Phil,

J'ai mis de l'application dans la dégustation de ce vin par respect pour l'implication du vigneron.

Je répète, en l'état je ne me régale pas. Cela dit, j'ai mis un temps certain avant d'apprécier Schönberg...

LaurentG,

Un vin avec une belle stabilité. Il me semble avoir perçu ce soir davantage d'intensité, une structure plus déliée, un complexe aromatique un poil oxydatif tirant vers la pomme légèrement blette.

Charles, mon post était une petite boutade amicale adressée à Laurent (Chinbourg).

Je respecte tout-à-fait votre point de vue et je le comprends : vous avez une expérience des meilleurs crus français, en particulier bourguignons, ce qui vous confère de la hauteur. Votre avis est en outre particulièrement intéressant concernant les vins de Richard Leroy, puisque ses modèles sont justement les crus bourguignons que vous semblez bien connaître.
Je n'ai pas encore regoûté le 2005 qui m'avait tant plu à Saint Aubin de Luigné en décembre dernier. Je ne me précipite pas pour les ouvrir car j'ai encore le souvenir du 2002 qui m'avait paru un peu trop boisé en son temps. Je lui laisse le temps de vieillir et je pense que cette cuvée le mérite vraiment.
En attendant, j'ai ouvert un Nourrissons 2005 de Bernaudeau, autre grande cuvée "séche" angevine, malheureusement défectueuse (par un bouchon capricieux). Et j'ai tant de vins à découvrir encore dans ma cave

Schönberg : il en fut de même pour moi, Charles. Mais j'ai le souvenir d'avoir eu une sorte de révélation lorsque j'ai déchiffré une de ses pièces pour piano (il me semble que c'est l'opus 23). Une fois qu'on a compris comment fonctionne le dodécaphonisme, ça coule presque de source .
Je crois avoir trouvé mes limites avec Boulez et Stockhausen, même si j'y perçois de subtiles beautés (périodiquement, je m'en fais des piqûres de rappel).

... ses modèles sont justement les crus bourguignons...
Modèles pour la qualité, pas le style !
En revanche, j'ai trouvé Brézé 2001 dans le style bourguignon !
Ensuite se pose l'interrogation sur la typicité/singularité d'une telle cuvée : vaste débat...

L'oeuvre pour piano de Schönberg est d'une poésie renversante.
... j'ai le souvenir d'avoir eu une sorte de révélation lorsque j'ai déchiffré une de ses pièces pour piano...
Barthes a écrit un texte fulgurant à ce sujet dans L'ovie et l'obtus, Musica Practica.

Il est toutefois simpliste d'opérer un transfert mécanique entre la musique et le vin même si la tentation est grande.

charlesv écrivait:

---

> Modèles pour la qualité, pas le style !

===> oui, autant pour moi !

>
> Barthes a écrit un texte fulgurant à ce sujet dans
> L'ovie et l'obtus, Musica Practica.
>

===> merci pour la référence, Charles. J'y jetterai plus qu'un oeil.

J'en profite pour souhaiter une très belle dégustation et une belle journée à Laurent et aux amateurs qui ont fait le déplacement jusqu'à Amiens.

Phil

Charlesv, arrêtons les faux semblants, parlons juste, Brézé 2001, à 4 ans de plus de bouteille, ce n'est pas le même millésime, sur des sols calcaires, un élevage un peu plus long et puisque tu fais référence à la Bourgogne, on peut dire, c'est "un climat" différent.

Sur ce, je dois vous laisser, nous devons aller finir quelques préparations pour la dégustation Anjou sec 2005, où nous allons déguster ce vin.
Nous ne manquerons de commenter les flacons que nous allons déguster.

Merci, Phil.

Charlesv, arrêtons les faux semblants, parlons juste...

... c'est "un climat" différent. X(

Ce genre de remarque me donne une envie irrésistible de boire du rhum pendant 15 jours : j'y vais... j'y cours !

Phil,

Roland Barthes, L'obvie et l'obtus, Essais critiques III, Collection "Tel Quel", aux éditions du seuil.

Bonne lecture... en musique, avec un bon verre... de vin !

Charles,

le livre est presque commandé

Juste au passage, je pense que Laurent a voulu vous dire que Brézé est issu d'un sous-sol calcaire (tuffeau), ce qui le rapproche inévitablement des calcaires bourguignons, mutatis mutandis. Noëls de Montbenault est une vigne sur roche volcanique. A la rigueur, siu on veut le comparer, ne serait-ce pas avec un riesling issu de roche volcanique (je pense à Rangen... pas Zind, pas le même équilibre du tout, mais peut-être Schoffit, ou un gc type Kitterlé) ?

Phil

Phil,

J'avais bien compris !

A ce stade, je le trouve peu disert, assez ingrat. A vrai dire, dans la lignée des chenins secs d'Anjou jeunes que j'ai bus.

L'utilisation du terme bourguignon "climat" m'amuse dans ce contexte. En Bourgogne cette notion délimite strictement des terroirs proches géographiquement, souvent contigus (Genevrières, Perrières sur Meursault par exemple). L'analogie, pour peu qu'elle mérite d'être faite, serait en l'occurrence CdeB... Chablis !
Par ailleurs un sous-sol calcaire ne suffit pas à définir une parenté de terroir surtout à partir de cépages, climats différents.

