Nous avons 2436 invités et 41 inscrits en ligne

Etude : les vins les plus chers sont-ils toujours les meilleurs ?

  • Messages : 14159
  • Remerciements reçus 11
jmm,
Tu dis que je suis fataliste. Pas du tout. Je suis réaliste.
Je ne suis pas un expert en choucroute, mais quand une choucroute me plait, je le dis et je le ressens.
Je ne suis pas un expert international en asperges. Mais quand je mange des asperges d'Urth, je constate que c'est bon.
Je n'éprouve pas le besoin de sophistiquer au delà du raisonnable l'analyse du vin que je bois. Je ne me sens pas obligé de trouver s'il a de la cardamome ou du jujubier.
Et la variation de mon jugement sur un vin est la même que la variation de mon jugement sur un restaurant.
Qui n'a pas éprouvé dans un restaurant qu'un soir, c'était fabuleux et un autre soir c'était morne ? Pourquoi varierait-on pour un restaurant et pas pour un vin ?
Savoir qu'on ne jugera pas forcément de la même façon un vin selon les circonstances, c'est de la sagesse.
Les exercices auquels se livre Laurent G me sont absolument étrangers. Il aime ça, tant mieux. Mais je ne bois pas un vin pour lui donner une note. J'apprécie Laurent et je sais qu'il y prend du plaisir, mais pas moi.
J'ai dit dans un précédent message que :
"En tant que consommateur, je sais très bien qu'il n'y a pas toujours corrélation entre prix cher et qualité, mais qu'il y a souvent corrélation entre prix cher et qualité. "

Les Guigal, Chave, Beaucastel, Coche Dury, Comtes Lafon, Domaine de Vogüé, Domaine Leflaive, tout ça, c'est à la fois cher et bon. C'est comme ça.


Cordialement,
François Audouze
15 Jan 2008 19:30 #31

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 26207
  • Remerciements reçus 1386
Les Guigal, Chave, Beaucastel, Coche Dury, Comtes Lafon, Domaine de Vogüé, Domaine Leflaive, tout ça, c'est à la fois cher et bon. C'est comme ça.

Certes, mais tout le challenge, c'est de trouver aussi bon pour beaucoup moins cher. Cette étude nous montre que ce challenge est difficilement réalisable autrement qu'à l'aveugle...

Luc
15 Jan 2008 19:48 #32

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 9194
  • Remerciements reçus 1018
Les Guigal, Chave, Beaucastel, Coche Dury, Comtes Lafon, Domaine de Vogüé, Domaine Leflaive, tout ça, c'est à la fois cher et bon. C'est comme ça.

Plus encore : on aimerait que ça ne soit pas cher mais ça l'est , et même très salé :D
15 Jan 2008 20:34 #33

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 1500
  • Remerciements reçus 1
Nidal,

Je te trouve bien présomptueux de penser que tu échappes à la règle...


Quelle règle, Luc ?

En écrivant ces quelques lignes, je ne pensais qu'à une seule chose....à mon expérience!

En presque 10 ans de dégustations tous azimuts avec des achats dans tous les rayons et dans toutes les foires, en primeurs comme en "en ligne", avec une cave sans le moindre carnet de cave, des bouteilles tenues "sans laisse" et en apesanteur...
Mes achats sont limités géographiquement, mes bouteilles sont représentatives d'appellations bien déterminées, hiérarchisées sur le plan qualitatif. Elles me renvoient presque systématiquement, à des commentaires relevés dans des guides ou chez des critiques...Ce qui fait que lorsque j'ouvre une bouteille, c'est plus sa biographie, sa présumée hiérarchie qualitative qui sont mises en avant, plus que son prix. D'ailleurs, est-ce qu'on parle des prix des bouteilles dégustées dans nos comptes-rendus sur LPV ?

Si je ne me rappelle pas de tous les prix de mes bouteilles, J'ai quand même eu le temps de me forger un profil d'acheteur, de me tenir (en fin) dans une fourchette de prix moyen.......

Tout cela fait que lorsque je sors une bouteille ma cave, je ne vais pas consulter son prix sur un quelconque logiciel ou registre de cave (ça n’existe pas !). Toutes ces données, sans aucune importance pour moi, sont stockées et rangées, plus ou moins bien dans ma tête.
J'ai, au contraire, tendance à mettre en avant publiquement, les performances d'une belle bouteille achetée à un prix bas.

