À la suite d’une discussion avec un ami, je me suis retrouvé en possession d’une invitation pour m’inscrire au Tasting de L’Union des grands Crus de Bordeaux qui se déroulait, ce jour, à Bruxelles, dans les magnifiques bâtiments du site Tour et Taxis.

Au programme de cette édition, le millésime 2018 en blanc sec, rouge et liquoreux. Protocole sanitaire oblige, pas question pour les participants de se balader pour déguster les vins. Nous nous retrouvons sur des tables individuelles, avec tout le nécessaire et des serveurs à notre disposition pour nous servir les vins que nous souhaitions déguster. Une organisation au poil, il faut le dire.




Ayant goûté une quarantaine de vins, mes notes restent succinctes. Les vins sont classés par appellations et ordre alphabétique. Les appellations sont classées dans l’ordre de dégustation que j’ai souhaité réaliser.Assez de palabres, passons à la dégustation, en commençant par les blancs.

Pessac-Léognan  :

Château Bouscaut : Nez sur des notes d’agrumes, écorces d’orange. Bouche assez ronde, grasse, mais tenue par une belle fraîcheur. Le tout n’est pas hyper long ou complexe, mais bien fait. Se boit déjà bien maintenant.
Château Carbonnieux : Plus pétard au nez, touche exotique. Un peu plus de tout que le Bouscaut, avec un côté plus exubérant, bonbon. Belle structure en bouche. Bien et bonifiera sur quelques années.
Domaine de Chevalier : Nez mutique, finement toasté. Belle bouche, avec un côté cristallin. Peu aromatique en l’étant, mais très bel équilibre global. Fera un beau vin de gastronomie.
Château de Fieuzal :   Nez, finement toasté, sur les agrumes, l’écorce d’orange. Bouche ample et fluide à la fois. Belle fraîcheur sous-jacente. Déjà assez joli et agréable à boire en l’état.
Château Larrivet Haut-Brion : nez sur la mangue, les agrumes, un joli boisé. Bouche fraîche, bien équilibrée, élégante, gourmande et assez longue. Très joli.
Château Latour-Martillac : Nez assez mutique. Bouche grasse, ample, manquant un peu de fraîcheur. Peu d’aromatique en l’état. Moyen en l’état.
Château Malartic-Lagravière : Nez peu causant. Bouche fine, élégante, bien équilibrée. Fruité en retrait, sur la mangue, les épices, léger agrumes. Très belle fraîcheur finale. Bien en l’état, très bien dans quelques années.
Château Olivier : Nez sur le sugus, le bonbon acidulé, la mangue et des notes boisées. Assez exubérant. Bouche immédiate, bien équilibrée, mais trop dans l’exubérance amenant un côté écœurant au vin. Moyen en l’état.
Château Pape Clément : Notes de bonbon acidulé, sugus, rhubarbe, bois. La bouche propose une aromatique étrange sur la banane, le bonbon, une touche presque oxydative. Défaut de bouteille, ou problème d’évolution rapide ? très bof en l’état.
Château Smith Haut Lafitte : Nez alimentaire, boisé. Pas de fruits en l’état. La bouche est assez fermée, mais elle se montre être un modèle d’élégance et d’équilibre. Superbe Longueur. Impératif d’attendre, mais il devrait être superbe dans quelques années.

Bilan pour les blancs : Globalement le niveau est bon à très bon, avec des vins équilibrés, présentant de belles fraîcheurs et des boisés maîtrisés.

 Les rouges de Pessac-Leognan : 

Château Les Carmes Haut-Brion : Nez floral, fruité, classe, gourmand. L’effet waou est là. La bouche est ronde, avec un très joli touché de bouche,très fruitées. Elle a un côté sanguin et minéral avec des tanins fins mais présents. L’équilibre global est magnifique. Très beau vin en l’état.
Château de Chevalier : nez sur le bonbon anglais, les fruits rouges, un trait végétal. La bouche manque un peu de corps et peps à mon goût. Juste moyen en l’état. Le blanc du château semble plus prometteur.
Château Larrivet Haut-Brion : Nez mutique, un peu alimentaire, vernis et fruits rouges. Bouche plus suave, ronde, chaude que les Carmes. Néanmoins, une belle fraîcheur vient éviter au vin de tomber dans la lourdeur. De nouveau, le blanc semble plus prometteur en l’état.
Château Pape Clément : Nez sur les fruits rouges et noirs. Jolies notes d’élevage. Même si le touché de bouche est très agréable, le vin montre aussi un poil trop de chaleur à mon goût. Le fruité est beau, j’y ressens aussi un côté mine de crayon qui donne du peps au vin. Bien à très bien si l’alcool arrive à être bien intégré par le vin.
Château Picque Caillou : nez sur les fruits rouges, la mine de crayon. La bouche en demi-puissance se montre sanguine, sur les fruits rouges. La finale ne manque pas de peps grâce à un trait végétal. Déjà joli en l’état.
Château Smith Haut Lafitte : Nez sur les fruits rouges et noirs, pointes de végétal et d’épices douces. La bouche est ronde, ample, suave et juteuse à la fois. Les tanins sont fins mais présents. Le fruité est timide en l’état, mais la structure du vin est belle.