Je maintiens par ailleurs mon interrogation sur la typicité/singularité de Brézé 2001. J'aimerais avoir votre point de vue.

Je n'ai pas encore goûté Brézé 2001, cela fait partie des nombreuses cuvées que je dois déguster, mais que je n'ai pas le temps (je me dis aussi que ce n'est pas urgent de la faire) et qui s'entassent dans ma cave :

Et les Anjou de Mark Angéli ? ne trouvez-vous pas qu'ils sont bons et prêts à boire (pour mon goût) dès leur sortie ?

Phil

Phil,

Pour la science, faites un effort pour Brézé 2001, laissez un peu respirer votre cave !

La Lune 2005 n'est pas un vin vraiment sec pour moi. Je l'apprécie comme vous. J'ai toutefois un petit bémol sur la fin de bouche qui manque de précision et de verticalité.

Charles, c'est le style de La Lune, pas seulement en 2005. Mark Angéli l'appelle “son vin de p..e”. Je suis assez d'accord avec lui . Ce n'est pas le style de chenin d'Anjou que j'apprécie. Je les aime droits, tendus, voire un brin austères dans leur jeunesse. C'est pourquoi en général je préfère les chenins de "l'est", saumur et vouvray en particulier car je garde toujours une petite réserve ou distance vis à vis de montlouis que je place en retrait de ces deux autres appellations.

Philippe

Charles,
je n'achète plus de Lune, car je n'aime pas cette cuvée (le 2002 en particulier). Je préfère nettement les cuvées plus haut de gamme, plus minérales, plus sveltes à savoir VV Blanderies (jolis 2004 et 2005) et Vignes Françaises. Je n'ai pas encore osé acquérir ses Vignes Françaises en Foule... le prix m'en dissuade, mais l'envie est de plus en plus forte.
Quand j'essaie de faire respirer ma cave, elle se remplit à nouveau

Philippe,
concernant Montlouis-sur-Loire, les choses évoluent. Il y a désormais de grandes cuvées de garde, comme à Vouvray, et pas seulement chez Chidaine. As-tu goûté le Volagré de Stéphane Cossais ? et son Clos Renart ? (réservé à quelques happy fews). Cela vaut nombre de Saumur et Vouvray et pourrait peut-être rivaliser avec un Mont de Huet,car ces deux "climats" sont de premier ordre. Certes, les Montlouis-sur-Loire se dégustent généralement plus aimablement que les Vouvray, mais ce n'est pas toujours vrai.
Dans l'"est", tu oublies le nord, en particulier Jasnières : JP Robinot et Bellivière montrent le potentiel par des biais différents mais aussi passionnants. Là, le moindre petit errement à la vigne comme au chais ne pardonne pas, car on est en toute limite septentrionale pour le chenin, cépage ô combien difficile et capricieux. Petits rendements obligatoires si on veut obtenir du bon, contrairement au chardonnay bourguignon.

Phil

Donc, si je comprends bien, ce qui est vrai en Bourgonge, ne peut l'être en LOIRE.:

Une chose est certaine, aujourd'hui nous avons dégusté un Anjou, Noëls de Montbenault, 2005 et rien ne m' a fait penser à de l'oxydation, rien non plus sur les notes fermentaires, rien d'ingrat.......

Nez peu dissert, la poire vient à l'aération (le nez est très en retrait par rapport à la dernière dégustation de mai).
Bouche, tendue, qui prends du gras en milieu de bouche, une belle acidité prends le relais pour allonger le vin, les notes d'élevage viennent en fin de bouche.
Bref, bel équilibre, peut être dégusté un peu moins minérale que d'autres fois.

Vous l'aurez compris, mon vin préféré de la dégustation.

Phil(ippe),

Mark Angéli l'appelle “son vin de p..e”.

Je pense qu'il existe une difficulté objective à l'appréciation des secs d'Anjou liée à leur austérité native.

Dans mon petit périple de béotien, sur ce type de vin, j'ai entendu des discours parfois désabusés de producteurs lassés par la désaffection pour leurs vins. L'enjeu à ce stade devient vite économique. J'ai des doutes pour l'avenir.

Il faut bien admettre qu'à l'Est est l'Eden !

J'ai le sentiment que Chidaine navigue avec justesse. Les eaux sont certes plus propices.

Charles, peux tu nous dire de quand remonte tes derniers périples en Anjou?

Presque tous les mois depuis le début de l'année.

Charles,

Merci pour ta constance (elle me touche)

Schönberg : pas trouvé dans les GC alsaciens : c'est un premier cru ?

PS : bu hier soir un infime Tillets 2000 de Javillier (j'étais très colère).

Richard Leroy Clos des Rouliers 2004

Un très beau chenin, très pur, très droit, cristallin. Une belle maturité au nez (sensations presques de liquoreux) mais ultra sec en bouche et magnifiquement équilibrée entre richesse de matière et acidité. Minéralité très présente (caillou) mais amertume un poil trop marquée à mon goût en finale.

