Je m'interroge parfois, quand je goûte ou veut encaver un vin, sur le prix que je suis capable d'y mettre par rapport à sa qualité. Cela donne une autre perspective.

Les "excellents" vins que j'ai tendance à encaver sont entre 20 et 50-60 €. J'accepte cette différence de prix pour atteindre "l'excellence" pour avoir de la diversité en cave. Je ne souhaite pas encaver d'excellents vins à plus de 50-60 € car ils deviennent trop chers pour leur qualité en comparaison d'autres. Mais dans cette gamme de prix, surtout après 35-40 €, j'essaie d'encaver seulement d'excellentes bouteilles. Comme Luc, il y a alors une sorte de prime aux domaines que j'aime bien et dont je sais que la qualité sera là, surtout quand je n'ai pas eu l'occasion de goûter moi-même ou que je suis dans une période paresseuse de recherche de nouveaux domaines.

Mais pour les vins exceptionnels, les grands vins, je dois maintenant changer de référentiel car les seuls 'grands vins', d'exception donc, que j'ai pu encaver à moins de 40-50 €, ce sont je crois des liquoreux et c'était il y a quelques années.

Je ne dis pas qu'il n'y a pas de vins exceptionneles, de garnds vins à moins de 20 €, mais je n'en ai jamais rencontré jusqu'ici.

merci Thierry de remettre l'eglise au milieu du village même si c'est d'une honnêteté et franchise qui ne convaicra pas tout le monde, voire qui peut choquer certains car ça n'est pas ce qu'on essaie de nous mettre dans la tête d'habitude.
personnellement, depuis que j'ai eu la chance, car c'en est une, de boire les vieux Morgon de Bouland, les vieux MAV de Janin ou les vieux Cornas de Robert Michel, j'ai compris qu'on pouvait faire grand (dans mon panthéon vinique personnel au même titre qu'une tache 00 ou romanée st-vivant 01 du DRC, et pas par hasard mais bien de façon assez régulière) sans moyens démesurés.
Avoir des coûts de production à 15€ pour une bouteille, c'est déjà mettre beaucoup de moyens humains et matériels (et heureusement) dans la production du divin nectar, et au delà de 30/40€ la bouteille, on est dans des conjonctions de marché-spéculation-choix stratégique-marketing-choix personnel (barrez la mention inutile) qui dépassent clairement le cadre de la simple production d'excellents vins.

Le vôtre est de croire que le grand vin est une question d’investissement (argent, volonté travail)
Et si à l’occasion, vous croisez Laurent Vaillé, n’hésitez surtout pas à lui demander si Thierry Hasard ne met pas tout ce qu’il peut en termes d’investissement financier et personnel pour faire le plus grand possible.
c’est que le grand vin ce n’est pas du pognon

Thierry, quand j'ai dis plus haut qu'un vigneron devait y mettre des moyens pour faire un grand vin, je ne parlais pas seulement de moyens financiers. Je parlais en MP avec Enzo, et je lui disais que je pensais comme lui. Pas frocément besoin de beauoup d'argent si la surface n'est pas très grande. Si l'on veut faire du grand vin sur une surface importante, là il faut en plus des moyens... donc des personnes ou autres, donc des moyens financiers
Après, on peut évidemment chercher à faire grand, c'est à dire le meilleur possible. Mais les 'grands' vins pour moi, ce ne sont pas les 'excellents' vins. C'est autre chose. Mais c'est un autre sujet.

Maintenant mon prix de revient moyen de la bouteille, c’est 6 €

est-ce le même prix pour votre 'haut de gamme' ?
J'ai bu il y a 2 ou 3 semaines 1 bouteilles des gamines 2010 et je me suis dit que vraiment j'aimais ce vin, qu'il me donnait du plaisir et qu'à ce prix je n'avais pas tant d'exemples que cela. Pour autant, il y a autre chose dans les Champs murmurés... justement plus cher à mon sens.

Sur le fond, vous savez bien que ce sont vos bouteilles, et celle de certains de vos collèguues, que moi et mes collègues amteurs encavons. Vu ce que j'écris plus haut, c'est qu'on doit bien être en phase sur plus que la superficie du sujet

Luc, il est clair que cette discussion ne mènera à rien

Soit, on va donc en rester là...

Luc

Maintenant mon prix de revient moyen de la bouteille, c’est 6 €

est-ce le même prix pour votre 'haut de gamme' ?