Pour le reste, je suis bien conscient que nous faisons partie d'une élite, d'une minorité de privilégiés....un échantillon de consommateurs de vins qui n'est absolument pas représentatif.

Lorsque je vois le temps, l'effort et l'argent que nous consacrons à cette passion.......je me dis que nous représentons, certainement une espèce bien rare........
Ce n'est absolument pas présomptueux de penser cela, car en même temps, je suis tout à fait conscient de mes carences et de mes manques dans des dizaines d'autres domaines et dans des centaines d'autres centres d'intérêt....où, d'autres personnes que moi, excellent, trouvent leur compte, leur plaisir et leur bonheur.

Je n'ai pas beaucoup de qualités dans la vie, laissez-moi, au moins, le droit de revendiquer celle-là...

Quant au comportement "des autres" face au prix et face à l'étiquette.....Je réponds ceci : Dix années d'observation curieuse et aigue !
15 Jan 2008 22:41 #34

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 26207
  • Remerciements reçus 1386
Mais Nidal, ce n'est pas cela du tout que tente de démontrer cette étude...
Quand tu sors de ta cave une bouteille d'un 1er Cru du Médoc, même si tu ne connais pas le prix exact, tu sais que c'est plus cher qu'une bouteille de La Tour Carnet, non ?
Tout ce qui est dit, c'est que le 1er Cru versé dans une bouteille de La Tour Carnet, à l'insu du dégustateur, donnera moins de plaisir que s'il était resté dans son contenant d'origine. Car il est évident que la vue de l'étiquette influencera ta perception.
Pourquoi crois-tu que les 1ers ne font jamais déguster leurs vins à l'aveugle lors des primeurs, et que même les pros doivent se déplacer au Château pour les goûter ?

Luc
15 Jan 2008 22:54 #35

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 504
  • Remerciements reçus 14
Je rejoins Nidal sur un certain détachement au prix qu'on peut acquérir par l'expérience, mais je crains et il me semble qu'il le reconnait, que ce ne soit remplacer par une hiérachie personnelle qui peut aussi influencer notr jugement.

Cordialement

Christophe
16 Jan 2008 08:15 #36

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 1986
  • Remerciements reçus 71
Nidal H écrivait:
> D'ailleurs, est-ce qu'on parle des prix des
> bouteilles dégustées dans nos comptes-rendus sur
> LPV ?

Sur les très grandes bouteilles, certes non (on sait qu'un DRC 1969 ou un Haut-Brion c'est cher), mais sur tout un tas d'autres le prix est mentionné en général.

Et je dois dire Nidal que pour ma part, j'apprécie quand le le coût est précisé.
C'est une information qui a d'autant plus d'importance pour moi qui ai un budget limité: je suis à l'affût des bons rapports Q/P dans un fourchette 7€ - 15€.

Dans mes retours sur LPV (je préfère parler de "retour d'expérience" pour ma part car je n'ai pas la rigueur et l'expérience nécessaire pour faire de vrais C.R.), je mentionne quasiment toujours le prix.
16 Jan 2008 08:44 #37

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 6027
  • Remerciements reçus 813
'Je partage avec toi je crois la recherche de l'objectivité subjective ...'

Objectivité subjective : La voie est complexe :) .

Mais je veux juste la voir compliquée d'où les mots comme : lutter, rechercher ....dans l'espoir d'y arriver ou de s'en approcher.

Jmm
16 Jan 2008 11:15 #38

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest Auteur du sujet
  • Visiteur
  • Invité
jmm

on peut aussi penser à des termes plus "zen", plus faciles : relâchement, bienveillance pour avancer sur une telle voie.;)
16 Jan 2008 11:27 #39

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 772
  • Remerciements reçus 0
LUC: Tout ce qui est dit, c'est que le 1er Cru versé dans une bouteille de La Tour Carnet, à l'insu du dégustateur, donnera moins de plaisir que s'il était resté dans son contenant d'origine. Car il est évident que la vue de l'étiquette influencera ta perception.