 Les Margaux :

Château Cantenac Brown : Nez immédiat, sur les fruits rouges, un peu de mûre et de cassis. Bouche fluide, juteuse, gourmande. Seul un poil de chaleur vient interrompre une belle dégustation. Néanmoins, le vin reste fin et agréable. Bien à très bien.
Château Desmirail : Nez sur les fruits rouges, un joli toasté. La bouche est juteuse, sur les fruits noirs et rouges. Les tanins sont fins et élégant. Joli vin en l’état.
Château Giscours : Nez immédiat, gourmand. Bouche exubérante sur les fruits rouges et noirs. Joli grain. Bel équilibre global. Très bon.
Château Kirwan : Nez plus compoté, fruits noirs et rouges. La bouche est plus suave, puissante. L’élevage semble assez poussé et domine l’aromatique en bouche. La finale se montre jolie et pleine de peps, grâce à un trait végétal. Moins mon style en l’état.
Château Rauzan-Ségla : Nez immédiat, fruité.Bouche gourmande, pleine, à la fois puissante et élégante. La longueur est très belle. Touche mine de crayon. Joli vin en l’état.
Château du Tertre : Nez sur les fruits noirs, le poivron chaud. Assez élégant. Bouche pleine, ronde et fluide. Un léger creux en milieu de bouche vient diminuer le plaisir. Jolie finale sur de fins tanins.

 Les Saint-Estèphe :

Château Cos Labory : Nez sur les fruits noirs. La bouche est assez ample, suave, puissante, mais avec une belle finesse et un joli fruité. Les tanins sont fins mais puissants en l’état. A attendre, mais joli vin.
Château Phélan Ségur : nez sur les fruits mûrs. Bouche puissante, suave, mais restant fluide. Les tanins sont puissants, mais fin. Belle fraicheur finale amenèe par un trait végétal. Moins élégant que le Cos Labory pour le moment, il lui faudra du temps.

 Les Saint-Julien :

Château Beychevelle : Nez très élégant, sur les fruits rouges. La bouche est ronde, pleine, suave, un poil marquée par l’alcool. Néanmoins, elle est très gourmande et termine sur d’élégantes notes de bois de cèdre. Vraiment jolie en l’état.
Château Lagrange : Nez sur le vernis, le chocolat, un peu caramel. Pas hyper en place. La bouche est pleine, suave, gourmande. Le tout est sympa en bouche, mais ne tient pas à la comparaison avec le Beychevelle.
Château Léoville Barton : Nez sur les fruits rouges et noirs, la boite à cigare. La bouche est pleine, suave. Le touché est très agréable. Joli en l’état, tout l’avenir devant lui.
Château Léoville Poyferré : Nez fruité, charmeur. Touche de bois de cèdre. La bouche est pleine, ample, fluide, profonde. L’aromatique en bouche est dominée par l’élevage, mais l’équilibre est magnifique. Sera très bien dans quelques années (décennies).

 Les Pauillac : 

Château d’Armailhac : Joli nez fruité. La bouche est pleine, élégante, très bien équilibrée. Le touché de bouche est très joli, élégant. Un vin très agréable à boire en l’état. Seul bémol, je n’aurais pas dit non à un poil de longueur en plus.
Château Clerc Milon : Nez très fruité, immédiat. Fruits rouges, notes florales. Trè élégant. La bouche est du même acabit, élégant, pleine, tanins fins, équilibre au top. Bref, très bel ensemble donnant déjà du plaisir.