Bonne question, Jean-Michel, qui appelle une réponse qui illustre mon propos.
Les gamines vendues aux alentours de 12.5 €. Champs murmurés (sélection de mes meilleures parcelles) vendus aux alentours de 30 €

Les rendements sont similaires, les élevages sont les mêmes
Le travail à la vigne, et c’est un paradoxe, est un peu moins coûteux en temps sur mes meilleurs terroirs. Donc prix de revient un peu plus bas sur le vin que je vends le plus cher !
Il n’y a que sur le bouchon où je mets un peu plus d’argent dans mes grandes cuvées

Thierry

Donc prix de revient un peu plus bas sur le vin que je vends le plus cher !

Désolé, je ne peux pas m'en empêcher...
Et donc, si le prix de vente n'est pas en corrélation avec le prix de revient, il l'est avec quoi ?
La qualité ? Plus c'est grand, plus c'est cher, c'est bien ça ? -

Luc

un Luc avec une si belle mauvaise foi, moi j'dis que c'est signe de grande forme ><

Donc prix de revient un peu plus bas sur le vin que je vends le plus cher !

Et je suis prêt à mettre un prix supérieur sur les champs que sur les gamines...

Un vigneron boruguignon que je connais très bien indiquerait la même chose que vous. Même viticulture et élevage, rendement similaire (voire inférieur sur un de ses premiers crus très difficile à travailler d'ailleurs) entre ses premiers et grands crus mais les grands crus 2 à 3 fois plus chers... simplement de son point de vue parce qu'il doit faire vivre sa famille et parce qu'il les vend plus facilement que ses premiers crus... De mon point de vue, son Clos St Denis est pour moi meilleur que son Morey 1er cru les Faconnières... et donc j'accepte cela.

Mais je n'accepte pas le prix du Clos st Denis du voisin homonyme (mais pas de la même famille... nous sommes en Bourgogne ), 2 à 3 fois supérieur, qui est pour moi différent, pas moins bon... mais pas meilleur que celui de mon ami... à plus de 100 €, c'est trop cher !

N'oublions pas que nous sommes dans une économie de marché. C'est que quelque part les choses doivent se trouver en équilibre pour probablement plus de 95 % (99 % ?) de la production si les producteurs en question sont pérennes... avec à la marge des vins très chers qui ne méritent pas qu'on y mettent le prix pour leur seule qualité.

Thierry, j'imagine que si vous n'aviez pas les champs, il vous serait plus difficile de vendre les gamines à ce prix ? ou que votre compte de résultat serait peut être plus compliqué à maintenir ? Cela changerait probablement quelque chose, non ?

Intéressant... Je vois comment on pourrait appeler cela...
La loi de l'offre et de la demande, ça sonne bien, non ?

Luc

Une économie de marché, ça ressemble à cela oui

Et sur le moyen terme, un marché corrige les erreurs.

Sa majesté Lafite lui-même n'a t-il pas vu une sévère correction de son prix ? (Ok, ne parlons pas de son prix absolu mais de son prix d'il y a quelques années par rapport aux autres 1er, et de la même comparaison aujourd'hui).

Le simple fait que Thierry dise que les Champs murmurés sont issus s'une sélection de ses meilleures parcelles leur donnent une rareté qui les différencient de vins moins qualitatifs...

Il y a moins de 'grands' vins, ou 'd'excellents' vins que de 'bons' vins et donc notre économie fait que, même si le prix de revient est moins cher, un excellent vin sera plus demandé et donc pourra augmenter son prix. Ce n'est certainement pas moi qui vais débattre sur les inconvénients et avantages d'une telle économie De toutes façons, je n'ai, pour le coup, pas vraiment le choix si je choisis de rester en France, ce qui est le cas.

Et je ne parle évidemment pas des quelques % de vins qui profitent de cela pour une raison ou une autre, bonne ou mauvaise, afin établir des prix sans aucune relation avec la qualité ou la 'rareté'... Mais ça ne peut durer très longtemps pour eux...