Tout à fait d'accord avec toi! C'est la partie "rêve" du dégustateur, mais il y a aussi le revers de la médaille, j'ai eu l'occas de boire il y quelques mois une Mouline 95 et j'en attendais plus, résultat même si c'est une superbe bouteille elle m'a malgré tout quelque peu déçu car j'ai eu plus de plaisir avec Les Grandes Places de Gerin 99 et la déception est d'autant plus grande que l'étiquette est belle...

«On distingue dans l'eau son propre visage mais dans le vin on aperçoit le cœur d'un autre.»
Patrick
16 Jan 2008 15:06 #40

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2990
  • Remerciements reçus 1
... j'ai eu l'occasion de boire il y quelques mois une Mouline 1995 et j'en attendais plus...

J'ai eu exactement le même sentiment que Patrick avec La Turque 1995 bien en-deçà de sa réputation. Il faut dire que Lafite 1988 lui fit beaucoup de tort ce jour là.

Autrement dit, un vil buveur d'étiquette a ses préférences parmi les étiquettes prestigieuses. Je précise que ces préférences sont acquises avant de déguster bien sûr car il n'y a pas de limite à la vilenie !

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
16 Jan 2008 16:11 #41

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest Auteur du sujet
  • Visiteur
  • Invité
Charles,

Possible que la Turque progresse depuis ce premier millésime (2001 magnifique à Paris, récemment).
Au passage, Pascal (Perez) n'avait pas trouvé terrible le Château d'Ampuis 95 servi à l'aveugle (j'étais d'accord pour un vin manquant de coffre).

Le Lafite 88 était comme tu le dis bien magistral (allez, disons 19/20 pour fixer les idées).

C'est pourquoi je rappelais il y a peu dans un de nos échanges le monde himalayens des très grands vins, que tu connais bien !
16 Jan 2008 16:21 #42

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2990
  • Remerciements reçus 1
Possible que la Turque progresse depuis ce premier millésime...

Tu dois confondre avec La Turque 1985 ; un vin que j'ai bu au Carré des Feuillants. Le sommelier avait été beaucoup plus ébloui que moi !

Pour être tout à fait honnête, j'attends toujours le grand frisson à table avec une LaLaLa... peut-être bientôt ! ;)

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
16 Jan 2008 17:01 #43

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest Auteur du sujet
  • Visiteur
  • Invité
Oui, désolé, c'est 85 le 1er millésime (et 95 pour Ampuis).

Il faut dire que tu places la barre vraiment haut avec les Bordeaux et Bourgognes ... (hommage à Sir Edmund, récemment disparu).:)

Comparer, sur 1988, Lafite, Latour (et même le retors Ausone)... et Brune de Jamet (18/20 pour les 5 dégustateurs présents à table), La Turque : périlleux pour les vins rhodaniens.

Pas de La la La pour moi dans mon petit palmarès des plus grands vins (18,5 et +, soit environ une petite centaine de vins ... mais je suis encore si jeune).;)

Les La La La 2005 s'annoncent prometteuses ... (mais ni Bordeaux ni la Bourgogne ne seront en reste sur ce millésime incroyable) !
16 Jan 2008 17:30 #44

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 14159
  • Remerciements reçus 11
A propos des Lala, voici un texte que j'ai écrit en février 2003.
J'ai adoré La Mouline 1991 :

Un Beaucastel Hommage à Jacques Perrin 1995. Que ce vin est bon ! Il est arrivé un peu frais, ce qui lui allait bien, car on s’habituait progressivement à sa force. Et quel talent dans la force : les techniques précises sont utilisées pour mettre en valeur le vin et pas la force, ce qui lui donne une authenticité complète. Un grand vin, qui donne déjà un plaisir parfait et progressera encore en prenant de l’âge. Sur une truffe complexe, un accord bien attrayant.
Puis, arrive un vin que j’avais déjà goûté au même endroit : Côte Rôtie La Mouline Guigal 1991. Quand le vin est versé, le nez est si extraordinaire qu’il se produit un phénomène que j’ai déjà ressenti : l’odeur est si parfaite que l’on n’a pas envie de boire le vin. On est capturé par l’odeur qui paralyse de séduction. Quand la raison prend le dessus, on tombe à la renverse : ce vin est décidément parfait. Rond, plein, lourd, pénétrant au dernier degré de l’intimité. Je n’ai jamais cherché accès aux paradis artificiels, mais j’imagine volontiers que ce vin fait l’effet décapant d’une drogue : on a l’impression d’avoir atteint le bonheur œnologique ultime. Sur un ris de veau l’accord était là. Amusant d’avoir en si peu de temps deux ris de veau, celui de Guy Savoy et celui de Patrick Pignol. Deux traitements très distincts, très révélateurs de deux philosophies que j’apprécie beaucoup. Je retrouve et j’admire la personnalité qui se dégage dans chaque bouchée complexe. Au moment des alcools servis généreusement par ce si sympathique Nicolas, discussions passionnantes avec Patrick Pignol qui a une vision si juste de sa profession, ses risques et ses possibles évolutions, tant ce métier requiert de qualités et de capitaux.