Philippe

"""""Noëls de Montbenault 2001: robe or dense. Nez terpénique, vif, avec des notes de pomelos. Attaque vive, fraîche, bouche suave, acidité tranchante, équilibre magistral. Finale immense. Que c'est beau! *****(*) """

Une certaine déception sur cette bouteille dégustée en compagnie de notre amie Thien .....je n'ai pas retrouvé cette acidité tranchante , et l'équilibre du vin s'en retrouve pertubé . Il me semble que la grande majorité des dégustateurs présents n'ont pas reconnu le Chenin ....pas plus de chance avec une cuvée Maria Juby 97 qui manquait également de " punch" ....j'ai été sous le charme de la cuvée Madame de Tirecul la Gravière ...une élégance rare !!

Jean-Luc,

Comme cela est bien dit !

Effectivement les deux premiers vins étaient décevants par manque d'unité et de tension. Tirecul, en revanche, de grande qualité avec un toucher de bouche admirable. Une petite réserve personnelle toutefois : je préfère moins d'étoffe et davantage de trace.

Je te sens dans les starting-blocks pour nous faire un CR de cette journée du mercredi 31/10... Tu n'oublieras pas les vins canailles du midi bus au zinc sur de superbes cochonnailles !

Jean-Luc, peut être un coup de moins bien pour ce flacon.
Remémore toi celle dégustée ensemble a La Licorne.

Laurent ..c'est bien en pensant à cette belle bouteille dégustée ensemble que j'ai écrit ce denier message . Mais je reste confiant sur les vins du domaine . Ce matin , une petite visite de mon ami le Pédago qui est venu mes livrer les 2005 ..et au même instant , un sympathique coup de fil de mon ami Charles ( il doit avoir un certain fluide ce " lascard " ...ce n'est pas la première fois , Christophe était déjà présent la semaine dernière lors de son dernier appel .

Pour revenir sur la Loire ...Laurent , je vais faire le nécessaire pour se retrouver autour d'une belle table de ta région .....celle qui est perdue en pleine campagne et il me semble qu'un autre ami passionné ne va pas refuser mon invitation !!.....j'ai même repéré un " petit chardonnay" sur la carte !!...Je suppose que le sommelier va se faire une joie de rencontrer cette belle équipe .

je préfère moins d'étoffe et davantage de trace.

Ce qui veut dire ?

Luc

Luc ...en attendant la réponse de Charles : il me semble qu'il a certainement une préférence pour la même cuvée en 2001 .

Pour ma part , j'ai vraiment apprécié ce vin et après quelques hésitations bien laborieuses , j'ai pronnoncé le nom Tirecul ...et c'était le dernier vin de la soirée ( un grand merci au généreux donateur ...je lui ai même pardonné pour Rayas 2000 ). Pour moi , c'est un vin de méditation à sortir " SEUL " à 20 heures avec une sa petite amie : ou son épouse ...en écoutant une sonate en ré mineur de Camille Saint-Saëns !!

Une petite pensée particulière pour un grand " MONSIEUR" lors d'une magnifique soirée à l'auditorium Ravel à Lyon : Youdi Menuhin accompagné par son fils au piano ....très certainement , mon plus beau souvenir en concert ....1978 !!

ps: Charles ...la cuvée Madame 2001 de Tirecul est prévue pour notre prochaine rencontre à Jongieux .

Jean-Luc,

J'espère que nous nous reverrons entre temps dans ce sympathique bistrot parisien autour du diamant noir !

Luc,

Un peu plus de mordant... comme une attaque d'archet sur le Soil du grand Itzhak Perlman dans le Concerto pour violon de Brahms.

""J'espère que nous nous reverrons entre temps dans ce sympathique bistrot parisien autour du diamant noir !

A la condition de m'offrir à la carte , un petit Pétrus de mon année de naissance ...Charles , c'est le 49 ....si tu gagnes au loto !!

Moi qui pensais, mon ami, que tu étais né en 1963 (cf Ducru 2003) ! Le millésime qui précède l'entrée en lice de Jean-Claude Berrouet...

Richard leroy Anjou 2001 Noëls de Montbenault

Interpellé par les notes mises ci-dessus par, entre autres, Jean-Luc Milleret, j'ai ouvert à midi ma dernière bouteille de cette cuvée dans le millésime 2001. A l'ouverture je l'ai trouvée peu causante, très austère, marquée par l'amertume. Après une heure de carafage, le vin était superbe. Nez très chenin, sur l'encaustique, un fruité éclatant, très pur et faisant penser à celui d'un liquoreux. Bouche à la fois riche et très sèche, presque "janseniste" mais pas fermée. Aucune oxydation et le vin a même évolué en s'ouvrant encore un peu au cours du repas.

Philippe

Quel sens du sacrifice! Merci.

N'étant pas près de ma cave, je n'ai pas pu faire le test, la cave de ma mère n'en étant pas pourvu.

Si tu souhaites suivre son évolution dans le futur, j'en ai encore quelquessssss exemplaires en cave.