COPA SANTA 2004
Six participants à cette dégustation commune, plus Anthony qui nous rejoindra.
FLORENT
Cette bouteille a été partagée avec des amis, ouverte à température ambiante.
Immédiatement après ouverture : la robe est sombre, le disque un peu plus clair, très brillante. D'épaisses larmes tapissent le verre.
Le nez s'ouvre sur de petits fruits noirs (cassis) puis progressivement sur les épices. Il n'est pas spécialement explosif, joue plutôt sur la finesse, cette délicatesse qui me laisse de longues secondes le verre sous le nez.
A l'agitation, des notes mentholées raffraichissantes apparaissent. Je crois y déceler de la syrah pour le coté épicé, la grenache se laisse désirer, elle apparait après une longue agitation.
L'attaque en bouche est vive, acide, fraîche. La bouche est grasse, ample. Les tannins sont puissant, un rien agressifs. La finale est superbe, sur les fruits noirs bien murs mais pas compotés
Après 60 minutes dans le verre : le nez est toujours aussi discret mais distingué, beaucoup plus porté sur la grenache qu'à l'ouverture de la bouteille.
En bouche c'est toujours aussi grenache, les tannins ont bien "fondu". La finale est toujours aussi longue plus suave qu'au début de la dégustation
Superbe découverte que cette Copa Santa ! Une bouteille qui a fait l'unanimité ce soir là. A la fin de la soirée, ce vin me fait penser à du Maury, la sucrosité en moins
Florent
DIDIER
Bouteille ouverte deux heures avant, épaules légèrement dégagées ; le bouchon de qualité moyenne est peu marqué par le vin.
La robe apparaît d’un beau grenat profond avec des reflets violines ; elle est très dense et même presque opaque.
Le nez est sur le cassis dominant. C’est dans un premier temps relativement monolithique ; je note quelques senteurs de confiture de rhubarbe, puis avec l’oxygénation apparaissent des parfums de fumée, de tabac, et d’épices. Sur le plan olfactif ce n’est ni très complexe ni très flatteur.
En bouche les sensations sont toutes autres ; c’est très opulent et volumineux, porté par une légère astringence qui annonce un certain potentiel à bien vieillir quelques années. Des notes boisées discrètes mais de qualités sont également présentes. Il y a dans ce vin une certaine « sucrosité » semblant être le reflet d’une vendange très mûre.
Après plusieurs minutes , le café, le torréfié et des notes de chocolat amer apparaissent. C’est un vin de plaisir, puissant et qui en met « plein la bouche ». C’est typé.
Néanmoins et même si ce vin est bien agréable, il me semble qu’en matière de rapport qualité prix on peut trouver mieux en LANGUEDOC-ROUSSILLON (acheté chez LAVINIA pour environ 19,00 Euros)
BEBERT
# A l'ouverture
Robe : Bordeaux violacée opaque.
Nez : Une douceur séduisante attise les sens, la pomme-caramel, qui trahit l'usage probable de fût de chêne brulé. C'est charmant dans la jeunesse des vins, mais cela laisse interrogatif sur la personnalité réelle. J'espère que le carafage réduira cet intrus -séduisant mais que je n'avais pas envie d'inviter.
En outre nous avons des parfums de maturité, de violette, d'olive et de cuir qui pourraient laisser présager que des Syrah s'expriment avec intensité. Une relative fraîcheur laisse présager un millésime peu solaire pour la région.
Bouche : Des arômes de fruits alcoolisés et jeunes, un peu amers (pêches et abricots). Une onctuosité en bouche généreuse, plus alcoolique que douce. L'astringence est très modérée ce qui me surprend. L'acidité vive se sent sur les dents, mais peu aromatiquement, ce ne participe pas à donner un équilibre abouti, mais laisse le vin sur le "gras" tout en suggérant qu'il a le potentiel de s'équilibrer et prendre de l'ampleur.
Longueur : Piquante, acidulée, poivrée, elle laisse elle aussi imaginer les Syrah dominants. Amande et maturité se font cependant sentir en arrière.
# Après carafage (1H30) et lors du repas.
La marque de l'élevage a presque disparu pour mon plus grand plaisir.
Sur la viande rouge il contredira quelque peu ma première impression en dévoilant un caractère racé et élégant, auquel l'astringence -toujours réservée- ne fera finalement pas défaut.
Ces deux remarques sont évidemment bon signe pour l'avenir du vin.