A propos de discussion, passant chez Laurent pour voir Philippe Bourguignon, je me suis pris à bavarder pendant près d’une heure avec Robert Hossein, écorché vif au cerveau en perpétuelle ébullition, tour à tour passionné par l’évocation des vins de mes dîners, fabricant de chimères nouvelles, et analyste des forces occultes qui dirigent son monde de croyant.


Cordialement,
François Audouze
16 Jan 2008 23:23 #45

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2972
  • Remerciements reçus 1012
Quelques commentaires (en anglais) sur cette etude, sur le site de la BBC, ici : BBC

"Oliver Johnson, CEO of the UK-based Wine Society (...) says that no wine expert would have been fooled by the experiment. "

Certains ne manquent pas de certitudes !

"Wine expert Jancis Robinson says she was not surprised to see that the research was carried out in California.
She argues that American attitudes to wine can be very different to those of the British wine-buying public."


Ce n'est peut-etre pas entierement faux... mais c'est dire comme nos amis britanniques regardent les americains de haut...

Personnellement, je ne doute pas du pouvoir implacable de la suggestion et de la connaissance en general sur nos sens.

A mon sens, ce que peuvent faire les critiques de mieux, au-dela de se constituer un gout sur et stable (dans la mesure du possible) c'est d'avoir une methodologie implacable. A l'aveugle bien sur, mais aussi en melangeant les bouteilles, appellations, pays. Ce n'est pas souvent l'approche, helas. (le Wine Spectator decrit ses propres pratiques dans son dernier numero).

Quant aux amateurs, a mon avis, ils font bien ce qu'ils veulent. Les meilleurs font preuve d'honnetete intellectuelle... De la a parler d'"honnetete sensorielle"...

Derniere experience, Lafite 86 que j'ai la chance d'avoir recu en cadeau il y a quelaues annees, et que j'ai choisi d'ouvrir a Noel en voyant la cote s'envoler (une sorte de bras d'honneur, en quelque sorte). Niveau excellent, conservation parfaite. J'ai bien brieffe tout le monde sur la valeur commerciale de la bouteille et la note Parker pour etre surs qu'ils en profitent au maximum >:D<
Resultat, rien de transcendant. Lafite sent la braise ? (pour paraphraser la RVF). Sans doute ouverte trop tot. Les invites n'ont pas ete ecrases par le pouvoir de l'etiquette.

Benji
17 Jan 2008 06:12 #46

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2990
  • Remerciements reçus 1
François,

La plupart des amateurs ont le même point de vue que le vôtre. Je suis dans la toute petite minorité mais cela ne me trouble nullement.

Mon propos illustrait davantage le fait que les buveurs d'étiquette peuvent ne pas apprécier (à table en l'occurrence) certaines étiquettes prestigieuses. Cela dit, je demeure très ouvert. Je pense ouvrir La Mouline 1988 bientôt avec des amis.

Benji,

Lafite, Mouton, Margaux ont effectivement une belle réputation dans le millésime 1986. Ils ne sont toujours pas prêts à être abordés. Le seront-ils un jour ? Je crains qu'ils ne conservent une forme de rigidité (complexe tanin/acide). J'espère me tromper...

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
17 Jan 2008 07:53 #47

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest Auteur du sujet
  • Visiteur
  • Invité
Mouton 86 (avril 2007) ... malencontreuse légère sécheresse intrusive

En effet, Charles ...:)

Senti aussi un excès de fermeté acide sur Las Cases 1986 (en 2003).
Ce jour-là, Mouton 86 était très exotique, presque californien (tu n'aurais pas aimé ...).

