L’ORIGINE, car le Savagnin est classé parmi les plus vieux cépages encore cultivés aujourd’hui : plus de 900 ans. Il est considéré comme un des rares "cépages originels" connu à ce jour.
L’ORIGINE, pour le clin d’oeil au tableau du peintre Gustave COURBET !!!


Superficie pour ce vin : 0,60 ha (sur un total de 7,80 Ha)
Age de la vigne : date de plantation de vignes récoltées : 1979 – 1982 - 1990
Densité de plantation : 6700 pieds/ha



Dt
Vin commenté le 1er novembre sur un fond de bouteille ouverte depuis la veille.
Jolie couleur brillante, nette. Le nez est assez classique, de complexité moyenne, sur des notes légèrement fumées, d’agrumes et de pomme verte. Beaucoup de volume en bouche avec un jus dense et presque crémeux. Bel équilibre même si j’aurais aimé plus de tension. Jolie finale marquée par la peau d’agrumes.
Un vin classique, bien fait mais sans génie particulier. Dans le contexte actuel et avec l’effervescence autour du savagnin du Jura, je trouve que ça manque un peu de naturel d’expression même si c’est irréprochable techniquement.
Il a probablement souffert d’un service après un chardonnay de macération 2018 de Labet qui était vraiment chouette.
Bien + 


Terroir, exposition : Terroirs argilo-calcaires du jurassique (Lias et Trias). Ce sont principalement des marnes bleues, grises disposées en feuillets : sols très lourds, délicats à travailler, pouvant être très gras par temps humide ou très sec l’été.
Deux terroir sont présents dans cette cuvée : Sur Lya, lieu-dit connu de l’AOC Château-Chalon, et Au Calvaire situé au fond d’une combe solaire, tous deux dans le coteau de Menétru-le-vignoble.


Tomy63
Servi en Zalto Universal autour de 10°.
Couleur foncée pour un vin jeune, presque dorée.
Le nez est expressif dès l’ouverture, d’abord sur la pomme bien mûre, pas très loin d’être blette sans que ce soit gênant à mon goût, quelques fruits jaunes, poudre d’amande/frangipane, gourmand, légèrement floral aussi, déjà assez complexe pour un vin jeune.
Si le nez donne envie (même s’il fait craindre un peu trop de chaleur) la bouche est encore un cran au-dessus, puissante, gros volume, surtout pour un vin élevé en cuve apparemment, sur les arômes du nez, avec une maturité de fruit élevée, peut-être même une pointe de sucrosité ?, le tout magnifiquement équilibré par une grosse acidité. C’est large et long, puissant et énergique à la fois.
La finale est très longue, un peu plus sur les agrumes, avec de la tension, des amers nobles, elle fait saliver et reste digeste.
Le lendemain, le vin n’a pas beaucoup bougé, encore plus marqué frangipane je trouve et moins pomme, pour chipoter servi à peine peu plus chaud on sent un peu l’alcool (pourtant 13,5% seulement au compteur).

Superbe découverte. C’est un excellent vin en l’état qui combine complexité, précision, énergie, équilibre, qui a je pense tout pour bien vieillir. Par rapport à ce que j’ai pu goûter sur le salon Le Nez dans le Vert cet été, on est au niveau des tout meilleurs de la région, surtout sur ce millésime compliqué sur lequel beaucoup de vins sont chaleureux et ont eu du mal à finir de fermenter.
Merci au vigneron, à Julien pour la sélection et aux organisateurs d’LPV.


  


Davidna
Belle robe jaune citron, claire et limpide. 
Le premier nez dévoile une aromatique élégante et intense. Il évoque la brioche, le levain, et une pointe minérale, pétrolée. Après aération, le nez évolue et se complexifie encore. Aux arômes beurrés s'ajoutent des notes vertes et épicées: du poivre, de la menthe aussi. 
En bouche l'attaque est ronde et ample, le vin a du corps, du gras, bien équilibré par une trame acide. Cette texture et un petit goût de châtaigne donnent au vin un goût pâtissier. Les fruits (mirabelles, pamplemousse et citron vert) restent au second plan, et laissent la place pour deviner de l'anis, du fenouil. L'amertume franche mais fine, qui apparait en milieu de bouche, structure une longue persistance aromatique.
Un vin étonnant. Son équilibre, entre l'onctuosité pâtissière, la trame acide, et l'amertume des notes herbacées, en font un vin riche mais sans le côté too much, on ne se fatigue pas !


