"En attendant de les découvrir davantage lors des dégustations officielles de la Semaine des Primeurs, nous avons déjà sondé quelques châteaux : le millésime 2020 serait d'une qualité égale voire supérieure à 2019. Certains lots dégustés se rapprocheraient du niveau du 2016 !"

C'est parti mon kiki

Je n'ai pas goûté pour le moment de Bordeaux de ce millésime, mais pour l'instant, les 2020 que j'ai pu boire en rouges et en blancs sont franchement très bien, au-dessus de 2019 à la même époque, et nettement mieux que 2018, souvent lourdauds. Je serais donc plutôt tenté de les croire

Donc, l'ordre décroissant de qualité serait:
2016
2020
2019
2018

En somme, le prix de sortie est inversement proportionnel à la qualité

Je veux bien que 2020 soit bon voire très bon.
C’est possible.
Mais ce qui me fait toujours sourire, c’est comme les millésimes antérieurs (ici 2018 et 2019) ont été portés aux nues également et une fois le dernier arrivé ils sont trop mûrs ou sensiblement inférieurs..

Cette remarque n’est nullement à l’encontre d’Eric B qui est l’expert Bordeaux du forum et, bien au contraire, ses conseils et retours d’expérience sont toujours bienvenus.

C’était plus une remarque générale et en ce sens Sylvain a raison et c’est bien reparti pour un tour de manège.

Si l’on réfléchit bien depuis 2011, le seul et unique millésime qui n’a pas été « galvaudé » rétrospectivement c’est 2016.

Ça tombe bien du reste, ça fait un étalon.

AIex
Ps : en tous cas j’en ai bu une quinzaine de 2017 mis en bouteilles, uniquement des petits vins compris entre 10 et 25€ max et bien mon bilan est simple. C’est nul !
Sauf si vous aimez l’immaturité, la verdeur et le végétal. Je peux pas comprendre qu’à sa sortie les critiques si nombreux n’aient été capables de faire preuve d’un minimum d’objectivité.

Alex écrit: Je peux pas comprendre qu’à sa sortie les critiques si nombreux n’aient été capables de faire preuve d’un minimum d’objectivité.

Les critiques ne paient pas 10 à 25 €. Ils ne paient rien, mais ont un goût sûr, ils se contentent du haut du sommet de la pyramide !
En sur les terroirs historiques d'exceptions, non gélif, il y avait moyen de faire un 2017 très convaincant.
Certes, ç'eut été mieux en le disant à l'époque.....

Eric B écrit: Je n'ai pas goûté pour le moment de Bordeaux de ce millésime, mais pour l'instant, les 2020 que j'ai pu boire en rouges et en blancs sont franchement très bien, au-dessus de 2019 à la même époque, et nettement mieux que 2018, souvent lourdauds. Je serais donc plutôt tenté de les croire

Parfois Eric B n'est pas d'accord avec lui-même. Comme ici par exemple.

Gastronomix écrit:

Eric B écrit: Je n'ai pas goûté pour le moment de Bordeaux de ce millésime, mais pour l'instant, les 2020 que j'ai pu boire en rouges et en blancs sont franchement très bien, au-dessus de 2019 à la même époque, et nettement mieux que 2018, souvent lourdauds. Je serais donc plutôt tenté de les croire

Parfois Eric B n'est pas d'accord avec lui-même. Comme ici par exemple.

Je ne parle pas de la même chose. Sur le lien que tu évoques, ça concerne juste les primeurs de Derenoncourt dégustés au Georges V. L'avis d'hier se veut plus général sur les 2018 de toutes régions et couleurs, avec toutes les exceptions qu'il peut y avoir. J'avoue que ce millésime m'a fait peur, car je sentais vraiment un basculement de style dans de nombreuses appellations, laissant augurer à quoi pourrait ressembler le vin dans les décennies qui viennent (par ex,des rouges du Jura ou de Cheverny à 14-15 % d'alcool, voire même 15.5 % dans le Forez). Pour l'instant, ce que j'ai goûté de 2019 et 2020 me rassure. On revient à un style plus "traditionnel". Même s'il ne faut pas se leurrer : il y aura certainement plus de millésimes proche de 2018 que de 2019 dans les années à venir.

Mon commentaire sur les Bordeaux 2018 était général. Tu m'as répondu sur les vins de l'écurie Derenoncourt. Je me sens donc un peu moins seul sur les Bordeaux 2018 maintenant.

Je passe chaque année 2 semaines en août dans ma belle-famille dans le Sud de la Bourgogne. Là-bas, l'été 2020 a été encore plus chaleureux que 2019. J'ignore si c'est la même chose dans le Bordelais, mais j'ai des doutes sur la production 2020 en Bourgogne. En plus d'être une année très chaude, les raisins n'ont pas gonflé par manque d'eau. Autant dire que cela devrait être bien concentré (et donc pas très classique bourguignon dans l'esprit);

D'accord avec Gastronomix, les 3 années 18,19 et 20 ont été extrêmement chaudes dans le grand quart nord-est.
18 a l'avantage d'avoir bénéficié des réserves d'eau du printemps qui expliquent les volumes importants des vendanges.