PS : au moins ces quelques messages vont m'éviter la question existentielle du vendredi soir ! C'est décidé, ce soir j'ouvre une bouteilles de champs murmurés ou de vignes qu'on abat, sauf contre-ordre de se rabattre sur un blanc pour cause d'accord avec le repas

Il me semble qu’on a jamais parlé de « bons » vins ou de « grands » vins, mais de vins capable d’avoir 95 points chez Parker, chaque année, produits à 30 hl/ha, sur 10 ha en production, et ayant cette note chaque année, vendus chaque année sans qu’il ne coute rien au vigneron à vendre, lequel bossant seul, avec un ouvrier, dans de merveilleuses conditions matérielles, le tout en ayant bien entendu hérité de la propriété magique, le foncier, les bâtiments et le matériel ne coutant bien sur rien.

et ayant cette note chaque année

ça existe min 95 chaque année?

lequel bossant seul, avec un ouvrier, sur 10 ha en production, qu’il ne coute rien au vigneron à vendre

bah il va en avoir du temps pour bichonner ses raisins et ses vendanges !

Entretien
Isabelle Saporta souhaite à Bordeaux l'excellence en 2015.

www.vitisphere.com/b...

j'ai vu ce film y'a quelques jours, un ersatz de mondovino !
la seule différence notable est qu'on n'entend pas les pets du chien de robert Parker qui a refusé de la recevoir... c'est dire !

oliv écrivait:

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> Entretien
> Isabelle Saporta souhaite à Bordeaux l'excellence
> en 2015.
>
> www.vitisphere.com/b...
> esponsabilites-Isabelle-Saporta-souhaite-a-Bordeau
> x-lexcellence-en-2015.html

Pour sûr Bordeaux n'attendait que ça pour s'y mettre...

Bonjour a tous
Après vinobusness, voici un aure livre d isabelle saporta (Foutez nous la paix ).Agriculteurs et viticulteus de TPE ,PME face aux gros industriels.Entretien de ce midi sur RMC dans l émission (les grandes gueules ).rmc.bfmtv.com/mediap...

Très interessant ,dans l émission vous avez un passage sur la viticulture(,Le poully fliqué)

a bientôt

didier

Le livre (foutez nous la paix ) d isabelle saporta

www.albin-michel.fr/...

Crise de l'agriculture: "Qu'on arrête de servir la soupe aux gros de l'agro!"

rmc.bfmtv.com/emissi...

Pouilly fumé : Oui au désherbant, non à l'herbe (un peu trop haute)

Le meilleur vigneron de Pouilly-Fumé dépouillé de son AOC y a fil un lien ?

rue89.nouvelobs.com/...

www.lejdc.fr/nievre/...

Alexandre Bain: Jean Luc Dairien , directeur de l'INAO, s'explique.

largvf.blogspot.fr/2...

Crise agricole : "Il faut simplifier toutes ces normes et faire confiance à nos agriculteurs", déclare Isabelle Saporta

www.rtl.fr/actu/soci...

LADIDE78 écrivait:

---

> Le meilleur vigneron de Pouilly-Fumé
> dépouillé de son AOC y a fil un lien ?
>
> rue89.nouvelobs.com/...
> t/2015/09/18/le-meilleur-vigneron-de-pouilly-fume-
> depouille-de-son-aoc-234966
>
>
> www.lejdc.fr/nievre/...
> oire/2015/09/23/le-vigneron-alexandre-bain-prive-d
> e-l-appellation-pouilly-fume_11594374.html
>
> Alexandre Bain: Jean Luc Dairien , directeur de
> l'INAO, s'explique.
>
> largvf.blogspot.fr/2...
> ean-luc-dairien.html

Pas trés fraîches ces nouvelles....

lapassionduvin.com/p...

Philippe

Bonjour a tous

Tu as raison philippe,tout le monde ne connait pas cette affaire . Cétait simplement un rappel .Dans le livre,le vigneron de Tracy sur loire, est il le même que cette affaire ?

a bientôt

didier

Cette «toxic-viticulture» qui gangrène le Bordelais

www.letemps.ch/monde...

Dans le livre, le vigneron de Tracy sur loire, est il le même que cette affaire ?

Je pense, vu qu'elle parle d'Alexandre Bain dans ses récentes interview.

C'était forcément tentant de le récupérer, même si les raisons de son exclusion ont l'air compliquées que ça en a l'air.

L'interview de la rgvf, c'est un fake humoristique

Justice
Procès De Boüard contre Saporta : le classement de Saint-Emilion en toile de fond.

www.sudouest.fr/2016...

Pour ceux que ça amuse, l'avocat Eric Morain a fait un live-tweet des audiences Saporta-Boüard :

twitter.com/EricMorain

Vinobusiness: l'avis du journal of American Economics

hlalau.skynetblogs.b...

didier

Vino Business : Isabelle Saporta attaquée en diffamation ce jeudi pour son livre paru en 2014

france3-regions.blog...

didier