Mode cultural : Cépage Savagnin (100 %), c’est le "cépage souverain" du vignoble Jurassien. Vigne conduite en guyot. Nos vignes sont cultivées en Biodynamie, avec travail du sol et enherbement (25%). La prise en compte de chaque type de sol et d’exposition impose un suivi strict. L’emploi de soufre et de cuivre, ainsi que des tisanes de plantes et d’huiles essentielles sont la base de la protection phytosanitaire. L’emploi de préparations biodynamiques (bouse de corne et silice) complète nos interventions sur le vivant. Le domaine est en cours de conversion bio depuis l’automne 2015.




Leon213
Couleur jaune pale. Nez légèrement brioché, qui évoluera sur des notes plus florales et de poire.
Attaque assez énergique sur des fruits jaunes, l'ananas. Un léger gras tapisse la bouche. Un vin qui a de la vigueur, très agréable. Une légère impression de sucrosité pas gênante que l'acidité vient équilibrer.
La finale est fraiche, de longueur moyenne. Un vin fort agréable à l'apéro.
C'est bon! 


Récolte, vinification, et élevage : Vendanges manuelles les 10 et 13 septembre 2018, rendement moyen de 44 hl/ha.
La vinification a lieu en cuve close avec la flore indigène. Il s’en suit un élevage sur lies fines pendant 12 mois. Un léger soutirage avant filtration apporte précision et souplesse au vin.


Oliv
Robe sur un jaune discret.
Nez puissant, généreux, sur des notes de crème de praliné à l'ouverture puis de plus en plus fruitées, sur la pomme reinette et à la limite de l'exotisme, entre la poire et la mangue.
Sensations de grosse maturité en attaque avec une petite perception de presque sucrosité très agréable car la trame acide tend et accélère le vin.
L'équilibre est tout en franchise et en gourmandise, avec une belle trame juteuse et des goûts pleins de charme sur cette pointe d'exotisme délicieusement facile.
Finale charnue au volume plein sans être très longue ni très intense.
Vraiment très bon dans un registre franc et immédiat ! 


Production, vente : Mis en bouteille en octobre 2019, 2840 bouteilles de 75cl.


Gaet
Robe: jaune claire,  très brillante. Des larmes grasses apparaissent à l'agitation
Nez: Fleurs blanches, levure de boulanger, pomme granny smith. Retour vers la levure de boulanger.
En bouche: Minéral. Bon équilibre acidité/amertume. Une légère salinité.
Pas  très long en bouche.
Bien +


vivienladuche
La robe est or verdâtre, brillante.
Le nez est assez puissant, très mûr, très porté par des notes florales (+++), un peu de miel et un aspect légèrement exotique et même orientalisant.
La bouche est riche, sur un style très mûr, portée par une belle matière, des fruits jaunes et surtout des fruits exotiques. C'est minéral, salin, un peu chaleureux néanmoins, particulièrement sur la finale où de gros amers moins à mon goût font leur apparition. Belle rémanence sur les épices.
A 24 heures, le vin s'est un peu effilé, il signe toujours un millésime riche, mais les amers un peu désagréables se sont un peu estompés. Il y a toujours un profil exotique, finement épicé. Par contre, le côté légèrement alcooleux se fait un peu ressentir sur la finale et la dénature un peu.
Cela reste un joli vin, mais ce n'est pas vraiment mon style. Ce côté trop mûr, riche, exotique, amer n'est pas ce que j'attends pour un savagnin ouillé à mon goût. Je ne sais comment envisager l'évolution de ce vin.
Bien en l'état.

Jean-Loup Guerrin
Très mûr, sur la mangue, l'abricot, pain d'épices, avec une pointe végétale dissociée et également de l'alcool tout autant dissocié. Dommage.
Belle attaque, avec une jolie matière, puis une finale alcooleuse et amère que je trouve de nouveau dissociée.
14,5/20

Déjà un grand merci à Oliv pour sa synthèse très complète de ces notes de dégustation et à tous les amateurs qui se sont portés volontaires pour goûter cette bouteille !

Effectivement, c'est un vin puissant, limite exotique, issu d'un millésime mûr, voire très mûr, vendangé les 10 et 13 Septembre 2018, donc relativement précoce. Ces volumes de Savagnin récoltés auraient pu aller pour partie dans le Château-Chalon du domaine, donc en élevage sous voile, mais Damien avait envie de faire une cuvée à part, entièrement en cuves, pour retracer le goût original d'un Savagnin ouillé, quelque peu variétal.