 Les Saint-Emilion Grand Cru :

Château Canon : Nez sur les fruits noirs, le bois de cèdre. Très élégant. La bouche est ronde, pleine, puissante, sur les fruits noirs. Le touché de bouche est très agréable. Joli vin en l’état.
Château Canon-La-Gaffelière : Nez pétant de fruits. Bouche pleine, suave, élégante et longue. Le tout est pétant de fruits. Waou, c’est bon ça !
Château Larcis Ducasse : Nez sur les fruits noirs. Bouche ronde, pleine, charmeuse. Tanins très fins. Côté juteux/viandeux. Joli vin.
Château Pavie Macquin : Nez sur les fruits noirs, un côté encens. La bouche est ronde, pleine, élégante, fruitée et puissante. Les tanins sont fins. Très joli et plus élégant que le Larcis en l’état.
Château Troplong Mondot : Nez sur les fruits noirs, le menthol ; Agréable. La bouche est pleine, ample, suave. Beau touché de bouche ? Vin ne manquant pas de matière, de velouté. Tanins fins mais présents. Belle bouteille.
Château Valandraud : Nez immédiat, sur d’élégante notes d’élevages grillées/toastées, presque à la bourguignonne ; arômes de foin et fruits rouges. Classe. La bouche est plus fine et élégante que le Troplong Mondot en l’état. Bref, belle bouteille également. 

Les Pomerol :

Château Le Bon Pasteur :  Nez immédiat, fruité, élégant. Bouche très élégante, jolies notes de boisé, de fruits noirs. Un côté viandeux. Trait végétal qi donne une jolie fraîcheur finale. Très agréable à boire en l’état.
Château La Croix de Gay : Nez flatteur, immédiat, sur les fruits noirs, un côté légèrement balsamique. La bouche est pleine, ample, élégante. Les tanins sont fins mais présent. Le boisé est plus marqué que sur Le Bon Pasteur, mais cela reste une jolie bouteille.
Château Petit-Village : Nez fruité, élégant. La bouche est une bombe de fruits rouges et noirs. Le tout est élégant et j’aurais bien voulu avoir un verre complet. Très bien en l’état !
Château La Pointe :  Nez fruité, mais moins immédiat que sur le PetitVillage. La bouche est élégante, gourmande, juteuse à souhait. Très bien en l’état.

 Voilà qui clôture cette belle dégustation des rouges 2018. Globalement, le niveau est très haut ; Les équilibres sont tops, les structures taillées pour tenir à la garde. Juste attention que quelques cuvées sont en l’état, marquées par de petits déséquilibres sur l’alcool. Plusieurs vins sont en phase de fermeture quand d’autres sont gorgés de fruits. Point commun à la plupart des vins : des tanins magnifiques.

 Les Vins liquoreux : 

Le Barsac : 

Château Coutet : Nez élégant sur la cire, le miel, la manque. Un peu toasté, note de pêche. Le tout est plus dans la discrétion en l’état. La bouche est ample, élégante, ne manque pas fraîcheur. Si le fruité est en retrait à ce stade, l’équilibre global est très joli.

Les Sauternes :

Clos Haut-Peyraguey : Nez immédiat, exubérant, pétant de fruits exotiques. La bouche est pleine, ample, et garde l’exubérance du nez. Le style est proche d’un jurançon, c’est assez étonnant et très joli en l’état. La finale est fraîche et marquée par des arômes d’anas rôtis. Bref, du plaisir.
Château Lafaurie-Peyraguey : Nez sur les fruits exotiques, la pêche, le miel, la cire. Plus classique que le Haut-Peyraguey. La bouche est plus puissante et ample également, mais reste équilibrée. A noter, de jolis arômes de mangues rôties.
Château Rayne Vigneau : Nez sur la pêche, la mangue, un côté cire. La bouche est ample, avec un sucre puissant, mais le tout reste équilibré. C’est joli, mais moins fin ou élégant que les autres en l’état.
Château Sigalas Rabaud : Nez très bonbon, mangue. La bouche se déploie autour d’une belle fraîcheur. Un vin tout en équilibre, mais avec un fruité un peu en retrait en l’état. 

Globalement, des liquoreux qui sont équilibrés et à attendre pour donner le meilleur d’eux-mêmes, si ce n’est le Haut-Peyraguey qui est pétant de fruits en l’état.

Bilan:  

Voilà qui clôture mon marathon de la matinée. Une grande première pour moi de déguster autant de jeunes vins de Bordeaux. J’appréhendais un peu cette dégustation, mais l’effet millésime fait que les tanins étaient très agréables et mon palais sauvé. J’en retiens beaucoup de vins de haut niveau dans cette dégustation. Personnellement, j’ai pris beaucoup de plaisir sur les Pomerol et les Saint-Emilion Grand Cru. Les autres appellations du médoc restant à la hauteur de leurs réputations. Plus de tri à effectuer dans les Pessac rouges, pour lesquels, les équilibres n’ont pas toujours été au top, au contraire des blancs.