Cos d'Estournel 86 n'était pas mal en septembre 2007 (16/20 - austère et anguleux, le millésime, l'appelation, le domaine)

www.lapassionduvin.c...
17 Jan 2008 12:03 #48

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2990
  • Remerciements reçus 1
Laurent,

Je ne suis pas péremptoire sur le sujet.

Je demeure tout de même optimiste pour Mouton 1986, à condition de ne pas chercher ce qu'il ne peut raisonnablement pas donner : la sensualité.

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
17 Jan 2008 12:32 #49

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 14159
  • Remerciements reçus 11
Deus visions de Lafite 1986. Une enthousiaste et une un peu plus réservée. Mais je considère que c'est un grand vin :

Ormes de Pez 1989. Agréable, mais sans véritable intérêt. Puis une vraie merveille : Lafite 1986. Vin grandiose, orthodoxe, parfaite représentation du grand vin de Bordeaux. Le 1955 du précédent bulletin m’avait apporté un peu plus sans doute, mais celui-ci est plus dans l’épanouissement du jeune adulte, plus fruité et déjà bien mûr. Deux expressions de Lafite, le 86 et le 55, qui se complètent très bien. Il ne faudrait pas en conclure que vérité en Lafite erreur au delà. C’est le hasard des « voyages » œnologiques qui permet de comparer deux vins magnifiques dans deux expressions particulièrement intéressantes à mettre en perspective : le 86 et le 55 de Lafite.

Le Château La Conseillante 1986 est un pomerol accompli. Le nez est serein, et en bouche, tout est assemblé d’une intelligente façon. On se sent bien avec un tel vin. C’est d’un remarquable confort car des vins plus jeunes ne peuvent pas offrir cette sérénité. Il y a bien sûr l’ascétisme rigoureux du pomerol, mais agréablement civilisé. Le Château Lafite-Rothschild 1986 a un nez très boisé. En bouche, le bois est rude, assèche toute expression, entrave le calme et la rondeur que l’on trouvait avec le pomerol. C’est que le vin venait d’être ouvert au dernier moment. Quand il a reçu son oxygène indispensable, il s’est mis à chatoyer comme on attendait qu’il fît. Et l’on perçoit alors la richesse de la trame de ce vin précieux.


Cordialement,
François Audouze
17 Jan 2008 12:59 #50

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest Auteur du sujet
  • Visiteur
  • Invité
Château Lafite Rothschild 1986 - avril 2006 - cr par Pierre Citerne
DS17/17,5 – PC(17+) - PM16,5/17- PE18.

- Un nez plus évolué, terrien, avec des notes de sous-bois, de tabac, de truffe, de résine, de sueur, un fruit plutôt compoté ; par rapport à d'autres millésimes goûtés ce soir, ce bouquet puissant présente un déficit de charme et de netteté aromatique.
- En bouche, le vin est tannique, serré, concentré, presque rugueux au premier abord. Il redevient juteux en deuxième partie de bouche, très droit, frais, persistant.


Verticale Lafite sur Toulouse, organisée par mon collègue Michel Fauveau, du club oenophile du Midi, que tu as déjà croisé, François !
Je crois que Charles Chevalier était présent ce jour-là ...

Montrose 86 évolue comme il peut (... plein, acide, ferme, rigoureux, austère, à l’ancienne - estimé 15/20).
17 Jan 2008 13:14 #51

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2990
  • Remerciements reçus 1
Pour qui sait lire entre les lignes, les 2 appréciations rapportées par François sont très proches. Je dirais que je possède une conception moins osseuse de la sensualité mais je crains que nous ne tombions bien vite dans des considérations libidineuses.

Laurent,

Le CR de Pierre Citerne est comme souvent percutant, nuancé, j'allais écrire pertinent mais ce serait bien présomptueux !

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
17 Jan 2008 17:28 #52

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest Auteur du sujet
  • Visiteur
  • Invité
Charles,

Je crois que Pierre appréciera le compliment.:)
C'est un dégustateur hors norme, à tous points de vue.
Tes commentaires sur les plus grands vins ne sont vraiment pas en reste : ils sont précis, sobres, instructifs ...

Je lis dans la descripion de Pierre que Lafite 86 supplantera vraisemblablement Mouton 86 dans 10 à 20 ans.

