cartes de visite, dans nos portefeuilles, que quelques maigres billets qui nous permettraient d'acquérir bon à défaut d'acheter large.

Nous nous rencontrâmes à Rouen, un soir d'automne probablement froid et pluvieux. Je me souviens d'avoir vu un homme un peu perdu qui n'avait pas le sourire carnassier des vendeurs rompus à ce genre d'exercice. Assurément, il n'était pas familier des salons. Mais il était sûr, certain, fier, de ce qu'il versait dans nos verres...

Quelques années avant, j'avais découvert la grande classe des vins de Faugères grâce à Frédéric ALBARET. Faugères était entrée dans ma vie et n'allait plus en sortir. Si j'ai - un temps ! - voué aux gémonies les 2005 de ce fantastique vigneron, il n'en n'a jamais été de même avec ce que j'ai goûté chez André BALLICCIONI. Et ce n'est pas cette Kallisté 2011 qui ouvrira le bal des lamentations.

Je me souviens avoir été accueilli avec surprise et intérêt. André était heureux de voir arriver, sur un comptoir trop petit, une joyeuse bande de gamins tout excités. Je pense qu'il vit en nous autre chose que des curieux ou, pire, des soiffards. Peut-être imagina-t-il, l'espace d'une seconde, la relève. Soyons fous.

Nous avons beaucoup discuté. Domaine. Béziers. Vin. Rugby. Amitié. Terroir. Schistes. Vinifications. Il fallait prouver que nous n'étions pas là par hasard et que seul comptait, à nos yeux, celui qui savait faire passer le raisin de l'état solide à l'état liquide. De préférence avec une fermentation. On a discuté. On a ri. Et nous nous sommes promis de nous revoir ; ce qui fût fait pendant une petite vingtaine d'années. Avec, à chaque saison, à chaque salon, cette petite étincelle dans nos yeux qui fait que, lorsque les curieux étaient partis, nos regards se croisaient.

Le regard ne trompe jamais. C'est dans l'oeil de l'homme que l'on sonde son âme et que nous discernons, en une fraction de seconde, l'amour, la haine, le dédain ou ce sentiment incroyable qui nous assure qu'à tous les coups, une belle amitié naîtra. Et c'est ce qui est arrivé. Alors oui. Effectivement. Nous ne nous sommes pas téléphoné tous les jours. André n'a jamais essayé de vendre du vin tous les mois. Et, de mon côté, je n'ai jamais cherché à savoir si les vignes avaient bien encaissé un terrible épisode cévenol. Rien de tout cela n'est arrivé. Mais, une fois par an, nous sentions nos coeurs battre lorsque nous nous donnions une solide accolade avant de nous faire la bise. Et, surtout, de déguster les vins.

Il est des vins dont nous savons qu'ils sont à l'image de leur géniteur. Ceux-là en sont.

Déguster les vins d'André BALLICCIONI, c'était la certitude de boire, au choix : bon, très bon, encore plus bon, magnifique, génial. Et Dieu sait qu'on a bu génial.

Chaque visite sur son stand était une promesse de miracle et la certitude que, quoi qu'il arrive, nous allions nous retrouver en face de nos consciences. Et de notre compte en banque.
Car l'amateur de vin, chez un bon faiseur, doit toujours trier, classer, prioriser, hiérarchiser. A moins d'avoir le compte en banque et les propriétés de Bernard ARNAULT ou de François PINAULT - bien malin qui peut faire la différence - l'amour du vin est une perpétuelle question de choix.

Choix entre les cuvées à boire dans l'année, choix des vins à élever, sélection des bouteilles à conserver plusieurs années. Me revient alors en mémoire un professeur de finances publiques (oui ! ça existe !)  qui m'avait expliqué, il y a 20 ans:
- "Est expert celui qui se trompe en permanence".

A l'époque, cela m'avait fait marrer. Vingt ou trente ans plus tard, je suis content de ne pas être devenu un expert. Puisque je ne me suis jamais trompé.
Cela vous fait rire ? Vous pensez que vous avez enfin la preuve de mon égo démesuré ? Lisez ce qui suit.

