100% Carignan
Lundi 13 mars 2006
Une production Ganesh Club
Le contexte :
- Les vins sont dégustés à l’aveugle, dans un ordre aléatoire et sont découverts par série de 4.
- Nombre de dégustateurs : 14.
- PP: Pascal Perez - LG : Laurent Gibet- JP : Jacques Prandi.
- Dégustation préparée par Pascal Perez pour le club IDV.
- Synthèse des commentaires de dégustation par Laurent Gibet.
Les vins :
1. Côtes du Roussillon – Les Foulards Rouges – Les Vilains 2004 :
LG11 – JP12,5 – PP11
- Robe tendre, trouble.
- Nez direct, fruité (fraise), pauvrement réglissé, déviant (très organique).
- Bouche acidulée, sans queue ni tête. Elle est maigre, acide, amylique.
- On a goûté mieux parmi les cuvées produites par ce domaine (remarquable Glaneuses 2002 dans une série de vins sans soufre en juin 2004).
2. VDP des Pyrénées Orientales – Le Roc des Anges – Carignan 1903 2004 :
LG14 – JP14 – PP14
- Robe noire, genre impénétrable.
- Nez boisé, lacté, qui évoque un peu un VDN : fruits cuits (cerise), épices, cacao, fleurs. Plus impressionnant en l’état que réellement noble.
- Bouche très dense, avec de la mâche, soutenue par une acidité satisfaisante. Etat brut, persistance corsée un peu brutale. Ce vin ne fait vraiment pas dans la dentelle mais il a des qualités (du caractère). Le bois devra s’intégrer …
3. VDP de la Sainte Baume – Domaine les Terres Promises – L’Antidote 2004 :
LG11,5 – JP12 – PP12
- Robe concentrée, un peu mate.
- Nez sans éclat évoquant un peu la confiserie (fraise tagada). Notes supplémentaires de garrigue, de cerise, de végétal (rafle). Caractère légèrement animal et campagnard.
- Bouche fluide et paradoxalement âpre. Matière déstructurée, séchante et amère. Selon Pascal, de volume correct mais écartelée entre une attaque fluide et une finale rugueuse.
4. VDT – Terre Inconnue - Léonie 2003 :
LG14,5 – JP14,5 – PP14,5
- Parure de bonne densité, assez brillante.
- Nez encore boisé assez baroque : coco, orange, épices (genièvre, muscade), fourrure, réglisse. Le cacao et la cerise font penser au grenache. Relative complexité affriolante.
- Belle bouche dotée de tannins poudreux agréables. Cohérence, longueur, puissance, netteté, caractère. Le vin est tributaire des excès du millésime (chaleur).
5. VDP Catalan – Vaquer – L’Expression Carignan 2000 :
LG13 – JP12,5 – PP13
- Robe tendre mais brillante.
- Le nez développe une douceur fruitée : cerise, cacao, pain grillé, caramel, fleurs, prune.
- Cette tendresse aromatique ne se confirme pas vraiment en bouche. La matière est svelte, vraiment peu tannique, pour des goûts prononcés de rafle et de poivre. Le vin semble plat puis durci par une finale acide. Un style à l’ancienne.
6. VDP du Mont Baudile – Domaine d’Aupilhac – Le Carignan 2003 :
LG15 – JP15,5 – PP15
- Bonnes densité et brillance.
- Nez sauvagement expressif : groseille épicée, violette, réglisse, rafle (géranium), laurier, genièvre, cacao, laurier, cuir.
- Bouche cohérente, moins concentrée que celle de Léonie (moins boisée aussi). Fin, longiligne, parfumé. Astringence prometteuse pour ce vin de caractère également.
7. Corbières – Maxime Magnon – Rozeta 2004 :
LG13 – JP13 – PP13,5
- Robe intensément violacée.
- Nez confus et rebutant rappelant une syrah organique (certains font la moue en raison de relents qu’ils assimilent à de la sueur) : cerise confite, réglisse, … mais aussi poudre, cuir …
- Matière lisse, desservie par une acidité prononcée. Le vin est presque déplaisant. Pour Pascal, fruité, frais mais peu harmonieux.
8. VDP de l’Hérault – Domaine la Terrasse d’Elise – Le Pigeonnier 2003 :
LG15,5 – JP15,5 – PP15,5
- Habit violacé.
- Très belle olfaction muscatée (musquée ?) de vin blanc : tomate confite, zeste d’orange, rose, lychee (on peut aussi presque penser à du viognier ou à du gewurztamnier).
- En bouche, la sensation tactile est délicate. Ce glissant très gouleyant s’exprime dans un fuseau cohérent, spontané, net, plutôt long. Une réussite réconfortante.
9. Minervois – P. Boyer-Domergue – Carignanissime de Centeilles 2002 :
LG14 – JP13,5 – PP14
- Robe dense, brillante.
- Nez étonnant déclinant des senteurs d’olive, de fraises compotées (peu cuites). Belle présence épicée.
- Bouche relativement austère en dépit de ce nez charmeur (on retrouve pas mal de fraise douce en bouche), rugueuse et un poil amère. Construite, structurée, elle ressemble à quelque chose à défaut d’être parfaite.
10. Minervois – Raymond Julien - Clos de l’Azerolle Vieilles Vignes 2003 :
LG11,5 – JP12 – PP11
- Robe noire, opaque.
- Nez de porto vintage : fraise, pruneau, fruits à l’alcool, inflexions végétales.
- Bouche concentrée mais trop violente, spiritueuse (marc). La finale est poivrée, abrupte et sèche.
11. VDT – Jean-Marie Rimbert – Carignator 1er 2001 :
LG10 – JP10 – PP11
- Robe mate, floue.
- Nez évoquant de nouveau un vin blanc, paraissant peu soufré : fleurs blanches, violette … mais plus grave pomme oxydée.
- Bouche désunie, dévaluée par de faux goûts agressifs (acidité « à côté »).
12. VDP des Côtes de Brian – Domaine du Gravillas – Lo Vièlh 2001 :
LG12 – JP13 – PP13,5
- Robe intense, plus évoluée.
- Nez brutal, piquant, animal, épicé.
- Bouche à vau l’eau, rustique, manquant de netteté. Finale amère.
Conclusion :
- Une dégustation difficile : peu de bons vins, beaucoup de cuvées approximatives (trop de rusticité tannique, des déséquilibres, des goûts bizarres, …) ou pire en échec cuisant.
- Des styles différents (il est vrai pour des appellations, des producteurs et des millésimes différents).
- Les 2003 s’en sortent bien.
- On ne pas en dire autant des vins sans soufre, qui offrent une véritable bérézina.