# Conclusion.
- Le vin me semble peu représentatif de 2004, car très riche, chargé en matière. D'un autre côté la relative fraîcheur au nez exclue un millésime solaire. Je suis assez dérouté donc. Peut-être ce vin, que je goûte pour la première fois, est-il, d'une façon générale, assez hors du commun.
- L'équilibre, trop gras à mon goût (sur le fruité alcooleux), m'empêche d'y prendre un grand plaisir en dégustation du vin seul. Lors du repas par contre et à condition de mettre face à lui un plat riche qui écrase son impétuosité, il se montre racé, élégant, ce qui semblait lui manquer d'abord. Je ne suis tout de même pas tout à fait conquis, car l'impression restera sur un vin trop gras pour moi.
- Ce vin reste trop jeune pour moi, je ne me sens pas capable d'affirmer si il saura mieux me séduire car il me déroute un peu, mais au vu de son comportement au carafage et lors du repas, il apparait qu'il en a largement le potentiel.
- Je ne sais pas me prononcer sur la garde éventuelle. A mon sens il doit s'améliorer grandement à court terme, mais au-delà, la matière ne me semble pas assez serrée sur les tannins, et peut-être est-elle trop présente pour que je sois sûr qu'il peut se garder. Je n'ai aucune certitude en fait et préfère céder la parole à d'autres sur ce propos.
CHRISB
La Robe est soutenue, la nuance est violette, le vin fait de belles jambes.
Le nez est principalement sur des fruits rouges et noirs bien murs, le pruneau, le noyau de cerise et des épices, de la réglisse.
En bouche la matière est bien présente soutenue par des tannins ronds et fondus, en finale, d’une longueur tout à fait correcte, une légère présence d’alcool occulte un peu les fruits.
Une belle bouteille représentative du sud, gourmande et au potentiel pour tenir quelle année.
Christophe
JU
- Très belle robe, brillante profonde et limpide, à la couleur rouge pourpre, sans aucun signe d’évolution.
Le vin apparaît gras sur les parois du verre, les larmes sont généreuses, très légèrement tintées, et terminent leur descente dans un disque très fin.
- Le nez est expressif, floral, avec des notes animales perceptibles, mais suffisamment légères pour complexifier le bouquet sans l’écraser.
Le fruit est mûr, plutôt noir, je pense à la cerise, et mêlé aux épices (poivre) ainsi qu’à l’alcool qui apparaît beaucoup.
- La bouche est dotée de beaucoup de fraîcheur. Elle est puissante, les tanins très légèrement asséchants. L’alcool domine l’ensemble, et le gras annoncé par la robe n’est étonnement pas au rendez-vous, laissant une texture plus fluide qu’attendue.
Les fruits apparaissent là encore noirs et bien mûrs. Mélangés à l’alcool, ils rappellent le kirsch, mais je trouve cependant que la bouche présente un léger manque de matière, surtout au touché... Dommage. Joli vin cependant, à attendre au moins 5 ans.
Bien à vous tous,
JU
SATRISTIM
Couleur sombre et soutenue
Au nez: vernis, vanille, bonbon, pain brioché
En bouche: attaque plutôt douce, peu percutante, limite mollassonne. Cette impression s'estompe un peu lorsque je décide de rafraîchir le vin. On sent dans un premiers temps des arômes de fruits noirs, de framboise et de groseille qui s'évanouissent pour laisser place à des notes de cerises noires, de griottes, voire d' eau-de-vie de kirsch. Plus ça avance en bouche, plus des épices douces et du poivre envahissent le palais jusque dans la finale. La texture est veloutée et les tannins serrés, mais s'achève dans une certaine sécheresse. On retrouve aussi des notes cacaotées et une sensation de bois qui manque d'élégance.
A mon (humble) goût, cela manque d'ampleur, de charme, de complexité et de structure. Je trouve ce vin trop massif, presque écoeurant après aération.
Je suis peu enthousiasmé par ce jus que je trouve assez lourd, mélange de rusticité et de velouté qui ne m'emballent pas... Surtout si je considère le prix payé, 18 euros caviste.
Le lendemain soir, le vin est plus équilibré et plus harmonieux, mais reste une vraie déception. J'ai été peu perméable à ce Copa Santa, c'est le moins qu'on puisse dire...
Merci à vous tous ; j'espère que nous nous retrouverons nombreux pour les dégustations communes à venir.