JU,

je pense que sucrosite et mineralite sont complementaires et font partie de l'equilibre des grands vins moelleux ou liquoreux. On ne va pas refaire la discussion sur la mineralite mais les meilleurs chenins que j'ai pu deguster depuis peu avaient une tension minerale qui se caracterise par une matiere etiree et compacte avec une fraicheur remarquable et une pointe de silex, de graphite ou de pierre.

Les liquoreux que je place dans ma liste de granjds vins doivent avoir un beau sucre et une grande mineralite. Par exemple le Grain Noble de Chappaz bu la semaine passee (cf. rubrique ad hoc).

Merci Anthony pour ton éclairage !

J’oppose la minéralité au gras... à tord peut-être...
Je vois ce que tu veux dire quant à l’équilibre, mais l’acidité ne peut-elle pas faire l’affaire ?

Je ne dis pas que minéralité et acidité sont équivalents, loin de là, mais en matière de soutien... ?

Cordialement,
JU

Il peut y avoir des vins gras et minéraux, en tout cas dans la perception que j'ai de la minéralité.

Eric

Je confirme : un Hermitage blanc 2000 de Chave était doté (en début 2005) d'une minéralité qui équilibrait et élançait le vin à merveille, bien que peu pourvu en acidité (en tout cas pas d'acidité "sensible"). Il en est de même avec le Blanc du Casot : ce blanc du Roussillon possède une minéralité puissante, issue des schistes de Banyuls. Superbe ! un vrai modèle de minéralité dans un vin peu doté en acidité.

L'acidité est une des clés à l'équilibre du vin, mais pas la seule à pouvoir équilibrer l'alcool et les sucres. J'associe la minéralité à l'action des sels minéraux (ions Ca²⁺, Na⁺, Fe²⁺,etc.) sur nos papilles. Je pense, mais faudrait faire des expériences (ce qui serait possible au sein d'un labo d'oenologie), que ces cations (et certains anions probablement) agissent sur les papilles de notre langue, les stimulent. Cela va plus loin que la simple salinité, l'interaction est complexe. Ce ne sont que des pistes : y'a-t-il un oenologue compétent dans ce forum ?
L'acidité fait peut-être ressortir certaines composantes de la minéralité, d'où son aspect très présent, voire prédominant, dans certains Chablis, riesling, Vouvray ou Savennières.

Si j'étais oenologue, je crois que ça me passionnerait de chercher des réponses à cette question : c'est quoi la "minéralité, d'où provient-elle, comment elle agit sur nos sens ?"

Merci Philou

Est-ce, selon toi, la minéralité qui différentie « Contrexe » d’ « évian » par exemple ?

Je crois percevoir la minéralité en dégustation mais j’ai du mal à l’associer (en terme de mariage) au sucre et au gras qui pour moi efface un peu la minéralité...

Amicalement,
JU

Certains sels minéraux peuvent donner une impression de sucrosité. Je me souviens d'un Clos Rebberg de Kreydenweiss issu de vignes sur schiste de Villé qui donnait l'impression de sucre résiduel alors qu'il n'y en avait pas un gramme...

Eric

Pour moi la minéralité intervient surtout lorsque je sens le goût qui correspond aux odeurs de pierres ou (dans une moindre mesure) de terre. On distingue une grande diversité d'odeurs de pierres, depuis les silex chauds au soleil ou la craie sèche, jusqu'à l'odeur d'une cave en grès humide ou des granits trempés...

D'autres fois le lien n'est pas tout à fait direct (comme la mâche et le calcaire.)

J'ai parfois dans mes CR noté de la minéralité sur des vins assez doux, ce qui signifie que dans mon acceptation elle ne décrit pas un caractère général du vin (elle ne s'oppose ni à sucrée, ni à organique ni à rond) mais simplement des arômes de pierre qui peuvent être compatibles avec ces caractères généraux des vins.

l'aspartame est un acide, pas un sucre et il apporte également une sucrosité non négligeable...