 

Comme Chaque année, l'Union des Grands Crus de Bordeaux organise une dégustation de haut vol à Bruxelles. La logistique est impeccable. Il y a du monde, mais il ne faut jamais faire la file pour goûter les vins. Seule contrainte: le timing. Il faut faire le tour en 3h chrono maximum. De fait, ce fut un peu la course pour goûter à un maximum de vins et se faire une opinion du millésime. Même en ayant pu goûter 58 vins, je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de goûter les liquoreux ainsi que les appellations Médoc et Haut Médoc.

Après une première et excellente expérience sur les vins du millésime 2018, j'ai raté les dégustations sur les millésimes 2019 et 2020. Ce mardi, c'était donc le millésime 2021 qui était en dégustation. Soyons clair, ce n'est pas un millésime facile, mais à mon sens plusieurs appellations et châteaux sortent du lot et ont réussi à tirer des vins plus que correct à très bon. 

A noter comme conditions de dégustation: je n'ai consacré que 2 minutes maximum par vin. Il s'agit à chaque fois d'une dégustation à chaud avec prise de notes rapides. J'ai retranscrit quasiment mot pour mot mes prises de notes. L'ordre des vins ci-dessous est l'ordre dans lequel ils ont été réellement goûté.

Les Blancs: 

Château Bouscaut : Nez sur les agrumes, le citron vert. Pointe minérale/fumée. Note de pêche. Un nez qui donne envie de tremper ses lèvres. La bouche se montre fraîche, peps, fond amande. Très accessible et jolie.

Château Ferrande (Graves) : Nez léger sur la menthe, le poivre blanc. Bouche fraîche, mentholée presque muscatée, pointe saline. Vin facile, sans prétention.

Château Carbonnieux : Nez expressif sur des notes de pêche, d’agrumes. Notes fumée et mentholée. Joli nez. En bouche, on gagne en amplitude tout en restant structuré sur la fraîcheur. Le boisé, mesuré, s’intègre bien même s’il y a une petite pointe d’amertume en finale. Plutôt une réussite et déjà très accessible.

Domaine de Chevalier : Nez sur un boisé plus ambitieux. Pêche mûre et agrumes. Assez élégant. La bouche se montre ample, avec de la puissance. A ce stade le boisé l’emporte sur le fruit avec des notes d’épices et de pin. Ce vin est assez solide pour digérer son boisé. A noter une prolongation sur une jolie note saline. Un bébé qui deviendra beau.

Château de Fieuzal : Pointe de réduction, pétard. Note de pêche et de fruits jaunes.  Attaque ample, mais rapidement c’est l’acidité qui structure le vin sur des notes de fruits acidulés. Jolie longueur et finale sur de fins amers.

Château de France : nez un brin mutique ; pointe végétale et de légers agrumes. Bouche fluide, structuré sur la fraicheur. Notes de baies acidulées. Un vin (trop) léger et sans grande complexité à ce stade.

Château Larrivet Haut-Brion : Nez expressif, sur des notes d’agrumes de poivre blanc, pointe mentholée et enrobé d’un boisé élégant. Très joli nez. La bouche tient les promesses du nez en étant pleine, équilibrée et prolongée sur une jolie note saline. Un vin élégant et déjà très accessible.

Château Olivier : Nez sur des notes de pêche et d’agrumes. Un poil dominé par l’élevage. Bouche en demi-corps, fluide, un brin végétal. La finale se déploie sur une belle fraîcheur. Un peu simple en l’état, mais il donne du plaisir.

Château Latour-Martillac : Un peu mutique. Végétal, Agrumes. Bouche fraîche, élégante, assez souple. Le boisé se montre plus qu’au nez, mais reste fin et intégré.  Pas un monstre de complexité mais se laisse boire avec plaisir.

Château Picque Caillou :  Nez peps sur le bonbon, les agrumes. Pointe végétale. Bouche un peu aqueuse, fluide, sur les agrumes et le végétal. Vin correct sans grande complexité.

Château Pape Clément : Nez élégant sur les épices, la pêche, les agrumes avec une dominance de pamplemousse. La bouche se montre en demi-corps, un brin légère pour le pedigree du château mais reste fruité et élégante. La finale se montre peps et une jolie salinité prolonge le vin.