Sur la perception d'amertume, j'insiste pour dire qu'elle est pleinement normale sur ce type de couple cépage / terroir. Stéphane Tissot a l'habitude de caractériser son Château-Chalon par des "amers citronnés" amenés par les marnes grises de ce lieu si particulier. Personnellement je trouve que l'amertume enrichit le vin, surtout dans ces notes de peaux d'agrumes et sur le Savagnin mûr, c'est une aromatique habituelle que d'en trouver trace.
Ensuite, il est certain que le temps d'ouverture, la température de service, le type de verres, l'aération, l'effet de séquence (après un vin de macération par exemple), l'attention, ou tout simplement les variations de bouteilles peuvent influer grandement sur les ressentis de chacun.
On le voit d'ailleurs à la diversité des commentaires, certains lui trouvant beaucoup de longueur et de puissance maîtrisée (et je partage cette sensation sur la dernière bouteille bue il y a 15 jours), qui sont pourtant des marqueurs que d'autres dégustateurs n'ont pas identifiés avec la même intensité. 

Au final, belle expérience que cette collectivité de sensations, et je remercie Tomy d'avoir remis ce Savagnin Origine quelque peu dans son contexte, le millésime 2018. Le Savagnin fermente en effet difficilement lorsqu'il est très mûr, et cette bouteille apporte pour moi une preuve de la grande qualité du travail de Damien, qui a de très grands terroirs dans sa hotte et de beaux projets pour le domaine !

Merci encore et n'hésitez pas à me contacter si vous souhaitez en savoir davantage, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Julien

Il y a en effet une certaine amertume en finale sur cette cuvée, qui personnellement ne m'a pas dérangé. Au contraire même, je trouve qu'elle participe à la longueur et à la complexité de ce vin. Mais je comprends qu'elle puisse gêner.

Le millésime solaire 2018 se sent, il est pour moi affronté de face et non pas renié, c'est un vrai 2018 et un beau.

Je le répète pour avoir bu d'autres savagnins ouillés 2018 et 2019 depuis cette dégustation : 2018 a été très compliqué. Il faut souligner que c'est un vin qui est propre, aucune bactérie lactique par exemple ici. C'est important de le dire car j'ai mis un bon paquet de vins à l'évier et chez des jolis noms en plus...

Encore merci à Oliv et à Julien pour ce jeu très intéressant.

Domaine Courbet - Côtes du Jura L'Origine 2018

"En retard, toujours en retard ! " couine Moriendi, habillé pour l'occasion d'un gilet bleu, d'une montre à gousset et d'oreilles de lapin coiffées d'écouteurs qui diffusent Queen . 

Alors elle raconte quoi cette bouteille du caviste Vignalis ? Elle m'intéressait car j'aime les savagnins ouillés, des vins frais, plein de peps qui souvent me parlent plus que leurs confrères oxydatifs. Ce vin du domaine Courbet, sans m'avoir totalement convaincu, est très intéressant.  

La robe est d"un jaune impérial qui fait penser à un début d'évolution. De belles larmes dégoulinent paresseusement le long du verre. Le nez est tout d'abord celui d'un savagnin oxydatif light, avec de l'amande, une touche de fumée, mais aussi des agrumes et de la pomme verte.

La bouche en revanche remet les choses en place avec une vivacité bridée par un retour d'amertume en finale, toujours des agrumes et de l'amande fraîche. OK, c'est évident maintenant, cette Origine n'est pas voilée, néanmoins elle surprend avec des arômes un chouïa exotiques, probablement dûs au millésime chaud. Comme souvent avec des bouteilles encore jeunes, le vin se montre meilleur le lendemain, plus équilibré. 

Bu sur de la cuisine thaï, ce savagnin a bataillé vaillamment et ne s'est pas laissé complètement déborder par la citronnelle de la salade de crevettes, oignons, menthe, carottes et coriandre mais s'est tout de même senti plus à l'aise sur un riz sauté. Le meilleur accord fut, très classiquement, sur des escalopes de poulet à la crème et leur accompagnement de riz et de champignons ainsi que sur un comté 24 mois et un beaufort au lait d'été.

Au final, un bon vin, qui ne manque pas de surprendre le dégustateur routinier : on ne s'ennuie jamais dans le Jura.