Il faut avouer qu'il est très, très facile de ne pas se tromper chez André BALLICIONI puisque tout est bon. Le triomphe est facile, finalement. Mais c'est à lui qu'il doit être imputé. Pas à celui qui sort les billet. Sortir les billets, à Nuits Saint Georges, à Pauillac, à Clisson ou ailleurs, c'est facile. Rédiger un compte-rendu, c'est facile. Juger, c'est facile. Faire le vin qui convaincra : beaucoup moins...
Finalement, le vigneron est une Rock Star. Beaucoup de monde et très peu d'élus .C'est à lui que le succès doit être imputé. Pas aux critiques du dimanche qui n'ont jamais eu à subir les affres d'une météo dantesque. Encore moins à ceux qui sortent les billets - ou un mauvais billet - même si, de temps en temps, ils ont le droit de gueuler. A juste titre.

Ceux qui aiment les vins nature - grand bien leur fasse ! -  pétillants, brettés, bouseux, équidiens, bovins, ne sauront jamais ce qu'est un Faugères de noble origine. Et après tout, tant mieux pour eux. Ils ne sauront jamais ce que les progrès de l'oenologie ont fait pour rassurer et convaincre le consommateur. Les gars ! si vous voulez acheter du cidre au goût de bouse... Achetez du cidre au goût de bouse ! Vous ne serez pas déçus. Et vous pourrez parler de cidre au goût de bouse avec certitude, fiers du personnage rebelle que vous vous serez créés ! Mais ne dénigrez pas les vins vinifiés correctement, avec le respect du fruit, du terroir et du temps. Z'êtes pas d'accord ? Rien à B.

Peut-être, un jour - je vous le souhaite - aurez vous la chance de tremper vos lèvres, en toute humilité, dans cette Kallisté 2011. Vous découvrirez alors un vin d'une classe folle, aux parfums enivrants de garrigue, de griotte confite, de figues sèche, de cacao, de poivre blanc et d'épices douces. Sa bouche ronde, aux tanins polis, achèvera de vous convaincre. Et lorsque vous humerez, dans un dernier souffle, ces notes absolument géniales de griotte, de foin, de thé noir, de tabac,de cacao, de café et de pruneau... Alors...

Alors seulement...

Vous regretterez de ne pas avoir rencontré ce vigneron aussi discret que génial.
NB : ce mauvais texte n'a été commis qu'à la suite d'un message d'amour récemment reçu d'une bouzillandaise. Aussi gentille soit-elle, qu'elle ne compte pas sur moi pour poursuivre l'aventure.


 

Copain,
Ce serait bien dommage que tu respectes cette volonté car tu sais partager des moments et des émotions, nous raconter des Histoires, comme peu de  monde.
Et la transmission  est quand même la plus belle façon de faire vivre ses valeurs.
Si on peut mettre de côté le définitif, l'espoir fait vivre.
La bise Vincent 
PS: tu m'as même donné envie de goûter le cidre de bouse...

 

Eh bien merci à la bouzilandaise  d'avoir suscité ce retour, fut-il passager, car quel plaisir de te relire, Vincent ! 

En fait (par pur égoïsme), j'aimerais que ce vigneron normand délaisse ses vignes pour écrire plus souvent. Qu'il délaisse aussi les foires aux vins....
Parce que sans vouloir pourrir le fil Ballioccioni, c'est bien quand il y a du sentiment, de l'affect dans les CR.
C'est toujours plus joli quand il y a du partage, du rire, du plaisir partagé, une histoire à raconter.

Il n'y a rien de plus chiant que les CR ou on fait une liste à "la Prevert"...
... dit le type qui ne fait (presque) jamais de CR.

Merci Vincent !!!

Très heureux de relire la prose du célèbre Vougeot.
Quant au cidre au goût d'bouse, j'ai des adresses...

Gilles

Vincent, on ne se connaît pas, mais j'ai adoré ta manière de décrire la chose....
et maintenant, j'ai vraiment envie de découvrir ce domaine ... mais c'est peut être trop tard ....