Château Smith Haut Lafitte : Note de boisés élégant. Pas hyper exubérant sur de la pêche, une pointe de menthol et un côté encaustique. Le vin attaque sur une jolie rondeur, mais cela reste l’acidité qui structure le vin. La finale comme sur le Pape Clément est prolongée par une jolie salinité. L’acidité prend un peu trop le dessus. A attendre pour voir. 

Bilan: Un millésime globalement réussi en blanc. Plusieurs ressortent plus dans un style ligérien que bordelais, mais cela leur va plutôt pas mal. 

Les rouges : 

Saint-Emilion Grand Cru :

Château La Tour Figeac : nez expressif sur les rouges et noirs frais. Un côté presque carbonique. Léger vanillé. La bouche est fluide sans matière porté par la fraîcheur. Le boisé pas trop appuyé accompagne ce vin de fruits, simple et à boire en l’état.

Château Villemaurine : Nez de fruits frais mais mûrs. Boisé élégant. Bouche en demi-corps, fraîche, agréable. Les tanins sont un brin asséchants, mais donnent plus de structure par rapport au La Tour Figeac. Sympa à défaut de plus de tout.

Château Larmande : Nez végétal, ronce, fruits rouges. Aussi un côté carbonique dans l’expression. Le début de bouche est juteux sur les petites baies acidulées mais le vin manque de matière. Le boisé est maîtrisé et intégré. La finale montre un poil trop d’amers.

Château Soutard : Nez sur les fruits rouges et noirs, notes d’épices et de ronce. Très gamay dans l’esprit et toujours ce côté carbonique. L’attaque en bouche ample et fruitée se montre agréable mais la suite du vin se structure autour d’une acidité assez présente. Les tanins sont fins mais présents. A revoir.

Château La Dominique :  Nez boisé, séveux, plus profond, classique. Notes de fruits noirs. En bouche, confirmation, il y a bien plus de corps que dans les vins précédents, on passe un cap pour un vin classique, agréable et réussi sur ce millésime. La finale propose des tanins fins mais présents qui donne de l’allonge au vin.

Château Grand Mayne : Joli nez assez expressif sur des notes d’épices, de fruits noirs et un boisé élégant. Un nez qui se montre aussi profond et classique que pour La Dominique. Bouche ronde, ample, juteuse. Du fruit, de la longueur. le Boisé est bien intégré. Tanins présents mais fins. Réussite sur ce millésime.

Château Pavie Macquin : Nez sur un boisé élégant et quelques épices. Un peu discret en l’état. La bouche se montrer juteuse et soyeuse. Le toucher de bouche est vraiment agréable. La finale se montre un peu plus ferme, mais les tanins sont fins. Un peu austère à ce stade, peu d’expression du fruit, mais il ne manque pas de structure.

Clos Fourtet : Nez sur les fruits rouges et noirs. Je retrouve le côté carbonique croisé sur d’autres vins, mais il possède plus de profondeur avec des notes de boisé résineux assez sympa. Bouche fluide et élégante, sur les petites baies. Fond ronce végétal, avec des tanins fins mais présents. Un Clos Fourtet pas vraiment à la hauteur. Le manque de matière à ce niveau de gamme est moins pardonnable.

Château Trotte Vieille :  Nez sur les fruits rouges et noirs, un peu végétal ronce et des notes d’épices. Bouche juteuse, fraîche avec un manque de matière. Le boisé est bien intégré. Le tout reste équilibré mais trop léger pour le pedigree.

Château Valandraud :  Nez plus classique bordelais, boisé sur le pin, les épices. Fruits noirs. On sent le style extrait du château. La bouche se montre soyeuse, gourmande, d’un beau classicisme. Les tanins sont fins et intégrés et le tout est d’une très belle longueur. Un vin très flatteur qui sort du style du millésime 2021. La vinification propre au domaine donne de beaux résultats à ce stade.

Château Troplong Mondot : nez sur le fruit. Côté amande, ronce et mentholé. Bouche fluide, juteuse, agréable mais avec un déficit en matière. Tanins fins, boisés élégant et une belle longueur. Du fond à défaut de matière.

 Bilan sur Saint-Emilion : Des manques de matières sur beaucoup de vins, mais globalement des fruités agréables et des élevages maîtrisés pour répondre aux caractéristiques du millésime. Quelques châteaux sont au-dessus du lot. 

Pomerol :

Château Le Bon Pasteur :  Nez sur un boisé élégant, fruits mûrs, épices, végétal noble. En bouche, l’attaque se montre ronde et souple. Le fruité est sympa, mais après l’attaque, il n’y a plus de matière. La finale se montre trop boisée et stricte par rapport à la matière. Bref, pas la joie en l’état.