Par contre nous sommes ici sur le fil Bordeaux et il me semble que les étés 19 et 20 ont été bien moins ensoleillés dans le sud-ouest ou qu'ils ont pu bénéficier de journées de pluies que nous n'avons pas eu plus au nord. Je n'en suis plus certain pour 19 mais pour 2020, pendant tout le confinement
nous n'avons pas eu la moindre goutte alors que les méridionaux se faisaient souvent rincer.

Mais il me semble que les grands millésimes de cabernet sauvignon sont toujours des années bénéficiant d'un fort ensoleillement.
2003 est une grande année dans le médoc, je ne pense pas que les vignes soient les plantes qui aient le plus à craindre des années chaudes.
Aux vignerons de s'adapter, en arrêtant d'appliquer du cuivre avant une canicule par exemple.
Ca leur évitera d'écrire sur facebook que les vignes brulent au soleil

Sur 2017, il me semble que le bilan de Neal Martin est assez pondéré et détaillé. vinous.com/articles/... Il y a même des suggestions de vin dans la zone des 15-25€

Marc

Une première remarque :
Le dernier millésime aura toujours une qualité insurpassable pour les autres : C'est celui qui est à la vente et les médias sont enrôlés dans ce jeu avec plus ou moins d'indépendance.

Une deuxième remarque très personnelle :
1990 a bel et bien régalé, 2003 a été critiqué, on y revient... bref les styles solaires ont de suite mauvaise presse auprès des amateurs pointus, ces derniers ayant vu leur goût évoluer par goût, mais aussi parfois et un peu par l'influence du bien pensant poussant certains à rejeter la gourmandise.
Il faut toujours sélectionner à l'intérieur d'un millésime, peut-être plus encore quand l'équilibre est moins facile à atteindre (et donc du coup attendre avant d'acheter pour mieux sélectionner), mais en ce qui me concerne, je ne me couperai pas de ces millésimes chauds, gourmands à l'équilibre parfois tangent, mais qui continuent de me régale aussi.

Les 2020 déjà en bouteille que j'ai pu boire sont forcément des vins d'entrée de gamme, peu alcoolisés, certainement issus de vendanges précoces (août), avec des extractions minimales et des élevages courts. L'aspect chaleureux du millésime fera certainement plus sentir sur des cuvées plus ambitieuses qui sortiront dans 6 mois ou un an, voire plus.

Alex écrit: Ps : en tous cas j’en ai bu une quinzaine de 2017 mis en bouteilles, uniquement des petits vins compris entre 10 et 25€ max et bien mon bilan est simple. C’est nul !

Encore un avis couperet non étayé

Les quelques 2017 que j'ai goûté m'ont plutôt bien plu (Lilian Ladouys, Pedesclaux).

D'accord pour Pedesclaux 17 très bon j'avais gouté et bien aimé en septembre dernier.
A part ça, quasiment tous les 17 que j'avais goûtés (une bonne trentaine lors sur deux dégustations dont une organisée par Quarin à Lausanne) avaient la même caractéristique décrite plus haut par Alex: du végétal en veux-tu en voilà.
Perso, je pense qu'il faudrait être inconscient pour mettre plus de 20€ dans un Bordeaux 17 sans avoir goûté et validé avant...
Tant mieux si 2020 s'annonce bien.
Mais comme disait un sommelier de grand renom: "A Bordeaux, le meilleur millésime, c'est celui qui est à vendre".

Et ce qui se passe à Bordeaux devient une mascarade quand on voit par la suite les offres de déstockage qui sont faites un peu partout (même sur de bons millésimes!) avec des prix inférieurs aux primeurs...

Vince2

Martinez décrivait :
""Une deuxième remarque très personnelle :
1990 a bel et bien régalé, 2003 a été critiqué, on y revient... bref les styles solaires ont de suite mauvaise presse auprès des amateurs pointus, ces derniers ayant vu leur goût évoluer par goût, mais aussi parfois et un peu par l'influence du bien pensant poussant certains à rejeter la gourmandise.""

Peut on considérer que la succession d'année caniculaire fait que 2003, c'est 3 ans sur 4 désormais ? Je pense aussi qu'on sait de mieux en mieux appréhender ces millésimes ultra solaires (enfin j'espère)...

Encore un avis couperet non étayé
Les quelques 2017 que j'ai goûté m'ont plutôt bien plu (Lilian Ladouys, Pedesclaux).

Je crois que l’été dernier j’en ai CR quelques uns des 2017. De mémoire le seul valable c’est Lespault Martillac rouge en Pessac de ce que j’ai bu.
Le Pape rouge par ex que j’aime bien habituellement est d’une verdeur incroyable.
Et bcp de 2017 dégustés avait ce profil décevant de végétal immature.
Bien sûr que des propriétés ont réussi leur 2017. Mais je n’ai pas croisé ceux que tu cites.