JU

JU écrivait:

---

>> Est-ce, selon toi, la minéralité qui différentie «
> Contrexe » d’ « évian » par exemple ?
> Amicalement,
> JU

===> je le pense. Hépar et Contrex ont un goût "sucré", contrairement à Evian ou Volvic. La différence tient (en grande partie tout au moins) à la présence des ions magnésium Mg²⁺. La présence de sodium Na⁺ peut donner des goûts salés.

Moi aussi Bébert, j'ai tendance à associer un goût de "silex" à la minéralité. Pareil pour le calcaire dans certains Vouvray ou Saumur.
Mais la minéralité ne se résume pas, je pense, à un goût, e.g. un arôme de pierre à fusil. C'est une saveur qui peut s'apparenter à un goût sucré ou salé, à des arômes de tuffeau (calcaire), selon le terroir et la capacité de la vigne à puiser les sels minéraux du sol. Cela touche aussi la structure du vin, la perception de son acidité, de ses sucres et de l'alcool. Je ne sais pas s'il existe des capteurs, au niveau de nos muqueuses, spécialisés dans la détection de ces ions "minéraux". En tout cas, la perception de la minéralité est très complexe, tant par sa complexité à la définir qu'à la percevoir en dégustation.

JU écrivait:

---

> Pour imager ma question, les Sauternes peuvent-ils
> être minérales ?

Yquem 2002 dégusté récemment présentait par exemple de très belles notes de craie.

Cordialement
Guillaume

Yquem c'est pourtant sur les "argiles bleues" (avec un peu de calcaire quand même par endroits)...
Je constate que c'est vraiment difficile de deviner de quel sol véritablement est issu un vin, et j'ai plus d'une fois trouvé de la craie dans des vins qui n'avaient "à priori" pas de craie dans le sol.

Vivement que je puisse goûter Yquem >_<

Pour donner une suite tardive à cette dégustation, quelques éléments techniques :

sucre résiduel : 5gr/l
acidité totale: 4.05gr/l
les vignes sont agées de 70ans, et le rendement était de 23hl/h

D'aprés les Chidaine et Arnaud, le vin n'était pas tout a fait prét pour cette dégustation, ils auraient encore attendu 4-5 mois -juillet-aout, le trouvant encore un peu dissocié.

Pour ma part je trouve que ce qui distingue le Clos Baudoin dans la gamme des vins de François Chidaine c'est sa puissance, c'est un vin toujours riche, dense, avec beaucoup d'alcool sur 2005 : 14°. De la mache et de la minéralité crayeuse. En cela ce vin est aussi trés différent des Vouvray de Philippe Foreau.

Bebert écrivait:

---

> Yquem c'est pourtant sur les "argiles bleues"
> (avec un peu de calcaire quand même par
> endroits)...
> Je constate que c'est vraiment difficile de
> deviner de quel sol véritablement est issu un vin,
> et j'ai plus d'une fois trouvé de la craie dans
> des vins qui n'avaient "à priori" pas de craie
> dans le sol.
>
> Vivement que je puisse goûter Yquem >_<

moi j'ai trouvé de la banane dans certains beaujolais qui n'avaient pas l'ombre d'une banane dans le sol! (c'était plus fort que moi, et pas méchant pour deux ronds). Je ne veux pas relancer une nouvelle fois le sempiternel débat sur la minéralité, mais le lien entre les notes minérales et la teneur du sol restent à prouver.

Quelques bouteilles de Chidaine hier:

Vouvray Moelleux 2002:
Une bouteille bien équilibrée et très plaisante.
L'acidité lui donne beaucoup de fraîcheur...
Elle commence à bien se boire

Vouvray Le Bouchet 2002:
J'adore!
Un vin qui a un superbe éclat en bouche.
Le nez est complexe et fait espérer beaucoup de la dégustation.
On n'est pas déçu: c'est complexe sur le plan des saveurs, frais et long...
Un régal!