Château Beauregard :  Nez de fruits exubérants. Expressif mais simple. Bouche légère, fluide, manquant de matière. Le vin retombe vite. Bref : bof.

Château Petit-Village : Nez sur un boisé épicé assez expressif. Côté pin, cèdre. Bouche fluide, facile en entrée mais ressert rapidement sur un boisé trop marqué et une finale trop sur les amers.

Château Clinet : Nez sur un boisé fi et luxueux. Notes de fruits rouges et plus particulièrement de cerise. Elégant et presque pinotant. Bouche soyeuse et juteuse à la fois. Très élégante et ne manque pas de matière pour soutenir des tanins fins mais présents. Au-dessus du lot sur ce millésime.

Château Le Gay :  Nez sur un boisé élégant mais peu de fruits. Le vin se montre soyeux avec une jolie matière, mais le boisé se montre trop appuyé, laisse peu de place au fruit. La finale est marquée par des amers peu agréables en l’état. Très mitigé sur ce vin.

Château La Pointe : Au nez, on retrouve sur côté carbonique déjà vu sur quelques Saint-Emilion. En bouche, le vin se montre fluide, sans beaucoup de matière mais sur un fruité agréable. Les tanins sont fins et intégrés. Un vin agréable mais un peu léger.

Bilan sur Pomerol : Je n’ai pas eu le courage de faire les autres domaines présents. En dehors de Clinet, ce ne fut pas joie sur cette appellation que j’avais adoré sur les 2018. 

Margaux :

Château Dauzac : Nez élégants sur les épices et les fruits rouges. La bouche se montre fluide, juteuse avec des tanins fins et élégant. Le vin possède du vin du fond, une belle longueur et un joli fruité à défaut d’avoir une grosse matière. Le millésime est bien maîtrisé.

Château Cantenac Brown : On retrouve un nez sur la carbonique, panier de fruits rouges et noirs. La bouche se montre fluide, très légère, facile mais sans réel fond. Les tanins structurent un peu la finale. Trop léger en l’état.

Château Desmirail : Nez expressif, principalement sur des notes boisées. Pin, cèdre, épices et encaustique. Sympa. L’attaque en bouche se montre fluide, juteuse en demi-corps et élégante sur de petits fruits acidulés. Le boisé trop puissant renforce les tanins et donne des amers peu agréables en finale. Dommage.

Château Kirwan : nez sur le foin, les fruits noirs, pointe ronce et encaustique. Bouche fluide, légère. A nouveau un manque de matière. La finale est portée par des amers peu agréable. A revoir.

Château Giscours : Nez sur les épices, les fruits rouges frais. Presque un nez de gamay. En bouche, le vin est léger, fluide, sans matière. Heureusement le boisé est bien maîtrisé et intégré. Le tout est sympa mais trop léger pour le pedigree du château.

Château Siran : Nez sur des notes de boisé et de ronce. Peu de fruits. L’attaque se montre plus ronde, la structure possède plus de matière mais sans proposer beaucoup de fruits. La finale est aussi marquée par trop d’amers.

Bilan des Margaux : Comme pour les Pomerol, je n’ai pas eu le courage de goûter les autres représentants, tant j’ai été déçu du niveau global de l’appellation.

 Pessac-Leognan :

Château Carbonnieux : Nez peu expressif avec touches de fruits rouges et noirs, note de café. La bouche se montre fluide, facile, juteuse et agréable. Les tanins sont présents mais intégrés. Le boisé final se montre élégant. Pas au niveau du blanc, mais ce Carbonnieux rouge ne démérite pas.

Château Bouscaut : Nez expressif sur des notes boisées de pin et d’épices, assez élégant. La bouche se montre fluide, juteuse, fraîche et élégante. Un vin sans grande complexité mais réussi.

Château de Fieuzal : Je retrouve un côté carbonique sur un fruité facile et expressif. La bouche se montre fluide, juteuse, agréable en demi-corps. Les tanins sont fins et intégrés. Pas un vin complexe mais il se laisse boire agréablement.

Domaine de Chevalier : Nez élégant sur des notes de bois de cèdre, d’épices, de fruits rouges et noirs. La bouche se montre juteuse, mais plus puissante que sur les vins précédents. On passe un cap avec un vin sur un profil classique qui dépasse son millésime. Joli et maîtrisé.