Je m'en vais bientôt le retrouver sur Paris pour un dîner la tête dans les étoiles ... (Everest ?, Kanchenjunga ?, K2 ?) avec quelques connaissances.
(il est aussi une fine gueule ... et quelle déception partagées aux cèdres ...)

D'ici là, une verticale de vieux millésimes de Montrose (1985 --> 1937), petit jeu ludique à Santenay, pour le concours de la RVF (mais moi, je suis déjà qualifié pour la finale, comme Laurent Saura, que je salue au passage:)).
Et une petite visite chez Coche et Lamarche pour voir un peu les 2006 et 2005.
Sans oublier les 2 verticales de Jamet (l'intégrale dans les 2 cuvées).

Content (et je n'oublie pas le thème de la rubrique, qui marche fort apparemment).
17 Jan 2008 18:45 #53

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2990
  • Remerciements reçus 1
Laurent,

Charles Chevallier tient Lafite 1986 en très haute estime. Il n'était pourtant pas responsable de Lafite à l'époque. De mémoire c'était Gilbert Rokvam.

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
17 Jan 2008 19:28 #54

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest Auteur du sujet
  • Visiteur
  • Invité
Tu te rappelles peut-être que je lui ai dit un mot de cette verticale lors de la formidable journée que tu avais organisée à Bordeaux en mai 2006 ...

J'aimerais pouvoir planifier de regoûter les 2 côte à côté dans 10 ans (las, ma cave ne contient plus Mouton 86) et pire, elle n'a jamais contenu Lafite 86).

Quant à Cheval 86, je l'ai dégusté jeune et je l'ai trouvé dangereusement fluet.:S

Lafite 88 > Lafite 86, selon toi ?
17 Jan 2008 19:31 #55

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2990
  • Remerciements reçus 1
Rive droite, je connais une belle exception : L'Eglise Clinet 1986.

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
17 Jan 2008 19:41 #56

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Thierry Debaisieux
  • Portrait de Thierry Debaisieux
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 21387
  • Remerciements reçus 59

Réponse de Thierry Debaisieux sur le sujet Re: Etude : les vins les plus chers sont-ils toujours les meilleurs ?

Effectivement, Charles.

L'Eglise-Clinet 1986 est une superbe bouteille.
Elle a accompagné quelques rencontres dans le Nord au début de LPV ;)

Cordialement,
Thierry
17 Jan 2008 19:43 #57

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest Auteur du sujet
  • Visiteur
  • Invité
J'ai moi aussi trouvé remarquable Eglise-Clinet 86 (17/20).
Préféré Eglise-Clinet 88 (18/20).

J'ai goûté quelques "rive droite 86" en berne, en effet.

Tertre-Roteboeuf 86 pas mal (16,5/20).

Nous sommes bien toujours dans la rubrique (catégorie très bons vins ... chers !:)
17 Jan 2008 19:45 #58

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2990
  • Remerciements reçus 1
Je suis aussi attaché à l'orthographe (du moins je fais de mon mieux) qu'au port de la cravate dans certaines circonstances... 8-)

J'ai donc vérifié sur mes bouteilles de l'Eglise-Clinet 1988. ;)

A propos de l'Eglise-Clinet 1988, c'est un vin pour mon ami Raymond car il peut "truffer" comme peu de truffes "truffent".

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
17 Jan 2008 21:27 #59

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2972
  • Remerciements reçus 1012
Je confirme qu'en decembre dernier Lafite 86 s'est presente dans le registre des commentaires ci-dessus qui font part de reserve. La bouteille avait ete ouverte une demi-journee a l'avance et un petit verre preleve. Je n'ai pas pris de notes, le nez etait tres noble sans etre envoutant, car il ne "chattoyait" pas et ne charmait pas comme certains parfums qui, dans la rue, emmenent l'imagination. En bouche l'on avait l'impression monolithique d'un gros tournedos bien epais, quelque chose d'homogene et droit, mais qui en devient ennuyeux. Austere noblesse...

Je ne m'attendais pas a ce que ce vin pietine ainsi le filet de boeuf a la truffe dans lequel je prevoyais qu'il s'admirat. (des champs bien sur)

Heureusement il me reste 2 bouteilles... mais leur survivrai-je ?
18 Jan 2008 06:14 #60

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Modérateurs: GildasPBAESMartinezCédric42120Vougeotjean-luc javauxstarbuck