Montlouis Clos du Breuil 2005:
Trop jeune mais bien agréable...
Un nez sur les fleurs, la pomme, la poire avec quelques nuances minérales.
Une bouche pleine, fraîche mais grasse, dont la vivacité contribue à souligner la longueur. Elle est également très savoureuse, riche en fruits et marquée par quelques touches de craie avant la finale...
Une belle bouteille

Cordialement,
Thierry

Le Bournais 2005 Chidaine

J'étais curieux de voir ce que donnait cette cuvée en 2005.
On signale le sucre résiduel dans les notes de dégustation...

-Un nez sur les fleurs, la pomme golden et la poire mûre.
C'est plaisant et "chaleureux"...
-Une bouche vive et pleine, savoureuse, bien marquée par le fruit mûr, au volume remarquable, aux touches minérales, bien équilibrée entre le sucre et l'acidité, à la plaisante amertume avant la longue finale.

C'est bon!

Cordialement,
Thierry

Montlouis Clos du Breuil 2005

Je me joins au concert d'éloges concernant ce vin. C'est vraiment excellent, ça commence très très fort, puissant et riche (impressionnant) pour finir vif et minéral. Très bel équilibre d'ensemble !

Laurent

François Chidaine - Touraine - Sauvignon - 2005

Robe : Très pâle.
Nez : Poire à peine poivrée/mentholée.
Bouche : Evoluant depuis l'amertume en attaque à une finesse une suavité et une complexité surprenantes.
Longueur : Chaleureuse et gourmande.

Conclusion : Ce vin sans faire de miracle se hisse très haut par rapport à son prix très modique.

Bonjour,

Ayant acquis quelques bouteilles de Clos du Breuil, Argiles et Choisilles du millésime 2005, j'aimerai connaître le sentiment des amateurs et connaisseurs de ce domaine sur le potentiel de garde et l'apogée de ces bouteilles.

C'est essentiellement la réputation du chenin à se fermer qui me fait poser cette question, je voudrai éviter d'ouvrir ces bouteilles lors de ces périodes.

Merci d'avance

Les Choisilles 2005 Chidaine

J'ai ouvert cette bouteille par curiosité.
Je savais que ça allait être trop tôt...

Un beau nez complexe: à côté des fleurs, un mélange de fruits allant de la pêche au citron vert, avec des touches minérales.
Une bouche équilibrée, savoureuse et longue: elle charme par cette belle rencontre entre la vivacité et la fraîcheur, d'une part, et le gras et le volume, d'autre part.

Un grand vin, en devenir

Cordialement,
Thierry

regoûtée également, j'ai trouvé un vin curieusement plutôt facile d'accès, gras et suave, avec un sucre léger mais perceptible, bel équilibre.
D'accord avec Thierry cependant sur le devenir de ce vin sur lequel il y a fort à parier. On peut quand même se prendre à rêver du même vin avec un soupçon de vivacité en plus...

Jérôme,

A côté des Choisilles que je découvrais, j'ai regoûté ces dernières semaines d'autres 2005: Clos du Breuil, les Argiles et Clos Baudoin.
Dans chaque bouteille, il y avait, à mon avis, ce sucre "léger mais perceptible" que tu soulignes avec raison dans ta note sur Choisilles...
Un point commun des cuvées du millésime chez Chidaine?
Cela a dû me pousser à ne pas le signaler dans ma note... Puisque devenu habituel pour moi.
Le vin garde quand même un bel équilibre, comme tu le précises, même s'il n'a pas tout-à-fait le charme du 2002, par défaut de vivacité.

Amitiés,
Thierry

Clos du Breuil 2005 Chidaine

Ma note précédente, qui était une réponse à Jérôme, m'a donné envie de vérifier un point:
j'avais l'impression que Clos du Breuil était, dans les cuvées vinifiées en "sec", le plus prêt à boire actuellement...

Je le bois bien frais.
Un nez superbe de citron vert et de poire annonce une bouche savoureuse et minérale, très marquée par la poire et le coing mais surtout par la craie: on a l'impression d'en avoir un morceau en bouche!.. Elle est fraîche et ample, et longue, très longue: l'acidité et les saveurs s'unissent pour créer une somptueuse finale...

Je ne parle pas de la petite note de sucre: elle est minime et équilibre l'ensemble en répondant harmonieusement à l'acidité...