Château Haut-Bailly : Nez moyennement expressif sur des notes de foin et de fruits noirs. La bouche commence fluide, mais déploie une jolie matière qui se montre encore serrée en l’état. En dehors des arômes du nez, se dégage une jolie note florale. Les tanins sont fins mais présents. Le tout se montre assez long. Un peu austère pour le moment, il ne manque pas de potentiel.

Château Latour-Martillac : Le nez n’est pas très causant, avec tout de même de nouveau ce côté un peu fruité carbonique. La bouche se montre fluide et juteuse. Le tout ne manque pas de fond. Les tanins sont fins mais présents. Une finale un peu sur le noyau amer terni un brin la dégustation.

Château Pape Clément : Nez principalement sur des notes d’élevages. Bois précieux, café, fumé. La bouche attaque fluide, mais se complexifie rapidement. Elle se montre précise, avec du fond et de l’élégance. Il y a juste une petite pointe d’amer moins noble en finale.

Château Smith Haut Lafitte : Nez élégant sur des notes de fusain, mine de crayon, bois précieux et fruits noirs. La bouche se montre ample, soyeuse et assez élégante. Le fruit est en retrait à ce stade. Les tanins sont présents et le boisé un peu appuyé, le tout donnant un peu trop d’amer en finale. Le vin possède une belle longueur. En espérant que le tout finisse par s’intégrer et que le domaine n’ait pas été trop ambitieux sur le boisé.

Château Larrivet Haut-Brion : Nez élégant sur des notes d’épices et florales. La bouche se montre fluide, gracieuse. Les tanins sont bien intégrés. Petite touche végétale. La longueur est plus que correcte pour un vin élégant qui tend vers des pinots noir comportant de la vendange entière. Un domaine qui a réussi ses vins sur ce millésime. 

Bilan des Pessac-Leognan : Sur ce millésime, les blancs sortent gagnant, mais beaucoup de rouges de l’appellation ne déméritent pas.

Pauillac & Saint Estèphe :

Château Grand-Puy Ducasse (Pauillac) : Nez expressif sur des notes de foin, réglisse, bois de cèdre et fruits rouges. La bouche se montre puissante, soyeuse, avec une petite touche florale élégante. Les tanins sont fins mais présents. Joli vin.

Château Ormes De Pez (Saint-Estèphe) :  Nez élégant sur les fruits rouges et noirs, pointe mentholée et touche de foin. Bouche fluide, juteuse avec du fond et de l’élégance. Joli également.

Château Haut-Batailley (Pauillac):  Nez un peu réduit sur le bois de cèdre et une touche florale. Bouche fluide, élégante avec une belle maturité. Pas beaucoup de fruits en l’état, mais un vin qui possède du fond.

Château Lynch-Bages (Pauillac) : Nez élégant sur le bois de cèdre, les fruits noirs. Bouche fluide, élégante, ne manquant pas de matière et avec pas mal de fruits. La finale est dominée par le boisé mais il y la matière pour bien l’intégrer. Les tanins sont puissants mais élégants. Un joli vin en devenir.

Château De Pez (Saint-Estèphe) : On retrouve un peu le côté carbonique fruits frais déjà vu sur d’autres appellations, note de boisé et de fumé. La bouche se montre fluide, légère mais agréable. Les tanins sont intégrés à ce vin plus sur la légèreté.

Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande (Pauillac) : Nez expressif avec à nouveau ces notes de fruits frais un peu carbonique, note mentholée. En bouche le vin se montre fluide, juteux, de demi-corps avec du fond et de l’élégance. Pas le Pichon Comtesse le plus puissant, mais joli dans son style.

Château Lynch-Moussas (Pauillac) :  Nez élégant sur un boisé dominé par les épices, touche de menthol.  Bouche ample, soyeuse, avec une touche florale. Les tanins sont fins et intégrés pour ce vin élégant.

Château Batailley (Pauillac) : Nez profond, élégant de bois de cèdre et de fruits noirs. Bouche ample, soyeuse, élégante bien qu’encore serrée en l’état. Le vin possède du fond et un côté très cabernet mûr.

Château d’Armailhac (Pauillac): Nez élégant sur les fruits rouges et noirs, le bois de cèdre. Aussi une note florale. Bouche fluide, juteuse de demi-coprs. Touche minérale donnant du fond au fin. Joli.Château Clerc Milon (Pauillac) :  Nez classieux et élégant sur des notes de foin, fruits rouges et noirs. Bouche ample et juteuse. Très accessible mais sans manquer de fond. Les tanins sont fins et intégrés. Un joli vin.