Je suis d’autant plus déçu que je passe bcp de temps à sélectionner mes achats notamment sur les conseils de Jacques Dupont. Et mon jugement est sans appel.
Pour le prix, qui est très cher, c’est très décevant.

Alex

Alex, les millésimes à Bordeaux c'est toujours le même refrain :

- les millésimes annoncés grands qui ne s'ouvrent jamais ou au bout de quatre décennies
- les millésimes annoncés faibles (il n'y en a plus beaucoup de nos jours) et qui au bout de dix quinze ans s'avèrent très plaisants (2004 est une référence en la matière).

Je suis intimement persuadé qu'on trouvera pas mal de 2017 sympas dans dix ans à des prix attractifs.

Mais je te rejoins sur le fait que bien souvent, c'est en général trop cher mais par exemple Lilian Ladouys à 19 €, pour moi c'est un bon rapport qualité prix.

Maintenant les conseils des journalistes du vin...

2004 c’est très très bon je te rejoins là dessus. Mais c’est un millésime classique et bien fait qui même en jeunesse ne souffrait pas de défauts notables (enfin dans mon souvenir).
Haut bailly notamment est superbe, Poyferre aussi mais ça valait 30-40€ à la sortie.
Sur 2017 j’ai dû mal à penser que l’immaturité va s’anoblir avec le temps...
Du reste oui je pense que d’ici quelques années les prix de ce millésime seront forcément corrigés à la baisse.
Les prix de sortie étaient ridicules on est ok là dessus.

Sur les critiques je lis un peu de tout, je trouve que Dupont habituellement c’est clairement pas le pire.

Alex

Haut Bailly c'est quasiment toujours superbe

Alex écrit: 2004 c’est très très bon je te rejoins là dessus. Mais c’est un millésime classique et bien fait qui même en jeunesse ne souffrait pas de défauts notables (enfin dans mon souvenir).

2004 a été très critiqué à sa sortie (par les journalistes notamment et pas que)

Là je te fais confiance, honnêtement je ne m’en rappelle pas.

Il suffit d'attendre 3/4 ans que les vins soient disponibles en bouteille et déjà goutés, et on arrive toujours à trouver 4 ou 5 références qui ont tiré leur épingle du jeu et qui ont fait du bon dans la fourchette de budget que l'on s'est fixée

Alex écrit: 2004 c’est très très bon je te rejoins là dessus.
Alex

Il y a quoi de bon en 2004?

J'ai gouté il y a quelques années Eglise Clinet, Vieux Chateau Certan, Pavie Maquin (deux fois). Rien de folichon.
Un manque de bol?

Vince2

Brane-Cantenac, Issan, Haut-Baily,

Barton est pas mal du tout non plus. Il me semble que le millésime a mieux réussi à la rive gauche qu'à la droite.

Marc

Marc C écrit: Barton est pas du tout non plus. Il me semble que le millésime a mieux réussi à la rive gauche qu'à la droite.

Marc

J'avais beaucoup aimé Léoville Barton et pas mal Léoville Poyferré!

mgtusi écrit: Alex, les millésimes à Bordeaux c'est toujours le même refrain :

- les millésimes annoncés grands qui ne s'ouvrent jamais ou au bout de quatre décennies
- les millésimes annoncés faibles (il n'y en a plus beaucoup de nos jours) et qui au bout de dix quinze ans s'avèrent très plaisants (2004 est une référence en la matière).

Je plussois.

Sur la décennie passée, à ce stade de ma courte expérience de dégustateur, c'est 12 qui remporte tous les suffrages en termes d'immédiateté, millésime pourtant annoncé comme moyen (11 aussi, quelques belles surprises, 13 quelques trucs sympas aussi contre toute attente).

2014 aussi me semble équilibré en ce sens. 09/10/15/16, je croise les doigts d'avoir la chance de déguster les bouteilles que j'ai encavé, dans 30 ans...

vince2 écrit: Il y a quoi de bon en 2004?
Vince2

Poyferré, haut Bailly, Pape Clement (excellent), Saint pierre, Canon la gaffeliere, domaine de chevalier, cantenac brown, smith haut lafitte... (aussi la lagune mais bu une fois) et j’en oublie plein !

mgtusi écrit: Haut Bailly c'est quasiment toujours superbe

Michel, enlève quasiment!!

De même Brane Cantenac.

Alex en sait quelque chose...il passe faire son marché en Bretagne....

vince2 écrit:

Alex écrit: 2004 c’est très très bon je te rejoins là dessus.
Alex

Il y a quoi de bon en 2004?

J'ai gouté il y a quelques années Eglise Clinet, Vieux Chateau Certan, Pavie Maquin (deux fois). Rien de folichon.
Un manque de bol?

Vince2

VCC 2004 ?? On l a bu a 2 reprises, c est vraiment un grand vin.