Cordialement,
Thierry

Domaine François Chidaine, Montlouis-sur-Loire, Les Choisilles, 2000
Robe or jaune, brillante.
Nez puissant sur lez fleurs (aubépine, acacia, tilleul...), cire, miel.
Fort acidulé à l'ouverture, difficile d'accès, ce vin demande du temps (d'aération) avant de s'adoucir. Très belle longueur. Vin droit, longiligne, à l'image du vigneron. Archétype de ce que j'attends du grand chenin sec de Touraine. Pas encore à maturité, il me semble, on peut le garder encore.

bu ce Clos du Breuil sur 3 jours: il fut 3 jours durant remarquable.La pointe de sucre en finale lui permet d'être bu maintenant mais il serait dommage de rater
ce vin dans 3 ans en buvant tout maintenant...

Bonjour,

je confirme les bons commentaires sur ce Clos du Breuil 2005 dégusté ce WE. Superbe tension dans ce vin équilibré tenu par une belle acidité. Le nez délicatement citroné et la finale longue et fraiche en font un vin déja bien agréable, cependant je suis d'accord avec ppezet et Thierry, celà vaut la peine de patienter...

Cordialement

Christophe

Bonjour,

J'ai eu le plaisir de passer a` la Cave Insolite samedi matin (ou` j'ai pu faire le plein de Tuffeaux 2005 avant que les Americains ne les devalisent suite au recent 94/100 de Robert - ils sont innondes de commandes de l'etranger) ou` l'accueil de Manuela Chidaine est toujours si delicieux et chaleureux.
Au cours de la discussion, et alors que nous etions en train de charger mon coffre, j'ai evoque' mon gout pour les Champagnes Jacques Beaufort et leur cote' tres vineux avec leur vieillissement sur latte tres long et leur degorgement "a la commande". Et la`, elle me dit qu'ils font pareil (!): un brut non dose' tres vineux millesime 1996, vieilli sur latte 10 ans, degorgement par "bordee" de 3000 bouteilles. Nom de code : Almendra (pour souligner le cote' amande qui ressort de la degustation). Mon sang n'a fait qu'un tour: retour immediat a` la case depart et achat de 2 bouteilles (24 euros), sans possibilite de degustation malheureusement. (Pour info, ils ont recommences avec le millesime 2005, disponible donc en 2015...)
De retour a` la maison, je me rue sur LPV, mais je ne trouve aucun CR correspondant, et rien sur google.

Bref (:-)) ma question: quelqu'un a-t-il deja` goute' la cuvee Almendra 1996 de F.Chidaine ?

Merci,
Patrick

Bref (:-)) ma question: quelqu'un a-t-il deja` goute' la cuvee Almendra 1996 de F.Chidaine ?

Oui, pas enthousiasmé du tout On peut se demander quel est l'intérêt de garder un vin 10 ans sur lattes pour obtenir ce résultat peu convaincant à mon avis. Je préfère de loin les vouvray pétillants de Pinon, à des prix angéliques.

Ca n'a en tout cas pas grand chose à voir avec Beaufort, que j'aime beaucoup par ailleurs.

je l'ai trouvé moyen, et n'ai pas vu l'intérêt des 10 ans. Mais je suis passer peut être à côté de la dégustation.

Merci a` tous pour vos reponses.
Je compte ouvrir une bouteille bientot, juste le temps qu'elles se remettent du transport. Je ne manquerai pas de vous donner mes impressions.

Patrick

François Chidaine, Vouvray Les Argiles, 2005

La première bouteille que j'ouvre dans ce millésime chez Chidaine.
Le nez est splendide, très riche, très miel, encaustique, un nez de liquoreux. On aime y revenir... La bouche est très riche également, large, ample, on perçoit un petit poil de sucre résiduel, mais cela reste très équilibré. L'acidité est correcte mais pas très marquée pour un chenin. Les arômes sont nets, mais assez exubérents. Un beau vin, mais j'ai un petit mieux aimé le même vin dans le millésime 2004, plus nerveux, plus tendu, plus aérien.

Philippe