
J'ai participé a une petite verticale du domaine avec l'institut d'œnologie d'Aix, ça m'a permis de me faire une bonne idée sur ce domaine phare de Bandol.
La dégustation a été faite en présence de Cyrille Portalis et les bouteilles proviennent directement du domaine. Les bouteilles sont ouvertes au fur et à mesure de la dégustation sauf les plus jeunes millésimes ouverts un peu avant.
Le domaine conduit ses vignes en bio sans être certifié et une certaine approche fait penser qu'on est proche de la Bio Dynamie (notemment concernant l'influence de la Lune).
La vinification est traditionnel de Bandol (beaucoup de Mourvèdre dans l'assemblage, ici accompagné de cinsault et de grenache, moins de 38 hecto/hectare, vieillissement en bois par contre cela peut aller jusqu'à 40 mois!!). Le millésime actuellement en bouteille est le 2004 ce qui doit impliquer une certaine gestion des stocks!
Pradeaux Rosé 2008 :
Le nez est assez discret, on a peu l'alcool.
L'attaque est grasse puis l'acidité arrive vite, sur les agrumes, le pamplemousse, le citron vert, il y a de l'amertume, c'est pas très long, avec un peu d'ampleur quand même.
Ca ne me convainc pas à revoir.
Rosé 2007 :
L'attaque est grasse, le milieu de bouche est très gras, c'est assez impressionnant en bouche, on part en peu sur les agrumes, mais aussi les fruits rouges, on a de l'acidité mais discrète, intégrée, c'est assez longue finale sur les agrumes, presque tannique.
J'ai aimé.
Rouge 2004 :
Le nez est sur le pruneau, c'est concentré, on a un peu de volatile, de la cerise, c'est assez ouvert.
L'attaque est franche, sur le noyau de cerise, la cerise, on a un peu le bois humide, avec de l'acidité, c'est un peu vert, pas mal d'amertume, très tannique et pas très long.
A revoir au vieillissement.
Rouge 2001 :
Le nez est sur la cerise à l'eau de vie, assez concentré, un peu d'alcool.
Le vin est assez soyeux avec de l'acidité, en bouche on a de la cerise, en milieu de bouche un peu de bois humide, puis un peu de caramel, c'est encore pas mal tannique, très belle longueur avec des épices, l'olive noir et la cerise sans jamais être asséchant.
C'est bon et déjà accessible.
Rouge 1998 :
Le nez est assez discret, sur les fruits noirs, le champignon, la cerise.
L'attaque montre un vin soyeux, c'est assez gras, les tanins sont fondus, sur la cerise, il y a une très belle matière avec juste ce qu'il faut d'acidité, c'est encore assez jeune, c'est assez long sur la cerise mais on a aussi un très léger goût de carton mouillé.
C'est bon mais ce gout en final me dérange, problème de bouteille?
Rouge 1995 :
Le nez montre un vin concentré, sur les fruits noirs, la cerise, le champignon, le sous bois, c'est assez évolué.
L'attaque est franche, les fruits noirs sont discrets, c'est très tertiaires, champignon, sous bois, tabac, le tout assez gras, il y a une bonne longueur mais c'est asséchant.
Je ne suis pas convaincu par ce vin.
Rouge 1989 :
Le nez est concentré, un peu sucré, fumé, sur le musc.
Le vin est un peu sur les pruneaux, la cerise, la matière est soyeuse, c'est un peu sucré mais un peu sanguin et métallique et un peu asséchant mais la finale est longue sur la prune.
Le vin fait un peu fatigué mais j'ai beaucoup aimé la prune en finale.
Rouge 1979 :
Le nez est animal, on a une impression de vin concentré, sur le sirop, les fruits confits, l'animal ressort beaucoup, le musc, c'est terreux, on a de l'humus, ça fait un peu VDN.
L'attaque est franche avec de l'acidité et un peu d'alcool, on a du chocolat amer, de la prune, un peu de pruneaux, des fruits confits, c'est encore assez concentré, les tanins sont complètement fondu, c'est moyennement long mais ça garde une certaine fraicheur, sur la cerise à l'eau de vie.
A boire, la matière est pas très équilibré.
Rouge 1970 :
Le nez est expressif, sur la cerise, le noyau de cerise, c'est terreux et animal, assez concentré.
L'attaque est soyeuse, le vin est très gras, sur des arômes évolués, on a du chocolat, une petite impression sucré, de la cerise, les sous bois, il y a une belle matière, c'est très complexe, un peu mentholé, c'est très long avec de la fraicheur sur la cerise.
Ce vin m'a bien plu, étonnant de jeunesse.
Rouge 1974 :
Le nez est animal, c'est toujours concentré, avec un petit aspect sucré, on a des fruits confits, de l'olive noir.
Le vin est gras, sur la cerise, on a toujours c'est aspect un peu sucré, sur le café, c'est très animal, avec un peu de fruits confits et un peu d'amertume, la longueur est correcte mais assèche un peu.
Ce vin soufre de la comparaison avec le précédent.
Rouge 1961 :
Le nez est musqué, ça renarde, c'est encore assez concentré.
La bouche est riche et grasse mais avec de l'amertume, il y a comme une pointe de gaz, la matière est encore concentrée, c'est presque sucré, l'acidité soutient le vin, la finale sèche un peu sur les épices, les cèpes et la cerise.
C'est à boire mais c'est agréable quand même. (les vignes étaient jeunes à l'époque, tout le domaine a été replanté en 1945)
Lors de cettte verticale je n'ai pas eu de coup de cœur, il y a eut des bons vins quand même.
Ce qui m'a impressionné c'est que ces vins paraissent éternels, ils gardent une matière impressionnante mais ils prennent aussi beaucoup d'arômes animaux.
Merci en tout cas au domaine de nous avoir permis de découvrir cela.