Bilan Sur Saint-Estèphe et Pauillac : Globalement les vins sont des réussites dans ce millésime difficile. 

Saint-Julien :

Château Beychevelle : Nez élégant sur les fruits rouges et noirs. Notes de boisé sur le cèdre. Pointe végétale du cabernet. La bouche se montre fine, élégance, avec de petits fruits acidulés. Boisé un peu vanillé, mais bien intégré. Joli vin.

Château Gruaud Larose : Nez sur le bois de cèdre, fruits rouges acidulés et pointe florale. Bouche fluide, élégante en demi-corps. Boisé et tanins sont présents mais bien intégrés. Joli.

Château Lagrange : nez mutique avec juste quelques touches de boisé et de fruits noirs. Bouche fluide, juteuse et soyeuse à la fois. Tanins fins et intégrés. Un peu fermé en l’état, mais ne manque pas d’élégance et de potentiel.

Château Langoa Barton : Nez élégant sur des notes de fruits rouges, bois précieux, pointe florale. Bouche fluide, juteuse avec du fond et de l’élégance. Joli vin.

Château Léoville Barton : Nez élégant sur le bois précieux, les fruits noirs et pointe florale. Bouche, élégante, puissante, classique. Vin profond avec des tanins intégrés. Le bois un peu vanillé devrait se fondre sans problème. Un beau vin avec tout l’avenir devant lui.

Château Talbot : Joli nez floral, épicés presque pinotant. La bouche se montre fluide, en demi-corps, élégante. Hélas la finale est marquée par une pointe d’amertume qui vient gâcher un peu le plaisir offert par l’élégance du nez et de l’entrée de bouche.

Château Léoville Poyferré : Nez un peu mutique, sur le bois de cèdre. La bouche se montre fluide, juteuse et soyeuse à la fois. A ce stade, le boisé domine fortement en bouche avec des arômes un peu vernis, réglisse qui gâche le plaisir. Les tanins assez puissants ne sont pas encore intégrés. Cela donne un vin assez ferme et présentant même une amertume un peu trop présente. A revoir.

Château Gloria : Nez sur les fruits rouges, les baies acidulées (airelles). Note boisée. Bouche ronde, fluide, juteuse sur le fruit. Les tanins sont un peu ferme en l’état, mais le tout donne un vin offrant du plaisir.  

Ce qui fait la différence de Valandraud avec les autres, plus que la vinification, c'est l'utilisation de la Tribaie qui fait le tri entre les baies mûres et non mûres. Si par exemple, sur une grappe, il y a 60 % de baies supérieures à 13 % et 40 % en dessous des 13 % *, elle ne retiendra que les premières (le reste servira pour d'autres cuvées ou sera vendu au négoce). 


* je dis 13 %, mais c'est un exemple. Ca peut être 12.5 ou 13.5 %. C'est le maître de chai qui choisit... 

Eric B écrit:

Ce qui fait la différence de Valandraud avec les autres, plus que la vinification, c'est l'utilisation de la Tribaie qui fait le tri entre les baies mûres et non mûres. Si par exemple, sur une grappe, il y a 60 % de baies supérieures à 13 % et 40 % en dessous des 13 % *, elle ne retiendra que les premières (le reste servira pour d'autres cuvées ou sera vendu au négoce). 


* je dis 13 %, mais c'est un exemple. Ca peut être 12.5 ou 13.5 %. C'est le maître de chai qui choisit... 

Salut Eric,

Je me souviens avoir lu qu'ils étaient dans les premiers à utiliser un tel système,  mais est-ce que ce genre d'appareil n'est pas utilisé par la plupart des grands châteaux maintenant?

Par contre, je n'ai pas eu l'occasion de boire Valandraud avec 10 ou 15 ans d'âges pour suivre son évolution. Je dois y remédier.

Il y a beaucoup plus de tris optiques que de tris densimétriques. Or, les premiers sont moins efficaces, car entre deux baies de la même couleur, il peut y avoir une grosse différence de maturité. 

Alain Tourenne du Château Beynat (Castillon) a inventé une alternative nettement moins chère que la Tribaie (qui valait 100.000 € il y a 10 ans) qui est utilisée par des domaines moins riches

www.matevi-france.co...

Merci Ysildur de ce travail fénoménalle (je travaille mon côté jeune).
Pour ces questions de tri optico-densimétrique, c'est dingue. Quand je pense que j'ai bu nombres de bordeaux des années 80, que j'ai trouvé parfois géniaux, et qui peut être ont juste été récoltés et triés par des simples humains !